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La satisfaction format XXL, ça frustre grave! (Ecclésiaste 1.12-2.26)

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Publié le

26 mars 2022

Découvre cette prédication basée sur Ecclésiaste 1.12-2.26. Elle est la deuxième d’une série de 11 prédications sur le livre de l’Ecclésiaste. Clique ici pour accéder au sommaire de cette série.


Notes écrites de la prédication

Si seulement […] alors je serais heureux!

Il est assez fréquent pour la nature humaine de cultiver un souhait plus ou moins explicite, dont la musique commence et se termine de la même manière. La première phrase est toujours « si seulement… » et la dernière phrase est toujours « alors je serais heureux ». Au milieu on trouve des variantes différentes:

  • Si seulement j’avais des enfants sages
  • Si seulement j’avais une maison
  • Si seulement je pouvais partir au ski l’hiver
  • Si seulement j’avais un voilier
  • Si seulement j’étais marié
  • Si seulement j’étais célibataire
  • Si seulement j’avais un harem
  • Si seulement j’avais une télé grand format
  • Si seulement j’avais un chat ou un chien
  • Si seulement je savais jouer du piano
  • Si seulement je devenais chef d’entreprise…
  • Si seulement je ne travaillais que 35 heures
  • Si seulement je pouvais descendre le chien de mon voisin
  • Si seulement je pouvais descendre mon voisin!
  • Si seulement je pouvais changer d’église – ou le pasteur de l’église.
  • Si seulement j’avais un petit peu plus d’argent…

Les vœux sont multiples – et les déceptions aussi. Salomon a tout expérimenté, tout vécu, et à la fin de sa vie rédige une sorte de testament sordide de ses exploits et une conclusion que l’on sent tellement proche de nous, tellement proche de notre expérience: « vanité des vanités, tout est vanité. » On pourrait utiliser d’autres expressions:

Parole de Vie:

Tout part en fumée, rien ne sert à rien, rien ne mène à rien.

Bible en Français Courant:

De la fumée, tout n’est que fumée, tout part en fumée.

Nouvelle Bible Segond:

Futilité complète, futilité complète, tout n’est que futilité!

Ce sentiment écrase et plombe l’existence. Rien ne subsiste de nos vies. Nous ne sommes que passages, nos influences secondaires, nos ambitions terriblement décalées de la réalité quotidienne. Vanité des vanités…

Comment vivre avec cet écrasement? La seule manière dont nous vivons ressemble à la politique de l’autruche:

Nous voulons anesthésier le côté insensé de la vie. Nous voulons fuir la réalité de la mort. Nous voulons meubler l’espace et le temps de la vanité, par des vanités plus vaines les unes que les autres.

C’est exactement le constat que fait Salomon, qui a voué une partie de sa vie à taire l’angoisse et la futilité par une quête de satisfaction gigantesque… Son livre est un testament à vivre autrement. Une sagesse à découvrir.

Lecture: Ec 1.12-2.11

La quête de connaissance XXL… (Ec 1.12-18)

12Moi, l’Ecclésiaste, je suis devenu roi sur Israël à Jérusalem. 13J’ai pris à cœur de rechercher et d’explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel; c’est un souci fâcheux que Dieu donne aux humains comme moyen d’humiliation. 14J’ai vu tous les ouvrages qui se font sous le soleil; voici que tout est vanité et poursuite du vent. 15Ce qui est courbé ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être porté au compte. 16J’ai dit en mon cœur: Ainsi moi j’ai développé et amassé plus de sagesse que tous ceux qui étaient avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de science. 17J’ai pris à cœur de connaître la sagesse, et de connaître la démence et la folie; j’ai reconnu que cela aussi est poursuite du vent. 18Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de tracas, et plus on a de science, plus on a de tourment.

Salomon devient roi à 20 ans et régnera 40 ans à Jérusalem. Comme nous l’avons vu, c’est un homme qui a reçu une sagesse unique pour conduire le peuple – hélas, pas pour conduire sa vie. C’est un pauvre homme qui témoigne ici. Un homme qui, d’une certaine manière, a raté sa vie.

En tout cas, il s’est mis à tout étudier. L’exemple même de l’esprit universel.

9Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances étendues comme le sable qui est au bord de la mer. 10La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens. 11Il était plus sage qu’aucun homme, plus qu’Étân, l’Ézrahite, plus qu’Hémân, Kalkol et Darda, les fils de Mahol; et sa renommée était (répandue) parmi toutes les nations environnantes. 12Il a prononcé trois mille proverbes, et ses chants sont (au nombre de) mille cinq. 13Il a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort du mur; il a aussi parlé sur les bêtes, sur les oiseaux, sur les reptiles et sur les poissons. 14On venait de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu (parler de) sa sagesse. 1R 4.29-34

