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 Ressources mentionnées:

 La page de l'encyclopédie d'Universalis qui porte sur Halloween.
 L’article de Tim Challies qui porte sur ce même thème.
 Et enfin un autre épisode mentionné aussi: Un chrétien doit-il toujours suivre sa conscience? (Épisode 409).

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Image sur fond orangé, des citrouilles en arrière plan, avec le logo du podcast un pasteur vous répond en premier plan et le titre du podcast: "Un chrétien peut-il fêter Halloween ?"

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Un chrétien peut-il fêter Halloween? (Épisode 434)

 Pour aller plus loin

 Vous pouvez consulter la table des matières mentionnée par Florent en cliquant ici.
 Comment désigner un ancien? (Épisode 242)
 Qui a l’autorité les anciens ou les blogueurs? (Épisode 179)
 Un homme divorcé peut-il devenir ancien? (Épisode 243)
 Ne doit-on pas former de nouveaux anciens? (Épisode 379)

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Les anciens doivent-ils avoir des enfants croyants? (Épisode 433)

 Pour aller plus loin

 Vous pouvez consulter la table des matières mentionnée par Florent en cliquant ici.
 Comment désigner un ancien? (Épisode 242)
 Qui a l’autorité les anciens ou les blogueurs? (Épisode 179)
 Un homme divorcé peut-il devenir ancien? (Épisode 243)
 Ne doit-on pas former de nouveaux anciens? (Épisode 379)

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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 Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

Vous écoutez Un pasteur vous répond, le podcast de Florent Varak qui vous aide à mieux comprendre la bible, une question à la fois. La question est posée bonjour, merci pour les podcasts que tu fais. J'ai une question au sujet du passage dans Tite chapitre 1 verset 6. Ce passage décrit les qualités d'un ancien, et je me questionne sur l'interprétation par rapport aux enfants. Voici le verset, Tite 1.6: Il s'agit d'hommes irréprochables fidèles à leurs femmes dont les enfants soient croyants et ne soient pas accusés de débauche ou insoumis.

Je n'avais jamais entendu parler de ce critère, et il me semble surprenant d'imposer aux anciens que leurs enfants soient croyants, alors que la conversion dépend de l'enfant avant tout. Même si les parents ont une énorme influence sur la foi des enfants, tôt ou tard, les enfants feront leur propre choix. Est-ce que ce critère est présent afin d'assurer que les anciens recrutés sont bien des pères de famille qui instruisent et qui encouragent leurs enfants dans la foi J'espère avoir été compréhensible. Fin de la question, c'est une très bonne question qui a fait couler beaucoup d'encre, parfois de larmes. Il y a deux listes que nous avons dans le Nouveau Testament au sujet des critères nécessaires à la reconnaissance d'un ancien.

La première se trouve en Tite, et c'est celle que tu as citée, et la seconde en 1 Timothée chapitre 3. Alors ces deux listes sont fascinantes parce qu'elles ont été rédigées au même moment, mais elles ont été destinées à deux responsables d'église en poste, dans des contextes d'église très différents. Alors on va commencer par analyser le texte de titre, et puis on va comparer les deux listes pour voir si on peut se faire une idée et éclairer justement la question que tu poses. Alors un mot sur les anciens avant tout, les anciens d'une église forment un collège qui exerce conjointement l'autorité spirituelle sur une église. Dans le nouveau testament, le terme est synonyme du mot évêque.

On le voit par exemple en Actes chapitre 20 verset 17, il suffit de comparer avec le verset 28. D'un côté, il convoque les anciens de l'église à Éphèse, et il les appelle évêques. Le mot ancien dénote la maturité humaine, spirituelle. Le mot évêque donne ou dénote davantage la fonction de veillant sur l'assemblée. C'est une autorité partagée, mais aussi un service qui se fait en fonction des dons spirituels.

Tous ont au moins une capacité d'enseignement, mais cela peut prendre une coloration différente selon les dons spirituels accordés à chacun. Certains anciens auront un appel particulier à l'exhortation, d'autres à l'enseignement individuel, et d'autres à la prédication ou à l'évangélisation. Alors il y a plusieurs podcasts qui ont déjà été édités sur ce sujet, je te suggère de regarder ce qu'il en est des anciens dans la table des matières sur le site toutpoursagloire.com. Maintenant regardons plus en détail ce que Tite chapitre 1 verset 6. Paul écrit donc à Tite il se trouve sur une île, l'île de Crète, une île où les gens n'ont pas une belle réputation.

En fait, on sait d'eux qu'ils aiment le vin, et le monde antique les crédite d'être des experts en tromperie. Au point qu'il y avait une expression proverbe gale, traiter un créteur, et cela désignait celui qui était maître dans l'art de la tromperie. Pas une bonne réputation. Voilà que Dieu fonde une église sur l'île de Crète. Alors le problème bien sûr, c'est que quand il y a du vin à gogo, il y a souvent bien des abus, et les responsables d'église doivent être assez solides.

Voilà le texte de Tite dans son contexte: Je t'ai laissé en crète afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que selon mes instructions tu établisses des anciens dans chaque ville. S'il s'y trouve quelque homme irréprochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni indisciplinés. Il faut en effet que l'évêque soit irréprochable comme intendant de Dieu, qu'il ne soit ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni âpre au gain, mais qu'il soit hospitalier, ami du bien, sensé, juste, consacré, maître de lui, attaché à la parole authentique telle qu'elle a été enseignée afin d'être capable d'exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs. Fin de la citation du texte biblique, et tu vois que la traduction que j'utilise parle d'enfants fidèles, pistos en grec. L'un des problèmes vient du sens de ce mot.

Il peut effectivement signifier le terme croyant, c'est d'ailleurs ce sens-là qu'a retenu la S21, il faut que l'ancien ait des enfants croyants, mais il peut aussi signifier fidèle, c'est dire vivant une vie qui ne serait pas caractérisée par la rébellion. Tu vois, il y a deux compréhensions possibles de ce texte et deux interprétations par rapport aux critères énoncés en Tite 1.6. Et puis il faut aussi se demander de quel type d'enfant il s'agit. Le terme teknon désigne un fils ou une fille dans le sens de descendant sans trop donner d'indication d'âge. Il faut donc se demander si l'expression désigne aussi tous les enfants ou la majorité des enfants, et jusqu'à quelle période, quel âge on peut considérer que ce sont des enfants.

Voilà donc les compréhensions possibles que l'on trouve à ce sujet. La première option considère que les enfants d'un ancien doivent être des croyants quel que soit leur âge. Je me souviens d'un ancien d'une grande église qui a démissionné lorsque son fils de trente ans a quitté son épouse et s'est déclaré non croyant. Ça c'est la vision la plus restrictive du sens accordé à Tite 1.6. La deuxième option, c'est que les enfants d'un ancien qui sont sous son toit doivent être croyants.

Selon ce schéma, un ancien montrerait qu'il est ainsi capable d'influence spirituelle auprès de ceux qui lui sont proches. Mais le jour où les enfants décollent du nid, ils sont responsables de leurs propres choix, et ce que l'on doit simplement voir, c'est si l'ancien a exercé un travail de berger pendant le temps où les enfants étaient sous son influence. Troisième option, c'est que les enfants d'un ancien doivent être fidèles, c'est-à-dire qu'ils doivent montrer que le père a exercé une influence sociale et spirituelle certes, mais sociale, bienfaisante. Ces enfants se savent aimer et savent obéir ou respecter son autorité. Ils n'ont pas une vie d'opposition ouverte qui indique que le père n'était pas capable de les éduquer.

Alors, quelle est la bonne interprétation Je serai super prudent à ce sujet, mais je vais te donner ma perspective dans la conclusion, en reconnaissant toutefois que la bonne compréhension, c'est celle de l'église locale dont tu fais partie. Ce sont les anciens qui rendront compte de leur choix théologique, de leur application de ce verset, et ils en rendront compte devant Dieu en temps voulu. Maintenant regardons 1 Timothée chapitre 3. Probablement rédigé en même temps, Paul écrit à Timothée qui est en poste à La liste est similaire mais un peu distincte, et nous lisons donc. Cette parole est certaine, si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une belle activité.

Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, sensé, sociable, hospitalier, apte à l'enseignement, qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais conciliant, pacifique, désintéressé, qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission avec une parfaite dignité. Car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'église de Dieu, qu'il ne soit pas nouveau converti de peur qu'en d'orgueil, ils ne tombent sous le jugement du diable. Il faut aussi qu'ils reçoivent un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans le discrédit et dans les pièges du diable. Le verset 4 éclaire peut-être le texte de l'ancien doit bien diriger sa propre maison avec cette précision qu'il tienne ses enfants dans la soumission avec une parfaite dignité. Donc il doit exercer l'autorité paternelle correctement sur sa maisonnée.

On a ici le même mot, teknon, enfant, et l'appel à la dignité montre que ce n'est pas de l'autoritarisme. Ce n'est pas un père qui a une baguette et les enfants ont peur de lui, c'est un père qui aime ses enfants et qui sait influencer ses enfants dans le sens d'une vie normale, qui comprend les limites et la nécessité de se soumettre à une certaine autorité jusqu'à le temps où, adulte, il pourra prendre les directions qu'il choisit. Ce que l'on voit ici, c'est que l'homme ne peut être déclaré coupable d'un comportement ayant fait chavirer ses enfants. A mon sens, c'est la notion d'irréprochable associée à sa famille. Ses enfants sont obéissants, non pas parce que le père est un dictateur, mais parce qu'il est un berger aimant et clair.

Il s'est donné une direction à sa famille. Est-ce que l'on peut imaginer dès lors que la liste de Timothée éclaire le mot ambigu pistos de Tite C'est ce que je crois. Concrètement, comme je l'ai dit, pour toutes les considérations éthiques de l'église, la bonne position c'est celle de ton église, c'est aux anciens de l'église que revient le devoir de statuer devant Dieu sur la politique ecclésiale et sur les critères à mettre en place au sein de l'église. Je l'ai souvent souligné, l'autorité n'appartient pas aux blogueurs, mais aux responsables de l'église. Alors voilà mon avis, il n'engage que moi.

A mon avis, il faut surtout passer par le premier mot de ces deux listes. Un ancien doit être irréprochable, pas parfait, mais on ne peut pas lui faire un procès, on ne peut pas le prendre à défaut, sa vie est dans la lumière avec ses fautes et ses forces, et quant à ses enfants, on ne peut pas attribuer au Père un comportement qui inviterait à manquer de confiance de la part de l'église. C'est-à-dire que quand on voit le père se comporter avec ses enfants, on est rassuré. On a l'impression qu'il y a vraiment une relation de confiance, où les enfants ont confiance en leur papa, et leur papa expriment à la fois une direction et de l'amour. Et en fait, à mon avis, il y a beaucoup de facteurs qui peuvent peser sur la question, et donc sur l'application de ce verset.

Certains facteurs dépendent de la situation de l'ancien, le temps de sa conversion par exemple. Un homme qui devient chrétien à, disons, trente-cinq ou quarante ans, et qui devient ancien disons dix ans plus tard, est-ce que l'on peut mesurer sa vie en tant que papa, sur l'ensemble de sa vie de père, ou uniquement à partir du moment où il est devenu chrétien Et quelle influence cela a joué sur la vie et la foi de ses enfants Deuxième observation, est-ce que, ou deuxième critère, l'âge des enfants et la durée d'observation. Est-ce que ça joue également Il y a eu des moments où l'un ou l'autre de nos enfants ne donnait pas forcément une image réussie de notre éducation, mais pris dans l'ensemble, l'image était plus généreuse. Est-ce qu'il faut faire un instantané d'un moment de crise, ou est-ce que l'on considère l'ensemble du comportement auquel on peut avoir accès Et puis, comme je l'ai dit, peut-on associer le comportement du père à celui des enfants Je crains avoir vu des hommes extrêmement durs à l'égard de leurs enfants, totalement aveugles sur leur colère, leur manque d'amour et la dissonance entre la joie des temps de louanges au culte et l'absence de joie terrible, le repas du soir ou les soirées devant la télévision, sans aucun jeu avec les enfants, sans aucune communion avec les enfants.

Et là, quand on voit la rébellion des enfants, parce que c'est souvent cette dissonance qui la suscite, pas toujours parfois, alors on se dit que la rébellion des enfants est une fenêtre sur le comportement du père, et peut-être que cela doit tempérer l'ardeur de l'église à lui demander de devenir ancien. Mais il y a également des facteurs liés à la vie de l'église. L'église est-elle mature avec un grand nombre de familles solides Plus Christ et l'évangile sont le fondement d'une église, plus il y aura de fruits de l'Esprit au sein de l'assemblée, et manifestement, les exigences d'un ancien seront peut-être plus élevées quand l'église a la maturité du temps, de l'expérience, de la taille, que avec une église qui commence. L'église doit peut-être renouveler ses responsables, avoir d'un côté des anciens plus vieux et des jeunes prometteurs, mais dont les enfants sont encore très petits, tout ça, ça peut peser. Enfin, il y a des facteurs culturels.

Notre mission travaille dans des pays où un homme exemplaire, et je cite ce qu'un collègue me disait, c'est un homme qui a un travail, qui garde son travail et qui ne frappe pas sa femme. Voilà le critère d'un ancien qu'ils reconnaissent quand ils arrivent à en trouver, parce que c'est extrêmement rare. La première génération de leaders sera, on l'espère, bien en deçà de la seconde génération de leaders qui aura su monter une marche supplémentaire. Alors, comment conclure cette conversation et cet épisode Comme je l'ai dit, la bonne réponse est celle de ton église, et si je peux me permettre, il est préférable qu'un groupe d'anciens réfléchisse à cette question pour définir une politique générale à suivre rapidement, maintenant, plutôt que d'un jour devoir prendre des décisions au coup par coup, laissant un goût amer à ceux qui peut-être ont servi en tant qu'ancien, puis soudainement se voient privés de ce service, parce qu'un enfant a pris une décision peut-être temporaire, mais qui met à mal son rôle d'ancien. Donc c'est bien que les anciens réfléchissent à ça sereinement et clairement, en amont de situations qui pourraient devenir très personnelles.

Personnellement, je pense qu'un ancien dont l'ado serait rebelle, mais qui montre un comportement exemplaire dans les lamentations, dans l'intercession, dans l'amour, dans l'humilité, dans la clarté de sa situation, à mon avis, n'est pas forcément disqualifié. Par contre, un homme dont l'ado révélerait chez le père un comportement arrogant, rempli de mépris et de jugement, pour moi, cela serait une cause de disqualification, parce qu'on peut tracer la rébellion à un comportement paternel. Alors dans ma petite expérience pastorale, je suis devenu pasteur d'une église d'une vingtaine de personnes qui a grandi ensuite en vingt-cinq ans, et j'ai remarqué deux choses: les gens changent. Des anciens remarquables ont parfois mal mûri et ont développé de l'orgueil ou de la jalousie ou des comportements qui n'étaient pas très appropriés. Donc les anciens changent, l'église change, le ministère d'un ancien d'une église de cinquante personnes est très différent de celui d'une église de deux cents ou trois cents personnes.

Et cela nous a conduits à proposer, à renouveler le rôle des anciens tous les cinq ans. Nous demandions à l'assemblée générale un vote de confiance pour les anciens en place tous les cinq ans, ce qui permettait que lorsque le vin devenait un petit peu amer, l'église puisse l'observer, puisse le voir et puisse prendre une décision en pleine conscience. Alors je termine en observant que Jésus-Christ est le seul bon berger, tous les autres bergers sont tellement en deçà de lui, Lui est notre berger, et d'ailleurs, nous qui sommes ses enfants, nous ne lui sommes pas toujours obéissants. Mais voilà comment Jésus parle du rôle de berger ou d'ancien ou d'évêque en Jean chapitre 10 verset 11: Moi je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Voilà l'exemple qui est le nôtre, celui de Christ, qui regarde notre humanité déchue, notre faiblesse et notre péché, nos familles parfois en souffrance.

Et lui vient donner sa vie pour couvrir nos iniquités, couvrir nos péchés, mourir en bouc émissaire pour que nous soyons sauvés de l'impureté, de l'injustice, de nos difficultés, de nos manquements, de nos fautes. Nous pouvons placer au pied de Christ les péchés qui sont nôtres et recevoir sa grâce. Mais c'est aussi en cela un modèle, un modèle avec un M minuscule, dans le sens où finalement un père doit montrer cette tendresse et cette mesure de consécration que ses enfants sont prioritaires. Moi je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Si nous sommes bergers d'une famille en tant que père, nous sommes appelés à mourir à nous-mêmes, à sacrifier une partie de notre volonté, de notre être, pour le bien de nos enfants, pour le bien de notre conjoint.

Pas facile, mais c'est à cela que nous sommes appelés. Et dans la mesure où nous le faisons, et que l'église le voit, et que l'église l'observe, l'approuve, l'acquiesce, et que nos enfants choisissent de ne pas suivre cette voie, c'est très différent. Et ce qui me compte alors, c'est de montrer toute l'attention que Christ peut apporter à ses enfants, ou ceux qui ne sont pas ses enfants, et qu'il veut sauver. Et là, il y a un témoignage qui est un témoignage de vie, un témoignage d'amour et de consécration. Il y a beaucoup de douleurs pour les parents dont les enfants ne marchent pas avec le Seigneur, et ce n'est pas forcément de leur faute.

Je ferai une petite correction sur la manière dont la question est formulée. Je ne pense pas que la foi, la conversion soit uniquement l'affaire des enfants. Je pense que ça reflète aussi dans un schéma plus vaste, l'appel souverain de Dieu. Et en cela, on ne peut pas contrôler pleinement, même du tout, la conversion de ses enfants. On peut la baigner de prière, d'exemplarité, d'amour, d'enseignement, de dissipolats, et ensuite c'est l'oeuvre de Dieu.

