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Nous sommes tous confrontés à des choix. Certains choix sont mineurs et n’ont pas beaucoup de conséquences : ce que nous allons manger, la manière dont nous allons occuper notre soirée, les achats que nous allons faire… En revanche, pour d’autres choix, les conséquences sont bien plus grandes : Qui épouser ? Quelles études et quel métier envisager ? Où habiter ?

Face à tous ces choix, nous avons un désir : honorer Dieu. En tant que chrétiens, nous voulons en effet faire des choix qui plaisent à Dieu. C’est de ce bon désir que…

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Comment connaître la volonté de Dieu ?

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Dans l'un des articles les plus importants de cette série, nous avons vu que l'union avec Christ est la source de notre salut. Être sauvé, c'est être uni à Christ, de qui nous recevons tous les bienfaits du salut : justification, sanctification, adoption, glorification, etc. Le salut n'est pas le don de choses, mais le don d'une personne. Comme l'écrivait Calvin, Christ ne nous sert à rien… tant que nous ne sommes pas faits un avec lui.

Le but de cet article est d'expliquer comment…

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Notre justification a lieu en union avec Christ

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Dans l'un des articles les plus importants de cette série, nous avons vu que l'union avec Christ est la source de notre salut. Être sauvé, c'est être uni à Christ, de qui nous recevons tous les bienfaits du salut : justification, sanctification, adoption, glorification, etc. Le salut n'est pas le don de choses, mais le don d'une personne. Comme l'écrivait Calvin, Christ ne nous sert à rien… tant que nous ne sommes pas faits un avec lui.

Le but de cet article est d'expliquer comment l'union avec Christ nous donne le pardon véritable. Nous allons explorer le lien qui existe entre l'union avec Christ et la justification, montrant comment la justification est basée sur l'union avec Christ. Une juste compréhension de l'union avec Christ est nécessaire pour avoir une juste compréhension de la justification.

La grande question à laquelle l'humanité doit répondre est la suivante : comment l'être humain pécheur peut-il être juste devant Dieu ? Il ne l'est pas en lui-même, c'est une certitude : nous qui sommes croyants en sommes bien conscients. Dieu ne peut pas baisser ses exigences, en acceptant des "moins que justes". Et l'être humain ne peut, par lui-même, atteindre la justice parfaite que Dieu requiert.

Quelle est donc la solution ? La Bible met en avant une merveilleuse nouvelle :

> Quant à celui qui ne fait pas d'œuvre, mais croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice.
>
> Romains 4.5

Il n'est pas question de faire des œuvres pour obtenir la justice dont nous avons besoin : Dieu nous donne cette justice par le moyen de la foi. Dieu est celui qui "justifie l'impie", c'est-à-dire qui déclare juste ceux qui ne le sont pas.

 Est-ce que la justification est vraiment juste ?

Cependant, cela soulève des questions : comment Dieu peut-il déclarer innocents des gens qui ne le sont pas vraiment (et même pas du tout !) ? Nous ne sommes pas réellement justes. Sur quelle base Dieu peut-il alors nous déclarer justes ?

Oui, comme la lettre aux Romains le montre, la justification repose sur l'œuvre de Christ à la croix : il a été condamné à notre place (Rm 3.21-26). Nous sommes “justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus” (Rm 3.24). Dieu ne met pas la poussière sous le tapis : il prend le péché au sérieux. Jésus est condamné pour que nous puissions être pardonnés. La croix est au cœur d'une juste compréhension de la justification.

Cependant, cela ne répond pas à toutes nos questions. Comment Jésus peut-il être condamné pour nos péchés, alors qu'il est innocent ? Et même si Jésus paye à notre place, cela ne règle pas tout : comment Dieu peut-il nous déclarer justes devant lui, alors que nous ne le sommes toujours pas ?

