Découvre cette prédication basée sur Ecclésiaste 8.1-17. Elle est la huitième d’une série de 11 prédications sur le livre de l’Ecclésiaste. Clique ici pour accéder au sommaire de cette série.
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Notes écrites de la prédication:
Introduction
Le bien / le mal au chapitre 7
Le chapitre précédent nous a conduit à considérer les attitudes de la vie qu’il fallait construire ou éviter.
La réputation est supérieure au parfum (Ec 7.1)
Un frère de l’Église m’a envoyé la remarque d’un rabbin qui disait que l’odeur d’un parfum est éphémère (24h) alors que la réputation est plus durable. Ça marche dans les deux sens: il faut aussi préférer un bon parfum qu’une mauvaise réputation!
Le deuil est supérieur aux anniversaires (Ec 7.2)
Dans la vie, une certaine sobriété est préférable. On apprend et on discerne les choses importantes quand on observe de face la mort et d’autres choses difficiles de la vie. D’où…
Les larmes sont supérieures aux rires (Ec 7.3-4)
La correction est supérieure à la flatterie (Ec 7.5-7)
Notre orgueil a du mal avec cette notion, mais bien vivre sous le soleil implique qu’on se force à apprécier les critiques, lorsqu’elles sont justifiées.
L’achèvement est supérieur au commencement (Ec 7.8a)
L’enthousiasme n’est pas tout, et la persévérance est nécessaire.
La patience est supérieure à l’irritabilité (Ec 7.8b-10)
Une nécessité dans nos relations.
La sagesse est supérieure à l’héritage (Ec 7.11-12)
Suite à ces remarques assez évidentes, Salomon monte d’un cran en soulignant quatre attitudes dangereuses.
L’idéalisme. Croire que le monde peut être corrigé, alors que Salomon a bien compris la Genèse: c’est Dieu qui a tordu le monde, c’est lui qui a maudit la terre, et les relations humaines, comme jugement et conséquence de notre péché. Il faut apprendre à vivre dans un monde tordu.
Le simplisme. Réduire la vie sous le soleil à « Dieu bénit les justes et juge les méchants » est faux. C’est faux comme loi absolue. Le méchant prospère souvent et le juste déguste souvent.
Le perfectionnisme. Cette volonté de devenir plus royaliste que le roi dans un monde tordu est tout autant destructrice. Vivre dans un monde brisé exige de la souplesse et de la sagesse.
L’autojustificationisme (Ec 7.20-22) ou le fait de jouer au perpétuel offensé. Les gens qui se disent blessés, détruits, meurtris par la critique des autres – alors qu’ils ont eux-mêmes critiqué.
Finalement, il s’agit de prendre du recul et de la distance d’avec ce monde. Il ne donnera pas toute satisfaction, il est brisé, on ne peut pas le réparer, mes meilleurs amis demeurent des pécheurs, je vais prendre pour acquis qu’ils pécheront un jour contre moi – et ce n’est pas grave. Surtout pour ceux qui ont connu la grâce de Dieu.
Le point d’orgue du chapitre 7 est atteint avec deux ultimes corruptions:
Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil.
Ec 9.9
Regardons maintenant un autre aspect de la vie sous le soleil: Dieu règne malgré la corruption du monde, sans qu’on puisse toujours comprendre son règne.
Lecture: Ecclésiaste 8
Les autorités & la providence de Dieu (Ec 8.1-5)
1 Qui est comme le sage, et qui connaît l’explication des choses? La sagesse de l’homme éclaire son visage, et la sévérité de sa face est changée. 2 Je dis: observe l’ordre du roi, et cela à cause du serment de Dieu. 3 Ne te presse pas de t’éloigner de sa présence et ne persiste pas dans une mauvaise cause: car il fait tout ce qui lui plaît. 4 Quelle qu’elle soit, la parole du roi fait autorité; qui donc lui dira: Que fais-tu? 5 Celui qui observe le commandement ne connaîtra pas de mauvaise cause, et le cœur sage connaîtra le temps opportun et le jugement.