Et c'est aussi l'oeuvre de la personne qui répond à cette oeuvre de Dieu par la foi, à la repentance. Et j'espère qu'en cela, j'ai répondu à ta question. Cet épisode vous a édifié, Alors merci de le liker ou de le partager pour que d'autres puissent en profiter. Pensez aussi à vous abonner à la chaîne d'Impraseurs vous répondent pour ne manquer aucun des prochains épisodes. Enfin, si vous avez une question à poser à Florent Varak, écrivez-lui directement sur contact@toutpoursagloire.com.



 Ressources mentionnées:

 Le chemin de la liberté, de Nancy DeMoss, Édition la Maison de la Bible.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Est-il dangereux de critiquer un serviteur de Dieu? (Épisode 432)

 Ressources mentionnées:

 Le chemin de la liberté, de Nancy DeMoss, Édition la Maison de la Bible.

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 La question est posée

> Bonjour Florent, dois-je craindre un jugement de Dieu si je parle mal d’un pasteur, d’un prophète, d’un apôtre, ou d’un oint de Dieu ? J’avoue que ma position sur la persistance du ministère de prophète ou d’apôtre n’est pas claire, mais quoi qu’il en soit, ne sommes-nous pas tous oints à cause de Christ ? Les passages de Nombres 12 (la lèpre sur Marie et Aaron) et du Psaumes 105 ("Ne touchez pas à mes oints") sont souvent cités pour justifier qu’il ne faut pas critiquer un serviteur de Dieu, même si ce qu’il dit n’est pas parfait ou juste. Il faut simplement prier pour lui par crainte d’un jugement de Dieu. Bien sûr, je ne souhaite pas légitimer des attaques ou un manque de respect contre quiconque, mais j’estime que cette compréhension doit être examinée à la lumière des Écritures. Quelle est la juste compréhension des Écritures sur ces sujets ?

Je suis très content que tu poses cette question. Elle est tellement importante, et ton attitude est très humble. J’ai un avis très précis que je vais évoquer à la fin de cet épisode, mais c’est une question importante, car elle distingue ce qui relève de la secte et ce qui relève de l’Église. Réfléchir au statut des serviteurs de Dieu dans une Église est crucial.

 Exemples bibliques

Regardons le cas de Myriam face à Moïse dans Nombre 12. Myriam, la sœur de Moïse, montre une attitude raciste envers son frère, qui avait épousé une Couchite (une Africaine). Elle et Aaron masquent ce sentiment par des arguments plus spirituels. Moïse, décrit comme un homme très humble, ne se défend pas. Mais Dieu intervient et défend Moïse, en soulignant sa relation unique avec lui. Myriam, quant à elle, est frappée de lèpre pendant une semaine. Cependant, Moïse est un cas unique dans toute l’histoire de la rédemption, et personne aujourd’hui ne peut revendiquer une relation avec Dieu semblable à celle de Moïse.

Quant à David, un autre personnage unique, il bénéficie d’une promesse divine éternelle. S’attaquer à David revenait à s’attaquer à la promesse de Dieu concernant la lignée royale. Mais même David, lorsqu’il a péché (meurtre, adultère), a été confronté par le prophète Nathan. Critiquer David pour son rôle de roi d’Israël était illégitime, mais critiquer ses péchés était nécessaire.

 L'onction dans le Nouveau Testament

Dans le Nouveau Testament, l’onction concerne principalement Jésus. L’Écriture mentionne aussi l’onction des croyants dans 1 Jean 2.20-27, où il est dit que tous les croyants ont une onction qui leur donne la connaissance de la vérité. Cela signifie que chaque chrétien, grâce au Saint-Esprit, est capable de discerner les faux enseignements. Cette onction n’a rien à voir avec un statut spécifique de pasteur, prophète ou apôtre.

 La critique des serviteurs de Dieu

La critique des serviteurs de Dieu est légitime lorsqu’elle concerne le péché. Par exemple, Paul n’a pas hésité à corriger Pierre publiquement dans Galates 2 lorsqu’il déviait de la vérité de l’Évangile. De même, Paul donne des instructions à Timothée sur la manière de traiter les anciens qui pèchent (1 Timothée 5), en disant qu’il faut deux ou trois témoins pour qu’une accusation soit recevable.

Il est important de souligner que, bien que les anciens et les pasteurs doivent être respectés pour leur ministère, cela ne les immunise pas contre la critique lorsqu’ils pèchent. Il n’y a pas de protection particulière accordée à un serviteur de Dieu sous prétexte qu’il est "oint". En France, la critique est parfois facile, et il est bon d’apprendre à être bienveillant tout en exerçant la correction fraternelle lorsque nécessaire.

 Conclusion

Respecter et honorer les serviteurs de Dieu est important, mais il est aussi crucial de les reprendre lorsqu’ils tombent dans l’erreur, pour la gloire de Dieu et le bien de l’Église.





 Transcription de la prédication

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La série en cours m'invite à parler des héros. Je sais pas quels sont les héros que vous avez en tête, mais généralement, les héros dans notre tête sont des personnages réels ou imaginaires dont on chante les louanges ou les grands faits. Parfois, c'est une personne qui a réalisé une œuvre militaire spectaculaire et qui a survécu pour en parler. Parfois, c'est un athlète qui réalise des performances hors norme et qui…

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Les vrais héros: hommes et femmes à contre-courant (Hébreux 12.1-2)

 Ressources mentionnées:

 L’expiation est-elle limitée aux élus? (Épisode 320)
 Qu'est-ce que le calvinisme et l’arminianisme? (Épisode 429)
 Doit-on être infralapsaire ou supralapsaire? (Épisode 430)
 Théologie Systématique, de Wayne Grudem, Éditions Excelcis.

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Pourquoi être prudent avec l'acronyme Tulip? (Épisode 431)

 Ressources mentionnées:

 L’expiation est-elle limitée aux élus? (Épisode 320)
 Qu'est-ce que le calvinisme et l’arminianisme? (Épisode 429)
 Doit-on être infralapsaire ou supralapsaire? (Épisode 430)
 Théologie Systématique, de Wayne Grudem, Éditions Excelcis.

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 Transcription:

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Critique de cette forme lapidaire du calvinisme. D'ailleurs, Calvin lui-même n'est pas l'auteur de cet acronyme, c'est assez récent, et si tu t'intéresses à la question, tu pourras trouver des critiques de calvinistes, de théologiens calvinistes, à l'égard de cette formulation tulipe, même si pédagogiquement elle est utile, elle me semble problématique sur bien des aspects. Alors en anglais, cet acronyme simple, tulipe fait référence à cinq éléments, cinq doctrines de la grâce, dont la première est la dépravation totale, en anglais total dépravity, donc le T. Ensuite le deuxième, c'est l'élection inconditionnelle, on conditional élection, le U de tulipes, expiation limitée, limited at homement, grâce irrésistible, irrésistible grâce, persévérance des saints, persévérance of the stents. Et avec ça, vous avez construit les cinq doctrines fondamentales du calvinisme.

Alors, personnellement, je suis assez mal à l'aise avec cet acronyme, même si je comprends ce qu'il dit et que globalement, je souscris à sa formulation. Je suis du camp calviniste modéré je veux croire, mais voilà pourquoi je ne l'aime pas. Cela réduit des concepts théologiques complexes à des tweets bien pâles au regard de la complexité et de la beauté des données, c'est trop réducteur. On ne peut pas définir une théologie en un mot, ni en cinq mots ou cinq expressions. Et cela empêche de voir les nuances dont la Bible parle.

La Bible ne nous est pas parvenue sous forme de dictionnaire avec des entrées simples, une sorte d'encyclopédie, des entrées simples, une sorte d'encyclopédie. Ce sont des histoires, ce sont des enseignements, ce sont des récits qu'il faut mettre ensemble. Quand on les met ensemble, on s'approche des données de tulipes, mais pas suffisamment prêts pour pouvoir dire c'est comme ça que la Bible parle des choses. Et ce que je mesure et ce que je vois, c'est que ça suscite chez certains une sorte de gnose élitiste. Il y a des gens qui savent, ils ont la compréhension maintenant de ce qu'est le salut, et ils sont devenus des tulipistes absolument convaincus.

Encore une fois, je le comprends, je l'ai formulé ainsi, pédagogiquement c'est utile, à condition que l'on en fasse une description approximative et non une prescription de la vie chrétienne, et une réduction de cette vie chrétienne à ces cinq expressions. Voilà, regardons pourquoi. Commençons par la dépravation totale. C'est une réalité, c'est pour ça que je souscris en partie à cela. L'homme est pécheur de sa conception à sa mort.

L'homme n'est pas une feuille blanche dont le comportement ternit les lignes. L'homme est une feuille rouge de péché et qu'il confirme régulièrement en écrivant de la même couleur selon la nature qui lui est propre. Il est par nature un enfant de colère, il pèche par ses actes autant que par ses omissions. Oui, l'homme est pécheur, pleinement pécheur. Mais si la Bible souligne très clairement, ce qu'il faut souligner, c'est qu'elle ne dit pas que ceci de l'être humain.

Il y a d'autres images qui sont tout aussi importantes pour décrire l'être humain. L'homme porte l'image de Dieu. Il a une dignité humaine qui, certes est ternie par le péché, mais qui demeure. Il est pécheur et mauvais, mais il est capable de donner des bonnes choses à ses enfants. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est dans la bouche même de Jésus-Christ.

Et lorsque l'on voit même en Actes dix, les prières de ce païen, enfin qui s'intéresse au judaïsme, mais au dieu du judaïsme Corneille, et que Dieu va venir sauver, on voit qu'elles ont, elles étaient belles, même si elles étaient offertes, non dans la foi en Jésus-Christ. Et donc, l'homme est pécheur, mais il ne fait pas tout le mal qu'il est capable de faire. En tout cas, tant que la réticence que nous apporte le Saint-Esprit dans sa providence et grâce générale ne permet pas l'émergence de la société finale de l'ère humaine, où vraiment tout va partir en vrille. Et en réalité, théologiquement, cette dépravation totale est utilisée pour souligner que l'homme ne peut pas de lui-même se réveiller spirituellement pour se tourner vers Dieu. Il est mort, il est spirituellement mort, il a besoin que Dieu vienne titiller et influer dans son âme et son être et son esprit la vie qui lui permet de voir Jésus et de croire.

Et ce que je remarque, c'est que la Bible n'est pas réduite à juste cet acronyme de dépravation totale. Dans les récits historiques, nous trouvons des chemins vers Dieu, que ce soit l'eunuque éthiopien, que ce soit Nicodème ou d'autres. Nous trouvons que l'homme est capable d'amour, jamais à la hauteur de l'amour que demande Dieu, jamais de façon méritoire. Ce n'est pas un quoi que ce soit, c'est juste que la description humaine est trop réduite par cet acronyme. Paul souligne que Dieu, que les hommes, pardon, tâtonnent pour chercher Dieu, et que les aumônes de certains sont montés à lui en guise de souvenir.

Alors les calvinistes, à juste titre, diront qu'ils le font parce que Dieu les conduisait à cela. Ok, Dieu règne sur toute chose, mais je peux donc éviter de parler de l'être humain en deux mots qui les enferment dans quelque chose qui est incomplet. Et d'ailleurs, je connais des gens dont la méthode d'évangélisation est simplement liée à constamment parler de l'horreur de l'homme, l'horreur de l'homme, l'horreur de l'homme. Et pour certaines personnes, c'est utile et ça parle, mais pour d'autres, ça va être en fait, ce n'est pas ça qui les touche. Et c'est Keller et Carson qui montrent qu'il y a cinq ou 6 motivations discernables dans les évangiles, Actes, cinq à 6 motivations différentes qui permettent à quelqu'un de s'intéresser à Dieu.

Ça ne passe pas tout par la compréhension de la dépravation totale. Un autre élément, l'élection inconditionnelle, inconditionnel l'action. Cette idée de l'élection inconditionnelle, Grudem dit que l'élection est inconditionnelle parce qu'elle n'est conditionnée par aucune qualité qui nous rendrait digne du choix de Dieu. Page sept-cent-quarante-huit. Mais la Bible ne parle pas du salut d'un individu uniquement dans ces termes.

Les invitations sont nombreuses à tous les hommes, les motivations, je viens d'en parler, qui poussent à Dieu sont diverses, les les motivations, je viens d'en parler, qui poussent à Dieu sont diverses, les moyens que Dieu utilise, la prière, la prédication, le témoignage et parfois l'insistance. Un de mes chers amis est pasteur en Suisse, et il est devenu chrétien à Katmandou, alors qu'un missionnaire littéralement s'est mis à courir derrière lui après lui avoir partagé l'évangile, l'a plaqué contre un mur et lui a dit: mon ami, c'est peut-être la dernière fois que tu entends parler de l'évangile, tourne-toi vers Jésus-Christ. Cette insistance dans le plan souverain de Dieu a fait en sorte qu'il s'est converti. Mais si tu as en tête l'élection inconditionnelle, il peut naître une forme de passivité dans l'évangélisation, alors que ce n'est pas le propos unique que l'on trouve dans l'écriture. Et en cela, ça peut être stérilisateur.

L'expiation limitée, l'idée la plus difficile d'ailleurs, pour moi en tout cas de la clarifier, l'expiation limitée dit que Christ a payé pour le péché des élus seulement. Il n'a pas payé pour le péché de tous les hommes, mais il a payé pour le salut des sauvés seulement. J'ai fait un épisode là-dessus, le trois cent vingt, puisque ma belle-fille posait la question, et j'avoue que j'ai lutté avec les événements. J'arrive sur une position probablement d'expiation limitée, pour des raisons de logique interne à ce que la, de l'implication de la trinité pour le salut. Mais c'est une déduction qui fait sens, mais j'aurais beaucoup de peine à dire que c'est l'enseignement clair et absolu de l'écriture.

Et bon, ça ne change rien que de toute façon seuls ceux qui croient sont sauvés, mais c'est un regard et une perspective qui est portée, qui peut prêter à confusion sur le type de relation que nous avons avec Dieu, sur le type du ministère. Bref, grâce irrésistible, persévérance des des saints, je ne vais pas trop le développer ici, mais ce que je souligne ici, c'est le caractère beaucoup trop réducteur. Alors que faire de tout ceci? Moi je crois que Tulipe est un bon outil pédagogique, à condition qu'on n'en fasse pas une prescription mais une description partielle, incomplète, juste pour donner quelques points de repère de sothériologie, c'est-à-dire de la doctrine du salut. Et quelque part, ceux qui comprennent Tulipe pour en faire un champ de bataille, risquent de tomber dans un certain orgueil d'un savoir qui n'est pas partagé par tout le monde.

Je crois qu'il faut un peu de retenue et d'humilité d'ailleurs, parce que si on a cette compréhension, c'est aussi parce que Dieu nous l'a donnée, donc à Dieu la gloire, et ça les calvinistes devraient le reconnaître facilement. Et puis, il y a des gens par exemple, si moi je dis, c'est une réalité sociologique, psychologique quelque part, je me suis converti le douze juillet mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatre, ils vont dire non non non, c'est Dieu qui t'a converti. Oui, ils ont raison. Absolument raison. Mais j'ai aussi la liberté de l'exprimer comme le chemin que moi j'ai vécu.

Donc parfois, il y a une forme d'imposition à l'expérience humaine à partir de ce système qui est problématique, qui me semble problématique. Alors, peut-être que tu écoutes cet épisode et tu te dis waouh, mais alors, moi ça pose la question, est-ce que je suis élu Regarde ce que Matthieu 11.25 à 30 nous dit, et je m'arrêterai sur ce passage: En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tel a été ton bienveillant dessein. Tout m'a été remis par mon Père et personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, personne non plus ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos prenez mon joug sur vous recevez mes instructions car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes car mon joug est aisé et mon fardeau léger je trouve magnifique ce tissage des deux réalités d'abord jésus loue dieu son père il est le fils éternel dans cette situation d'incarnation.

La relation qu'il a avec le Père est toujours distincte de la relation que nous avons avec le Père. Il dit je m'en vais vers mon Père et votre Père. La relation qu'il a est d'un ordre et d'une catégorie différente. Il est le fils unique. Bref, je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélés aux enfants.

Donc il y a une action de Dieu le Père, pour révéler ou cacher dieu règne et c'était son bienveillant dessein c'est intéressant que dieu veuille faire des choses particulières à ceux qui se croient intelligents et des choses particulières à ceux qui se disent enfants une disposition de cœur que nous devons cultiver probablement et jésus continue tout m'a été remis par mon père personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et personne non plus ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Encore une fois, l'action souveraine de dieu et ça s'enchaîne avec cette parole qui si elle fait écho dans ton cœur saisis la par la foi venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos certaines personnes ils entendent ça et dire ah ça c'est encore un truc de secte ça c'est un truc ils ignorent pleinement dans leur intelligence immense le cadeau que dieu leur fait Et pour d'autres, ça fait tilt en disant moi j'ai besoin de ça, je galère dans la vie pour essayer de vivre droitement, je n'y arrive pas, c'est la panique à la maison avec mes enfants, avec ma femme, au travail, je me sens dans ce péché et cette culpabilité, je fais des efforts sans y parvenir, et c'était certainement le cas des juifs du temps de Jésus qui essayaient de répondre à tous les commandements qui pesaient sur eux par la tradition des scribes et des pharisiens.

Jésus leur dit: Venez à moi, vous qui êtes fatigués, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Donc universelle l'invitation est universelle et si elle fait écho dans ton coeur viens christ viens à lui dépose tes fardeaux ton péché et ta culpabilité dans la confiance que lui l'a porté à la croix. Tu peux lui laisser ce joug-là, et c'est avec cette pensée que l'intervention souveraine de Dieu se manifeste concrètement et réellement dans nos chemins de vie que je veux terminer. J'espère que cela répond aux thématiques et aux problématiques qui ont été évoquées avec cette question de l'arminanisme et du calvinisme.