Le livre des Proverbes met en avant cette tension :

> Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux en horreur à l'Éternel.
>
> Proverbes 17.15

Le méchant doit être puni, pas justifié. Le juste doit être justifié, pas condamné. C'est une question de justice ! Est-ce cela que Dieu fait dans la justification ? Comme certains l'ont affirmé, notre justification est-elle une simple "fiction légale" ? Dieu déclare-t-il quelque chose qui serait, en fait, très loin de la réalité, tout en fermant les yeux sur la réalité ? C'est cette tension que vient résoudre l'union avec Christ.

 Nous sommes justifiés… parce que nous sommes unis à Christ

Il est clair que la justification est une déclaration juridique de la part de Dieu (ou, comme on le dit en langage plus technique, une déclaration forensique). C'est une déclaration de la part de Dieu concernant le statut du pécheur, qui est fixe et qui ne change pas : notre justification n'est pas progressive. C'est un événement une fois pour toutes, pleinement suffisant.

Cependant, la Bible montre que notre justification a lieu alors que nous sommes unis à Christ. Nous voyons cela à plusieurs endroits de l'Écriture.

Dans Philippiens 3, Paul explique que sa propre justice, bien qu'impressionnante, n'est pas suffisante (v. 4-7). Il a mis ce "CV religieux" à la poubelle, afin de "gagner Christ" (v. 8). C'est en gagnant Christ qu'il a obtenu la justice dont il a besoin :

> Et même je considère tout comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec une justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est (obtenue) par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi.
>
> Philippiens 3.8-9

Cette autre justice dont Paul a besoin vient de Dieu et s'obtient par la foi. Paul précise qu'il a obtenu cette justice alors qu'il a gagné Christ, et qu'il a été trouvé "en lui". C'est alors que Paul est uni à Christ qu'il obtient la justice dont il a besoin, une justice parfaite.

Dans 2 Corinthiens 5.21, nous lisons :

> Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.

Ce verset décrit le "joyeux échange" dont parlait Martin Luther : nos péchés ont été mis sur le compte de Christ. Même s'il n'a jamais péché, il a été traité comme un pécheur, payant à notre place. De l'autre côté, nous devenons justice de Dieu : la justice de Christ est mise à notre compte. Cependant, là encore, il faut observer la présence de l'union avec Christ : c'est "en lui" que nous devenons justice de Dieu, c'est-à-dire en étant unis à Christ.

La même réalité est présente dans Romains 5.12-21. Alors que Paul met en avant les parallèles et contrastes entre Adam et Christ, il montre que les actes des deux ont des répercussions sur l'ensemble de l'humanité. L'humanité est incluse en Adam ou en Christ : ils sont nos représentants. Leurs actes entraînent tous ceux qui vivent dans un lien de solidarité avec eux. Ainsi, nous sommes soit unis à Adam, soit unis à Christ, et ces deux unions ont des conséquences :

> Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s'étend à tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. En effet, comme par la désobéissance d'un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul, beaucoup seront rendus justes.
>
> Romains 5.18-19

Être en Christ, l'avoir comme notre chef ou notre représentant, c'est être au bénéfice de sa justice. C'est seulement alors que nous sommes unis à Christ par un lien de solidarité que nous recevons ses bienfaits, y compris les conséquences de son œuvre qui nous justifient.

 L'importance de l'imputation… et de l'union avec Christ

Pour une juste compréhension de la justification, il y a donc deux éléments qu'il faut maintenir fermement (parmi d'autres) :

 Ce n'est pas une "fiction légale" : Dieu se base sur une réalité pour nous déclarer justes. En d'autres termes, il ne déclare pas innocents ceux qui sont coupables.
 En même temps (et ceci est crucial), cette réalité ne vient pas de nous. La justice sur laquelle Dieu se base pour rendre son verdict n'est pas la nôtre. Comme cela a été exprimé dans le passé, c'est une justice "étrangère", qui ne nous appartient pas. C'est la justice de Christ.

Le maintien de ces deux affirmations nécessite une juste compréhension de l'imputation. L'imputation est l'acte par lequel nos péchés sont mis sur le compte de Christ, et par lequel la justice de Christ est mise à notre compte. C'est ainsi que Jésus peut réellement être condamné, bien qu'il soit innocent. Et c'est ainsi que Dieu peut nous déclarer réellement justes, bien que nous ne le soyons pas en nous-mêmes, car il a sous les yeux la justice de Christ.

