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La mort, ça frustre grave (Ecclésiaste 9.1-12)

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Publié le

28 mai 2022

Découvre cette prédication basée sur Ecclésiaste 9.1-12. Elle est la neuvième d’une série de 11 prédications sur le livre de l’Ecclésiaste. Clique ici pour accéder au sommaire de cette série.

La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre nouveau podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Notes écrites de la prédication:

La mort

Ce matin, nous abordons le sujet de la mort. Je sais que le sujet est sensible que nous n’y réfléchissons pas tous de la même manière. Mais puisque le livre de la Bible que nous parcourons en parle, nous sommes un peu obligés d’en parler.

Gérard Mermet, sociologue, observe d’ailleurs que:

Le fait de penser à sa mort lorsqu’on est vivant n’est plus un tabou pour 87% des Français. Les souscriptions à des contrats de prévoyance obsèques sont ainsi de plus en plus nombreuses, avec un rythme de progression d’environ 15 000 par mois début 2004 (pour un montant de 3000!)

Francoscopie 2005, p. 56

Alors, pourrons-nous en parler? Pierre Dac a dit:

Si nombre de gens ont peur de la mort, la mort ne craint personne.

Certains en parlent avec détachement et humour. Chamfort:

Vivre est une maladie… La mort est le remède.

Woody Allen en a de bonnes:

La mort? Je suis contre!

Quand vous êtes mort et que quelqu’un crie « Debout là-dedans, c’est l’heure de se lever », c’est difficile d’enfiler ses pantoufles.

Ma mort ne m’inquiète pas. J’aimerais simplement ne pas être là lorsque ça se produira.

Charles BAUDELAIRE:

Dans une terre grasse et pleine d’escargots Je veux creuser moi-même une fosse profonde, Où je puisse à loisir étaler mes vieux os Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde, Je hais les testaments et je hais les tombeaux; Plutôt que d’implorer une larme du monde, Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux, Voyez venir à vous un mort libre et joyeux; Philosophes viveurs, fils de la pourriture, À travers ma ruine allez donc sans remords, Et dites-moi s’il est encor quelque torture Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!

« Le mort joyeux »

Certains en parlent avec réalisme sur la rébellion instinctive qui est la nôtre devant la mort. Woody Allen encore:

Tant que l’homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté.

Gabriel Matzneff:

L’expression « mort naturelle » est charmante. Elle laisse supposer qu’il existe une mort surnaturelle, voire une mort contre nature.

Baudelaire:

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir, Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Les fleurs du mal LXXVIII

Certains en parlent de façon personnelle. Denis DIDEROT, écrivain et philosophe français né à Langres 1713-1784:

Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure. Qu’il est vieux ce monde! Je marche entre deux éternités. De quelque part que je jette les yeux, les objets qui m’entourent m’annoncent une fin et me résignent à celle qui m’attend. Qu’est-ce que mon existence éphémère, en comparaison de celle de ce rocher qui s’affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses suspendues au-dessus de ma tête et qui s’ébranlent? Je vois le marbre des tombeaux tomber en poussière et je ne veux pas mourir.

La mort est un scandale, ce qui démontre, encore une fois, que nous ne sommes pas le fruit d’un hasard biologique – car si la conscience était issue du néant et destinée au néant, elle trouverait ceci tout naturel. Pourquoi trouvons-nous anormal que la vie se termine ainsi?

Dieu nous a créé éternels. Et il nous a voulus dans une relation librement consentie. Dans ce monde parfait du jardin d’Eden se trouvaient deux arbres aux fruits particuliers. L’un était l’arbre de vie, et l’autre était l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les fruits de ce second arbre étaient interdits.

Vous vous souvenez de ce que le serpent a dit? « Vous ne mourrez pas du tout… » Et la mort est entrée, parce que conséquence du péché, de la désobéissance à Dieu, de l’idolâtrie. L’apôtre Paul rappelle:

Le salaire du péché, c’est la mort.

Ce n’est pas la première fois que Salomon parle de la mort – et ce n’est pas la dernière. Mais avant de rentrer dans le détail de ses propos, je vous pose deux questions sur lesquelles nous reviendrons en fin de message:

  1. Connaissez-vous le sort qui vous attend à votre mort? Savez-vous où vous irez?
  2. Comment est-ce que la conscience de votre mort change-t-elle votre vie?