Salomon…

  • C’est le type que vous auriez détesté au Trivial Pursuit. Il avait toujours la bonne réponse.
  • Quand vous posiez une question à Salomon, du style « il fait combien de mètres de hauteur ce cèdre? », il vous expliquait pendant une heure comment on pouvait calculer la hauteur en mesurant l’angle et la base de l’ombre – des données déjà présentes à son époque, même si Pythagore est crédité pour les démonstrations de ces calculs…
  • Quand vous lui demandiez quelle race de chèvre fait les meilleurs fromages, il vous racontait tout le processus de sélection depuis le troupeau de Jacob jusqu’à ceux de ses étables. Si vous vouliez savoir où trouver des truites, il vous racontait leur cycle de reproduction…

Salomon a voulu connaître le fond des choses. Il a écrit l’équivalent de plusieurs livres, il a donné des centaines de speechs et conférences, on venait l’entendre de toute part – et voilà sa conclusion:

« C’est un souci fâcheux que Dieu donne aux humains comme moyen d’humiliation. »

Parce que la connaissance ne donne jamais satisfaction. Elle nous préoccupe à l’excès. Puis elle nous élude car chaque pierre soulevée en révèle d’autres. J’étais tout excité lorsque mon premier livre est sorti de presse. J’avais 24 ans je crois. Je me disais que ce serait satisfaisant… Eh bien non. Je n’ose plus l’ouvrir maintenant, tellement j’aimerais le reformuler.

Hawkings est l’un des auteurs les plus appréciés pour la puissance de sa réflexion en astrophysique. Il signe un livre immensément populaire, une brève histoire du temps qui fait le point sur les diverses conceptions de l’univers, de son origine, et de sa destinée. Il s’intéresse notamment à la recherche d’une théorie unifiée des lois fondamentales de la physique. Il conclut son livre ainsi:

Même s’il n’y a qu’une théorie unifiée possible, ce ne sera qu’un ensemble de règles et d’équations. Qu’est-ce qui insuffle le feu dans ces équations et produit un univers qu’elles pourront décrire? L’attitude habituelle de la science – construire un modèle mathématique – ne peut pas répondre à ces questions. Pourquoi l’univers surmonte-t-il sa difficulté d’être? La théorie unifiée est-elle si contraignante qu’elle assure sa propre existence? Ou a-t-elle besoin d’un créateur, et si oui, celui-ci a-t-il d’autres effets sur l’univers? Et qui l’a créé, lui?

S’il ouvre une porte pour remarquer la relativité de la quête scientifique, son dernier paragraphe montre encore l’arrogance qu’a su dépasser Salomon, mais pas encore notre homme:

Cependant, si nous découvrons une théorie complète, elle devrait un jour être compréhensible dans ses grandes lignes par tout le monde, et non par une poignée de scientifiques. Alors, nous tous, philosophes, scientifiques et même gens de la rue, serons-nous capables de prendre part à la discussion sur la question de savoir pourquoi l’univers et pourquoi nous existons ? Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine – à ce moment, nous connaîtrons la pensée de Dieu. Stephen W. Hawking, Une brève histoire du temps, Du Bing Bang aux trous noirs, édition du Club France Loisirs, Paris, avec l’autorisation des Éditions Flammarion, p.212, 213.

Isaac Newton a rédigé ce qui a été le traité le plus important de la physique de tous les temps. Sa biographie nous rapporte que c’était un homme des plus déplaisants qui a écrasé ceux qui contestaient son talent, les humiliant jusqu’à la mort… Et la physique de Newton a déjà été tellement modifiée! Elle était tout sauf définitive. Grande connaissance temporaire, et petit cœur définitif, voilà Newton.

Il est fréquent d’entendre que la réponse au problème du monde, c’est l’éducation.

On veut de meilleurs profs? Il faut qu’ils aient un doctorat pour enseigner correctement les maternelles. On veut de meilleurs citoyens? Il faut leur donner plus de connaissance.

Ce qui est courbé ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être porté au compte. – Ec 1.15

En d’autres termes, les problèmes de la vie et de la société sont si profonds que ce n’est pas un cours qui changera le monde.

Romerowski souligne:

Mais le Qohéleth veut dire qu’il y a beaucoup de choses tordues qui ne peuvent être redressées, énormément de manques qui ne peuvent être comblés. La sagesse s’avère alors inutile, puisqu’elle laisse impuissant devant ce qui va de travers et ces manques qui subsistent. Le sage les constate sans pouvoir y remédier. Sylvain Romerowski, Pour apprendre à vivre la vie telle qu’elle est, À l’écoute du Qohéleth (l’Ecclésiaste), p. 127

Fort de ce constat, nous qui n’avons pas reçu le quart de la moitié de la sagesse de Salomon, attention, je vous en supplie, aux conseils faciles.

  • Il y a des gens qui sont des professionnels du conseil, dès qu’ils entendent un souci, ils ont une réponse. Mais la vie est complexe, très complexe! Elle ne se résume pas ni ne se résout à une ou deux maximes.
  • Il y a des gens qui sont des professionnels du secours en tout genre. Ils veulent tout redresser, tout modifier, tout changer, tout guérir, tout améliorer.
  • Il y a des gens qui voient tout ce qui va mal et qui pensent qu’ils peuvent tout corriger. Ils vont commenter tous les comportements, tous les problèmes, dans l’espoir que si ceci est corrigé, alors tout aille bien. Et ils continuent, et continuent…

Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de tracas, et plus on a de science, plus on a de tourment. Ec 1.18

Je reprends Newton. Des « 3.600.000 mots qu’il a écrits, seuls 1.000.000 concernent la science et 1.400.000 la théologie ». Il n’a pourtant jamais confessé une foi personnelle en Jésus. Il a fait des années de dépression, associées de paranoïa. Sa vie a ressemblé au tracas et au tourment.