Ce que les passages bibliques cités précédemment nous amènent à affirmer, c'est que l'imputation a lieu grâce à notre union avec Christ. Pourquoi est-ce que Christ peut payer pour mes péchés ? Pourquoi puis-je être revêtu de sa justice ? Parce que nous sommes faits un avec lui. Alors que nous sommes unis à Christ, ce qu'il a devient nôtre, et ce que nous avons devient sien. C'est ainsi que nous pouvons réellement posséder une justice qui n'est pas la nôtre, et être pleinement acceptés par Dieu.

Pour expliquer ce principe, James Packer écrit :

> Dieu déclare \les croyants\] justes, parce qu'il les reconnaît comme tels ; et il leur reconnaît la justice, non pas parce qu'il considère qu'ils ont personnellement respecté la loi (ce qui serait un jugement erroné), mais parce qu'il les considère comme unis à celui qui l'a respectée de manière représentative (et c'est là un jugement vrai). Pour Paul, l'union avec le Christ n'est pas une fantaisie, mais une réalité - la réalité fondamentale, en fait, du christianisme[1.
>
> J. I. Packer, Justification, dans Evangelical dictionary of theology, éd. Walter A. Elwell, Baker, 2001, p. 596.

Le mariage est parfois utilisé pour illustrer cette réalité. Dans le mariage, les mariés mettent tout en commun. Ce qui était à l'un appartient désormais à l'autre, et vice-versa. L'union implique une possession de ce qui n'était auparavant pas à moi. Joël Favre explique bien cette réalité dans son article. Il cite Martin Luther, qui nous aide à comprendre comment notre justification a lieu :

> S'ils ne sont qu'une seule chair et qu'il existe entre eux un véritable mariage \...\] il s'ensuit que tout ce qu'ils possèdent, ils le possèdent en commun, le bien comme le mal. En conséquence, l'âme croyante peut se vanter et se glorifier de tout ce que le Christ possède comme si c'était le sien, et tout ce que l'âme possède, le Christ le revendique comme sien. Comparons ces deux choses et nous verrons des avantages inestimables. Le Christ est plein de grâce, de vie et de salut. Mon âme est pleine de péchés, de mort et de condamnation. Mais que la foi s’interpose entre eux, et mes péchés, ma mort et ma condamnation seront au Christ, tandis que sa grâce, sa vie et son salut seront pour mon âme ; car si le Christ est un époux, il doit prendre sur lui ce qui est à son épouse et lui donner ce qui est à lui[2.
>
> Martin Luther, Luther's Works, vol. 31, éd. par J. J. Pelikan, H. C. Oswald, et H. T. Lehmann, Fortress Press, 1957, p. 351.

La punition de nos péchés est portée par Christ à la croix, car nous sommes unis à lui. La vie parfaite de Jésus est comptée comme étant la nôtre, car Dieu nous voit comme un avec Christ, comme si nous avions vécu sa vie.

 Pas un transfert externe, mais une union personnelle

Nous voyons donc que sans prendre en compte l'union avec Christ, notre doctrine de la justification est bancale et peut facilement être dénoncée comme étant une "fiction légale". Don Carson met en garde contre le danger de considérer la justification sans l'union avec Christ :

> Si nous parlons de justification ou d'imputation… sans comprendre cette incorporation à Christ, nous courrons constamment le risque d'envisager une sorte de transfert sans être inclus en Christ, sans être unis à Christ.
>
> Cité par M. P. Johnson, dans One with Christ, p. 71

On donne souvent une illustration pour expliquer le transfert qui a lieu lors de la justification : mon t-shirt sale, qui représente mon péché, m'est enlevé et a été porté par Jésus. Le t-shirt tout blanc de Jésus, qui représente sa perfection, m'est donné à la place. J'ai souvent utilisé cette illustration (sous d'autres formes), et elle n'est pas mauvaise. Mais il peut être utile d'ajouter un autre élément : si le t-shirt de Jésus devient le mien, et que le mien devient sien, c'est parce que nous sommes unis l'un à l'autre. Ce n'est pas un simple transfert externe, mais une union personnelle avec Christ.