Mes propos semblent assez mornes! Mais écoutez la suite! Ce message sera source d’une extraordinaire espérance!

Lecture: Ecclésiaste 9

La mort nivelle tout le monde (Ec 9.1-6)

1 Tout cela je l’ai pris à cœur et voici ce que j’ai éprouvé, c’est que les justes, les sages et leurs labeurs sont dans la main de Dieu, et l’amour aussi bien que la haine; l’homme n’en sait rien; tout peut être envisagé. 2 Tout arrive également à tous: même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui offre un sacrifice et pour celui qui n’offre point de sacrifice; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui prête serment comme de celui qui craint le serment. 3 Voici un mal parmi tout ce qui se fait sous le soleil; c’est qu’il y a pour tous un même sort; et, aussi, le cœur des humains est rempli de mal, et la démence est dans leur cœur pendant leur vie; après quoi, (ils vont) chez les morts. 4 En effet, celui qui est associé à tous les vivants peut avoir confiance, et même un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. 5 Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront; mais les morts ne savent rien et pour eux il n’y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. 6 Leur amour, leur haine et leur jalousie ont déjà péri; et ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil.

Ec 9.1-6

Une certaine humilité est nécessaire pour accepter ce que nous dit Salomon.

D’un côté l’humilité de reconnaître que toute notre vie dépend en fin de compte du bon vouloir du Seigneur. Autant le labeur, l’intelligence, l’amour et la haine – toutes les opportunités ou les difficultés de la vie dépendent de Dieu.

Je discutais récemment avec des amis issus de mon école de commerce, et l’un d’entre eux, qui semble avoir fait fortune, a dit à ma femme, « en fait, on a été chanceux ». C’est rare dans un monde de pompe, de reconnaître que ce qu’on a n’est pas le fruit de nos muscles ou de nos neurones – et d’ailleurs même quand c’est le cas, je pense aux propos de l’apôtre Paul: « Qu’as-tu que tu n’aies reçu? »

Je n’ai pas choisi ma famille de naissance, ni la taille de mon nez, ni plein de choses. Mais cette humilité est d’autant plus nécessaire devant la mort. Elle touche tout le monde sans discrimination!

La princesse Diana autant que Claude François. Et pourtant elle n’a pas encore touché Hugh Heifner, fondateur de Playboy, qui va sur ses 80 ans… Qu’aurait été le 20e siècle si Hitler était mort pendant son adolescence? Ou s’il avait été accepté à l’Académie des Arts (cf. le roman troublant d’Éric-Emmanuel Schmidt)

Pourquoi faut-il que le dictateur nord coréen continue de vivre, et continue de vivre et continue de vivre, alors que le président polonais démocratiquement élu est mort dans un accident d’avion?

2 Tout arrive également à tous: même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui offre un sacrifice et pour celui qui n’offre point de sacrifice; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui prête serment comme de celui qui craint le serment.

Ec 9.2

Le même sort atteint les grenouilles de bénitiers comme les athées comme les disciples authentiques de Jésus. Pour tous la vie se termine par un dernier soupir, et par une cérémonie plus ou moins sincère, plus ou moins honnête, plus ou moins bien conduite… Quel que soit le rang social, la spiritualité, l’honnêteté…

Une des histoires marquantes du siècle dernier est le récit de Jim Elliot…

Un étudiant américain brillant, né en 1921. Avec plusieurs amis, ils partent en Amérique latine pour rencontrer des indiens coupeurs de tête. Le 28 octobre 1949, Jim écrit sur son journal de bord: “Il n’est pas idiot celui qui donne ce qu’il ne peut garder pour obtenir ce qu’il ne peut perdre” reflétant ainsi la pensée que la vie même était inférieure à son désir missionnaire. Au premier contact, ces hommes sont tués par plusieurs Indiens Aucas. Des années de préparatifs, d’études, et ils meurent.