Si vous croyez que vous pouvez comprendre les méandres du cœur de l’homme, les méandres de la société, si vous pensez trouver des solutions par la connaissance, vous aboutirez sur ce constat de vanité… Répondre au spleen de la vie par la connaissance, c’est un échec.

Alors Salomon a une idée géniale – à laquelle personne n’avait jamais pensé avant lui: le plaisir. Voilà la solution! Dans son film Jazz, Pagnol met en scène un professeur d’une petite faculté de province qui passe 20 ans de sa vie à déchiffrer et à compléter un très vieux manuscrit, espérant que sa recherche lui ouvrirait les portes de la Sorbonne et de la gloire. Après 20 ans de travaux, on découvre un manuscrit similaire au sien, et la preuve est faite que le document est un faux, sans aucune valeur. L’œuvre de toute une vie s’effondre.

Dans sa dernière leçon aux étudiants, il dit:

Nous sommes comme serait un homme qui porte une lampe dans un souterrain à la recherche d’un trésor. Soudain, la lampe fume, ou flamboie, ou ronfle, ou crépite. Alors, il s’arrête, il s’assied par terre, il fait monter ou descendre la mèche, il règle des éclairages. Et ce travail l’intéresse tant qu’il a oublié le trésor, qu’il finit par croire que le bonheur, c’est de perfectionner une lampe et de faire danser des ombres sur un mur. Et il se contente de ces pauvres joies de lampiste, jusqu’au jour où il voit soudain que sa vie s’est passée à ce jeu puéril… Alors il veut se lever, il tend les mains vers le trésor… Trop tard! La mort déjà le tient à la gorge. L’intelligence, c’est la lampe. Le trésor, ce sont les joies de la vie; et, pour moi, je suis ce pauvre homme qui vient de comprendre ce malheur… Toute ma vie, j’ai fait danser des ombres sur un mur… S’il en est parmi vous qui soient incapables de vivre, que ceux-là continuent les études, qu’ils deviennent professeurs, avocats, écrivains… Il faut bien quelques lampistes par le monde… Mais qu’ils sachent que réparer les lampes, ce n’est pas le but de la vie. C’est un métier. Le but de la vie est ailleurs, et toutes les joies qu’elle nous offre sont en notre chair. Alfred Kuen, Le sens de la vie, p.34

C’est ça le chemin? Emmagasiner le plus de plaisir possible?

La quête de plaisir XXL… (Ec 2.1.10)

Le rire (Ec 2.1-2)

1J’ai dit en mon cœur: Allons! je vais t’éprouver par la joie et n’arrêter ma vue que sur le bonheur. Même cela n’est que vanité. 2Du rire j’ai dit: C’est de la démence! et de la joie: Que vient–elle faire?

Franchement, j’aime rire. Si on me donne le choix entre passer une soirée à rire et une soirée à pleurer, le choix n’est pas difficile!

Je préfère passer une soirée à revoir Rabbi Jacob, ou Bienvenue chez les Chti’s ou La Tour Montparnasse Infernale que d’aller voir La Tempête de Shakespeare.

Et je suppose que Salomon s’est donné la peine d’avoir de quoi expérimenter sa soif de rire. Chaque jour, on faisait ripaille chez Salomon, au point de consommer « dix bœufs gras, vingt bœufs de pâturage, et cent têtes de petit bétail, outre les cerfs, les gazelles, les daims et les volailles engraissées » (1 R 5.3). La table était grande!

Il entretenait donc des centaines de personnes, des serviteurs, des danseurs, des musiciens – et des comiques?

C’est la belle vie, ça, non? Imaginez: vous rentrez du travail, vous mettez les pieds sous la table, et vous claquez des doigts, et voilà qu’apparaît Gad Elmaleh, ou Elie Semoun, ou Anne Roumanoff, ou Muriel Robin… et vous leur dites… « fais-moi rire ». Et vous passez une soirée formidable, toute la famille, toute l’église, tous les voisins viennent pour rire avec vous des gags de votre humoriste préféré.

Le problème, c’est que le lendemain, si on arrive à se tirer du lit, on ne se souviendra que de la moitié des blagues. Le rire aura fui.