Ec 8.1-5
Voici les paroles du roi Salomon: « Observe l’ordre du roi. » Il en donne la raison: Israël a promis d’obéir à Salomon en faisant alliance avec son roi lorsqu’il a pris le pouvoir. Le principe qu’il nous faut découvrir n’est pas facile à entendre: dans un monde tordu par la malédiction et l’égoïsme, la société a besoin d’être organisée. Et Dieu a placé lui-même les autorités de la terre avec ce devoir:
Nous devons obéir aux autorités.
Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a pas d‘autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu.
Rm 13.1
Et nous devons obéir jusqu’aux limites imposées par une autorité supérieure, à savoir Dieu lui-même. Lorsque le gouvernement d’Israël a exigé des apôtres de ne pas prêcher Jésus, ils ont poliment refusé en disant: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » (Ac 5.29)
C’est Dieu en personne qui a présidé à l’élection de Messieurs Giscard, Mitterrand, Chirac et Sarkozy. Le rôle des chrétiens est d’honorer leur fonction, et de prier pour eux afin que nous menions une vie dans la liberté religieuse.
La Bible ne nous demande pas de prier pour la conversion des présidents. La Bible ne nous demande pas de prier pour une orientation politique. La Bible ne nous demande pas de prier pour une certaine politique économique ou sociales ou pour la fin des avortements ou des PACS.
La Bible nous demande de prier pour que les députés soient tous convaincus de la véracité de la Bible.
À ce sujet, je suis très inquiet de la naissance d’un parti politique qui se dit d’inspiration chrétienne. Ce serait l’une des pires choses qui pourraient arriver pour les progrès de l’Évangile en France, qu’un parti politique s’identifie aux évangéliques. Le glaive et la croix occupent une sphère différente – et nous sommes dans ce monde pour annoncer la croix, pas pour changer la société. La société changera d’elle-même lorsque ses citoyens changeront.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos autorités. Salomon fait une observation toute simple: un roi fait ce qu’il veut – ne te presse d’aller à l’encontre de ses décisions! Surtout dans les régimes autocratiques, surtout dans les royautés effectives. La parole du roi est parole d’autorité.
Quelle qu’elle soit, la parole du roi fait autorité; qui donc lui dira: Que fais-tu?
Ec 8.4
Laissons aux journalistes le soin de critiquer tout ce qui se décide. Laissons aux acteurs engagés dans une démocratie le soin de critiquer ou d’améliorer ce qui peut l’être.
Quant à nous, gardons à l’esprit que Dieu dirige les autorités et qu’il exige de nous une attitude respectueuse. Même lorsque ces autorités se comportent mal. L’apôtre Pierre écrit ces lignes alors que Néron est le despote le plus cruel qui soit au point de faire des chrétiens des torches vivantes dans ses jardins. Pendant cette persécution, Pierre veut encourager les frères et sœurs et il écrit:
11 Bien-aimés, je vous exhorte, en tant qu’étrangers et voyageurs, à vous abstenir des désirs charnels qui font la guerre à l’âme. 12 Au milieu des païens, ayez une bonne conduite, afin que, là où ils vous calomnient comme faisant le mal, ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient Dieu au jour de sa visite. 13 À cause du Seigneur, soyez soumis à toute institution humaine soit au roi comme souverain, 14 soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et louer ceux qui font le bien; 15 car c’est la volonté de Dieu qu’en faisant le bien vous réduisiez au silence l’ignorance des insensés, 16 comme des hommes libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais comme des serviteurs de Dieu. 17 Honorez tout le monde; aimez vos frères, craignez Dieu; honorez le roi.
1P 2.11-17
Mais j’aimerais réfléchir avec vous sur ce que veut dire ce respect des autorités.
Cela ne dédouane pas les autorités de leurs responsabilités. Lorsqu’un roi ou un président ou un parlement vote contre la pensée de Dieu (Dieu accomplira quand même son plan par là-même), ces hommes et ces femmes répondront de leurs actes.
Ce n’est pas l’approbation des choix des autorités. Les parlementaires répondront de leur choix – mais moi je ne répondrai pas de leurs choix! Ce n’est pas non plus le désistement de tout engagement. Les chrétiens peuvent être engagés dans le débat, mais pas au nom de l’Église. Si c’est là leur vocation personnelle, ou une opportunité, pas de souci.