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 Ressources mentionnées:

1. Théologie systématique de Wayne Grudem (mentionné pour sa perspective sur la relation de Dieu au temps).
2. No One Like Him: The Doctrine of God de John Feinberg (mentionné pour sa réflexion sur la relation de Dieu au temps).
3. Pour une foi réfléchie de Alain Nisus (mentionné comme offrant des réflexions sur les ramifications de la doctrine).
4. God and Time: Four Views par Gregory Ganssle (mentionné pour ses perspectives sur Dieu et le temps).
5. Systematic Theology de Berkhof (mentionné pour une référence sur le débat supralapsaire/infralapsaire).
6. Épisode 429: “Qu'est-ce que…

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Doit-on être infralapsaire ou supralapsaire? (Épisode 430)

 Ressources mentionnées:

1. Théologie systématique de Wayne Grudem (mentionné pour sa perspective sur la relation de Dieu au temps).
2. No One Like Him: The Doctrine of God de John Feinberg (mentionné pour sa réflexion sur la relation de Dieu au temps).
3. Pour une foi réfléchie de Alain Nisus (mentionné comme offrant des réflexions sur les ramifications de la doctrine).
4. God and Time: Four Views par Gregory Ganssle (mentionné pour ses perspectives sur Dieu et le temps).
5. Systematic Theology de Berkhof (mentionné pour une référence sur le débat supralapsaire/infralapsaire).
6. Épisode 429: “Qu'est-ce que le calvinisme et l’arminianisme?” (mentionné pour la définition du lapsarianisme et de l'ordre logique des décrets de Dieu).
7. Épisode 424: “Dieu savait-il que Adam et Ève allaient pécher?” (mentionné pour illustrer la préscience de Dieu concernant la chute, et ses décrets).



Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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 Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La question est posée:

> Bonjour, je te suis depuis longtemps maintenant. J'ai une question par rapport au lapsarianisme calviniste (je ne sais pas si l'orthographe est correcte). Que faut-il penser de tout cela? Peux-tu expliquer les différents points de vue et donner par la même occasion celui que tu penses être le plus plausible? Merci beaucoup et que Dieu te bénisse.

Wouh, voilà une question très, très, très fine de la théologie calviniste. Je suis curieux d'avoir les réactions, et d'abord, de voir combien de personnes  écouteront cet épisode. Alors, je vais commencer par une petite histoire authentique.

Mon premier professeur de théologie ressemblait à Abraham Lincoln. Trevor Kregen, –c'était son nom– était un homme profond et réservé. Quand je parle d'Abraham Lincoln: un homme au visage long, avec une barbe austère, et un homme extrêmement peu souriant. D'ailleurs, on savait qu'il éclatait de rire lorsque la commissure de ses lèvres s'élevait de quelques millimètres. On se disait: "Voilà, il est mort de rire."

Il se trouve qu'il avait un garçon et une fille. Sa fille fréquentait un pilote, ou plutôt un futur pilote. Non, en fait, il était déjà pilote. Ils se fréquentaient, mais il était très intimidé par son futur beau-père. Il n'arrivait pas à l'approcher et n'avait pas le courage de lui demander la main de sa fille. Un jour, ils étaient à table, chez eux, et sa fille voulait que les choses avancent, qu'ils puissent se marier. Elle devait probablement lui donner des coups de pied sous la table pour qu'il prenne ses responsabilités. Alors, notre pilote, avec beaucoup de crainte et d'angoisse, demande l'occasion de parler à Trevor. Et Trevor lui répond: "Parle."

Mais il dit: "Non, non, en privé, en privé." Alors, ils se lèvent et vont marcher. Le pilote dégouline de sueur, tellement inquiet de ce qui va se passer. Peut-être que la réponse sera "non". Il aime tellement cette jeune fille, mais il sait aussi que c'est un homme difficile à approcher. Finalement, il arrive à poser la question fatidique: "Puis-je avoir la main de votre fille?"

Trevor s'arrête, le regarde droit dans les yeux, froidement, et lui dit: "Tu veux la main de ma fille?"

Et notre homme s'effondre presque en larmes: "Oui, si c'est possible... on est amoureux... on voudrait construire..."

Et Trevor lui dit: "Ok. J'ai juste une question. Une seule. Selon ta réponse, tu pourras avoir la main de ma fille ou non."

Alors, cet homme, très inquiet, s'exclame: "Quelle est la question?"

Et Trevor lui demande: "Es-tu infra ou supralapsarien?"

Là, il y a un moment de pause dans la conversation. L'homme s'effondre presque en larmes en disant: "Mais je ne comprends même pas la question!" Trevor, avec un petit sourire, montre qu'il est mort de rire, et lui dit: "Ça va, tu peux avoir la main de ma fille." Et là, le voilà soulagé.

Cette anecdote pose la question: faut-il être infra ou supralapsarien? C'est une question débattue avec passion par un tout petit groupe d'individus. Ce débat a lieu dans le cercle restreint des calvinistes. J'en ai parlé dans l'épisode précédent si tu cherches la définition. Elle concerne l'ordre logique des décrets de Dieu – logique mais non chronologique, et c'est important de le souligner.

Cela touche à la question du temps, car selon la manière dont on imagine Dieu lié au temps, la notion de chronologie ou d'ordre logique a un impact différent, bien que ce ne soit pas forcément le point discuté par les infra ou les supra-lapsarianistes.

Essayons de décortiquer cela un peu. Quand je parle des décrets de Dieu, de quoi parle-t-on? En Éphésiens, chapitre 1, verset 11, on lit:

> En lui \[en Christ\], nous avons aussi été mis à part, prédestinés selon le plan de celui qui opère tout selon la décision de sa volonté. Éphésiens 1.11.

La formulation est frappante car il s'agit d'un plan unique, issu d'une volonté unique de Dieu. Donc, depuis toujours, Dieu a un seul projet, une seule orientation, un dessein formulé par un Dieu qui agit en toute indépendance et qui n'est jamais dépassé par les événements. Il n'y a pas eu de création joyeuse brutalement interrompue par la chute. Dieu n'a pas été dépassé par les événements. C'est en pleine conscience que les éléments de son plan ont été agencés.

Je te renvoie à l'épisode de mon podcast: "Est-ce que Dieu savait d'avance ce qu'Adam et Ève allaient faire?"

Cette notion d’Éphésiens 1.11, ce décret, est relevée dans d'autres passages de l'Écriture.

Proverbes 19.21:

> Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de pensées, mais c'est le dessein de l'Éternel qui s'accomplira.

Psaume 33.11:

> Le conseil de l'Éternel subsiste à toujours et les projets de son cœur, de génération en génération.

Et puis Ésaïe 46.10:

> J'annonce dès le commencement ce qui vient par la suite et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore établi. Je dis: 'Mon projet tiendra bon et j'exécuterai tout ce que je désire.'

Donc, ce que l'on voit déjà pour commencer notre discussion, c'est que Dieu a un seul plan, et ce plan comprend l'ensemble des événements qui arriveront. Dieu dirige toute chose, mais il dirige sans pour autant être responsable du mal que les hommes et les anges commettent. Je ne sais pas comment cela fonctionne, on parle de compatibilisme. C'est-à-dire que l'homme agit, et les anges agissent selon leur nature, mais ce faisant, même s'ils ont l'impression de faire leur propre volonté, ils accomplissent un projet supérieur, un projet divin. Et il y a là un mystère dans la manière dont Dieu conduit ce monde.

Alors, selon ce décret, qu'est-ce qu'il contient? Eh bien, il y a eu la décision qui a été prise avant le temps de créer le monde. Et puis, il y a eu la décision qui a été prise avant le temps qu'il y aurait une chute. C'est-à-dire qu'Adam et Ève, et avant eux un ange, qui se manifestera sous la forme d'un serpent, cet ange va tomber, entraînant de nombreux anges avec lui. Cela faisait partie de la décision, du décret de Dieu. Puis la décision a été prise, avant le temps, qu'il y aurait une rédemption. En effet, c'est ce que nous dit Éphésiens, chapitre 1: Dieu nous a élus avant la fondation du monde, avant que le monde existe, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés, par Jésus-Christ, à être adoptés selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé. Voilà: création, chute, rédemption. Mais dans quel ordre logique? Logique, mais pas chronologique, puisque Dieu est le créateur du temps.

Il faut bien réaliser, je l'ai évoqué très brièvement, que la relation de Dieu au temps fait l'objet de réflexions philosophiques pointues, pour lesquelles je suis incompétent. Certains considèrent que Dieu existe en dehors du temps et que le temps que nous expérimentons est un élément de la création. C'est la position de Wayne Grudem, dans son livre Théologie systématique, qui dit que Dieu n'a ni commencement ni fin, ni succession de moments dans son être. D'autres considèrent que Dieu existe dans une succession temporelle, certes différente de notre temps, différente de celle que nous expérimentons. C'est l'avis du théologien John Feinberg, qui conclut une longue analyse sur la question par:

> Je crois que la meilleure manière de comprendre la relation de Dieu au temps est de voir Dieu comme temporel.

C'est en page 428 de son livre No One Like Him (Personne comme Lui), et il aborde cela avec beaucoup de sérieux.

Il se distingue cependant de tout ce qui touche à la théologie du process, qui ne fait pas partie de la question, donc je ne vais pas l'aborder. Mais juste pour que tu le saches, il existe un livre qui traite des quatre perspectives sur Dieu et le temps. C’est un livre édité par Gregory Ganssle, God and Time: Four Views (Dieu et le temps: Quatre perspectives). J'avoue, j'ai lu une partie de ce livre, ainsi que des évaluations de celui-ci, et je dois déclarer forfait. Ma capacité à comprendre les nuances entre ces positions est limitée. Donc, je pense plutôt à un Dieu qui est en dehors du temps, qui existe en dehors du temps, un peu comme Grudem.

Reprenons la question. Tu te souviens, un décret, un seul décret, avec des éléments de création, de chute et de rédemption. Est-ce qu'il est possible de discerner dans l'Écriture des moyens de comprendre dans quel ordre logique cela a été formulé?

La position supralapsaire, donc supralapsarianisme, dit —et là, je cite un livre intitulé Pour une foi réfléchie rédigé par Alain Nisus, un excellent livre publié par la Maison de la Bible— que la position supralapsaire, du latin supra signifiant "au-dessus", d'où le sens de "avant", et lapsus signifiant "chute", est que Dieu a posé le décret d'élection logiquement, et non historiquement ou chronologiquement, avant ceux de la création et de la chute.

Donc imagine-toi, il y a des milliards et des milliards et des milliards… enfin non, en fait, il n'y avait pas de temps avant que le temps existe. L'ordre logique, c'est que Dieu te choisit si tu es un élu, avant de décréter qu'il y aura une création et une chute. C'est la position supralapsaire ou supralapsarienne.

La position infralapsaire (infralapsarianisme), infra signifiant "en dessous", d'où le sens de "après", soutient que Dieu a posé le décret d'élection après, logiquement et non historiquement, ceux de la création et de la chute. En d'autres termes, longtemps avant qu'il y ait quoi que ce soit, Dieu réfléchit et dit: "Il va y avoir une création, il va y avoir une chute, et il va y avoir une rédemption." C'est la position infralapsaire ou infralapsarienne.

La position supralapsaire dit: "Il va y avoir des élus, ils s'appelleront X, il y aura une création, et il y aura une chute." Voilà donc les deux positions.

Est-ce que les données bibliques permettent de trancher de façon certaine sur cette question? À mon sens, la réponse est non. Mais certains sont très, très vigilants sur ces thèmes, peut-être parce qu'ils aiment beaucoup la philosophie théologique. Franchement, c'est très difficile de se faire une idée, déjà parce que comment peut-on concevoir la pensée de Dieu avant le temps et avant que le monde existe? C’est compliqué, ça. Donc, je crois qu’on est quand même aux limites de ce que l'on est capable de formuler.

Certains disent que la position supralapsaire met en avant le salut. La position infralapsaire met en avant une sorte, alors pas de libre arbitre, on est chez les calvinistes là, mais elle met en avant quand même l'amour général de l'ensemble de l'humanité. Est-ce important? Grudem ne veut même pas en parler directement, mais uniquement dans une note de bas de page. Alors je te lis la note de bas de page.

Il décrit ces positions que je viens d’évoquer, et il conclut:

> En fait, si j’ai décidé d’évoquer cette divergence dans ce chapitre, c’est uniquement parce que les termes supralapsaire et infralapsaire sont parfois utilisés dans les cercles théologiques comme symbole de discussions hautement abstraites et obscures. Il m’a donc paru approprié d’informer le lecteur de la nature de ce débat et de la signification de ces termes. Les personnes intéressées pourront se référer à Berkhof dans Systematic Theology, pages 118 à 125.

Alors, comme tu le vois, c’est vraiment une question plutôt technique, très fine de théologie. Si tu veux comprendre ce que cela change, tu peux lire Pour une foi réfléchie, qui consacre quelques pages à réfléchir aux possibles ramifications de cette doctrine.

Comme je l’ai dit, les supralapsaires mettent en avant la grâce et la justice souveraine de Dieu. Les infralapsaires, eux, mettent en avant un amour plus général de l’humanité, qui est condamnée plutôt à cause de son refus de la grâce.

Voilà, j’avoue, je ne suis pas en mesure de donner une préférence. On a touché les limites de mon cerveau, déjà très limité, à la fois par ma formation, mon âge et mes capacités de réflexion. À mon avis, la question est fondamentale pour une seule raison: pour éloigner les prétendants de nos filles.

Sinon, bonne réflexion!



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 Transcription:

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La question posée est: "Qu'est-ce que le calvinisme et l'arminianisme…

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Qu'est-ce que le calvinisme et l’arminianisme? (Épisode 429)

 Mentions:

 Les épisodes qui traitent du baptême de l’Esprit

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La question de…

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Quand l'Esprit est-il venu dans la vie des apôtres? (Épisode 428)

 Mentions:

 Les épisodes qui traitent du baptême de l’Esprit

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 Transcription

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La question de cet épisode est la suivante:

> Bonjour Florent Varak, je voulais te soumettre une question en espérant que celle-ci ne soit pas stupide, mais j'ai du mal à comprendre ce dont il est question avec le Saint-Esprit dans Jean 20:22. Je cite: “Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: Recevez le Saint-Esprit.” Et puis dans Actes 2:4, je cite: “Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.” Ma question est la suivante: À quel moment ont-ils reçu le Saint-Esprit, sachant que Jésus, dans Jean, va souffler sur eux et que le Saint-Esprit va donc venir? Merci beaucoup pour ta réponse, je sais que c'est sûrement une question stupide, mais je me la posais. Merci. Cordialement.

Alors écoute, tout d'abord, merci pour ta question. Et je ne pense pas qu'il y ait de questions stupides. En réalité, ta question est très pertinente, elle est importante. Tout ce que l'Écriture nous dit est magnifique et mérite parfois qu'on s'y attarde. Surtout que cette citation de Jean 20 est parfois utilisée de façon erronée pour évoquer des formes de ce que l'on appelle une double bénédiction.

Alors on va regarder déjà le texte, puis on va considérer le ministère du Saint-Esprit dans la vie des apôtres et ce que cela implique pour nous. Donc, le texte dans son contexte, au verset 19:

> Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées, par la crainte qu'ils avaient des Juifs. Jésus vint et debout au milieu d'eux, il leur dit: “Que la paix soit avec vous.” Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: “Que la paix soit avec vous. Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: “Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.”

C'est un texte absolument magnifique et bouleversant. Nous sommes après la résurrection de Christ, avec plusieurs apparitions miraculeuses. Je ne reviens pas sur les arguments en faveur de la résurrection, j'en ai déjà parlé, mais c'est en tout cas marquant de voir les apôtres, au départ effrayés, être remplis de courage dans leur proclamation de l'Évangile. Ils sont vraiment dans une nouvelle dynamique.

Ce que l'on remarque ici, c'est qu'il y a une sorte d'envoi missionnaire. C'est le texte que Jean rapporte, en parallèle avec Matthieu chapitre 28, qui nous dit: "Allez, faites de toutes les nations des disciples." Ici, Jean le dit différemment: il souffle sur eux en disant: "Recevez le Saint-Esprit." Et il ajoute: "Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus."

Comment comprendre ces expressions? Je cite ici les notes de la Bible Semeur (ISV) parce qu'elles sont accessibles en ligne, et c'est plus facile pour moi au moment de préparer cet épisode de m'y référer. Il est dit:

> Les expressions "ils leur seront pardonnés" et "ils leur seront retenus" représentent des verbes au parfait en grec, et pourraient également être traduites par "ils ont été pardonnés" et "ils ont été retenus". Le parfait donne le sens d'une action passée, achevée, dont les résultats se poursuivent dans le présent.
>
> L'idée n'est pas que les chrétiens individuels ou les églises ont l'autorité de pardonner ou de ne pas pardonner aux gens, mais plutôt que lorsque l'Église proclame le message évangélique du pardon des péchés, dans la puissance du Saint-Esprit, elle proclame que ceux qui croient en Jésus ont leurs péchés pardonnés, et que ceux qui ne croient pas en lui n'ont pas leurs péchés pardonnés. Cela reflète simplement ce que Dieu dans les cieux a déjà fait.

Je vais te l'expliquer à nouveau avec d'autres termes. Jésus se présente aux disciples, ressuscité. Ils sont remplis de joie. Le Saint-Esprit est symbolisé par ce souffle. Jésus souffle sur les apôtres en disant: "Recevez le Saint-Esprit", et il ajoute: "Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, il leur sera pardonné."

Et on a vu que cela souligne quelque chose qui est déjà scellé dans les cieux. Comment cela fonctionne-t-il? Il y a un lien très proche entre le Saint-Esprit qui vient sur les disciples et la mission que le Saint-Esprit leur donne de réaliser. On le voit d’ailleurs dans Actes 1.8:

> Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.

Ce que nous avons dans Actes 1 reflète cette pensée de Jean 20: Jésus envoie ses disciples en mission, et ce ministère missionnaire sera accompagné du Saint-Esprit. Alors qu’ils proclameront la mort et la résurrection du Christ pour les péchés des hommes, ceux et celles qui en bénéficieront auront leurs péchés pardonnés. C’est la grande idée que nous avons ici.