Pourquoi Dieu a-t-il permis cette tragédie? N’était-il pas mieux qu’il ait un long ministère? En tout cas sa femme est restée. Leur famille s’est rapprochée de cette tribu. Leur amour et leur pardon ont permis à l’Évangile de s’implanter. Une Église pleine de vie est née parmi les indiens Aucas.

Certaines personnes, parce qu’elles pensent qu’elles n’ont que cette vie sous le soleil, n’hésitent pas à écraser tout le monde autour d’eux pour obtenir une meilleure place au soleil! « Le cœur des humains est rempli de mal. » Nos cœurs sont fondamentalement égoïstes. Fondamentalement mauvais. Capables du pire.

Goldman chante: « Né En 17 à Leidenstadt »

Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt Sur les ruines d’un champ de bataille Aurais-je été meilleur ou pire que ces gensSi j’avais été allemand?

Bercé d’humiliation, de haine et d’ignorance Nourri de rêves, de revanche Aurais-je été de ces improbables consciences? Larmes au milieu d’un torrent

Si j’avais grandi dans les docklands de Belfast Soldat d’une foi, d’une caste Aurais-je eu la force envers et contre les miens De trahir, tendre une main?

Si j’étais née blanche et riche à Johannesburg Entre le pouvoir et la peur Aurais-je entendu ces cris portés par le vent? Rien ne sera comme avant

On saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres Caché derrière nos apparences L’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un bourreau? Ou le pire ou le plus beau? Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau S’il fallait plus que des mots?

Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt Sur les ruines d’un champ de bataille Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens Si j’avais été allemand?

Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps D’avoir à choisir un camp

C’est la folie qui anime les cœurs, notamment quand les conditions sont difficiles, comme en temps de guerre ou de difficultés sociales.

Salomon observe que la politique du moi-d’abord-jusqu’à-la-mort est stupide, parce que précisément on va tous au même endroit. Les bravades des vivants sont inutiles.

Mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort.

Ec 9.4

Ce ne sont pas les paroles d’un agnostique. Il parlera de son espérance éternelle au 12e chapitre. Si c’était le cas ce serait en contradiction avec les autres passages de l’Ecclésiaste où il relativise l’intérêt de vivre!

Il observe qu’une personne qui brûle sa vie pour de la gloire ou pour de l’argent ou pour je ne sais quelle prouesse, terminera au même endroit et que toute sa force s’anéantira d’un coup. Même s’il avait été un lion ou un dragon – il sera alors inférieur au chien, animal pas très aimé à l’époque.

Les versets 5 et suivants ne défendent pas l’idée d’un sommeil après la mort. C’est plutôt le constat que les morts ont terminé leurs projets, et que de la perspective des vivants, ils sont comme un souvenir nuageux…

Leur amour, leur haine et leur jalousie ont déjà péri; et ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil.

Ec 9.6

Je ne peux pas évoquer cette perspective sur la mort sans parler de ce qui se passe après. Me permettez- vous une parenthèse? De toute façon vous n’avez pas le choix! J’aimerais juste parler de ce qui se passe ‘1 seconde après la mort’.

Tout d’abord, la relation que nous avons à Dieu au moment où nous mourrons est définitive:

Si vous n’êtes pas personnellement né(e) de nouveau, vous restez dans l’état naturel de votre naissance et quelles que soient les œuvres que vous aurez réalisées, quelle que soit votre religion ou votre attachement à une Église – vous restez étrangers à la vie de Dieu.

Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.

Hé 9.27

Si vous êtes né(e) de nouveau, votre salut est sûr, parce que la condamnation que vous méritiez est a été exécutée sur quelqu’un d’autre, sur Jésus en personne. Par son sang, il (nous) a obtenu une rédemption éternelle (Hé 9.12).

Et c’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

Hé 10.10

Les textes les plus percutants se trouvent en Luc 16Daniel 12, Matthieu 25.46…

J’espère que vous êtes réconciliés avec Dieu. Dieu est en colère contre les hommes à cause de leurs fautes et de leur égoïsme. Sa colère n’est apaisée que lorsque nous saisissons la main de grâce et de tendresse lancée par Jésus.