Le respect des autorités c’est choisir d’être critiqué ou connu non sur ses choix politiques, mais sur la croix de Jésus Christ. Mes enfants ne savent pas comment je vote. Je veux qu’ils sachent qu’au-dessus de toute idée / conception politique, je prie pour que le royaume de Dieu vienne! Fondamentalement, nous sommes des citoyens du ciel (Ph 3.20).
Le respect des autorités, c’est croire que Dieu les conduit même dans leurs fautes, pour accomplir un projet parfait qui conduira à quatre événements marquants:
- L’annonce de l’Évangile à toutes les populations du monde (Mt 24.14ss)
- L’avènement de l’antichrist et son court règne d’une séduction effroyable (2 Th 2)
- La conversion d’Israël qui sera quasiment au bord de la destruction lorsqu’elle se tournera vers Jésus, qui viendra au secours de son peuple pour établir avec ses saints un règne millénaire terrestre (Za 12 à 14; Es 11.1ss; Ap 20).
- Le jugement de tous ceux qui auront refusé d’embrasser le Fils (Ps 2) et le rétablissement éternel de tous ceux qui auront reçu Jésus comme Sauveur (Ap 20-22).
Dieu accomplira cet assujettissement du monde (1 Co 15). Lincoln, qui a pris la décision difficile de se battre au nom de la liberté et de la justice, lançant le pays dans une guerre civile, fit la confidence suivante en Avril 1864:
J’affirme ne pas avoir contrôlé les événements mais je confesse pleinement que les événements m’ont contrôlé.
Il n’est pas évident de comprendre comment Dieu agit. Pourquoi y a-t-il tant de dictateurs qui pillent les ressources et cassent la vie de millions de personnes en Afrique et en Asie? Pourquoi Charles IX a-t-il été si faible et a-t-il prononcé des paroles qui ont cassé l’influence de la Réforme en France?
Charles IX, roi faible, sous le contrôle total de Catherine de Médicis, femme ambitieuse et corrompue. Les huguenots s’étaient constitués en parti politique, et un traité de 1570 établissait une certaine paix – on croyait les guerres de religion terminées.
L’amiral de Coligny, protestant notoire et respecté vivait bien loin de la cours parisienne, mais le mariage de la fille de Catherine de Médicis le força à rejoindre Paris.
Voyant combien Cologny était apprécié, elle monta un complot et un archer tira sur le vieil homme sans le tuer. Cologny fit appeler le roi qu’il mis en garde contre l’influence de sa mère.
Rentré au palais, Catherine de Médicis répandit plusieurs mensonges, comme le fait que les protestants prenaient les armes partout en France. Inquiet, apeuré, sous la pression de Catherine de Médicis qui voulait la peau de l’Amiral, Charles IX s’écria:
Puisque vous voulez tuer l’amiral, tuez-le, je le veux bien, puisque vous le trouvez bon; mais aussi tous les huguenots de France, afin qu’il n’en demeure pas un seul qui puisse me le reprocher.
L’armée, partout en France, venait d’obtenir le droit de tuer tous les protestants. C’était le jour de la Saint Barthélemy.
Une troupe pénétrera dans la chambre de Coligny, et un soldat lui enfoncera un pieu dans le thorax, avant de jeter son cadavre par le fenêtre où le duc de Guise « contempla pendant quelque temps le visage de Coligny, puis il poussa le corps du pied; l’un des aides de Besme coupa la tête du cadavre et la porta à Catherine de Médicis; présent digne d’elle » (Pueaux).
C’était le signal d’un massacre qui allait toucher toute la France.
Un volume suffirait à peine, s’il fallait raconter les scènes horribles qui se passèrent à Paris et dans les provinces, notamment à Lyon, où le massacre fut relativement aussi grand que dans la capitale.
Pendant plusieurs semaines, le Rhône roula dans ses flots ensanglantés des cadavres; il en échoua un si grand nombre à Tournon, qu’on vit ses habitants, armés de longues perches, les rejeter au milieu du courant du fleuve, qui les porta à Arles. Leur sinistre arrivée inspira une telle horreur aux habitants de cette petite ville que pendant plusieurs mois ils ne voulurent pas boire des eaux du fleuve.