Cela ne répond pas encore à ta question, mais le contexte est essentiel, car nous avons ensuite le verset 22 à considérer:

> Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: Recevez le Saint-Esprit.

Il n’est pas surprenant d’apprendre qu’il existe de nombreuses interprétations possibles de ce verset. Je m’appuie sur la longue liste tirée du commentaire de Carson sur l’Évangile de Jean. Certains y voient un souffle impersonnel et symbolique de puissance, mais cela est peu justifiable au regard du texte. D’autres y voient un don réel, mais qui laisse encore place au baptême de l’Esprit à la Pentecôte; ils auraient ainsi reçu un avant-goût du Saint-Esprit avant la plénitude de l’Esprit dans Actes 2. D’autres encore y voient un accomplissement réel de ce que Jésus avait promis dans Jean 14 et Jean 16. Je ne sais pas si tu te souviens de tes lectures, mais Jésus dit à ses apôtres qu’ils ne doivent pas s’inquiéter, ni être tristes, car il leur enverra de la part du Père un autre consolateur qui sera éternellement avec eux. Il fait bien sûr référence au Saint-Esprit. Certains disent donc que cette promesse s’accomplit à ce moment-là.

Une quatrième perspective suggère qu’il s’agit ici d’une répétition de la promesse de l’Esprit, et que nous sommes face à un geste symbolique. Il faut savoir que certaines Églises charismatiques utilisent effectivement Jean 20.22 pour affirmer que les apôtres reçoivent le Saint-Esprit à ce moment-là. Pour elles, il s’agit de leur conversion à ce moment précis, et ensuite, ils reçoivent la plénitude ou le baptême du Saint-Esprit 50 jours plus tard, lors de la Pentecôte. Cela donnerait lieu à une double expérience. C’est sur ce genre de raisonnement que certaines Églises construisent la théologie de la double expérience, selon laquelle tu te convertis, ce qui constitue la première interaction avec le Saint-Esprit, puis tu dois être baptisé du Saint-Esprit, la seconde interaction avec l’Esprit. Cette seconde interaction te donne la puissance de témoigner et de servir. Dans ces milieux, cela est souvent associé au parler en langues.

Est-ce ainsi qu’il faut comprendre ce passage? Personnellement, je ne le pense pas, et j’ai plusieurs raisons pour cela. Je ne vais pas aborder ici toutes les questions liées à la doctrine du Saint-Esprit. Tu trouveras des épisodes que j’ai déjà réalisés sur ce qu’est le baptême de l’Esprit. Mais je pense que nous avons plutôt ici un avant-goût et une promesse de ce que les apôtres allaient vivre quelques jours plus tard. Pourquoi? Parce que le Saint-Esprit était déjà présent dans la vie des apôtres, ce qui me permet de passer à la seconde partie de cet épisode. J’aimerais examiner comment le ministère de l’Esprit est décrit, notamment dans la vie des apôtres.

Ce que l’on voit, c’est que les apôtres étaient déjà sauvés avant Jean 20.22. Comment le savons-nous? Luc 10.20 nous dit, et c’est Jésus qui parle: "Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux." Les apôtres étaient déjà enfants de Dieu avant Jean 20.22. Jean 13.10 nous dit:

> Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, sauf les pieds, mais il est entièrement pur. Et vous êtes purs, mais non pas tous.

Pourquoi? Parce que Judas était resté impur; il ne croyait pas en Jésus et était condamné. Mais Jésus dit des 11 autres apôtres: "Vous êtes purs."

C’est dans un contexte magnifique, celui du lavement des pieds, un des textes extraordinaires de l’Évangile. Jésus s’entoure d’une serviette et commence à laver les pieds de ses disciples. Pierre refuse, mais Jésus lui dit: "Si tu refuses, tu n’as pas de communion avec moi." Alors Pierre réplique: "Ok, non seulement les pieds, mais aussi la tête et les mains, je veux être entièrement lavé!" Jésus lui explique alors: "Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, sauf les pieds." L’illustration est la suivante: si tu prends une douche ou un bain, tu es propre, mais dès que tu sors, tes pieds sont sales. Tu n’as besoin que de te laver les pieds. Quelle est l’analogie? Quand je viens à Christ, je suis lavé entièrement de mes péchés, de la tête aux pieds. Mais depuis ma conversion, j’ai marché dans la vie et j’ai péché; mes pieds sont sales, et j’ai besoin de les laver. C’est l’image qui nous est donnée ici. Ainsi, nous voyons que les apôtres étaient déjà sauvés, et qu’il n’y a pas de salut ni de régénération possible sans le ministère du Saint-Esprit. Jean 15.3 nous dit également: "Déjà, vous êtes émondés à cause de la parole que je vous ai annoncée."

Les apôtres étaient donc vraiment des disciples et vivaient véritablement avec Jésus-Christ.

Une deuxième grande catégorie de raisons pour lesquelles Jean 20.22 ne présente qu’un geste symbolique, c’est que l’Esprit ne pouvait pas venir avant la glorification de Christ, et cela est fondamental. Jean 7.39 nous dit:

> L’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

Le Saint-Esprit ne peut être donné que lorsque Jésus est glorifié. Jean 16.7 ajoute:

> Cependant, je vous dis la vérité: il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.

Il y a donc quelque chose de très fort dans ces informations: le Saint-Esprit ne peut venir qu’après le départ, l’ascension et la glorification du Christ.

Tous ces passages sont antérieurs à la Pentecôte, qui ne commence que dans Actes chapitre 2. Tout ce qui précède n’est donc que des promesses. Actes 1.8 nous dit: "Mais vous recevrez une puissance…" Il s’agit d’un futur; cela n’a pas encore eu lieu. Dans Jean 20.22, "Recevez le Saint-Esprit" est un geste symbolique. Toutes les promesses que nous avons, que ce soit dans l’Ancien Testament (Ésaïe 11, 32, 42, 44, Ézéchiel 36, etc.), ou dans la bouche de Jean-Baptiste qui dit: "Jésus viendra, lui, vous baptisera du Saint-Esprit et de feu," montrent que le ministère du Saint-Esprit ne peut commencer qu’à la Pentecôte.

Ceci dit, il ne faut pas imaginer que le Saint-Esprit n’était pas opérant avant la Pentecôte. Déjà dans l’Ancien Testament, il accordait la régénération et donnait une mesure de puissance à certains individus. Mais avec la mort de Christ à la croix, il y a une "démocratisation" de la présence de l’Esprit sur toutes les nations, sur toute chair. Tous bénéficient désormais de la plénitude de ce salut. Je te rappelle que 1 Corinthiens nous dit que "c’est pour former un seul corps que nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit". Le baptême de l’Esprit a pour but de nous placer dans un même corps, où que nous soyons. L’œuvre du Christ est complète pour tous ceux qui en bénéficient. Si tu es en Christ, tu as le baptême du Saint-Esprit et tu as tout pleinement en Jésus-Christ. Si tu n’es pas en Christ, tu n’as pas cette relation avec le Saint-Esprit. Je t’invite donc à te repentir, dans la foi et la confiance que Jésus peut te donner la plénitude de son Esprit, alors que tu crois et que tu te repens, avec cette certitude que Jésus est mort pour tes péchés à la croix.

Il n’y a donc pas de "seconde expérience" qui te ferait passer dans une autre catégorie de chrétien, mais il peut y avoir de nombreuses secondes, troisièmes, voire quatrièmes expériences. D’ailleurs, les apôtres, qui étaient sauvés et en communion avec le Saint-Esprit, ont reçu le baptême de l’Esprit dans Actes chapitre 2. C’est un événement historique, tout comme la crucifixion est un événement historique. Il ne peut pas se reproduire. Mais nous voyons que dans Actes 4, ils sont de nouveau remplis du Saint-Esprit. Cela montre qu’il peut y avoir plusieurs plénitudes à différents moments de la vie, où le Saint-Esprit manifeste de manière particulière sa présence, son encouragement, son réconfort, ou nous rend capables de réaliser une œuvre qu’il a prévue.

Pour conclure, que se passe-t-il dans Jean 20.22? C’est un véritable envoi missionnaire. Jésus souffle sur eux symboliquement, leur annonçant que le Saint-Esprit les porterait et les conduirait. Alors qu’ils proclameraient l’Évangile de Jésus-Christ, des hommes et des femmes allaient bénéficier du pardon par grâce, et ils pourraient alors leur dire avec assurance: "Tes péchés sont pardonnés." Ce n’est pas un pouvoir de pardonner les péchés qui leur est donné, mais plutôt, par le message qu’ils allaient proclamer, ils allaient offrir à ceux qui les entouraient la possibilité de bénéficier du pardon qui est en Jésus-Christ.

La Bible nous dit:

> Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.

C’est ma prière que cette vérité devienne une réalité pour tous ceux qui écoutent cet épisode. Merci.



 Ressources mentionnées:

 Tim Keller, La souffrance
 David Powlison, La Grâce de Dieu dans la Souffrance
 Guillaume Bignon, Le problème du mal et de la souffrance
 L’épisode 327: "Un chrétien peut-il demander une PMA?"
 Wayne Grudem, "La FIV peut-elle être moralement acceptable?"
 Alain Nisus, Vivre en chrétien aujourd’hui
 Elles ont vu la fidélité de Dieu, sous la direction d’Angie Velasquez Thornton (voir chapitre 14, "S'épanouir malgré l'infertilité")

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Comment vivre l'infertilité en tant que chrétiens? (Épisode 427)

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> Bonjour, quelle est…

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Quelles sont les différences entre catholiques et protestants évangéliques? (Épisode 426)

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La question posée pour cet épisode est la suivante:

> Bonjour, quelle est la différence entre les catholiques et les protestants? Cette question m’est venue de la part de quelqu’un qui est en pleine recherche et qui s’intéresse à la foi. Merci d’avance.

Voilà une question courte et percutante. Je suis très heureux d’y répondre! En même temps, je tiens à souligner que je suis moi-même pasteur d'une Église protestante évangélique. J’ai donc, forcément, un biais dans la réponse que je vais donner. Je cherche à expliquer, certainement pas à démolir quoi que ce soit. Surtout, je ne voudrais pas donner l'idée que les Églises évangéliques sont parfaites, non. Ce n'est pas le cas, je le sais de l'intérieur. Ni les pasteurs, ni les Églises ne sont parfaits. Elles cheminent. Ce qui m'intéresse, c'est que tu puisses comprendre quelles sont les différences essentielles. Ces différences doivent parler à notre cœur sur des questions trop importantes.

Par exemple, si je te posais la question suivante: Si tu mourais ce soir et que Jésus venait à toi en te demandant: “Pourquoi devrais-je te laisser entrer dans mon paradis?”, quelle serait ta réponse?

Si ta réponse est: “Je n’ai jamais fait de mal, j’ai été baptisé, je vais à l’église, je donne de l’argent, j’allume des cierges, je vais me confesser”, alors je te propose d’écouter avec beaucoup d’attention ce qui va suivre, car tu trouveras la réponse à cette question essentielle: Comment entre-t-on finalement au paradis à la fin de notre vie terrestre?

Nous allons voir six valeurs fondamentales. Je ne m’intéresse pas aux individus en tant que tels. J’ai des amis catholiques qui sont bien meilleurs que moi. Ce n’est pas mon propos. Je cherche à comprendre les différences fondamentales de principes, de doctrine, d’enseignement, de conception de la vie chrétienne entre le catholicisme et les Églises protestantes évangéliques. Nous allons en voir six. La première explique toutes les autres, donc il est crucial de la comprendre, car elle définit la mentalité qui prévaut dans les Églises évangéliques. Ensuite, je donnerai quelques éléments sur les cinq autres valeurs.

 La seule autorité institutionnelle

La première des différences, celle qui explique toutes les autres, est que pour nous, la Bible seule fait autorité. Par contraste, dans l'Église catholique, il y a la notion de tradition et de magistère. C’est quoi la tradition? Eh bien, c’est tout ce que l'Église a réfléchi au fil du temps. Le magistère, c’est tout ce que les évêques et les prêtres font et disent. Dans le catéchisme de l'Église catholique, je lis:

> Il est donc clair que la sainte tradition, la Sainte Écriture et le magistère de l'Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu'aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l'action du seul Saint-Esprit, contribuent efficacement au salut des âmes. (article 95)

Pour nous, nous dirions: stop, il n’y a que la Bible qui fasse autorité. Cela explique beaucoup de différences, certaines sont amusantes et secondaires.

Par exemple, quand je dis que je suis protestant, les gens me disent: “Ah, au moins, vous pouvez vous marier!” et regardent mon épouse avec un sourire. C’est vrai. En fait, dans la Bible, les évêques doivent être maris d’une seule femme. C’est l’apôtre Paul qui l’écrit dans 1 Timothée 3.1-2. L’apôtre Pierre, dans 1 Corinthiens 9, nous dit qu’il était marié et que sa femme voyageait avec lui. Il n’y a rien de négatif dans le mariage. C’est quelque chose que Dieu a instauré, même pour les responsables religieux. Par contraste, la tradition catholique qui impose le célibat des prêtres est plus tardive. Mais c’est une tradition, ce n’est pas l’Écriture. Tu vois la différence? Pour nous, la Bible seule fait autorité.

Et on le voit, enfin, je n’ai pas le temps de tout démontrer ici. J’ai déjà fait des épisodes là-dessus, mais je vais juste citer 2 Timothée 3.16-17 qui dit:

> Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit apte à toute œuvre bonne.

Donc, pour que l'homme de Dieu soit apte à toute œuvre bonne, il a besoin de l'Écriture. Il n’a pas besoin de tradition supplémentaire. Jésus est très contre la tradition des hommes lorsqu’elle s’oppose à l'Écriture. Il dit aux religieux:

> Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition?
>
> Matthieu 15

Des propos très forts. Pour nous, la Bible seule suffit.

 La médiation

Deuxième remarque: c’est Christ qui nous donne le seul accès à Dieu le Père.

Quand on pense au christianisme, on pense souvent à des institutions, des structures, des bâtiments, un clergé. Mais en réalité, le christianisme est avant tout une spiritualité, une spiritualité qui nous connecte à Dieu et qui nous sauve. D’où ma question introductive: “Qu’est-ce qui va se passer lorsque tu seras devant Dieu à ta mort? Comment est-ce que Dieu te laissera entrer?” Et finalement, comment est-ce que l’on est connecté à lui? C’est fondamental. La Bible dit assez clairement que Jésus est notre seul secours vis-à-vis de Dieu, notre seul intermédiaire. Jean 14.6, c’est Jésus qui parle, il dit:

> Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi.

Je ne suis pas, en tant que pasteur, un intermédiaire. Je ne suis pas prêtre en ce sens. Je peux être un conseiller, un homme qui prie, un homme qui enseigne la Bible, mais je ne suis pas un intermédiaire. Pourquoi? Parce qu’il n’y a qu’un seul intermédiaire, c’est Jésus-Christ. L’apôtre le souligne également dans 1 Timothée 2.5:

> Il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme.

Tu vois, cet accès direct à Dieu par le Christ est une source de bonheur, car je peux connaître Dieu. D’ailleurs, Jésus va prier, dans sa prière sacerdotale — c’est-à-dire sa prière avant de monter au ciel, juste avant de passer par la croix —, dans Jean 17, il dit:

> La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.

Je peux donc connaître Dieu, et cette connaissance passe par Jésus-Christ. Par contraste, l’Église catholique a développé tout un système d’accès à Dieu. Cet accès passe par des prêtres qui accomplissent un certain nombre de rites pour pouvoir donner les grâces de Dieu. Selon eux, il y a aussi un ensemble de saints qui intercèdent pour nous, et auxquels il faut parfois adresser des prières, voire faire des offrandes. Bien sûr, la plus importante d’entre eux, c’est Marie, qui, dans la doctrine officielle, est invoquée dans l’Église sous les titres d’"avocate", d’"auxiliaire", de "secourable" et de "médiatrice" (article 969). Pour nous, protestants évangéliques, c’est très surprenant. Pourquoi? Parce que nous avons en Christ un avocat suffisant. 1 Jean 2.1 et Hébreux 9.15 nous présentent Christ comme le médiateur d’une nouvelle alliance. Nous avons donc un accès à Dieu.

Je passe sur la question du souverain pontife, c’est-à-dire du "pont" ou vicaire de Christ dans l’Église catholique. Je n’ai pas le temps de développer cela, mais effectivement, nous n’avons pas cette notion du tout. Nous accédons à Dieu par Christ et par Christ seul.

 Le salut

Troisième valeur: la grâce seule. C’est une espérance importante, car que dit Dieu lorsqu’il regarde les hommes et les femmes? Romains 3.23 dit:

> Il n’y a pas de distinction, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Je ne sais pas si tu réalises, mais le problème fondamental des êtres humains, c’est que nous sommes pécheurs et séparés de la gloire de Dieu. Je ne sais pas pour toi, mais moi, je le sais pour moi: je suis pécheur et je suis, naturellement, de naissance, séparé de Dieu. C’est pour cela que Dieu n’est pas là, je ne peux pas le voir ni discuter avec lui. Comment fait-on pour être connecté à Lui? Toutes les religions ont un système de comptabilité, de compensation. Dans le système du Nouvel Âge, c’est le karma: je paye par la souffrance le mal que j’ai fait auparavant. Dans les religions monothéistes, je paye Dieu par des rites, des œuvres bonnes, des sacrifices ou des souffrances pour obtenir un mérite auprès de lui.

Ce qui m’a bouleversé dans la Bible, c’est que le salut n’est pas acheté, il est donné. Souviens-toi du verset que je viens de lire:

> Il n’y a pas de distinction, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Le texte continue:

> Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus.

C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice.

Je ne sais pas si tu réalises l’énormité de ce propos: ils sont gratuitement justifiés par sa grâce. Les gens se sentent souvent mal dans leur corps, dans leur être, dans leurs actes. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut être gratuitement justifié par sa grâce. Par quel moyen? Par un sacrifice expiatoire. Qu’est-ce qu’un sacrifice expiatoire? C’est que, quand Jésus meurt à la croix, Dieu prend mes péchés et les place sur Christ, qui les paye. En échange, Il me donne sa justice, pourquoi? Par grâce, gratuitement. Cette grâce s’accompagne de la foi.