À ceux qui sont sauvés, voici ce qui nous attend lorsque nous mourrons, en attendant que Jésus revienne sur terre, ressuscitant tous ceux et toutes celles qu’il sait être ses enfants. Vous êtes avec Dieu, ou vous êtes sans Dieu, et c’est éternel. Il n’y a pas de purgatoire, pas de seconde chance. Seulement celle qui nous est donnée aujourd’hui, et c’est pour cela que la Bible nous dit:

Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.

2 Co 6.2b

1. C’est un lieu de communion avec Jésus

Jésus dit au brigand qui se convertit avant de mourir: « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. » (Lc 23.43). Il est question ici d’être avec lui, une préposition qui évoque autant le lieu que la manière d’être, l’accompagnement. Les sauvés qui quittent cette terre sont associés à Jésus, ils sont dans sa présence et en lien avec lui. C’est l’élément central de ce paradis temporaire:

Je suis pressé des deux côtés: j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur.

Ph 1.23

Nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

2 Co 5.8

Apocalypse parle d’une foule « …que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main » (Ap 7.9).

Lorsqu’Etienne meure sous les pierres, il voit Jésus debout à la droite du Père, prêt à l’accueillir.

2. C’est un lieu de conscience et de réflexion

L’histoire du pauvre Lazare et de l’homme riche nous enseigne la prolongation de l’existence en symétrie: les perdus ont leur conscience, réfléchissent sur leur sort, intercèdent même pour leurs proches incrédules. Les autres sont dans le sein d’Abraham, et il serait difficile d’imaginer qu’eux dorment pendant que les autres réfléchissent! (Lc 16.22-24). Les martyrs de la foi qui prient en Apocalypse 6.9-11 ont conscience de l’injustice qu’ils ont subi et attendent la fin de l’histoire en priant pour que son règne vienne (Ap 6.9-11).

3. C’est un lieu céleste mais localisable

Après cela je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main.

Ap 7.9

Même une lecture plus symbolique évoque une présence réelle – à défaut de matérielle – auprès de Jésus.

4. C’est un lieu d’émotion

Je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.

Lc 15.10

Jésus dit de Lazare qu’il est « maintenant consolé de ses maux » (Lc 16.24-25).

Il semble y avoir une certaine frustration ou impatience, puisqu’Apocalypse décrit les martyrs intercédant pour l’achèvement de l’œuvre de Dieu (Ap 6.10). Nous pouvons donc être rassurés, il y aura bien des français au ciel!

Une émotion qui s’accompagne du repos de nos œuvres:

J’entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.

Ap 14.13

5. C’est un lieu de prière et de louange

Outre l’intercession des martyrs, il y a celle des perdus (Lc 16.27-29).

Trois fois dans l’Apocalypse il est question d’un cantique, de chants.

6. C’est un lieu d’anticipation du tribunal de Christ

Nous amassons des trésors spirituels que nous retrouverons au ciel (Mt 6.19-21). Nos œuvres nous suivent (Ap 14.13).

C’est pour cela aussi que nous mettons notre point d’honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions (dans ce corps), soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal.

2 Co 5.9-10

7. C’est un lieu relationnel

On reconnaîtra tout le monde dans le ciel, semble-t-il. Lors de la transfiguration, même les apôtres reconnaissent Moïse et Elie.

Les différents rapports que nous avons lu évoquent une communauté d’hommes et de femmes qui sont ensembles dans le ciel.

Certains se demandent si on sera « en famille » au ciel. On reviendra sur cette question plus tard; les liens terrestres ne demeurent pas dans leur statut mais dans plutôt leur réalité. Je serai à jamais le mari de mon épouse – même si je ne serai plus le mari de mon épouse dans l’éternité. Je serai à jamais le fils de mon père et de ma mère, né en France en 1966 – même si je serai autre dans l’éternité.

8. C’est un lieu aux manifestations en partie similaires au nôtre

Lorsque l’apôtre Paul monte au paradis, il entend des choses. Et sa condition est si proche de ce qu’il connaît qu’il ne peut distinguer s’il est partie avec son corps ou sans son corps!

Lorsque Jean monte au ciel, s’y rend-il en esprit seulement (cf. Ap 4.1) et doit-on dès lors comprendre que s’il mange le livre qu’on lui donne (Ap 10.9-10), c’est uniquement sous le mode de la vision?