Pueaux
L’Église Catholique de l’époque fit chanter des « Te Deum » pour remercier Dieu d’avoir délivré la France de « l’hérésie huguenote ». Quand la nouvelle du massacre parvint à Rome, le pape et ses cardinaux ne surent contenir leur joie; l’église de Saint-Pierre fut brillamment illuminée et un service solennel d’actions de grâces fut publiquement rendu à Dieu.
La Parole d’un roi – des centaines de milliers de morts. Et pourtant, dieu règne. Catherine de Médicis, en attente de l’enfer, Charles IX, mort dans la tristesse et la culpabilité, en attente de l’enfer… Et pourtant, Dieu règne. S’il n’avait pas prononcé ces mots, la France aurait davantage connu la douce influence de la Bible. Et pourtant, Dieu règne.
Jusqu’ici, tout va bien! On peut entendre une histoire qui ne nous touche plus, parce que c’est de l’histoire ancienne. Mais j’aimerais vous raconter une autre histoire.
C’est l’histoire d’un jeune couple dont le mari terminait ses études de théologie à Chicago aux États-Unis. Même en théologie, quand on termine ses études, on fait de la prospection. Et voilà notre futur pasteur à deux mois de ses derniers examens. Des années d’étude, des années de sacrifice, pour être « pasteurisable »!
Une grande Église en Californie lui téléphone pour lui proposer de passer le week-end rencontrer les responsables d’Église le samedi, prêcher le dimanche matin et le dimanche soir. Seul problème, le seul week-end possible tombe sur la dernière semaine des partiels, et le vendredi, ils ont encore des examens.
Ils consultent les prix des avions, et les tarifs sont considérablement moins chers s’ils partent le vendredi. Conscient que dans une faculté de théologie les profs sont des chrétiens compatissants, ils décident d’acheter les billets restants et de vite voir le prof pour obtenir un arrangement. Ils entrent dans le bureau avec un billet pour le vol AA 191 de Chicago à Los Angeles.
Malheureusement, le prof est d’une inflexibilité pharisaïque. Il demande:
– Saviez-vous que vous aviez des examens le vendredi?
– Oui
– Saviez-vous que le Règlement Intérieur demande à une entente préalable avec le prof?
– Oui
– Pourquoi n’êtes vous pas venus me voir?
– On pensait que vous seriez d’accord
– Je ne suis pas d’accord, vous n’avez pas respecté le règlement intérieur que vous avez-vous-même signés.
– Mais on va perdre l’argent de nos billets
– C’est votre problème, il fallait y penser avant.
Fin de la conversation. Qu’en pensez-vous? Je trouve ceci cruel. En même temps c’est vrai qu’avec des centaines d’étudiants les demandes personnelles sont ingérables…
Quels auraient été vos sentiments? Quelle aurait été votre réaction?
Et bien de toute façon, ils n’avaient pas le choix. C’était ça ou le jeune homme n’avait pas son diplôme. Un des profs de la fac qui racontait l’histoire disait que la nouvelle s’est répandue dans tout l’établissement. Un bruit sourd et médisant s’élevait bientôt « qu’est-ce qu’ils sont légalistes, inflexibles… » c’était presque « quels vieux chnoques dépassés tous ces profs! » À la cafétéria, dans les couloirs, dans les dortoirs… Bref, le climat était devenu plutôt trouble, plutôt détestable. C’était une rébellion chrétienne – c’est-à-dire larvée!
Le vendredi 25 mai 1979 arriva. Derniers examens. Les élèves se retrouvent à la cafétéria, et décompressent. Pour certains, c’est la fin de leurs études! Un sentiment merveilleux. Et puis il y a ce pauvre futur pasteur qui avait perdu beaucoup d’argent dans sa précipitation. Quelqu’un allume la radio ou la télévision. Et voilà ce qu’ils apprennent: Le vol AA 191 a perdu un moteur au décollage, et s’est écrasé 50 secondes plus tard. Il n’y a eu aucun survivant et 273 morts…
Soudainement on entendit le bruit de pleurs. La douleur d’une tragédie. Le sentiment pour certains d’avoir pris le mauvais parti – celui de ceux qui ne respectent pas les autorités.