Donc, c’est par la foi seule — que j’associe ici à la grâce — que l’on peut venir à Dieu. D’autres textes seraient à lire, mais je ne veux pas être trop long. Éphésiens 2.8-9 dit que c’est par la grâce que l’on est sauvé, par le moyen de la foi. C’est une merveilleuse nouvelle.

Donc, le protestantisme historique repose sur trois fondements: la Bible seule, la grâce seule et la foi seule. Il y en a d’autres, mais nous n’allons pas les voir ici. La grâce seule, qui se manifeste par la foi.

Quelles sont maintenant les autres différences avec les Églises protestantes évangéliques? Eh bien, il y en a trois autres, qui découlent également de l’autorité singulière de la Bible.

 La conversion

La première, c’est la notion de conversion personnelle. On ne vient pas à Dieu parce qu’on a été baptisé enfant. On vient à Dieu parce que l’on ressent cet appel dans notre cœur, celui de vivre avec lui et de Le connaître. On ne devient pas chrétien par héritage familial, mais par une foi personnelle.

Il y a un jour, la crème de la crème d'Israël vient voir Jésus de nuit. Il s'appelle Nicodème, un chef des Juifs et un pharisien. Chef des Juifs signifie qu'il faisait partie de la Cour suprême et de la cour religieuse d'Israël. Un pharisien, c'est-à-dire qu'il appartenait à la secte la plus puriste du judaïsme. Nous avons donc l'élite politico-religieuse d'Israël qui vient voir Jésus. Jean, chapitre 3, nous dit qu'il vient de nuit et lui dit: "Rabi", ce qui veut dire maître. Nous savons que tu es un enseignant venu de la part de Dieu, car personne ne peut faire ces miracles que tu fais si Dieu n'est avec lui. Il réalise que Jésus est un être à part, qu'il fait des choses improbables, des miracles inclassifiables, une sagesse spectaculaire. Il se dit donc que personne ne peut faire cela si Dieu n'est pas avec lui. Mais Jésus coupe court à la discussion. Au verset 3, il lui dit:

> En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

Cela devait lui retourner la tête, retourner le cerveau. Comment? Et c'est d'ailleurs ce qu'il répond à Jésus:

> Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître?

À lire cela, on est un peu dégoûté de la pensée qui surgit dans sa tête à ce vieil homme. Jésus explique, verset 5:

> En vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

Donc voilà, un homme ou une femme, séparé(e) de Dieu, loin de Dieu, ressent un sentiment de solitude absolue, de culpabilité, et une peur de la mort. Pourquoi? Parce que nous sommes éloignés de Dieu. Et voici la bonne nouvelle: Dieu vient en Jésus-Christ pour nous donner une nouvelle naissance. Cette nouvelle naissance n'est pas le fruit d'une église, c'est le fruit d'une repentance personnelle dans la foi en qui est Jésus et ce qu'il a fait pour nous. Ainsi, on ne devient pas chrétien par famille, on ne naît pas chrétien, on le devient par un choix personnel suite à la compréhension que l'on a du péché et de ce que Christ a fait à la croix.

 Le baptême

Une autre grande différence est que nous ne baptisons que des croyants. Nous ne baptisons pas des enfants. Pourquoi? Souviens-toi, la première grande différence est que la Bible fait autorité. Dans la Bible, à la fin de l'évangile de Matthieu, Jésus dit:

> Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde.

Qu'est-ce que Jésus nous dit ici? Que nous devons faire de toutes les nations de la terre des disciples, c'est-à-dire des apprentis. Il y a donc cette possibilité pour toutes les nations de devenir des apprentis de Jésus-Christ, des disciples, des personnes connectées à lui. Quand c'est le cas, nous les baptisons au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Certains disent que dans le livre des Actes, qui raconte les premiers 30 ans de l'ère chrétienne, nous voyons des familles entières se faire baptiser. C'est vrai, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il y avait des nourrissons. Peut-être, mais peut-être pas. Ma conviction est plutôt qu'il s'agissait de familles entières qui se convertissaient, dont des enfants ayant l'âge de comprendre ce qu'était la foi, l'âge de comprendre et d'expliquer qu'ils étaient croyants eux-mêmes et disciples de Jésus-Christ. Préadolescents, adolescents, je ne sais pas, on verra quand nous serons au ciel et que nous le demanderons. Mais en tout cas, c'est la conviction des églises évangéliques que nous ne pouvons baptiser que des personnes qui professent la foi.

 L’autorité dans l'Église

Dernière remarque, qui va te surprendre: chez nous, les églises sont autonomes. Nous sommes rassemblés en fédération, mais la fédération n'a pas d'autorité sur les églises. Nous travaillons en fraternité avec les autres églises, mais sans autorité supérieure. Pourquoi? Parce que nous comprenons que la seule autorité de l'Église, c'est Jésus-Christ. Il a accordé cette autorité aux apôtres, et les apôtres nous ont laissé l'Écriture. Cette Écriture est le fondement qui nous parle de qui est Jésus-Christ et nous permet de cheminer. Nous lisons que la Bible est la maison de Dieu, l'église du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité (1Tm 3.15). L'Église ne crée pas la vérité, elle est juste la colonne et l'appui. Elle découvre et défend cette vérité. Ce qui est intéressant, c'est que lorsque le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, est écrit, c'est une prophétie adressée aux églises. Chaque église a le devoir de mettre en place les corrections que Christ apporte à chacune d'elles. Il n'y a pas un Pierre responsable d'aller rendre visite aux églises pour leur dire quoi faire. Chaque église est responsable et redevable devant Dieu de vivre selon ce que la Bible demande.

Voilà, avec ces éléments, tu as les réponses aux différences principales. Certaines sont secondaires, comme les vêtements, la liturgie ici et là, ce n'est pas toujours très important. Mais sur ces questions, c'est très important: la Bible est la seule source d'autorité, Christ est le seul médiateur, la grâce seule par le moyen de la foi est le seul moyen d'être connecté à Dieu et d'être pardonné. Nous parlons de conversion personnelle, on ne naît pas chrétien, on le devient. Nous parlons de baptême en tant que croyant, et c'est une partie importante du chemin spirituel que Dieu nous demande. Puis, chaque église est autonome, même si elle n'est pas indépendante. Elle peut vivre en relation sage avec les autres églises, pour se laisser parfois façonner par des enseignants, des évangélistes, par des gens qui ont quelque chose à apporter.

Tu te souviens comment j'ai commencé cet épisode de podcast avec une question? Je posais la question suivante: “Si tu meurs ce soir et que Jésus te demande pourquoi il te laisserait entrer dans son royaume, que répondrais-tu?”

La plupart des gens que je rencontre, souvent catholiques de tradition, et parfois évangéliques de tradition, disent ceci: “Je n'ai jamais fait le mal. En fait, je n'ai pas fait trop de mal. Je suis bien meilleur que Hitler.” Ou bien ils disent: “J'ai été baptisé, je vais à l'église régulièrement, je prends soin de ma famille, j'ai une carrière irréprochable, je donne de l'argent aux pauvres, je suis engagé dans des actions caritatives.” Mes amis, toutes ces choses sont excellentes, mais le salut n'est jamais gagné. Nous avons vu que le salut est donné, et il est donné à des pécheurs, dont certains n'ont pas les moyens de faire des œuvres bonnes parce qu'ils ont grandi dans des situations tragiques. Le salut est un sauvetage, un rachat que Dieu donne gratuitement grâce à ce que Jésus a fait à la croix.

La bonne réponse à cette question est: “Parce que toi, Jésus-Christ, tu es mort pour le terrible pécheur que je suis. J'ai confiance que ton amour et ton sacrifice à la croix ont couvert mon orgueil, mon immoralité, ma dureté de cœur, mon insouciance à ton égard parfois, ma dureté à l'égard de ceux qui m'entourent. Je reconnais mon péché et je place ma confiance exclusivement dans ton sacrifice à la croix pour moi.”

C'est cela, la foi du salut, et la seule raison pour laquelle un jour nous pourrions être acceptés dans le paradis de Dieu. Christ a porté nos péchés. Nous qui étions impurs, pécheurs, indignes, Dieu nous a adoptés et a fait de nous ses enfants par le sacrifice de Christ à la croix. Hébreux, une lettre de la Bible, chapitre 9, verset 12, nous dit que Jésus est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang. C'est ainsi qu'il a obtenu une rédemption éternelle. Cette rédemption éternelle nous vient uniquement de Jésus-Christ, et il est super important de le souligner.

J'espère avoir répondu à ta question.


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Cet épisode a été publié le 25 novembre 2015 avec pour titre: "Comment honorer…

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Que faire si mes parents désapprouvent mon choix de conjoint?

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Cet épisode a été publié le 25 novembre 2015 avec pour titre: "Comment honorer mes parents en désaccord avec l'origine de mon conjoint?" Nous l’avons republié le 30 août 2024 avec un nouveau titre. Ndlr.


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 Transcription:

Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide, mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.

La question est posée: comment faire lorsque nos parents n’approuvent pas notre choix affectif pour une question d’origine, tout en les honorant selon la Parole?

Je suppose que la question veut dire en quelque sorte: comment faire quand mes parents ne sont pas d’accord que j’épouse un homme ou une femme parce qu’il n’est pas de la même origine? Et je suppose qu’il s’agit d’origine ethnique et non d’origine religieuse ou spirituelle. Je n’ai pas suffisamment d’informations par rapport à cette question pour en être sûr…

D’abord, j’imagine la douleur, notamment si la personne qui pose la question est de culture nord-africaine, asiatique ou africaine, et souhaite épouser une personne probablement occidentale. Pourquoi suis-je particulièrement touché par cela? Parce que dans les cultures autres que la culture occidentale traditionnelle, il y a une notion très forte attachée aux relations familiales, une notion très forte de préserver l’honneur: l’honneur de la famille, l’honneur du clan, l’honneur du pays. La honte est un sentiment qui survient rapidement lorsqu’il y a une désapprobation d’un choix aussi important que celui d’un conjoint. J’imagine que la personne qui pose la question est vraiment tiraillée entre le désir d’honorer et d’être fidèle à sa famille, et l’affection qu’il ou elle peut porter à l’égard de cette autre personne. Cela peut tout à fait être aussi une situation inverse où une famille plutôt occidentale conteste le choix d’épouser, pour des raisons peut-être raciales, une personne d’une autre culture, ce qui serait tragique.

Je vais répondre d’abord de manière plus générale avant d’essayer de répondre spécifiquement à cette question. Qu’est-ce que la Bible dit du choix d’un conjoint? Je reprends ici un document que vous trouverez sur le site de notre église epevc.org dans l’onglet Ressources/Références/Réflexions des responsables: nous avons réfléchi sur les conditions de célébration d’un mariage, sur ce que la Bible dit du mariage et les conditions de mariage. La manière de répondre à cette question est de comprendre quelle est la volonté de Dieu dans la Bible avant de répondre spécifiquement aux questions. Qu’est-ce que la morale biblique nous enseigne sur le choix d’un conjoint?

Les conjoints sont un homme et une femme mûrs de familles différentes. Chaque mot ici compte: un homme et une femme, c’est comme ça que la Bible l’envisage;mûrs, c’est-à-dire capables de faire un choix mesuré par rapport à l’importance de l’engagement.

Deuxième remarque: les conjoints s’engagent par amour. C’est peut-être un peu surprenant de le souligner, mais cela fait explicitement partie du projet du couple;on ne se marie pas par devoir, on se marie parce qu’on aime quelqu’un, parce qu’on imagine passer sa vie à ses côtés. Il y a un devoir, bien sûr, il y a une alliance qui se crée, mais néanmoins, c’est l’amour qui doit être la motivation. Ce n’est pas pour porter secours à quelqu’un, ce n’est pas pour obtenir un statut social, c’est parce qu’on aime l’autre et qu’on est homme et femme d’un même rang.

Les conjoints partagent une même foi. Pourquoi est-ce important? (C’est dit dans de nombreux textes de l’Ancien comme du Nouveau Testament.) Il est déjà difficile de se marier. Quand on a des valeurs fondamentales différentes, la question de l’unité est mise à rude épreuve. C’est déjà difficile entre deux chrétiens, alors deux personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs fondamentales vont vite se disputer, avoir des conflits sur la manière d’éduquer les enfants, la manière de dépenser leur argent, de passer leurs week-ends, leurs dimanches, tout un tas de choses qui vont rendre la vie chrétienne de l’un difficile. Même si au départ, la plupart des gens disent: « Mais ça ira, tu verras. Je te laisserai vivre ta foi », au fil du temps, les gens en ont marre de devoir sacrifier les dimanches matin, de passer peut-être des semaines de vacances en travail humanitaire, bref, cela crée des tensions. Et puis surtout, j’imagine la difficulté que cela peut être ensuite d’avoir des enfants et de ne pas leur enseigner l’Évangile source de salut, et de se projeter avec des enfants qui peut-être n’aimeront jamais Jésus, c’est une douleur très vive.

Autre critère: les conjoints s’engagent pour toute la vie. Dieu a conçu le lien du mariage comme une alliance, une alliance qui devait durer. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de conditions possibles pour la rompre, mais ces conditions me semblent très très restrictives (ce n’est pas la question ici) mais en tout cas, ce n’est pas pour essayer quelques années puis voir, on s’engage pour la vie.

Les conjoints se préservent de relations sexuelles en dehors du mariage. Ça, c’est quelque chose qui surprend beaucoup et qui est totalement non culturel aujourd’hui. Moi, j’aurais aimé mieux comprendre cette question après ma conversion, et dans les fréquentations que j’ai eues avec Lori. Même si nous nous sommes préservés l’un pour l’autre, ce n’est quand même pas évident comme période. Je me représente un peu le mariage comme un triangle: vous avez en bas à gauche tout ce qui fait les valeurs communes, y compris la foi; vous avez en bas à droite tout ce qui fait le côté un peu émotionnel: on apprécie l’autre, on est émerveillé par l’autre. Si cela constitue une base solide, le triangle tient bien, car la pointe du triangle c’est tout ce qui est relations sexuelles, et c’est génial quand la base est posée. Le problème, c’est que beaucoup de gens maintenant inversent le triangle et posent leur relation de couple avec la pointe en bas, à partir du plaisir de la relation sexuelle: c’est super instable, ça ne marche pas bien. Et je crois que la Bible est sage de le proposer ainsi, ce n’est pas une question de loi, de priver quelqu’un d’un certain bonheur, c’est au contraire le fait de réfléchir sur le fondement du couple avant de passer à la sexualité, qui correspond un peu à la cerise sur le gâteau. Voilà ce que je perçois de ce que Dieu exige pour le choix d’un conjoint.

Vous avez probablement remarqué qu’il n’y a aucun critère ethnique dans ce que je viens de dire, il n’est aucunement question de race, il n’est aucunement question de choses de ce genre. Alors, que faire lorsqu’un parent rejette le choix d’un conjoint pour ces questions de race? Je pense qu’il faut essayer si possible calmement de parler: pourquoi? Où est-ce que ça bloque? Est-ce que c’est la honte par rapport à la famille? Est-ce que ce sont des préjugés que l’on peut avoir par rapport à une certaine culture? On se dit « les blancs sont comme ça » ou « les noirs sont comme ça »;peut-on faire évoluer cette réflexion? Ou bien est-ce une question plus importante de quelqu’un qui vous connaît bien? C’est-à-dire si vos parents vous connaissent bien et disent « Je ne crois pas que tu devrais épouser telle personne parce que… » et ils listent des réponses intelligentes, fondées, qui ont peut-être une part culturelle, mais qui montrent que cela a du sens.

Moi, ce que je propose, c’est de vraiment maintenir un dialogue et de comprendre les enjeux, comprendre pourquoi il en est ainsi, et de prendre le temps de prier. Après tout, Dieu a fait plier Nebuchadnezzar, Il peut faire plier des parents. Prendre le temps donc de parler, de s’entourer de conseils, c’est là la beauté de l’Église: demander à son pasteur, à ses responsables de groupe de jeunes, à ses proches amis « qu’en pensez-vous, est-ce que nous faisons fausse route et pourquoi? ». Il faut vraiment entrer dans le mariage les yeux grands ouverts et saisir les bons avis, même ceux que l’on n’aime pas, parce que cela permet de prendre de bonnes décisions. Le mariage est un acte librement consenti par des adultes qui, la Bible le rappelle, quittent leurs parents: « L’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »

Parfois, il est nécessaire de prendre une décision contre l’avis de ses parents, et c’est une décision qui doit être prise solennellement, avec toute la maturité, avec l’avis de ceux que l’on a consultés, en sachant que cela va peut-être créer pour longtemps des souffrances et qu’il va falloir travailler particulièrement et longuement pour maintenir un lien familial et montrer que nous avons fait un bon choix, et malheureusement assumer les conséquences qui vont avec. On ne peut pas toujours plaire pleinement à ses parents. Je crois qu’il faut les honorer par notre attitude le plus longtemps possible et puis à un moment donné, réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent. À un moment donné, il faut suivre, au-delà des parents, ce que la Bible dit et ce que Dieu nous met à cœur de vivre, et on ne peut pas laisser des aspects trop culturels colorer notre position.



ℹ️ Cet épisode a été publié le 4 novembre 2015 avec pour titre: "Quel est votre verset préféré? (Épisode 3)" Nous avons amélioré la qualité audio et republié cet épisode le 23 août 2024 avec un titre plus approprié.

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Quels versets ont eu le plus d'impact dans la vie de Florent Varak?

ℹ️ Cet épisode a été publié le 4 novembre 2015 avec pour titre: "Quel est votre verset préféré? (Épisode 3)" Nous avons amélioré la qualité audio et republié cet épisode le 23 août 2024 avec un titre plus approprié.