Il est question de crier d’une voix forte – donc d’une certaine expression

9. C’est un lieu où l’on accède au fruit de l’arbre de vie

Jésus promet au vainqueur de l’Église d’Ephèse:

Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises: Au vainqueur je donnerai à manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.

Ap 2.7

10. C’est un lieu où l’on sait un peu de ce qui se passe sur terre

La joie pour la conversion. La joie lorsque le règne de Dieu se prépare à descendre en Apocalypse 18. Moïse et Elie qui parlent avec Jésus de sa mort à Jérusalem.

On ne sait pas trop la source de ces informations – est-ce que les anges communiquent des infos? Est-ce que le paradis temporaire a quelques fenêtres qui donnent sur la terre? Est-ce que les morts informent les autres de ce qu’ils ont vu?

Avec toutes ces choses en tête, comment faut-il vivre?

La mort éclaire la vie (Ec 9.7-10)

7 Va, mange avec joie ton pain, et bois de bon cœur ton vin; car Dieu a déjà agréé tes œuvres. 8 Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l’huile ne manque pas sur ta tête. 9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil. 10 Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas.

Ec 9.7-10

C’est la 5e et dernière fois que Salomon tient ce langage. C’est aussi la formulation la plus achevée de la manière de vivre sous le soleil. Et je sais que c’est devenu le refrain le plus populaire du livre! Si c’est souvent répété, c’est probablement que son message nous remue plus qu’il n’y paraît.

Mais c’est une trouvaille qu’on faite les philosophes d’antan.

La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.

Camus dans « l’homme révolté ».

Camus aurait dû lire l’Ecclésiaste.

Voilà comment profiter de la vie sous le soleil, avant que la mort ne frappe:

Le pain et le vin avec joie!

Deux aliments de base pour symboliser le repas. Manger avec joie.

J’ai eu un choc lorsque mon fils m’a dit, aux États-Unis, au milieu de ses entraînements sportifs: « J’ai compris que la nourriture c’était du carburant » m’expliquant ensuite qu’il mélangeait des épinards, du pain et du beurre de cacahuète. Je le dis solennellement ici, ce n’est pas biblique!!!

Prendre le temps de se poser et d’apprécier un repas. D’ouvrir une bonne bouteille et de savourer un verre entre amis. Et si vous avez la moindre hésitation, vous pouvez dire « c’est commandé! ».

C’est tellement triste de confondre le fait de manger avec joie avec la gloutonnerie. Ou dans un autre registre, le fait de boire à l’excès. Cette semaine, un article du journal ’20 minutes’ rapporte la nouvelle « mode mortelle » à laquelle les jeunes s’adonnent: le binge drinking. Il s’agit de se saouler en moins d’une heure. J’espère qu’il n’y pas un seul jeune ici qui cherche à imiter cela. Dieu nous veut lucide de nos joies. Il n’y a aucune place pour ce genre de vie parmi les chrétiens.

C’est ainsi que l’on peut s’assoir, remercier Dieu et sourire longtemps de prendre ce temps avec d’autres… « car Dieu a déjà agréé tes œuvres ». C’est vraiment la volonté de Dieu que nous recevions chaque plaisir légitime de sa part. Plus nous jouissons de ses cadeaux, conscients que ce sont des cadeaux, plus nous le glorifions! Notre joie de vivre est alors en hommage Seigneur, lui qui nous la donne.

Habille-toi pour la fête!

8 Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l’huile ne manque pas sur ta tête.

Ec 9.8

Ce sont des vêtements de fête. Le blanc était rare, parce que si facilement sale.

C’est curieux, parce que Salomon vient de dire qu’il vaut mieux une maison de deuil qu’une maison de fête. Les deux ne sont pas en contradiction; seulement, chaque chose a sa place. Puisque la vie est difficile et mortelle, certains peuvent décider de la vivre avec une attitude morose.

Au contraire. Après les larmes, quand le moment le permet, il faut reconnaître le plaisir que nous procure le fait de bien s’habiller, de mettre du parfum…

Favorise l’intimité du couple.

C’est le troisième axe proposé ici.

9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil.