Sous le soleil, il y a des capitaines d’avion et des passagers. Sous le soleil, il y a des médecins et des patients. Sous le soleil, il y a des patrons, des cadres et des ouvriers. Sous le soleil, on n’a pas tous la même responsabilité, y compris dans une Église.
Et ce que Salomon souligne ici, c’est d’accepter de prendre part joyeusement et sans débordement au rôle que Dieu nous donne. Y compris dans une Église. Il y a des gens incroyables. Ils rentrent dans cette église, ils ne savent rien de son fonctionnement, de ses principes et de sa théologie – et déjà ils critiquent. Ça reste rare!
Dans une Église, on n’a pas besoin de croire que chaque décision des anciens est la meilleure des meilleures. Mais on a besoin de croire que sauf faute morale de leur part, Dieu conduit leurs décisions pour accomplir son projet. Or il y a toujours plus d’une option pour arranger la vie d’une assemblée. La nôtre n’est pas la seule manière de faire, mais c’est celle qu’ont décidé les anciens, selon la sagesse qui est la leur.
La soumission aux autorités c’est surtout une question de confiance en Dieu. Dieu est capable de conduire ses affaires au travers des décisions des hommes et les femmes.
Dieu accomplit un dessin caché, mystérieux, qui passe même par les autorités impies. Ce qui est important c’est que nous soyons responsables de notre part, et seulement de notre part. D’avoir une attitude paisible et responsable… Finalement, c’est ce que nous dit Salomon:
5 Celui qui observe le commandement ne connaîtra pas de mauvaise cause, et le cœur sage connaîtra le temps opportun et le jugement.
Ec 8.5
Prendre du recul. Être prêt à avancer… On demanda à Jésus de se faire juge d’une situation. Luc nous rapporte cette histoire:
13 Quelqu’un de la foule dit à Jésus: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. 14 Il répondit à cet homme: Qui m’a établi sur vous pour être juge ou faire des partages? 15 Puis il leur dit: Gardez-vous attentivement de toute cupidité; car même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède. 16 Et il leur dit une parabole: La terre d’un homme riche avait beaucoup rapporté. 17 Il raisonnait en lui-même et disait: Que ferai-je? car je n’ai pas de place pour amasser mes récoltes. 18 Voici, dit-il, ce que je ferai: j’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai tout mon blé et mes biens, 19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi. 20 Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, à qui cela sera-t-il? 21 Il en est ainsi de celui qui accumule des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche pour Dieu.
Lc 12.13-21
À priori, ce que dit Jésus est assez dur, mais il affirme qu’il est plus important de savoir où on va après la mort que de recevoir un héritage, même s’il est dû. Aucun de nos biens matériels, ni notre grande et immense science, aucun de nos appétits ni nos longs jours ne seront sources de satisfaction. Au bout du chemin, c’est la même mort, la même putréfaction de ce monde…
La mort & la providence de Dieu (Ec 8.6-8)
6 Car il y a pour toute chose un temps et un jugement, quand le malheur accable l’homme. 7 En effet, il ne sait point ce qui arrivera; qui donc lui annoncera comment cela arrivera? 8 L’homme n’est pas maître de son souffle pour le retenir et il n’a aucune autorité sur le jour de la mort; il n’y a point de rémission dans ce combat, et la méchanceté ne donne à ceux qui l’exercent aucune échappatoire.
Ec 8.6-8
Un deuxième aspect qui frustre nos plans et nos projets, c’est que Dieu a les clés de l’avenir, et notamment de l’avenir assez définitif qu’est la mort.
L’homme n’est pas maître de son souffle pour le retenir et il n’a aucune autorité sur le jour de la mort.
Ec 8.8
Un seul a eu l’autorité sur son souffle: le Seigneur Jésus. Ni les dizaines de coups de fouet, ni la marche avec la croix, ni le vêtement arraché au sang coagulé, ni la couronne d’épines et ni la crucifixion n’ont pris sa vie. Comme il l’a dit lui-même:
17 Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. 18 Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre; tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.
Jn 10.17-18
Jésus est la vie, et en cela il l’a donné à qui il veut. Et en cela, personne ne la lui prend.