Déjà au 16ᵉ siècle, Calvin avait cette compréhension que notre justification était fondée sur notre union avec Christ. Voilà ce qu'il écrit :

> Je confesse que nous sommes privés de ce bien incomparable de la justice jusqu'à ce que Jésus-Christ soit fait nôtre. Je considère donc d'une importance capitale l'union que nous avons avec notre chef, sa présence dans nos cœurs par la foi, l'union sacrée dont nous jouissons avec lui, afin qu'étant nôtre, il nous accorde les biens qu'il possède en abondance de façon parfaite. Je ne pense donc pas que nous devons contempler Jésus-Christ de loin comme s'il était hors de nous afin que sa justice nous soit conférée ; nous sommes, en effet, revêtus de lui et greffés sur son corps, parce qu'il a daigné nous faire un avec lui.
>
> Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne 3.11.10, pp. 668-669

C'est cela qui assure la stabilité de notre justification : quand Dieu me regarde, il voit la justice de Christ, et il n'a donc aucune raison de me condamner. Cette justice est fixe, elle ne va pas changer. Le verdict de Dieu non plus. Quelle merveilleuse nouvelle !

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1.Également cité par Marcus Peter Johnson, dans One with Christ, Crossway, 2013, pp. 110-111. Je trouve que la citation anglaise n'est pas facile à traduire. Voici l'original : “God declares [believers] to be righteous, because he reckons them to be righteous ; and he reckons righteousness to them, not because he accounts them to have kept the law personally (which would be a false judgment), but because he accounts them to be united to the one who kept it representatively (and that is a true judgment). For Paul union with Christ is not fancy but fact – the basic fact, indeed, in Christianity.” Je suis ouvert à toute correction de traduction ! ↩2.Joël ne cite que le deuxième paragraphe, j'ai ajouté et traduit moi-même le premier. ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L'union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L'union avec Christ est la source de notre salut
4. L'union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ
6. Notre justification a lieu en union avec Christ


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L’union avec Christ nous assure qu’il n’y a pas un moment de notre existence où nous sommes considérés indépendamment de Christ. Cette union trouve sa source dans l’élection éternelle de Dieu et traverse donc toute notre existence.

 Nous avons été élus en Christ

Dans Éphésiens 1, Paul explique que toutes les bénédictions du salut que Dieu nous donne sont les nôtres en Christ, c’est-à-dire en vertu de notre union avec lui (voir l’article précédent à ce sujet). En listant ces bénédictions, Paul commence avec…

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La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ

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L’union avec Christ nous assure qu’il n’y a pas un moment de notre existence où nous sommes considérés indépendamment de Christ. Cette union trouve sa source dans l’élection éternelle de Dieu et traverse donc toute notre existence.

 Nous avons été élus en Christ

Dans Éphésiens 1, Paul explique que toutes les bénédictions du salut que Dieu nous donne sont les nôtres en Christ, c’est-à-dire en vertu de notre union avec lui (voir l’article précédent à ce sujet). En listant ces bénédictions, Paul commence avec l’élection :

> Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ. En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui.
>
> Éphésiens 1.3-4

Paul fait ici référence à la doctrine de l’élection : Dieu nous a choisis pour le salut dès avant la fondation du monde. Par un décret éternel, il a décidé de faire de nous les siens. Le texte précise que cela a eu lieu "en lui", c’est-à-dire en Christ.

Il exprime la même vérité dans 2 Timothée 1.9 :

> C’est lui qui nous a sauvés et nous a adressé un saint appel, non à cause de nos œuvres, mais à cause de son propre dessein et de la grâce qui nous a été donnée en Christ Jésus avant les temps éternels.

Nous sommes au bénéfice de la grâce souveraine de Dieu de toute éternité. Cette grâce nous a été donnée en Christ Jésus, c’est-à-dire en union avec lui.