Billy Graham, dans son livre La paix avec Dieu rapporte l’histoire de ce psychiatre britannique qui recevait un homme déprimé, au plus haut point. Il n’arrivait ni à l’aider ni à le sortir de sa torpeur mélancolique. Alors il lui dit:

Écoutez, je sais que je n’ai pas pu vous aider autant que j’aurais aimé… mais je sais qu’il y a un one-man show qui se joue tous les soirs, et qui fait rire à gorge déployée tout Londres, pourquoi ne pas passer cette soirée là-bas? Au moins vous pourrez rire un peu…

Se relevant de sa chaise, l’homme s’apprête à partir lentement. Il se retourne, et dit:

Merci docteur… je suis cet acteur…

Le rire ne taira pas le spleen profond de notre cœur. Le philosophe français Henri Bergson écrit:

La seule cure contre la vanité, c’est le rire, et la seule faute qui soit risible, c’est la vanité.

Le vin (Ec 2.3)

3Je me suis découvert le désir d’habituer ma chair au vin, tandis que mon cœur me conduirait avec sagesse, et de m’attacher à la folie jusqu’à ce que je voie s’il est bon pour les humains d’agir ainsi sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie.

Autre test. Le plaisir du vin. Pas le plaisir d’apprécier un bon vin, mais le plaisir de boire pour taire la souffrance. Le vin est l’un de ces merveilleux cadeaux du Créateur. Ses vertus sont thérapeutiques pour les maux d’estomac (1 Tm 5.23), et sont utiles pour diminuer les souffrances du mourant (Pr 31.6). La Bible annonce un festin futur pour les rachetés où sera servi du vin vieux (És 25.6). Ce qui me fait dire que le Royaume des cieux sera français – Jésus l’a prouvé quand il a transformé de l’eau en vin, en bon vin!!

De toute notre vie nous avons eu deux fois l’occasion, Lori et moi, de manger dans un grand restaurant. C’est impressionnant. On a toujours déçu le sommelier parce qu’on prenait les vins les moins chers! Mais il y avait là des bouteilles à plusieurs centaines, ou plusieurs milliers d’euros…

Colmater la douleur de la vie par du vin, c’est terrible. Exemple de scénario:

Le mari qui se fait critiquer constamment quand il rentre du travail, décide de prendre juste un verre avec ses potes à la sortie du boulot. Eux au moins sont sympas! Et ça lui donne du courage pour rentrer. Mais voilà qu’il rentre plus tard. Alors les critiques sont plus nombreuses. Il faudra bien deux verres demain.

Parce que la douleur ou la gêne de la vie ne sera pas comblée par des substances, quelles qu’elles soient. Mettre un plâtre pour soigner un cancer de la peau ne changera rien au cancer. Le remède est décalé. Hélas, nous sommes la 3e nation la plus consommatrice d’alcool, avec 10,7 l/hab, derrière le Luxembourg et l’Irlande. Gérard Mermet, Francoscopie 2005, p.67.

Et la boisson ne tait pas l’angoisse de la vie. Alors Salomon se tourne vers le consumérisme…

Le consumérisme (Ec 2.4-8a)

4J’ai exécuté de grands ouvrages: je me suis bâti des maisons; je me suis planté des vignobles; 5je me suis fait des jardins et des parcs, et j’y ai planté toutes sortes d’arbres fruitiers; 6je me suis fait des bassins pour arroser de leur eau une forêt de jeunes arbres. 7J’ai acquis des esclaves hommes et femmes, et j’ai eu leurs fils nés dans la maison; j’ai, de plus, été grand propriétaire de gros et de petit bétail, plus que tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem. 8 Je me suis aussi amassé de l’argent et de l’or, précieux trésor des rois et des provinces.

Salomon avait plein de « trucs »:

Il a fallu 7 ans à Salomon pour bâtir le temple et 13 ans pour bâtir la cité royale, y compris sa maison. Seulement il faut ajouter une donnée supplémentaire à cette durée. 1 Rois 5.27 rapporte qu’il y avait 30 000 hommes de corvée pour les arbres; 70 000 manœuvres; 80 000 tailleurs de pierre; et 3 300 chefs. Pratiquement 185 000 personnes qui travaillèrent pendant 20 ans. Ce n’est pas une maison préfabriquée qui est construite ici! Il y a des jardins, des parcs, des arbres fruitiers, des bassins… Quant à l’or et l’argent: « Le roi rendit l’argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans la Chephéla. » (1 R 10.27)

En fait, ce que j’aimerais, ce n’est pas avoir 185 000 personnes au service de ma maison, mais juste…:

  • Un bricoleur pour finir ma maison – oh ce serait bien!
  • Un jardinier, pour rendre le jardin plus agréable – oh ce serait bien! Avec un potager aussi…
  • Allez, un cuisiniste, pour refaire la cuisine.. Et aussi un carreleur, pour refaire le sol de la cuisine… et aussi un façadier pour refaire la façade…
  • Et puis si le jardin était suffisamment grand, je voudrais bien des ânes. C’est mignon un âne! Mais il faudrait que quelqu’un s’en occupe…

Là je me sentirais bien – ou plutôt Lori se sentirait bien! On ferait partie de ces 13 millions de Français qui bricolent, dépensant 15,9 milliards d’euros (2003) sur ce premier poste de dépenses domestiques (Gérard Mermet, Francoscopie 2005, Pour comprendre les Français, p.489).