Salomon sait très bien que si on se jette sous un train (ou un char à l’époque!) on raccourcira sa vie. Il ne parle pas de suicide ici. Mais il sait qu’on peut faire tous les plans qu’on veut pour sa retraite, on ne sait pas si on la vivra.
Le chapitre 9 sera plus particulièrement consacré à cette question de la mort, je ne vais pas trop m’appesantir, mais je voudrais regarder cette question sous l’angle de la providence de Dieu, et le bienfait que cela doit apporter.
La souveraineté de Dieu doit nous aider à faire face à l’idée d’une mort dont nous ne connaissons pas le moment.
25 C’est pourquoi je vous dis, ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? 26 Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? 27 Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? 28 Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs, ils ne travaillent ni ne filent; 29 cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. 30 Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? 31 Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas, que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus? 32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. 33 Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. 34 Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine.
Mt 6.25-34
Dieu a le souci de notre vie et nous devons apprendre à remplacer la peur de mourir par la confiance dans ses plans et ses projets. Je peux vivre, paisiblement, engendrer des projets – sans pour autant les contrôler. Ils sont au-delà de moi. Comme le dit Romerowski:
L’analogie du roi illustre le concept du plan total de Dieu. Comme le roi, Dieu détient la puissance de la vie et de la mort. Quand le temps sera venu pour une personne de mourir, lui ou elle ne pourra insister pour retenir le souffle de vie. Jusqu’à ce que ce moment arrive, il faut poursuivre jusqu’à la mort. On ne peut pas fuir la bataille en rejoignant avec traîtrise les ennemis du roi.
Ensuite, il y a les « mais si… » qu’on peut apaiser.
Une star de la musique chrétienne contemporaine, a une famille merveilleuse. Ils ont adopté plusieurs enfants je crois, et l’une d’entre elles était une petite fille d’origine chinoise, pleine de vie et de gaieté.
Voilà que leur fils aîné, sortant la voiture du garage, l’a renversée et l’a tuée. L’horreur.
Comment sortir de l’enfer d’un sentiment de culpabilité associé à ce genre de situation? Même si le temps sera long pour apaiser de tels sentiments, je ne connais pas de plus grand appui que la notion de cette souveraineté de Dieu sur nos vies.
J’imagine que cela doit être l’un des moments les plus difficiles qu’on ait à affronter dans une vie. Mais reconnaître qu’au-delà de soi une force est à l’œuvre dans la vie comme dans la mort permet de prendre de la distance.
L’injustice & la providence de Dieu (Ec 8.9-14)
9 J’ai vu tout cela en prenant à cœur tout l’ouvrage de qui se fait sous le soleil. Il y a un temps où l’homme se rend maître de l’homme pour son malheur. 10 Alors j’ai vu des méchants recevoir la sépulture et s’en aller. On venait du lieu saint en oubliant dans la ville comment ils avaient agi. C’est encore là une vanité. 11 Parce qu’une sentence contre une mauvaise action n’est point exécutée promptement, le cœur des humains au-dedans d’eux est rempli du désir de faire le mal. 12 Cependant, quoique le pécheur fasse cent fois le mal et y prolonge ses jours, moi je reconnais tout de même que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, parce qu’ils ont de la crainte en sa présence. 13 Mais le bonheur n’est pas pour le méchant, et il ne prolongera pas ses jours, pas plus que l’ombre parce qu’il n’a point de crainte en présence de Dieu. 14 Il est une vanité qui se fait sur la terre: c’est qu’il y a des justes dont le sort est conforme à l’œuvre des méchants, et des méchants dont le sort est conforme à l’œuvre des justes. Je dis que c’est encore là une vanité.
Ec 8.9-14
Une autre frustration provient du fait que la sagesse n’est pas toujours récompensée. Salomon observe que certains utilisent même la sagesse pour se rentre maître des autres. Ils agissent pour inféoder des populations entières. Mais les prises de pouvoir ne sont pas que politiques. Il y a de véritables manipulations d’autorité.
Des maris se rendent « maîtres » de leur épouse au point de lentement les assujettir pour qu’elles acceptent leurs violences physiques ou psychologiques. Des femmes manipulent leur monde pour obtenir ce qu’elles attendent.