Ec 9.9

La vie de couple, l’intimité du couple, est un cadeau sous le soleil. Se regarder dans les yeux, nourrir le plaisir et le bien être de l’autre, construire des projets, prononcer les mots qui disent à l’autre qu’il est important – c’est un plaisir sous le soleil.

L’amour est une forme de guérison devant les douleurs de la vie. J’espère que votre plus proche prochain est proche de vos préoccupations et de vos cœurs.

Salomon est réaliste: c’est un processus qui engendre de la peine sous le soleil! L’intimité d’un couple n’est pas évidente à développer. Cela exige de l’attention, du temps, un investissement. Un homme, une femme qui laisse en friche son couple à la garantie qu’il dépérira, comme tout ce qui est sous le soleil.

La joie dans le travail.

Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas.

Ec 9.10

La paresse n’apporte pas de joie. La contestation permanente des heures de travail, de la durée de travail, de l’âge de la retraite et de toutes ces préoccupations n’ont pas sa place chez un chrétien.

L’activité, la créativité, les projets, leurs réalisations sont une bénédiction. D’ailleurs, dès que la maladie est là et qu’on ne peut plus travailler, ou dès que quelque chose nous empêche de fonctionner – c’est vite la déprime!

S’il vous manque de quoi faire, faites du bénévolat, allez repeindre l’appartement d’une dame seule et âgée qui ne sait pas le faire, faites les courses de ceux qui en ont besoin… Même le service pour Dieu doit se réaliser avec joie.

Si vous ne servez pas l’Éternel votre Dieu avec la joie et le bonheur au cœur au sein de l’abondance en toutes choses.

De 28.47

Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas.

Ec 9.10

Ce verset est un immense encouragement à laisser de côté la télé, Facebook, YouTube – pour entrer dans les œuvres que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions (Ép 2.10).

C’est le moment de construire! C’est le moment de planifier, au mieux possible! Tout en faisant attention à l’équilibre dans des emplois du temps de folie, attention à ne pas servir nos emplois du temps – c’est nous qui devons en rester les maîtres. Attention à prendre le temps pour les choses importantes.

Lorsque Dieu ordonne le sabbat, il dit qu’il se l’ait lui-même imposé. Dieu a travaillé 6 jours et il s’est reposé le 7ème.

Je ne sais plus où j’ai lu ce commentaire sur les 10 commandements, mais je le trouve percutant: « Dieu est plus fort que sa force. » Et si Dieu est ainsi, ne devons-nous pas l’être nous aussi? C’est pour cela que Salomon observe au verset 11 que la force n’appartient pas nécessairement au plus fort – la force est dans le Seigneur, dans ses plans, dans ses projets.

Les choses importantes sont là. Manger et boire avec joie, porter des vêtements de fête et mettre du parfum, se donner la main et s’embrasser le plus souvent possible pour les couples, s’engager résolument dans l’activité que Dieu met devant nous.

La mort surprend toujours (Ec 9.11-12)

11 J’ai encore vu sous le soleil que la course n’est pas aux plus agiles, ni la guerre aux plus vaillants, ni le pain aux plus sages, ni la richesse aux plus intelligents, ni la faveur aux plus savants, car les circonstances bonnes ou mauvaises surviennent pour eux tous. 12 L’homme ne connaît pas plus son heure que les poissons qui sont pris au filet néfaste, ou que les oiseaux qui sont pris au piège; comme eux, les humains sont enlacés à l’heure néfaste qui s’abat sur eux tout à coup.

Ec 9.11-12

Une motivation de plus à saisir pleinement le présent, c’est que la mort surprendra toujours. Même quand elle est attendue, elle est déchirure et rupture.

L’homme est victime de circonstances qu’il ne maîtrise pas. Dieu a délivré des villes par des petits nombres d’individus – pensons à Gédéon. Dieu a donné une sagesse aux faibles de ce monde, Jésus a rendu grâces d’avoir éclairé les enfants et aveuglé les grands. Et l’expression suprême de cette dépendance des circonstances, c’est le jour de la mort. Personne ne sait quand il mourra.

J’ai vu des enfants mourir « avant le temps ». J’ai vu des êtres âgés mourir « avant le temps ». C’est toujours l’ultime défaite, l’ultime ennemi.