C’est probablement la description la plus proche de notre situation en France. Cet homme a consommé et consommé et consommé plus de biens et de services que les milliardaires actuels, qui thésaurisent. Mais à plus petite échelle, n’est-ce pas également la tendance? Gérard Mermet écrit:

Le réflexe d’aller faire du shopping pour oublier les soucis quotidiens n’est pas l’apanage des femmes déprimées. Il concerne aujourd’hui une partie croissante de la population des deux sexes et de tout âge. La société de consommation tend ainsi à devenir une société de consolation.

S’ils sont en tout état de cause favorables à la croissance de l’économie, ces achats de compensation s’accompagnent souvent de mauvaise conscience et de frustration. Ils sont en effet vécus comme une incapacité à trouver des raisons de vivre plus « élevées » et moins dépendantes des dimensions matérielles. Gérard Mermet, Francoscopie 2005, Pour comprendre les Français, p.365-366

Pour éviter le sentiment de vide et la chute inexorable qu’il amorce vers la mort, la tentation est de « faire le plein ». C’est pourquoi les Français cherchent à remplir leur vie comme ils remplissent leur caddy au supermarché ou le réservoir de leur voiture. La société de consommation tend ainsi à devenir une société de consolation (p. 365). Gérard Mermet, Francoscopie 2005, Pour comprendre les Français, p.267

Ça arrive constamment, non? On se sent mal, alors…

  • On va acheter un CD
  • On va acheter des chaussures
  • On va acheter un nouveau téléphone

Juste pour penser à autre chose qu’à la monotonie de la vie… En pensant à ce message, j’ai réalisé que ce serait vraiment une tentation pour moi.

Je dois souligner que je gagne bien ma vie. Je suis profondément reconnaissant pour le soutien de cette Église et le salaire que l’Église m’accorde. Vraiment nous sommes comblés. Ce salaire, comme beaucoup ici, ne nous permet pas des folies. Mais je sais que si j’avais un salaire plus conséquent, je serais tenté par la dépense compulsive… juste pour détourner l’attention parfois…

Bouleversant d’honnêteté, ce texte de l’Ecclésiaste, tellement bien repris par les sociologues du jour. Et malgré ça, les Français dépensent 17 milliards d’euros par an à des jeux de hasard. 1 chance sur des millions, et une joueuse écrit: « Et malgré une petite chance sur plus de 2 millions, je continue d’y croire… C’est beau de rêver! » Hélas, même si elle gagnait, elle ferait l’amère découverte de la vanité de ces choses.

Seulement voilà, malgré toutes les acquisitions de Salomon, il y a comme quelque chose de vicié dans le processus d’enrichissement.

Ce même texte s’orne cependant d’ironie. On ne peut cesser de conquérir toujours plus, soit. Mais cet argent, à quoi va-t-il servir? Indirectement, Qohéleth nous dit: l’opulence, le luxe, l’abondance – et puis la « clientèle » (Ec 1.9-10)! C’était pour cette époque tout ce à quoi pouvait servir l’argent – la vaisselle d’or, les bijoux, les palais… Seulement, dit aussitôt le sage, à ce moment, il ne reste plus beaucoup de « revenus » (et la course après l’argent reprend!), c’est assez amusant!

Aujourd’hui, nous en sommes de nouveau là. Il faut gagner toujours plus pour consommer toujours plus. Et sur le plan collectif, encore pire, il faut accroître indéfiniment la richesse collective pour dépenser en armements, en équipements, en routes et aéroports. Et l’on se retrouve finalement endetté, on ne sait comment combler les déficits de la sécurité, et la dette globale d’innombrables États du monde. Tout ceci correspond à « l’opulence » de nos jours et a remplacé les bijoux et les palais, mais le fond du problème n’a pas changé. La question reste bien cela: aimer l’argent. Jésus reprendra pour l’argent la mise en question de l’amour.

« Là où est ton trésor, là sera ton cœur. » « Vous ne pouvez pas aimer en même temps Dieu et l’argent. » Ni les servir. Qoheleth, lui, s’en tient à l’absurdité de cette conduite. Inutile d’insister! Jacques Ellul, La raison d’être, Méditation sur l’Ecclésiaste, p.105

Oui, mais peut-être vous vous dites: le plaisir, c’est ça la clé!

La sensualité (Ec 2.8b-10)

8Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et raffinement pour les humains, des dames en grand nombre. 9Je suis devenu grand, et j’ai surpassé tous ceux qui étaient avant moi à Jérusalem. Et même ma sagesse demeurait avec moi. 10Tout ce que mes yeux ont réclamé, je ne les en ai pas privés; je n’ai refusé aucune joie à mon cœur; car mon cœur se réjouissait de tout mon travail; et c’est la part qui m’est revenue de tout ce travail.

Dans chanteurs et chanteuses, il ne faut pas penser seulement à l’opéra, ou la Star Academy. Les dames en grand nombre associées aux chanteurs et chanteuses, c’est plus des clubs de nuits avec la danse du ventre. Salomon avait 700 épouses légales, et 300 concubines, c’est-à-dire des filles qui sont uniquement là pour le gratifier sexuellement de leurs bonnes grâces.