On peut utiliser son intelligence pour humilier les autres, ou les faire obéir, ou leur faire imaginer que c’est normal. Et le pire de tout ceci, c’est que personne ne s’en inquiète. On enterre les saligauds et on ne se souvient pas plus de leurs actes qu’on ne se souvient du général qui a libéré une ville (Ec 8.10).
L’injustice est rampante, et l’une des causes de son explosion, c’est que la justice est lente à s’exécuter.
Parce qu’une sentence contre une mauvaise action n’est point exécutée promptement, le cœur des humains au-dedans d’eux est rempli du désir de faire le mal.
Ec 8.11
La valeur pédagogique d’une correction pénale vient de la rapidité des conséquences…
Si l’enfant de 6 ans qui vole reçoit le jour même une fessée calmement administrée, patiemment expliquée, il associera sans réflexion la douleur de la correction à son geste. Le vendeur d’une barre de haschisch qui attend 6 mois son procès a tout le loisir de se croire tout puissant et de passer à la « vitesse supérieure ».
Injustice sur injustice, à quoi bon faire le bien! On dirait que ça ne change strictement rien. Mais il y a une chose qui change.
Non, rien du côté de la qualité ni la durée de la vie. Ce qui change c’est que les méchants « ne prolongeront pas » leurs jours. Une manière de rappeler qu’après la mort il y a une vie qui est avec Dieu, ou privée de Dieu. Lorsque la Bible parle de vie après la mort, elle contraste deux vies radicalement différentes.
Dans la bouche de Jésus:
Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.
Mt 25.46
Dans la bouche de l’apôtre Jean, ça donne ceci:
11 Et voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
1Jn 5.11-12
En d’autres termes les injustes font bien ce qu’ils veulent, ils amassent tout ce qu’ils veulent – tout ceci ne se verra que plus tard.
L’art de vivre & la providence de Dieu (Ec 8.15-17)
15 J’ai donc fait l’éloge de la joie, parce qu’il n’y a rien de bon pour l’homme sous le soleil sinon de manger, de boire et de se réjouir; c’est là ce qui doit l’accompagner dans son travail, pendant les jours de la vie que Dieu lui donne sous le soleil. 16 Lorsque j’ai pris à cœur de connaître la sagesse et de voir le souci que l’on se fait sur la terre, – car les yeux de l’homme ne voient le sommeil ni de jour ni de nuit, 17 j’ai vu toute l’œuvre de Dieu. Eh bien! L’homme ne peut pas trouver l’œuvre qui se fait sous le soleil; ce que l’homme cherche avec peine, il ne le trouvera pas; et même si le sage prétend connaître il ne peut pas trouver.
Ec 8.15-17
On retrouve fréquemment ce refrain chez l’Ecclésiaste. La belle et bonne vie sous le soleil se trouve dans le fait « de manger, de boire et de se réjouir, c’est là ce que doit l’accompagner dans son travail » (Ec 8.15).
À deux reprises après ces messages sur l’Ecclésiaste, j’ai reçu des méls de frères de l’Église avec une photo d’un pique-nique ou d’une sieste avec en texte joint: « nous mettons en pratique le message de l’Ecclésiaste »!
J’ai trouvé ça tellement sympathique! Les bons moments se cueillent sur l’instant. Et les gens les plus heureux savent les reconnaître alors que les moins heureux ne ruminent que le passé, ou s’exaspèrent de ce qui leur manque, ou s’inquiètent du futur.
Or l’homme cherche avec peine et partout de quoi satisfaire ce désir, cette soif de vie. La satisfaction lui échappe tellement souvent. Même l’Ecclésiaste dit « qu’il ne la trouvera pas; et même si le sage prétend connaître il ne peut pas trouver » (Ec 8.17).