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 Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La question est posée: “Quel est votre verset préféré et pourquoi?”

C’est une question très personnelle, parce que finalement les versets préférés changent d’un mois sur l’autre, d’un mois ou d’une année en fonction des besoins que l’on peut avoir à un moment donné.

Je me souviens d’un moment où j’étais nouveau chrétien, avec beaucoup d’interrogations sur la présence de Dieu, sur son amour. Je voyais aussi toutes mes difficultés à avancer et je priais pour que Dieu se révèle à moi, pour qu’il se montre à moi. Je suppose que nous avons tous fait cette prière, voulant avoir une expérience comme Moïse dans le désert ou comme Élie, avec la manifestation de Dieu devant nous pour en tirer un véritable encouragement. J’étais plutôt découragé et je me suis mis à relire l’évangile de Jean, pas par obligation, mais par devoir, en me disant que ça allait peut-être me nourrir, me parler. Je suis arrivé au douzième chapitre, au verset 21, et ça a été vraiment comme un éclair. Pendant longtemps, ça a été un verset favori, un verset préféré.

Jean 14.21 dit:

> Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi, je l’aimerai et je me manifesterai à lui.

Ça m’a vraiment fait du bien, parce que dans mon esprit, je demandais à ce que Dieu se révèle à moi pour que je puisse ensuite continuer à marcher, à rester dans sa Parole, pour que je puisse continuer à obéir, ou essayer d’obéir en tout cas, mener une vie chrétienne après avoir reçu une sorte d’illumination qui pourrait m’encourager. Et dans ce verset, je vois la démarche totalement inverse: c’est celui qui a mes commandements et qui les garde, qui aime Jésus. Et celui qui aime Jésus, le Père va l’aimer et il va se manifester à lui. Le résultat de rester proche de l’Écriture, c’est que Dieu se manifeste à moi et ça m’a fait un bien fou.

Je pouvais dire: “OK, je vais continuer à marcher par la foi, les pieds dans l’Écriture, la tête dans l’écriture, faire de mon mieux pour cheminer, avancer, et j’ai cette assurance que Dieu se manifestera à moi.” Comment il se manifeste quand on reste dans ses commandements? Il y a déjà un sentiment de joie, de paix.

L’obéissance apporte ce sentiment de paix. Il y a aussi le fait que plus, on connaît l’écriture, plus on connaît ce que Dieu pense, et nos prières sont instruites par les pensées de Dieu. Donc, on prie de façon beaucoup plus pertinente et comme on prie de façon plus divine, Dieu répond, puisque ce sont des prières selon sa volonté.

On voit Dieu à l’œuvre et c’est toujours un grand encouragement. Donc ça, ça a été un verset favori pendant longtemps. À d’autres moments, d’autres périodes, peut-être d’autres difficultés, j’ai trouvé Sophonie 3.17 lumineux, où il est dit que:

> L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, un héros qui sauve. Il fera de toi sa plus grande joie, il gardera le silence dans son amour pour toi, il aura pour toi une triomphante allégresse.

J’étais juste émerveillé: on essaie d’agir pour Dieu, de vivre pour Dieu, mais en fait, Dieu dit ici: “Je vais être celui qui te sauve comme un héros, qui te sauve d’un danger, et moi, Dieu, je ferai de toi ma plus grande joie. Je garderai le silence.”

Le silence probablement par rapport à l’accusation qu’il pourrait légitimement porter à notre encontre, mais il est le Dieu de grâce, le Dieu de pardon. Je garderai le silence dans mon amour pour toi et alors, ça se termine avec cette affirmation:

> Il aura pour toi une triomphante allégresse.

Alors l’allégresse, la joie, je peux m’imaginer ce que c’est. En même temps, nous sommes dans des cultures européennes un peu policées, un peu calmes, et la triomphante allégresse, ce n’est pas un épanchement émotionnel important. Mais dans les milieux orientaux, avoir une triomphante allégresse, ça évoque une émotion très forte: Dieu qui explose de joie pour ceux et celles qu’il a sauvés. Ce texte s’applique à Israël avec cette promesse de son attachement futur à son Dieu, mais par anticipation, c’est aussi la promesse de tous ceux qui rentrent dans l’alliance et les promesses faites à Abraham, des alliances de salut pour toutes les nations et qui bénéficient de son regard par le pardon qui est en Christ. Dieu dit qu’il aura pour nous une triomphante allégresse. Je trouve que c’est un verset extrêmement parlant, extrêmement encourageant.

À d’autres périodes, je donnerai un dernier exemple, 2 Timothée 2.24-26, où il nous est dit:

> L’homme de Dieu doit redresser avec douceur les contradicteurs dans l’espoir que Dieu donne la repentance

La repentance mentionnée a trois conséquences assez extraordinaires.

Je trouve que nous sommes souvent, en tout cas dans les situations de service, confrontés à des difficultés relationnelles, des difficultés par rapport à soi-même. Nous sommes loin d’être parfaits, comme tous les chrétiens, et se souvenir que l’homme de Dieu doit redresser les contradicteurs avec douceur. Il doit quand même les redresser, mais avec douceur. C’est quelque chose qui m’a parlé: mon caractère doit refléter le caractère du Christ, et ce n’est pas toujours le cas. J’ai souvent dû m’humilier, demander pardon, mais me rapprocher de cette intention que Dieu laisse.

Voilà quelques-uns de mes versets préférés, tels qu’ils ont pu évoluer au fil du temps. Ces versets, on ne tombe dessus que lorsque l’on cherche l’illumination de l’Esprit dans le sens où, et ce n’est pas quelque chose de mystique, lorsque l’on ouvre sa Bible le matin, avant de commencer sa journée, on dit: “Seigneur, parle à mon cœur.” Il se peut qu’il y ait un ou deux versets qui, soudainement, prennent une texture, une couleur, un intérêt particulier. Je crois que c’est l’indication par laquelle le Saint-Esprit cherche à nous rendre attentifs à une dimension particulière de sa pensée. Je crois que c’est une bonne chose de pouvoir régulièrement se poser la question: “Qu’est-ce que tu veux me dire, Seigneur?”

Ce n’est pas nécessairement une voix ou quelque chose de bizarre que l’on entendrait, mais plutôt sa Parole qui fait écho en nous à un moment donné dans notre marche avec lui. Cela devient un verset qui nous porte, nous encourage, qui peut servir de protection, un peu comme les versets que Jésus a cités dans le désert, ou bien comme encouragement, ou bien comme promesse. Et le meilleur que je vous souhaite, c’est que vous soyez régulièrement, comme nous tous, nourris de plusieurs versets favoris qui nous encouragent et nous réorientent.



 Les ressources mentionnées:

 L’épisode 81: “Comment annoncer l'Évangile à quelqu'un qui a perdu un proche non-croyant?”
 Pour une foi réfléchie, d’Alain Nisus
 Théologie systématique, de Wayne Grudem



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\[ℹ️\] Cet…

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Les morts intercèdent-ils pour les vivants? (Épisode 85)

 Les ressources mentionnées:

 L’épisode 81: “Comment annoncer l'Évangile à quelqu'un qui a perdu un proche non-croyant?”
 Pour une foi réfléchie, d’Alain Nisus
 Théologie systématique, de Wayne Grudem



Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

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\[ℹ️\] Cet épisode a été publié le 29 juin 2017. Nous l’avons remis en avant le 16 août 2024 pour atteindre une nouvelle génération d’auditeurs.


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 Version écrite de l’épisode:

Le texte ci-dessous est une adaptation écrite de cet épisode et non sa transcription. Nous avons essayé de rendre la lecture un peu plus fluide et agréable tout en respectant au maximum les propos de Florent. Nldr.

La question est posée: “Est-ce que les morts intercèdent pour les vivants?” Voilà le contexte de cette question: dans un précédent épisode (le numéro 81), j’ai tenté de répondre à la question suivante: “Comment annoncer l’Évangile à quelqu’un qui a perdu un proche non croyant?”

Dans cet épisode, j’ai fait plusieurs remarques en disant quelque chose comme: “Les personnes qui sont séparées de Dieu aujourd’hui, dans le séjour des morts, intercèdent pour ceux qui n’y sont pas encore afin qu’elles n’y aillent pas.” Cela a suscité quelques réactions \[…\] et m’amène à considérer la question avec plus de précision. Mais avant de commencer, je voudrais vraiment exprimer ma reconnaissance.

 Un mot de reconnaissance

Un grand merci d’avoir pris le temps de formuler des questions, des réserves ou même de corriger les enseignements que j’ai pu donner. Je suis très conscient qu’il n’y a que la vérité biblique qui mérite d’être considérée. La vérité, c’est la Parole, la Parole vivante, c’est-à-dire Jésus-Christ, la Parole inspirée par l’Esprit, c’est-à-dire la Bible. C’est ça qu’il faut défendre et comprendre, et il faut que nous nous exhortions les uns les autres avec attention. Aucun enseignant n’est à l’abri d’une erreur, donc je vous remercie de tout cœur d’écouter avec vigilance ce que je dis pour que l’on reste attentifs, les pieds solidement ancrés dans la Parole de Dieu.

Parfois, on restera sur une différence d’interprétation, sur des points que j’espère secondaires, mais d’autres fois, j’aurai besoin de me repentir ou de retirer un épisode maladroit ou erroné. C’est important que chacun de ses enfants écoute avec tout le discernement que l’Esprit saint peut lui donner, et que l’on s’attache toujours à comprendre ce que la Bible dit plutôt qu’un individu.

 Comment aborder cette question?

Une auditrice écrit:

> Pour moi, Luc 16 est juste une illustration que notre Seigneur donne mais certainement pas pour nous dire que les morts prient pour nous.

Même si elle consent plus tard:

> Oui, je suis d’accord qu’une fois que nous sommes décédés nous continuons à louer, à adorer Dieu et à lui parler, d’après tout ce que l’on peut voir dans les Écritures. Mais décidément cela ne justifie pas ce que vous avez dit: “Les personnes qui sont séparées de Dieu aujourd’hui, dans le séjour des morts, intercèdent pour ceux qui n’y sont pas encore afin qu’ils n’y aillent pas.”

Un autre auditeur se demande s’il n’y a pas une contradiction entre le fait que les morts prient pour nous et le fait qu’il n’y ait qu’un seul médiateur, Christ, entre Dieu et les hommes.

Alors, évidemment ça m’a fait réfléchir. J’ai consulté les quelques ressources que j’ai à ma disposition chez moi, des livres de théologie systématique comme celui dirigé par Alain Nisus qui s’intitule Pour une foi réfléchie et celui de Wayne Grudem, Théologie systématique. Deux ouvrages de référence que je conseille – au moins celui de Nisus qui est un peu plus accessible que celui de Grudem.

J’ai également repris un livre magnifique sur le paradis, probablement le meilleur qui ait été écrit sur la question et qui s’intitule Heaven. Randy Alcorn en est l’auteur. J’ai aussi regardé sur internet s’il y avait les informations qui me manquaient. Curieusement, dans les ouvrages de théologie systématique, on a peu d’informations qui seraient susceptibles de nous donner une réponse argumentée et précise sur la question abordée ici.

En fait, la plupart s’intéressent (et c’est logique dans un contexte très catholique) non pas au fait que les morts prient, mais au fait qu’il faille solliciter leurs prières. Ça, c’est une problématique qui est un petit peu différente et peut-être à l’origine du malaise qu’a pu susciter mon propos.

Voilà où j’en suis et je vais le redire un petit peu différemment: je reste sur ce que j’ai dit mais avec une petite rectification.

 1. Les morts n’ont-ils jamais cherché à intercéder pour les vivants?

Je veux souligner que le terme "prier" signifie simplement "demander": demander quelque chose à Dieu. Intercéder, c’est "intervenir auprès de…", c’est demander une audience, en quelque sorte, pour le bénéfice d’un tiers ou pour son propre bénéfice. La question doit donc être simplifiée de cette manière: est-ce que les morts n’ont jamais demandé à Dieu de sauver des vivants? N’ont-ils jamais tenté de plaider leur cause pour un vivant, et ce, qu’ils soient sauvés ou perdus…?

Voilà le cadre un petit peu plus précis de la question.

 2. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants (Marc 12.27)

Pour Dieu, tous les êtres humains sont vivants. Selon la Bible, la mort physique n’est qu’une porte sur l’éternité où chacun continuera de vivre éternellement, en enfer ou au paradis, en tant que personne sauvée ou en tant que personne perdue. Sachant par ailleurs que l’enfer ou le paradis n’ont pas encore commencé. Ils ne commenceront qu’à la résurrection, mais dans l’état intermédiaire, ils se trouvent déjà dans une situation séparée, avec des sensations, des émotions, des sentiments, et une compréhension, qui sont bien différents si l’individu est sauvé ou s’il est perdu.

À ce titre, de la même manière que Dieu connaît intimement toutes nos pensées humaines et toutes nos paroles. Le Psaumes 139 le dit (d’autres passages le suggèrent également): il connaît la pensée, les désirs, les soupirs de tous les morts, qu’ils soient sauvés ou perdus.

Alors, comment décrire la pensée d’une mère de famille décédée pour ses enfants encore vivants, sinon comme une prière? Est-ce aller trop loin? Pas du tout à mon sens, comme le montrent les points qui suivent.

 3. Les martyrs implorent Dieu (Apocalypse 6.9-10)

Les martyrs qui sont devant le trône de Dieu prient pour ce qui se passe sur terre. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Apocalypse 6.10 qui l’affirme. Ils intercèdent pour ce qui se passe sur terre, et pour que la justice de Dieu soit faite, et quelle justice est supérieure à celle de l’Évangile?

Apocalypse 5.8-9 évoque la prière des saints comme une offrande. Je ne vois pas pourquoi restreindre cette offrande aux prières des saints qui sont encore vivants. Pourquoi ne pas y voir une référence à la prière de tous les saints, y compris des morts en Christ? C’est un parfum qui plaît à Dieu.

Je ne vois pas comment mon intercession future dans le séjour des morts serait moins alignée avec l’intercession missionnaire qui est chère au cœur de Dieu. Quand je serai au ciel, je serai encore plus aligné à la pensée de Dieu que je ne le suis aujourd’hui.

 4. Les morts condamnés sont toujours conscients (Luc 16.19-31)

Dans le séjour des morts, les perdus restent conscients, et Dieu est toujours Dieu. Certes, il n’est pas le Sauveur des perdus puisqu’ils l’ont rejeté, mais il reste quand même leur Dieu parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu: le Dieu créateur de tous les hommes.

Lorsque Jésus rapporte cette parabole du riche et de Lazare, je crois que le cri du riche qui est perdu, éloigné de Dieu, qui souffre d’un regret puissant et profond, et qui demande que Dieu intervienne pour parler à ses frères encore vivants afin qu’ils ne viennent pas dans ce lieu –et je suis conscient que si je parle d’intercession, je vais peut-être trop loin– est quand même une prière, une demande.

Même si on réduit cette parabole à son contexte, Jésus évoque tout de même des émotions et des activités qui ont lieu dans un état intermédiaire pour les perdus, avant la résurrection finale.

 5. Il y a de la joie dans le ciel pour un pécheur qui se repend (Luc 15.7)

Luc évoque la joie dans le ciel pour un pécheur qui se repent. Il s’agit certainement d’une indication que le ciel se soucie du salut des vivants, non seulement parmi les anges, mais probablement aussi pour l’ensemble du paradis intermédiaire.

 6. Les éléments bibliques suggèrent que les morts attendent ardemment le retour de Christ

Toutes les informations bibliques suggèrent que les morts ont une vie spirituelle, attendent la résurrection, et prient pour que la justice de Dieu soit faite sur terre.

Je ne vois aucun texte scripturaire dire le contraire. Je ne vois aucun texte qui dise que les morts ne prient pas, qu’ils ne sont pas soucieux de ce qui se passe sur terre, et qui ne maintiennent pas une relation à Dieu, même dans la situation de la perdition.

Le fardeau de la preuve biblique appartient donc à ceux qui rejettent l’idée d’une activité spirituelle ou d’une activité de prière chez les morts.

Si je trouve ces indications dans les Écritures alors, à ce moment-là, je me repentirai de cette perspective que j’évoque ici, je changerai mon fusil d’épaule, pour ainsi dire, et je supprimerai aussi ces épisodes.

Je conclus donc de la même manière mais avec, je l’ai dit, une petite modification. La voici:

Je ne veux pas donner l’idée d’une sorte d’intercession paisible des morts sans Christ, c’est-à-dire que je ne veux pas imaginer que les morts sans Christ disent: “Ah ben Seigneur, tu vois, j’aimerais vraiment que tu interviennes pour mon frère qui est autant impie que moi, qui ne se soucie pas du salut.” Là en effet, je crois que ce serait une erreur parce que nous voyons que le tourment est terrible.

Le regret de la séparation d’avec la beauté de la gloire de Christ, la communion avec tout ce qui est beau, tout ce qui est amour, est terrible! Ça ne donne pas lieu à une sorte de réunion de prières des morts; leur prière est un cri, une supplique. En cela elle est de qualité, d’un ordre différent que l’intercession des saints qui prient pour ce qui se passe et pour les gens qui sont sur terre.

Ceci dit, j’ai essayé de comprendre pourquoi cette phrase que j’avais prononcée avait eu cet effet. Probablement, le problème vient de différents facteurs.

On a, je le crois, très peu réfléchi à la notion de paradis, de paradis intermédiaire. On a, je le pense, très peu évoqué ces considérations dans nos Églises, ce qui se passe réellement après la mort.

Peut-être parce que l’on craint la mort, ou peut-être parce que l’on n’en parle pas de façon fréquente, ou que l’on essaie de l’éloigner de nos pensées. Peut-être aussi, et plus probablement, que le problème vient des implications qu’en a fait l’Église catholique.

En effet, de la compréhension que les morts prient pour nous, certains en sont venus –y compris plusieurs pères de l’Église d’ailleurs– à demander à ce que l’on prie les morts afin qu’ils prient pour nous. Là, on est en dehors du terrain biblique. C’est peut-être de là que vient cette crispation lié à cette notion.