C’est ça la vie?! Un harem de brunes, de rousses, de blondes – de petites, de grandes – de princesses et de femmes d’origines moins princières?! « Tout ce que mes yeux ont réclamé » – Hugh Hefner et son magasine Playboy n’est qu’un petit joueur en comparaison.

Entre le 10 et le 13 mai 1965 était enregistrée la chanson aujourd’hui considérée comme la 2e plus grande chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone. C’est Mick Jagger qui signe les paroles.

Certainement pas un saint, mais ce qu’il dit fait écho à l’existence:

I can’t get no satisfaction,

I can’t get no satisfaction

’cause I try and I try and I try and I try

I can’t get no, I can’t get no

(je vous le traduis…)

J’arrive pas à être satisfait, j’arrive pas à être satisfait, parc’que j’essaie et j’essaie et j’essaie et j’essaie, j’n’arrive pas, j’arrive pas.

Quand je conduis ma voiture, y’a un type à la radio qui dit plein de choses inutiles qui devraient enflammer mon imagination.

J’arrive pas à être satisfait, j’arrive pas à être satisfait, parc’que j’essaie et j’essaie et j’essaie et j’essaie, j’arrive pas, j’arrive pas.

Quand je regarde ma télé et qu’un homme vient me dire comment ma chemise devrait être blanche mais c’est pas ça un homme, parce qu’il ne fume pas les mêmes cigarettes que moi.

Quand je fais le tour du monde, et que j’fais ça et que j’chante ça et que j’essaie de m’faire une fille qui me dit « chéri, reviens pt’être la semaine prochaine, parce que c’est pas l’bon moment »

J’arrive pas…

Mike n’y arrive pas – le pauvre!

L’un des hommes les plus puissants et les plus riches du siècle précédent, se nomme Howard Hughes:

Il a fait sa fortune avec plusieurs films osés pour son temps. Il a prétendu être né un 24 décembre pour accroître sa célébrité. Il devint pilote d’avion et réalisa plusieurs records. Il se lança dans la construction d’avions et profita de la guerre pour placer des avions de guerre. Sa fortune s’accroîtra d’une manière colossale, faisant de lui l’un des hommes les plus riches et les plus influents des États-Unis d’Amérique.

Cet homme a eu comme maîtresses les femmes les plus belles de son temps. Toutes actrices. Toutes admirées comme les stars de la beauté et de la féminité. Sa biographie révèle qu’il était un amant sans cœur ni tendresse, ne recherchant que le contrôle de ses partenaires qui se sont senties comme des otages, des prisonnières, victimes de sa volonté…

Howard Hughes terminera sa vie comme un miséreux, parano, passant des mois tout nu sur une chaise, écrivant de longs mémos pour ses collaborateurs qui dirigeaient ses affaires. Il ne faisait intervenir un pédicure et un coiffeur qu’une fois par an. Il mourra en 1976.

Mermet souligne:

En 1965, Georges Perec faisait déjà remarquer dans les Choses: « Ceux qui ne veulent que vivre, et qui appellent “vie” la liberté plus grande, la seule poursuite du bonheur, l’exclusif assouvissement de leurs désirs ou de leurs instincts, l’usage immédiat des richesses illimitées du monde […], ceux-là seront toujours malheureux. Gérard Mermet, Francoscopie 2005, Pour comprendre les Français, p.366.

Il aurait dû lire l’Ecclésiaste.

Ressemble à la chasse au dahu (Ec 2.11-23)

C’est frustrant (Ec 2.11)

11Puis, j’ai envisagé tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j’avais prise à les faire; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n’en reste rien sous le soleil.

Tant d’efforts, de dépenses, d’énergie, pour tenter de trouver le remède au spleen de la vie.

La conclusion? Poursuite du vent. Vous avez déjà joué à attraper le vent? C’est le jeu le plus nul qui soit. C’est la chasse au dahu – jamais achevée, toujours naïve, toujours perdante.

Ça n’avantage pas (Ec 2.12-16)

12 Alors j’ai envisagé de voir la sagesse, ainsi que la démence et la folie. – En effet que fera l’homme qui succédera au roi? Ce qu’on a déjà fait. – 13 Et j’ai vu ceci: il reste quelque chose de plus à la sagesse qu’à la folie, comme il reste quelque chose de plus à la lumière qu’aux ténèbres; 14 le sage a ses yeux là où il faut, mais l’insensé marche dans les ténèbres. Pourtant j’ai reconnu aussi qu’un même sort les attend tous (deux). 15 J’ai dit en mon cœur: Le sort de l’insensé m’atteindra, moi aussi; pourquoi donc aurai–je été plus sage? Et j’ai déclaré en mon cœur que c’est encore là une vanité. 16 Car le sage ne laisse point de souvenir perpétuel, pas plus que l’insensé; au fur et à mesure que passent les jours, tout est oublié. Le sage meurt bel et bien comme l’insensé!

Tout va vers la mort, le sage et le juste. Rien de ce qu’on a ne se transmet fidèlement, ni même le règne. J’ai acheté le Petit Robert vert, le dictionnaire des personnages célèbres. Mais qui se souvient de ces gens…. « tout est oublié ».