La vie ressemble à cet aigle noir que chante Barbara. Toutes les attentes, tous les espoirs en dehors de la vie telle que Dieu l’a conçue pour nous, ressemblent à cet ultime envol qui laisse froid, triste et solitaire:
Un beau jour, ou peut-être une nuit Près d’un lac je m’étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part Surgit un aigle noir
Lentement, les ailes déployées Lentement, je le vis tournoyer Près de moi, dans un bruissement d’ailes Comme tombé du ciel L’oiseau vint se poser
Il avait les yeux couleur rubis Et des plumes couleur de la nuit À son front brillant de mille feux L’oiseau roi couronné Portait un diamant bleu
De son bec il a touché ma joue Dans ma main il a glissé son cou C’est alors que je l’ai reconnu Surgissant du passé Il m’était revenu
Dis l’oiseau, ô dis, emmène-moi Retournons au pays d’autrefois Comme avant, dans mes rêves d’enfant Pour cueillir en tremblant Des étoiles, des étoiles
Comme avant, dans mes rêves d’enfant Comme avant, sur un nuage blanc Comme avant, allumer le soleil Être faiseur de pluie Et faire des merveilles L’aigle noir dans un bruissement d’ailes Prit son vol pour regagner le ciel
Quatre plumes couleur de la nuit Une larme ou peut-être un rubis J’avais froid, il ne me restait rien L’oiseau m’avait laissée Seule avec mon chagrin
Sur une méditation publiée par le site de méditation quotidienne Vivre aujourd’hui se trouve cette citation d’Éric-Emmanuel Schmidt:
Pour moi, un grand bonheur est fait de petits riens. Il n’est pas de tout avoir, mais d’apprécier réellement ce que l’on a en sachant que tout est fragile et provisoire.
Absolument dans l’axe de ce que Salomon observe de la vie sous le soleil. Comme le soulignait Horace, au 1er av. J.-C.: Carpe diem quam minimum credula postero (littéralement « Cueille le jour [et sois] le moins curieuse [possible] de l’avenir »). En langage courant c’est « cueille le jour sans te soucier du lendemain » Odes, i, 11, 8 « À Leuconoé ».
En recherchant davantage le contexte de cette citation, j’ai appris que cette phrase « résume le poème qui le précède et dans lequel Horace cherche à persuader Leuconoé de profiter du moment présent et d’en tirer tous les bénéfices, sans s’inquiéter ni du jour ni de l’heure de sa mort. » (wiktionary.org)
Dieu dans sa providence, nous a donné plein de petits trésors dont nous pouvons jouir jour après jour.
Souriez plus, critiquez moins, aimez davantage, ne soyez pas avare, trinquez fraternellement, évoquez la mort et le salut en Jésus autant de fois que possible, soyez humbles dans vos connaissances, disponibles dans vos compétences… remerciez Dieu pour chaque plaisir légitime qu’il accorde, réalisez combien il nous attend pour remplir chacun de nos manques.
2 Tu te souviendras de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour reconnaître ce qu’il y avait dans ton cœur et si tu observerais ses commandements, oui ou non. 3 Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim et il t’a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. 4 Ton vêtement ne s’est pas usé sur toi, et ton pied ne s’est pas enflé pendant ces quarante années. 5 Reconnais en ton cœur que l’Éternel, ton Dieu, t’éduque comme un homme éduque son fils. 6 Tu observeras les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre.
Dt 8.2-6
Conclusion
Nous nous rapprochons petit à petit de la grande conclusion du livre de l’Ecclésiaste. Nous percevons que finalement la clé de voute d’une vie sous le soleil, c’est Dieu. Il est celui qui nous sépare du monde et de ses attentes trompeuses. Il est celui qui oriente nos regards vers ce qui est beau. Il est celui qui nous console des peines et des troubles de cette vie brisée.
Je vous invite, pour conclure à ouvrir vos Bibles à Ésaïe 55.
8 Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, – Oracle de l’Éternel. 9 Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au- dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. 10 Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre et fait germer (les plantes), sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui mange, 11 ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche: elle ne retourne pas à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli avec succès ce pour quoi je l’ai envoyée. 12 Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits dans la paix; les montagnes et les collines éclateront en acclamations devant vous, et tous les arbres de la campagne battront des mains. 13 Au lieu des buissons s’élèvera le cyprès, au lieu de l’ortie croîtra le myrte; et ce sera pour l’Éternel une renommée, un signe perpétuel qui ne sera pas retranché.
És 55.8-13
Cette providence divine, incompréhensible, accomplira le salut qu’il a conçu. Nous sortirons dans la joie, nous serons conduits en paix!
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