En lisant sur cette question, j’ai été bouleversé par ces mots, anonymes, trouvés sur un blog.

Perdre, ma plus grande peur, celle que je n’ai jamais su maîtriser, la seule qui témoigne encore de mon passé.

Je ne veux pas le perdre, je ne veux pas qu’il parte, et même si, en me comportant ainsi, je suis la pire égoïste de la Terre, j’en suis fière, dans la mesure du possible: je ne veux pas qu’il meurt.

Naïve, j’avais jadis pensé qu’il serait toujours la. Stupide, je n’avais jamais envisagé une seule seconde, songé une minute à sa perte.

Trop de peur, trop de crainte, trop de souvenirs semblables, m’ont empêché jusqu’alors de le faire. Mais à présent, je ne peux plus reculer, que je le veuille ou non.

Même si parler de sa mort semble pour lui, une conversation aussi banale qu’une simple information proclamée à la télévision.

Qu’il se batte, qu’il reste, qu’il ne ressente plus cette passivité et ce calme vis-à-vis de la fin programmée de sa propre vie.

L’impuissance… Le fait de comprendre, de savoir parfaitement, de sentir au plus profond de son être que quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, sa décision est sans appel. Savoir que cela ne change rien… Et ne pas le supporter.

[…] Maudite tumeur. Maudit destin.

anonyme

Être mise en face d’un compte à rebours J-X qui nous nargue sans cesse en nous soufflant à l’oreille « Bientôt, il ne sera plus là ». Et malgré tout espérer une guérison, s’accrocher, en ne pensant jamais à l’éventualité du pire, ne pas montrer sa peur, sa faiblesse, ne pas montrer la moindre parcelle de sentiments, parce que c’est ce qu’il souhaite. Mais dans l’ombre, commencer à s’effondrer petit à petit et craindre cette fois de ne pas avoir la force de surmonter l’épreuve. Craindre la vie sans lui.

Espérer, comme si notre vie en dépendait, comme si notre souffle était lié au sien, et se rendre compte que désormais, le « comme si » n’a plus sa place. Se battre pour lui, si jamais il n’a plus la force de le faire. Avoir envie de vomir à la simple mention d’un « si jamais ». Sourire en espérant que se sourire ne s’éteigne jamais. Et se rendre compte que l’on s’aperçoit de l’importance d’une personne seulement lorsqu’on est sur le point de la perdre, ou lorsqu’on l’a déjà perdue.

Se rendre compte que même lui n’est pas immortel. Penser à une mauvaise blague. S’apercevoir qu’il n’en est rien. Se forcer à ne le voir que comme il est, vivant. Ne pas envisager l’avenir. Mais ne pas pouvoir s’empêcher d’en avoir peur.

La vie n’a de long fleuve tranquille que celui de ceux qui n’ont jamais réellement vécu. Mais cela n’empêche pas les hommes de se jeter corps et âmes à l’eau quitte a finir noyés sous la puissance de cet étau aussi transparent qu’indéchiffrable. Je me souviens encore d’une phrase que j’avais il y a quelques mois de cela, répété inlassablement: « On a jamais dit que se serait simple, juste que se serait vivre. »

Aujourd’hui, elle prend tout son sens…

It’s time to say goodbye…

Bouleversant. Tellement, tellement réaliste.

Conclusion

J’ai commencé avec ces deux questions:

1. Connaissez-vous le sort qui vous attend à votre mort? Savez-vous où vous irez?

Jésus dit: Je suis la résurrection et la vie celui qui croit en moi vivra quand bien même il serait mort.

Jn 11.25-26

La repentance est impérative, un demi tour complet qui réoriente la vie vers la confiance résolue en Christ – tout ceci est l’œuvre de Dieu en nous qui nous unit à la mort et la résurrection du Christ, une fois pour toutes. Jean écrit:

Je vous écris ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu.

1 Jn 5.13

2. Comment est-ce que la conscience de votre mort change-t-elle votre vie?

C’est pour cela aussi que nous mettons notre point d’honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions (dans ce corps), soit que nous le quittions.

2 Cor 5.9

Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!

2Co 5.20


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