Il ne faut pas imaginer que, parce que les morts (en Christ notamment) prient pour nous, il faut en faire une sorte de doctrine et de pratique à la fois, tout en imaginant devoir demander aux morts de prier de façon spécifique. C’est vrai que cela fait partie des données catholiques.

Je reprends le Catéchisme catholique. L’article 2683, page 662, nous dit la chose suivante:

> Les témoins qui nous ont précédés dans le Royaume, spécialement ceux que l’Église reconnaît comme "saints", participent à la tradition vivante de la prière, par le modèle de leur vie, par la transmission de leurs écrits et par leur prière aujourd’hui. Ils contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissés sur la terre. En entrant "dans la joie" de leur Maître, ils ont été "établis sur beaucoup". Leur intercession est leur plus haut service du dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier.

L’idée que nous devrions solliciter la prière des saints, c’est ce que nous trouvons dans l’Église catholique.

Sur un site catholique assez virulent à l’égard des protestants, un certain Totus Tuus, dit ceci:

> Pour autant qu’on veuille dire qu’il soit permis et utile d’invoquer les saints comme intercesseurs pour nous obtenir, par les mérites de Jésus-Christ, ce que nous ne sommes pas dignes d’obtenir à cause de nos démérites, telle est bien, comme l’a déclaré le Concile de Trente, la doctrine de l’Église:"Il est bon et utile \[d’\]invoquer humblement \[les saints\] et, pour obtenir des bienfaits de Dieu par son Fils Notre Seigneur Jésus-Christ…, de recourir à leurs prières, à leur aide et à leur assistance." L’impie Calvin condamnait cette invocation des saints, mais de façon très arbitraire. Il est licite et profitable d’appeler à notre secours les saints vivants et de les supplier de nous assister de leurs prières. Ainsi faisait le prophète Baruch qui disait: “Priez aussi pour nous le Seigneur notre Dieu” (Baruch 1.13). Ainsi faisait aussi saint Paul: “Frères, priez, vous aussi, pour nous” (1 Thessaloniciens 5.25).

Bien entendu je m’inscris en faux avec la citation de 1 Thessaloniciens 5.25. Les "frères" sont des frères vivants, ce sont les gens à qui l’apôtre Paul adresse son épître. Ils ne sont en rien les "morts en Christ".

Comme on l’a vu, c’est peut-être de là que viennent cette gêne et ce problème, et il est effectivement hors de question d’invoquer les morts pour qu’ils intercèdent pour nous.

Pourquoi? D’abord parce que la Bible l’interdit.

La Bible interdit s’adresser à des morts ou de les solliciter, qu’ils soient saints ou malsains, qu’ils soient perdus ou qu’ils soient sauvés. Il y a un grand fossé entre les hommes et les morts, c’est de la nécromancie, c’est une pratique occulte que la Bible condamne, et on peut le comprendre.

C’est la deuxième raison pour laquelle nous devons nous interdire cette pratique. Cela nous empêcherait de considérer la plénitude de l’œuvre de Christ en notre faveur, et c’est d’ailleurs l’un des soucis qui a été relevé dans les questions que j’ai lues.

L’œuvre du Christ en tant que prêtre est suffisante. Nous avons tout pleinement en Jésus-Christ. Son sacrifice pour nos péchés nous garantit un accès à sa personne alors que nous plaçons notre confiance en lui.

Tout est accompli en Christ. Tout est suffisant dans notre relation avec Christ, et il intercède pour nous; le Saint-Esprit intercède pour nous.

Certes, les morts semblent intercéder pour nous, mais notre lien et notre relation sont centrés sur Christ. Il est l’auteur de la foi et l’amène à la perfection. Nous n’avons pas à rechercher une intercession tierce.

La Bible nous invite à prier notre Père qui est aux cieux. Nous prions le Père au nom de Jésus, c’est-à-dire par ses bénéfices obtenus à la croix et dans la puissance du Saint-Esprit, c’est-à-dire selon la volonté que l’Esprit a révélée dans sa Parole.

Nous aurions donc tort de rechercher l’intercession des saints; ce serait une très mauvaise application de ce que j’avais affirmé que de conclure qu’il faille rechercher leur intercession.

Je conclus donc ainsi: la Bible semble bien confirmer que les morts prient, mais elle interdit aux chrétiens d’invoquer les morts en Christ, les saints –y compris Marie–, ou les morts loin de Christ parce qu’une telle activité nous détourne de Christ. Il est le seul auteur de la foi et le seul qui l’amène à la perfection.

J’espère que cela aura clarifié les questions ou la gêne qu’ont pu susciter mes propos dans l’épisode 81.

Merci beaucoup!

Les notes qui suivent ont servi de base à la prédication que vous pouvez écouter écouter ici.

 Déjà / pas encore

L’un des concepts utiles pour comprendre les joies et les frustrations de notre vie chrétienne se résume à trois mots: déjà; pas encore. Le professeur Richard Bauckham décrit ainsi la vie vécue à la croisée des âges:

> Nous sommes toujours en transition, de l’ancien vers le nouveau, vivant dans la tension eschatologique entre le "déjà" et le "pas encore". Nous sommes sauvés et pourtant nous attendons encore le salut. Dieu nous a justifiés, c.-à-d. qu…

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Le (mé)contentement, les serpents et la satisfaction en Christ

Les notes qui suivent ont servi de base à la prédication que vous pouvez écouter écouter ici.

 Déjà / pas encore

L’un des concepts utiles pour comprendre les joies et les frustrations de notre vie chrétienne se résume à trois mots: déjà; pas encore. Le professeur Richard Bauckham décrit ainsi la vie vécue à la croisée des âges:

> Nous sommes toujours en transition, de l’ancien vers le nouveau, vivant dans la tension eschatologique entre le "déjà" et le "pas encore". Nous sommes sauvés et pourtant nous attendons encore le salut. Dieu nous a justifiés, c.-à-d. qu’il a anticipé le verdict du jugement dernier en proclamant notre acquittement grâce au Christ, et pourtant, “notre espérance, c’est d’être déclarés justes” (Ga 5.5). Dieu nous a donné l’Esprit par lequel nous avons part à la vie de résurrection du Christ, mais l’Esprit n’est pourtant qu’un acompte (2Co 1.22; 5.5; Ép 1.14) de l’héritage eschatologique, les arrhes qui garantissent le paiement complet. L’Esprit représente les prémices de la moisson (Rm 8.23). Dans le présent de l’existence chrétienne, nous continuons donc à connaître le combat entre la chair et l’Esprit (Ga 5.13-26), la lutte intérieure entre la nature que nous devons au premier Adam et la nouvelle nature que nous devons au dernier Adam. Nous attendons toujours la rédemption de nos corps au jour de la résurrection (Rm 8.23; 1Co 15.44-50), et la perfection reste un but vers lequel nous tendons (Ph 3.10-14). La tension entre le "déjà" et le "pas encore" est une réalité existentielle de la vie chrétienne.
>
> \
> C’est également pour cette raison que le chrétien connaît la souffrance. Dans le temps présent, les chrétiens ont part aux souffrances du Christ, de sorte que dans l’âge à venir, ils puissent avoir part à sa gloire (Ac 14.22; Rm 8.17; 2Co 4.17; 2Th 1.4s; Hé 12.2; 1P 4.13; 5.10; Ap 2.10), c.-à-d. que la "gloire" fait partie du "pas encore" de l’existence chrétienne. Cela s’explique à la fois par le fait que nous sommes encore dans un corps mortel, et parce que l’Église se trouve toujours dans un monde dominé par Satan. Sa mission est donc inséparable de la persécution, comme l’a été celle du Christ (Jn 15.18-20).
>
> Richard Bauckham, "Eschatologie" dans le Grand Dictionnaire de la Bible (Excelsis, 2004), p. 534-535 (l’article couvre les p. 532-540). Cité par Dominique Angers

Nous trouvons le peuple d’Israël dans une situation similaire à la nôtre. Il est entre deux évènements: la délivrance d’Égypte et l’arrivée en terre promise. C’est une belle illustration de notre propre chemin, entre la croix et la gloire…

> 4 Ils partirent du mont Hor par le chemin de la mer des Roseaux pour contourner le pays d’Edom. Le peuple s’impatienta en route 5 et parla contre Dieu et contre Moïse: “Pourquoi nous avez-vous fait quitter l’Egypte, si c’est pour que nous mourions dans le désert? En effet, il n’y a ni pain, ni eau, et nous sommes dégoûtés de cette misérable nourriture.” 6 Alors l’Éternel envoya des serpents venimeux contre le peuple. Ils mordirent le peuple et beaucoup d’Israélites moururent. 7 Le peuple vint trouver Moïse et dit: “Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel afin qu’il éloigne ces serpents de nous.” Moïse pria pour le peuple, 8 et l’Éternel lui dit: “Fais-toi un serpent venimeux et place-le sur une perche. Toute personne mordue qui le regardera aura la vie sauve.” 9 Moïse fit un serpent en bronze et le plaça sur une perche. Toute personne qui avait été mordue par un serpent et regardait le serpent en bronze avait la vie sauve.
>
> Nombres 21.4-9

Cette histoire nous révèle combien nous devons maintenir nos yeux fixés sur Jésus pour faire face aux frustrations de la vie chrétienne alors que nous attendons la délivrance ultime et complète.

 Le gémissement du peuple (Nombres 21.4-5)

> 4 Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer des Joncs, pour contourner le pays d’Édom. 5 Le peuple s’impatienta en route, parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez–vous fait monter hors d’Égypte, pour que nous mourions dans le désert? car il n’y a point de pain et il n’y a point d’eau, et nous sommes dégoûtés de ce pain méprisable.

La plupart des évènements du livre ont lieu "dans le désert" (un mot utilisé 48 fois dans Nombres). Il désigne cette terre stérile, où la végétation est rare en raison du peu de précipitations.

Le livre des Nombres concentre son attention sur les événements qui ont lieu la deuxième et la quarantième année après l’exode.

 Tous les événements des chapitres 1 à 14 ont lieu en 1444 avant Jésus-Christ, un an après l’exode.
 Tout ce qui suit le chapitre 20.1 a lieu autour de 1406/1405 avant Jésus-Christ la 40ᵉ année après l’exode.
 Les lois et les événements trouvés entre les chapitres 15:1 et 19:22 ne sont pas datés, mais correspondent probablement à la période allant de 1443 à 1407 avant Jésus-Christ.

Le manque relatif d’informations sur cette période d’environ 37 années (comparées à celles des autres années du voyage d’Égypte vers le pays de Canaan), révèle la stérilité de ces années, conséquence directe de la rébellion d’Israël contre le Seigneur.

L’intransigeance d’Édom, leur interdisant le passage, avait prolongé leur marche. Cela semblait un fardeau très lourd: la perspective de la victoire leur rappelait qu’ils mangeraient bientôt de "vrais" aliments, mais le détour éloignait d’eux l’odeur des fours et des BBQ.

Les Israélites se mettent à se plaindre de la manne, mais d’une manière aggravée par rapport aux plaintes de leurs ancêtres. Ils ne se plaignent pas seulement de la monotonie de cet aliment. Ils le qualifient de "misérable", de "léger" ou "maudit" — Psaumes 78.23 parle pourtant du "blé du ciel".

Notez la progression dans les cœurs:

 L’impatience: la volonté de jouir des promesses avant l’heure.
 Le mépris de la délivrance de Dieu: pourquoi sortir d’Égypte? On était esclave, mais on était mieux!
 La non-reconnaissance des soins de Dieu: pas de pain et pas d’eau? personne ne survit sans cela!
 Jugement sur ce que Dieu donne: ce pain est misérable.

Nous accorderions facilement des circonstances atténuantes à leur péché…

 1 année dans le désert, ce serait difficile.
 5 ans, à la limite du supportable.
 Alors que dire de 10, 15, 20, 25, 30 ou même 35 ans!!!

Devoir accomplir les mêmes gestes, chaque jour. À chaque voyage, s’occuper de porter les mêmes poteaux de l’arche. Prendre chaque matin de la manne. Remplir les réservoirs d’eau… On comprend un peu leur état d’âme, n’est-ce pas?

Et en même temps… c’est une attitude injurieuse vis-à-vis du Dieu qui prenait soin d’eux. Il y a une ligne de démarcation claire entre la complainte (un genre qui constitue les 2/3 des Psaumes) et le gémissement. La différence se mesure à un geste: un poing levé contre Dieu – alors que la complainte cherche le secours de Dieu tout en étant réaliste sur les conditions difficiles que l’on traverse…

Finalement, quelle est l’attitude du peuple ici? En quoi peut-elle être similaire à la nôtre?

 Le jugement de Dieu (Nombres 21.6)

> 6 Alors l’Éternel envoya contre le peuple les serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël.

Le cycle de péché / jugement est fréquent dans le livre des Nombres.

Finalement, ces hommes rejetant ce qui vient du ciel reçoivent ce qui vient du désert. Ici, le jugement se manifeste par des serpents, animal impur par excellence. Ils sont brûlants en ce qu’ils causent des brûlures, c’est-à-dire que leur venin est douloureux.

C’est incroyable la diversité des venins. Un site web nous donne la liste des effets possibles:

> Agitation, angoisse, malaise général, douleurs musculaires diffuses.
>
> Signes digestifs
>
> – nausées, vomissements,
>
> – douleurs abdominales,
>
> – diarrhée profuse.
>
> Effets hémodynamiques
>
> hypotension artérielle,
>
> collapsus et choc hypovolémique.
>
> Insuffisance rénale oligo-anurique
>
> (liée à l’hypovolémie)
>
> – fonctionnelle (réversible), puis organique (irréversible).
>
> Effets hématotoxiques (maximum au deuxième jour)
>
> hémolyse aiguë intravasculaire,
>
> syndrome hémorragique externe ou interne,
>
> gingivorragies, hémoptysies, ecchymoses…
>
> Effets neurotoxiques
>
> L’atteinte des muscles du carrefour glosso-pharyngo-laryngé et des muscles respiratoires se manifestera par:
>
> – une gêne ou une paralysie respiratoire,
>
> – une dyspnée laryngée haute ou basse.

La mort consécutive à toutes ces atteintes peut être rapide (quelques minutes, en particulier dans les morsures du cou et de la tête) ou plus longue (quelques heures) dans les douleurs et l’angoisse.

Ces serpents étaient suffisamment venimeux pour engendrer la mort de nombreuses personnes en Israël.

Le jugement était-il trop dur? Quel est le problème fondamental de nos insatisfactions? Comment les lier à notre situation de sauvés?

Le N.T. rapporte que c’était une attaque personnelle à l’encontre de la personne même du Christ.

> 1 Frères, je ne veux pas que vous l’ignoriez; nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé au travers de la mer, 2 ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, 3 ils ont tous mangé le même aliment spirituel, 4 et ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ. 5 Mais la plupart d’entre eux ne furent pas agréables à Dieu, puisqu’ils tombèrent morts dans le désert.
>
> 1 Corinthiens 10.1-5

Et le manque de confiance dans les voies de Dieu peut devenir une habitude destructrice, qui sape le moral des autres, et la confiance en Dieu.

 La confession du peuple (Nombres 21.7)

> 7 Le peuple se rendit auprès de Moïse et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple.

Le peuple change d’attitude et réalise que le problème vient de son attitude. “Nous avons parlé contre l’Éternel, et contre toi.” C’est cela la confession, voir les choses comme Dieu les voit.

Ils reconnaissent que c’était une mutinerie:

 Contre le plan de Dieu;
 Contre le serviteur de Dieu.

Ils invitent Moïse à prier pour le pardon de l’Éternel.

C’est touchant que Moïse prie pour le peuple. Il a été poussé à bout par le peuple et a péché. Il vient d’être condamné à ne pas voir la terre promise, terre vers laquelle il conduit le peuple. Et voilà qu’il intercède encore. Cela montre son désintéressement.

 La grâce de Dieu (Nombres 21.8-9)

> 8 L’Éternel dit à Moïse: Fais-toi un (serpent) brûlant et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu et le contemplera, conservera la vie. 9 Moïse fit un serpent de bronze, et le plaça sur la perche; et si quelqu’un avait été mordu par un serpent et regardait le serpent de bronze, il conservait la vie.

La réponse du Seigneur est curieuse, mais pédagogiquement importante pour le N.T.. Faire réaliser un serpent de bronze… Cela a dû prendre du temps… Quelques remarques:

 Moïse a dû être surpris d’avoir à réaliser une image alors que les 10 commandements l’interdisaient!
 Moïse agit avec détermination, réflexion, tandis que plusieurs meurent autour de lui.
 Dans de nombreuses cultures, les serpents sont craints et peu aimés. Moïse devait faire quelque chose qui lui était répugnant —  moins que la culture égyptienne, qui honorait ces animaux, ait atténué cette répulsion
 De plus, les serpents sont, dans la Bible, associés au Malin en personne.

Il y a donc beaucoup de tabous et de difficultés que Moïse a dû dépasser pour obéir à cette demande.

De plus, quelle curieuse façon, puérile et décalée, de répondre à la souffrance de ceux qui avaient été mordus… Souffrir… et regarder l’image d’un serpent de bronze?

 La réaction des sceptiques… Je suppose que plusieurs ont méprisé cette invitation en se disant que c’était idiot de regarder un serpent pour être guéri de sa morsure…
 La réaction des désespérés… Je suppose que d’autres ont méprisé cette invitation par apitoiement sur eux-mêmes en pensant que leurs peines étaient méritées.

Finalement, c’est certainement l’une des plus belles histoires de foi. Regarder au serpent, c’est regarder à celui qui incarne le mal. N’est-ce pas précisément ce que Jésus a fait à la croix? Il est devenu péché pour nous (2Co 5.21), il est devenu malédiction pour nous (Ga 3.13-14). Et il nous "suffit" de regarder à lui pour être délivré de tout jugement. C’est cela, la foi qui sauve.