Baudelaire s’exclame:

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,

De vers, de billets doux, de procès, de romances,

Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,

Cache moins de secrets que mon triste cerveau.

C’est une pyramide, un immense caveau,

Qui contient plus de morts que la fosse commune.

Les fleurs du mal, LX Spleen

Ça ne dure pas (Ec 2.17-23)

17 J’ai donc haï la vie, car pour moi l’ouvrage que l’on fait sous le soleil est mauvais, puisque tout est vanité et poursuite du vent. 18 J’ai haï toute la peine que je me donne sous le soleil, et dont je dois laisser (la jouissance) à l’homme qui me succédera. 19 Et qui sait s’il sera sage ou insensé? Pourtant, il sera maître de toute la peine que je me suis donnée en usant de sagesse sous le soleil! C’est encore là une vanité. 20 Et j’en suis venu à me décourager de m’être donné toute cette peine sous le soleil. 21 Y a–t–il un homme qui ait peiné avec sagesse, science et succès, voilà que sa part est donnée à un homme qui n’y a pris aucune peine. C’est encore là une vanité et un grand mal. 22 Que revient–il, en effet, à l’homme de toute la peine et de la préoccupation qu’il s’est données sous le soleil? 23 Tous ses jours ne sont que tourments, ses soucis le tracassent; son cœur n’a pas de repos, même pendant la nuit. C’est là encore une vanité.

Salomon est même lucide sur sa succession. Tout l’empire patiemment bâti par Salomon sera brisé en deux par ses héritiers. En -931, le royaume d’Israël au nord fera scission avec Juda et Jérusalem. Il survivra 2 siècles avant d’être emporté par les Assyriens en -722.

« Le vent l’emportera… »

Si le livre de Job se penche sur le problème du malheur injuste d’un homme frappé par la perte de tous ses biens et par des souffrances physiques et morales terribles, le livre du Qohéleth pose le problème de la réussite, de la prospérité et du bien-être d’un homme riche qui a pu tout s’offrir. Sylvain Romerowski, Pour apprendre à vivre la vie telle qu’elle estÀ l’écoute du Qohéleth (l’Ecclésiaste), p. 148.

Lorsque Cameron a reçu 11 oscars pour son film Titanic (1987), il s’est exclamé « je suis roi ». Profite de ton règne, Cameron, il ne durera pas…

Baudelaire écrit:

Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,

Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,

Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,

S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.

Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,

Ni son peuple mourant en face du balcon.

Du bouffon favori la grotesque ballade


Ne distrait plus le front de ce cruel malade;

Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,

Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,

Ne savent plus trouver d’impudique toilette

Pour tirer un souris de ce jeune squelette.

Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu

De son être extirper l’élément corrompu,

Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,

Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,

Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété

Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé.

Les fleurs du mal, LXXVII Spleen 

Regardez les grands poètes, les grands héros de la littérature française. Verlaine, Baudelaire, Rimbaud. Ils ont eu les plus grandes et les plus folles aventures amoureuses. Ils sont morts seuls, parfois fous, rongés par la syphilis. Comme Freud.

Peut-être qu’on fait trop lire ces auteurs aux Français dont « la consommation d’antidépresseurs -notamment celle des anxiolytiques et hypnotiques- est en moyenne deux fois plus élevée […] que dans les autres pays européens » [office parlementaire d’évaluation des politiques de santé (juin 2006)]. Ils sont les sordides héros d’une civilisation qui ne sait pas trouver de sens à sa vie.

Alors quelle solution pour la vie? Voici l’une des grandes observations de la vie. Ce n’est pas tout du message de l’Ecclésiaste, mais ce sera pour ce jour la conclusion du message.

La vie se boit dans l’instant, comme un Don de Dieu (Ec 2.24-26).

24 Il n’y a de bon pour l’homme que de manger et de boire, et de voir pour lui–même le bon côté de sa peine; mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. 25 Qui, en effet, peut manger et jouir, sauf moi? 26 Car à l’homme qui lui est agréable, (Dieu) donne la sagesse, la science et la joie; mais au pécheur il donne le souci de recueillir et d’amasser, afin de donner à celui qui est agréable à Dieu. C’est encore là une vanité et la poursuite du vent.

L’une des grandes clés de ce livre, c’est que la réussite d’une certaine satisfaction de vie n’est pas dans les formats XXL, dans les formats grandiloquents de l’excès. Mais la vie se boit dans l’instant, comme un Don de Dieu (Ec 2.24-26).

La formule se retrouve ailleurs.

et aussi que pour tout homme, manger, boire et voir ce qui est bon au milieu de tout son travail, est un don de Dieu. Ecclésiaste 3.13

Remarquez:

Manger, boire, et voir le bon côté des contingences de la vie… Ces activités sont quotidiennes. On mange 2 ou 3 fois par jour. On est au travail chaque jour. Et c’est là que notre conscience doit s’illuminer de la présence de Dieu.