Des siècles plus tard, l’Évangile selon Jean reprend cet événement pour en révéler la portée pédagogique:

> 14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, 15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.
>
> Jean 3.14-16

 Conclusion / Applications

1. Le cycle: "rédemption – difficultés – restauration" est une image de la vie chrétienne

Nous sommes entre deux mondes. Notre vie n’est pas exempte de frustrations et de difficultés. Le jour d’une délivrance complète arrive. En attendant, il faut s’attendre à ces déserts.

1. Les difficultés, les manques, les frustrations, sont l’occasion de puiser en Christ lui-même les ressources pour vivre / survivre.

Voici comment le Seigneur lui-même, souverain sur nos épreuves, veut tester notre foi par ces difficultés:

> 1 Vous observerez pour les mettre en pratique tous les commandements que je vous donne aujourd’hui, afin que vous viviez, que vous multipliiez et que vous entriez en possession du pays que l’Éternel a juré (de donner) à vos pères. 2 Tu te souviendras de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour reconnaître ce qu’il y avait dans ton cœur et si tu observerais ses commandements, oui ou non. 3 Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim et il t’a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. 4 Ton vêtement ne s’est pas usé sur toi, et ton pied ne s’est pas enflé pendant ces quarante années. 5 Reconnais en ton cœur que l’Éternel, ton Dieu, t’éduque comme un homme éduque son fils. 6 Tu observeras les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. 7 Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eau, de sources et de nappes souterraines qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes; 8 pays de froment, d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers; pays d’oliviers et de miel; 9 pays où tu mangeras du pain sans avoir à te rationner, où tu ne manqueras de rien; pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu extrairas le bronze.
>
> Deutéronome 8.1-9

Le manque de reconnaissance du peuple est jugé extrêmement sérieux, au point d’inviter un jugement de Dieu des plus sévères. Parce que cette période avait un objectif pédagogique:

> L’Éternel dit à Moïse: Je vais faire pleuvoir pour vous du pain, du haut du ciel. Le peuple sortira et en recueillera, jour par jour, la quantité nécessaire, ainsi je le mettrai à l’épreuve et verrai s’il marche, ou non, selon ma loi.
>
> Exode 16.4

3\. Le contentement n’est pas une vertu minime

Voilà une petite application de ce message. Apprendre à être reconnaissant – plutôt que de se plaindre. Voilà un défi simple: passer une journée sans se plaindre! Une journée de reconnaissance. Pour certains, ce sera facile (certains luttent davantage avec l’anxiété, ou la convoitise, ou l’orgueil…) Mais l’idée, c’est d’être conscient de cette dimension de la vie. C’est important pour Dieu:

> Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Soyez reconnaissants.
>
> Colossiens 3.15

> En toute circonstance, rendez grâces; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ, Jésus.
>
> 1 Thessaloniciens 5.18

4\. Regarder à Christ est le seul moyen de salut.

C’est l’application majeure, principale de ce texte. Autant pour être sauvé que pour marcher avec Christ, nos regards doivent s’orienter sur Jésus: il est le seul médiateur (Jn 14.6), le seul susceptible de réparer nos blessures:

> Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.
>
> Actes 4.12

Et comme nous avons reçu le Seigneur, nous devons marcher en lui (Col 2.6). L’auteur de l’épître aux Hébreux nous oriente dans cette démarche:

> 1 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, 2 les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.
>
> Hébreux 12.1-2



Article publié pour la première fois le 31 octobre 2019. Remis en avant par la Rédaction le 15 août 2024 pour atteindre de nouveaux lecteurs.

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Cet épisode a été publié le 20 mars 2020 avec pour titre: “Quel rapport entre la Loi et le chrétien?” Nous l’avons republié le 9 août 2024 avec un nouveau titre. Ndlr.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

 Tu veux poser une question?

Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des podcasts existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.

 Transcription…

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Le chrétien doit-il encore respecter la Loi de Moïse?

Cet épisode a été publié le 20 mars 2020 avec pour titre: “Quel rapport entre la Loi et le chrétien?” Nous l’avons republié le 9 août 2024 avec un nouveau titre. Ndlr.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

 Tu veux poser une question?

Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des podcasts existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.

 Transcription:

Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.

La question est posée: “Quel est le rapport entre la Loi et la vie chrétienne?”

Cet épisode fait écho au précédent, où nous avons abordé avec mon ami et collègue, Josué Turnil, la question suivante: “Doit-on célébrer les fêtes du Lévitique qui sont qualifiées notamment de ‘fêtes de l’Éternel’?”

On reçoit un certain nombre de questions à ToutPourSaGloire qui sont liées à ce rapport entre la Loi et l’Ancien Testament, et notamment ce frère ou cette soeur qui dit:

> Voilà, j’ai lu Matthieu 5 et j’ai eu du mal à comprendre ce que Jésus voulait dire quand il affirme, qu’il n’est pas venu pour abolir la loi mais pour l’accomplir, qu’il n’en supprimerait rien et que si quelqu’un ne respecte pas le moindre de ses commandements, il sera considéré comme le moindre dans le royaume des cieux. Cependant, dans plusieurs de ses lettres, Paul semble affirmer que si quelqu’un veut respecter une de ces lois, alors il est obligé de respecter toutes, sans faute. Ma famille est chrétienne, nous avons toujours mangé du porc et nous avons 2 lézards comme animaux de compagnie. Je me demandais si c’était mal, et si nous devions respecter toutes ces règles.

Merci pour ta question. En tout cas et je te rassure, tu n’as pas besoin de te débarrasser de tes lézards!

Donc, quel est le rapport entre la loi et l’Église? Entre la loi et la grâce, entre Israël et l’Église? C’est vraiment un carrefour difficile à articuler, et les réponses qui ont été données au cours de l’histoire n’ont pas toujours été très faciles à réaliser.

Il y a plusieurs textes du Nouveau Testament qui sont à considérer, notamment:

> Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
>
> Matthieu 5.17

En Lufc 24.27, Jésus dit que, ou raconte à ceux qui était à ses côtés après sa résurrection, “tout ce qui, dans les Écritures, parlait de lui”. Donc on voit que Jésus est quand même bien au centre de l’ensemble de l’Ancien Testament.

Jésus nous dit:

> Il n’est rien qui du dehors entre dans l’homme qui puisse le rendre impur; mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur.
>
> Marc 7

Et puis, on lit:

> La loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi.
>
> Galates 3.24

Donc elle n’est pas la finalité des choses.

> Toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
>
> Galates 5.14

> Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.
>
> Galates 6.2

> Car Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant.
>
> Romains 10.4

> Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché.
>
> Romains 3.20

Voilà. Il y aurait d’autres passages que l’on pourrait citer (Hébreux 8.13, etc.) et tu as vu, j’en ai fait que de la lecture. Maintenant, quelle synthèse on peut faire en quelques minutes?

J’en suis conscient, ce seront parfois des caricatures, parce qu’on a peu de temps. La première remarque que je vais faire, dans les synthèses possibles, c’est de considérer la formule de la théonomie. Ce serait que la loi demeure et s’impose à l’Église. Théonomie, la loi de Dieu qui serait imposée, non seulement à l’Église mais également à l’ensemble de la société. Ça a commencé avec la conversion de Constantin en 313 qui, à partir de ce moment-là, a favorisé le christianisme, et sous l’impulsion de sa mère, a financé une partie des activités du christianisme. C’est devenu un petit peu plus compliqué avec Théodose en 380 qui, dans l’édit de Thessalonique, impose la conversion aux sujets de l’Empire, sous peine de voir ses biens confisqués. Tu imagines qu’à ce moment-là, l’imposition de la loi de Dieu devient quelque chose beaucoup de plus contraignant. C’est les premières formes de théocratie chrétienne qui apparaissent. À mon sens, on est très loin de l’intention de l’Écriture, mais historiquement, c’est ce qui s’est passé.

Donc d’un côté, tu as ceux qui veulent maintenir la loi sur l’Église et sur la société; et puis de l’autre, c’est un mouvement totalement inverse qui est l’antinomisme, l’anti-loi, qui sont contre toute idée de loi. On trouve même cela chez certains évangéliques que je qualifierai d’hyperdispensationalistes.

Je ne vais pas passer du temps à le définir, mais en saucissonnant suffisamment les Écritures, ils vont pouvoir dire des choses comme: le sermon sur la montagne, ça ne s’applique pas à l’Église, c’est pour Israël, c’est pour les Juifs; on est libre de toute contrainte, de toute loi. Il n’y a maintenant que la grâce, mangeons et buvons! C’est un peu l’idée… Alors bien sûr, ils ne formuleraient pas avec cette conclusion, mais c’est un peu l’idée.

Troisième type de synthèse, qui est la plus populaire aujourd’hui (enfin, je ne sais pas comment l’évaluer, ça va dépendre des pays) mais qui est très populaire aujourd’hui, et qui a commencé avec Luther et Calvin qui ont (et là je vais citerAlain Nisus pour les citations plus correctes et plus déterminantes) qui ont réparti la loi en 3 usages, et que certains usages auraient été accomplis en Christ, et d’autres d’usages demeureraient. C’est quoi ces 3 usages?

 un usage civil,
 un usage pédagogique,
 un usage moral.

L’usage civil qui assure l’ordre social, l’usage pédagogique qui nous montre que nous sommes pécheurs et vraiment, on a besoin, donc, de la grâce.

Et enfin, un usage moral qui nous éclaire sur nos comportements, sur l’éthique que nous devons suivre. Cette répartition (lois morale, civile et cérémonielle) est une tendance assez fréquente.1

Si c’est cérémoniel, c’est accompli en Christ, on s’en soucie pas; si c’est civil, ça ne s’applique pas directement à l’Église, mais ça peut éventuellement servir d’instruction pour l’organisation d’une société; et si c’est moral, ça s’applique à l’Église et il faut le suivre dans ses aspects.

Je ne partage pas cet avis parce que je trouve que la loi est une et qu’il est quasiment impossible, dans certaines lois, de les catégoriser en ces catégories. C’est ce que reconnaît Paul Enns, dans son Introduction à la théologie, publié aux éditions Clé:

> Il faut remarquer que ces catégories s’entrelacent dans les textes d’Exode et de Deutéronome. Dans un contexte donné, il se peut que les 3 aspects de la loi sont décrits, ce n’est donc pas toujours facile de faire la distinction entre les 3 aspects de la loi.

Je vais te donner, par exemple, ces éléments qui montrent que c’est difficile de les séparer, qu’il y a vraiment une unité de la loi!

Premièrement, il est impossible de classer la loi sur le sabbat. Est-ce qu’elle est morale ou est-ce qu’elle est civile ou même, est-ce qu’elle est cérémonielle? Il est impossible de différencier la peine de mort d’un enfant, rebelle, de ces éléments, implications civiles et morales.

Il est difficile de savoir si certaines lois sont à classer dans l’une ou l’autre de ces catégories, par exemple: le tatouage, les vêtements d’hommes, de femmes (c’est-à-dire que l’homme ne peut pas s’habiller de vêtements de femme, etc), de cuire de la viande dans le lait de sa mère… Est-ce que c’est cérémoniel, civil, moral? Et puis Lv 18 établit une liste d’une cinquantaine de commandements sans qu’une classification soit possible, donc comment faire?

Voilà, je te livre, pour le même prix, ma perspective qui n’est pas seulement la mienne. Je me suis permis d’écrire à mes professeurs d’exégèse et d’Ancien Testament pour leur demander leur sages conseils. La perspective qui est mienne et donc que je retrouve chez eux, c’est de considérer plutôt que la loi doit être abordée selon un apport pédagogique doctrinal principiel. On cherche les principes qui nous sont donnés dans la loi, et de voir comment en faire l’apport dans le Nouveau Testament, sous l’angle de l’accomplissement en Jésus-Christ, sous l’angle de la grâce qui vient de l’expiation, sous l’angle de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.

Et donc je vois plutôt la réflexion à mener: quel est le principe que je vois? Et non pas, est-ce que je la classe dans l’une ou l’autre de ces catégories pour voir si ça s’applique à moi?

Daniel Block (qui est quand même un professeur émérite de l’Ancien Testament) lors d’une prédication qu’il a donné à Southern Seminary (donc c’est une faculté de théologie baptiste très solide), il a parlé de la prédication sur la manière dont on devait prêcher la loi dans l’Église ou aux chrétiens du Nouveau Testament. Il pose comme, finalement, point de réflexion, cette question: Au lieu de demander « dois-je, en tant que chrétien, observer ce commandement? » nous devrions peut-être demander « Comment puis-je, en tant que chrétien, observer ce commandement? » Ce "comment", ça invite une réflexion, ça invite une réflexion sur le principe qui est à appliquer.

Daniel Block passe en revue 7 ou 8 points qui montrent quelle est la manière dont le Nouveau Testament se fait écho de l’Ancien Testament et comment la loi, quelle était la fonction de la loi au sein du peuple d’Israël qu’on a pas le temps de voir dans son ensemble. Mais je dirais que nous avons là, un peu, ces éléments qui me semblent importants. On n’a pas à chercher, à répartir en des catégories, et puis ensuite en ignorant ces catégories, sur ce qu’elles pourraient nous enseigner, mais au contraire, en regarder quels sont les principes qui découlent de chacun des commandements que nous trouvons dans l’Ancien Testament.

Je vais, avant de conclure, citer Allen Ross, dans un livre qui s’intitule Holiness To the Lord (La sainteté au Seigneur). C’est un livre qui cherche à aborder le Lévitique, une sorte de commentaire du Lévitique. Et je cite ce qu’il dit:

> Parce que Jésus a accompli la loi, l’apôtre Paul peut alors indiquer une nouvelle loi pour l’Église, la loi de Christ (Ga 6.2). Être sous la loi, utilisé 9 fois dans les écrits de Paul, semble être contraire à la nature du christianisme. Les chrétiens ne vivent pas sous la loi de Moïse, comme une constitution qui s’imposerait à l’Église. Cette loi était prévu pour un temps de préparation à l’accomplissement. Maintenant que le Christ a accompli la loi, les disciples de Jésus ne doivent pas retourner sous les règles de la loi, comme si Jésus n’avait rien accompli. Ils sont désormais soumis à la loi de Christ. Ce langage signifie certainement qu’ils ont des lois à respecter (1Co 7.19) et ces lois couvrent ce que la loi de Moïse avait prévu. Certaines des lois mosaïques ont été pleinement intégrées dans le Nouveau Testament (1Co 9.20 à 21; Ga 6.2) mais comme toujours, l’esprit de la loi a été renforcé lorsque ces lois sont interprétées par le Christ. Être libéré de la loi de Moïse ne signifie pas être libéré de tous les commandements et de toutes les contraintes. Cela signifie que pour ceux qui sont en Christ, la loi n’a pas le pouvoir de condamner parce que le Christ l’a accompli. Mais cela signifie aussi que ceux qui sont en Christ sont morts au péché et doivent maintenant vivre dans la justice de Christ. Parce que le Christ a accompli la loi, les chrétiens doivent maintenant suivre sa loi.

Qu’est-ce que l’on doit retenir pour essayer de faire cette synthèse que je propose du passage de la loi à l’Église? La loi doit s’interpréter par réflexion de principe, c’est vraiment ça que je voudrais mettre en avant. Le principe de la grâce qui est en Jésus, le principe de l’amour de Dieu, le principe de l’amour du prochain. Et à mon sens, c’est exactement ce qui se passe lorsqu’il y a un conflit au sein de l’Église en Actes 15. Il y a des judaïsants, c’est-à-dire des chrétiens d’origine juive qui veulent imposer aux chrétiens d’origine païenne, les rites de l’Ancien Testament, la circoncision. C’est une question qui était très importante dès le début de la vie de l’Église et, à mon sens, Actes 15 ne regarde pas à la réponse sous l’angle de 3 catégories de lois mais sous l’angle, plutôt, de ces principes que je viens d’évoquer. Par exemple, s’abstenir du sang, ce serait éminemment rituel et donc associé au sacrifice de Christ, donc abrogé, pourtant ils le maintiennent, pourquoi? Parce que la grande idée c’est, de ne pas être une occasion de chute ni pour les uns, ni pour les autres. Les chrétiens, l’Église maintenant, rassemble des gens d’origine juive et d’origine non-juive, et ensemble, ils doivent apprendre à se respecter et à ne pas se mettre des bâtons dans les pattes, en quelque sorte, dans ce qui les répugne profondément. Donc c’est le principe de l’amour qui va conduire à l’application de la loi dans le contexte d’Actes 15.

En Actes 16.3, Paul décide de circoncire Timothée pour qu’il ait une meilleure relation à la mission auprès des Juifs. Mais quand tu sais la violence à laquelle il s’attaque à la circoncision comme moyen de justification, on réalise bien que ce qu’il fait là n’est pas un compromis, c’est simplement une application juste de la loi. Et une application juste de la loi qui vise à ne pas être une occasion de chute ni pour l’Église, ni pour les Grecs, ni pour les Juifs. On n’est pas ici dans une réflexion d’application morale, juridique, du style: “Ça, c’est une catégorie… enfin, la circoncision ça fait partie de telle catégorie donc ça s’applique, ou ça s’applique pas.” Ça s’applique parfois, ça s’applique pas dans d’autres cas! On est dans un autre type de relation à la vie et à la loi. Donc, il y a bien abolition de la loi en tant que loi mais application réfléchie, "principielle", alignée sur Christ et sur sa mission et sur les principes de l’éthique du Nouveau Testament.

Je suis bien trop rapide et caricatural pour aller en profondeur dans ces questions. Mais voilà, en tout cas, ce que je proposerai comme réponse face à cette question épineuse du rapport entre la loi et la grâce, entre Israël et l’Église et la manière, donc l’éthique de la vie chrétienne doit se fonder.



1. Voir par exemple l’article "Quelle est la place de la loi dans la vie du chrétien?" écrit par Pascal Denault, un frère et un ami que j’apprécie énormément qui s’appuie sur la confession de foi baptiste de 1689.