C’est l’une des raisons pour laquelle il faut rendre grâce avant de manger. Ce n’est pas un rituel, ce n’est pas une marque de spiritualité. C’est reconnaître le bienfait du moment, et reconnaître qu’il vient de Dieu. C’est l’une des raisons pour laquelle le chrétien est conscient qu’il tient de Dieu une vocation. « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu le Père. » (Col 3.17).

C’est drôlement sérieux ce que ce verset dit: si aujourd’hui tu es lycéenne, ou si aujourd’hui tu es travailleur social, ou si aujourd’hui tu diriges une entreprise – tu sers Dieu dans cette capacité, et Dieu dit: « regarde le bon côté de ta peine ». Dans ce travail, il y a un don de Dieu – dont la satisfaction est à tirer dans l’instant.

Carpe diem Malheureusement, l’expression est devenue synonyme d’un hédonisme aveugle, sauvage, sans retenue. Littéralement, « cueille le jour ». C’est tiré du poète grec Horace (1er siècle av. J.-C., c’est-à-dire des siècles après Salomon). C’est au contraire une invitation à savourer le présent, tel qu’il est et avec mesure. Franchement, cela résume tellement bien cette leçon de vie.

Certains ont réagi au message de l’Ecclésiaste par l’ascétisme:

  • Pas de vin – c’est pas bien
  • Pas de beaux vêtements – c’est pas bien
  • Pas de sexe – c’est pas bien

L’ascétisme n’est pas la réponse à l’observation qu’en donne l’Ecclésiaste. Et au regard de la Bible c’est une hérésie aussi tragique que l’hédonisme débridé. La clé du bien vivre se trouve dans l’intégration quotidienne des bonheurs qui se cueillent dans les dons de Dieu.

Ce ne sont pas des palais rêvés ou réels, ce ne sont pas des fêtes – mais le manger ou le boire, bonnes choses d’un jour dont on est conscient qu’il est fugace, mais pour lequel on lève les yeux au ciel et on rend grâce à Dieu.

Ce n’est pas un harem réel ou virtuel:

Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil. Ecclésiaste 9.9

Bénabar chante « la p’tite monnaie », une belle illustration de ce que l’Ecclésiaste dit ici:

Un joyeux brouhaha, un chaleureux chahut

Nous retient autour d’une table, la peau du ventre bien tendue

Les vieux finissent l’eau-de-vie, tandis que les jeunes mangent leur pain blanc

Tout en chatouillant les petits qui s’étouffent en rigolant…

Les repas le dimanche midi comme j’sais plus qui disait…

Le bonheur ça se trouve pas en lingots mais en p’tite monnaie

Conclusion

La réaction devant la vanité

Salomon n’est pas un exemple!

Il ne faudrait pas se dire: voilà on peut faire le même chemin que lui, et à la fin de sa vie faire le même constat. Ce serait la ruine. Lorsque quelqu’un commence ce chemin, on ne sait pas en fait où il s’arrêtera.

Ted Bundy est né dans une famille chrétienne. Pendant son adolescence, il trouve quelques magazines pornos softs. Cela deviendra obsessionnel. Il en faudra plus. Et il deviendra un violeur et un tueur en série. Il mourra sur la chaise électrique, après plusieurs dizaines de meurtres. Juste avant de mourir il a donné une seule interview à James Dobson, psy chrétien. Il explique que dans son cas à lui, le chemin avait débuté avec ces quelques magazines.

Certains prennent de la drogue une seule fois – et se trouvent enchaînés. Je vous en supplie, autant que je puisse le dire ainsi, ne commencez pas ce chemin. Ayez foi dans le désespoir que nous rapporte Salomon, pour ne pas prendre ce chemin.

Y a-t-il un homme, une femme qui est aujourd’hui pris au piège d’une passion qu’il sert? Une personne a- t-elle besoin de venir à Christ dans la repentance? Pour se détourner du Créateur?

Bien choisir nos rêves et nos ambitions

Nous attèlerons nos vies à ce qui nous motive dans nos rêves. À quoi rêvez-vous? Pourquoi priez-vous? Pas seulement les prières audibles du dimanche. Celles qui sont à l’intérieur du cœur et qui s’expriment en soupirs le soir en vous couchant… Sont-ils de nature à vous porter vers la frustration parce qu’invitation toujours plus grande?

Apprécier en Dieu les joies simples du jour

Romains 1 & 2 sont saisissants de pertinence sur la question. Les hommes confondent le Créateur avec la création. Quand on aime la création au point de pécher, c’est qu’on est devenu idolâtre.

Dieu ne cherche pas des ascètes, mais des adorateurs. Des gens qui aimeront Dieu, et qui cueilleront auprès de lui quotidiennement les dons qu’il leur accorde…

Mesurer le bien à ce qui est donné

Ce qui me frappe, et je termine là-dessus, c’est que finalement, Salomon a recherché un plaisir personnel. Il était lui au centre. « Je » est le sujet de son discours! Sa satisfaction. Et c’est l’échec. Cela laisse entrevoir que la vie donnée, le bien donné à autrui, aura plus de sens.

Ce sera votre priorité cette semaine?!


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