Ainsi, aussi loin que l’on puisse remonter, dans la première pensée de Dieu à notre égard, que trouve-t-on ? Le fait que nous sommes choisis en Christ. Par un décret éternel et souverain de la part de Dieu, nous sommes pour toujours liés à Jésus : il est la tête, nous sommes ses membres. C’est de cette union éternelle dans le décret de Dieu que dépend tout le reste de notre existence.

C’est une pensée merveilleuse. Comme John Murray l’exprime :

> \Les croyants\] n’ont même pas été contemplés par le Père dans le conseil secret de son amour souverain en dehors de l’union avec Christ[1.
>
> John Murray, Redemption accomplished and applied, p. 162

Dès le début de notre existence dans le décret de Dieu, si l’on peut dire, nous sommes en sécurité en Christ. Sinclair Ferguson développe cette idée, commentant Éphésiens 1.4 ainsi :

> Quand \[Dieu\] a contemplé l’œuvre à venir du Seigneur Jésus-Christ, d’une manière qui dépasse ma capacité de compréhension, il m’a alors vu comme uni à Jésus-Christ. Il n’a jamais pensé à mon Sauveur incarné, Jésus-Christ, sans penser à moi. Et il n’a jamais pensé à moi sans penser également : “Celui-là appartient à mon Fils, Jésus-Christ.”
>
> Sinclair Ferguson, Union with Christ, Ligonier Ministries, 2025, p. 30

 La sécurité de notre union

Cette réalité de la source éternelle de notre union avec Christ nous donne une grande sécurité. Nous avons en effet vu que tout notre salut dépend de cette union. Nous voyons maintenant qu’elle ne dépend pas d’un choix de notre part, mais d’un choix de Dieu. C’est lui qui nous a élus en Christ, indépendamment de nos mérites. Ce n’est pas quelque chose que nous avons gagné par nos efforts, et que nous devons donc garder par nos efforts. Cette union est plutôt un cadeau que Dieu nous a fait sur une seule base : sa grâce souveraine.

Cette union a lieu dans le décret éternel de Dieu. Avant notre conversion, nous sommes bel et bien "sans Christ" (Éphésiens 2.12), dans l’attente d’être unis à lui. C’est l’appel efficace de Dieu qui nous greffe à Christ de manière effective, transformant le décret de Dieu en accomplissement. Cependant, notre élection en Christ nous assure que cette union aura bel et bien lieu dans notre expérience terrestre2.

Quelle sécurité pour notre âme ! Mon union avec Christ provient d’un décret éternel de Dieu : Dieu ne va pas changer d’avis. C’est une décision que Dieu a prise avant la fondation du monde, sachant tout ce qui allait arriver et tout ce que j’allais faire. Qu’est-ce qui pourrait arriver que Dieu ne savait pas ? Mon salut est en sécurité. Je suis en sécurité.

 Un sol sur lequel reposer notre âme

Notre âme est inquiète pour toutes sortes de raisons. Nous cherchons tous la sécurité de l’âme : le fait de pouvoir vivre en paix par rapport au passé, au présent et à l’avenir. Où trouver un sol solide sur lequel reposer notre âme ?

La sécurité de notre âme vient en réalisant la relation qui existe entre Jésus et le croyant, que rien ne peut menacer. Cette relation existe depuis l’éternité passée et dure jusqu’à l’éternité future : nous sommes unis à Jésus par un lien que rien ni personne ne peut rompre. Notre existence est en sécurité.

Peu importe où l’on regarde dans le temps, peu importe d’où viennent nos craintes, nous pouvons regarder à Christ, et voir que nous sommes solidement unis à lui. Comme Murray l’exprime, en parlant du croyant :

> Comment peut-il faire preuve de patience devant les perplexités et les adversités du temps présent ? Pourquoi peut-il être habité par une assurance confiante devant l’avenir, et se réjouir de l’espérance de la gloire de Dieu ? Tout simplement parce qu’il est impossible d’envisager le passé, le présent ou l’avenir en dehors de l’union avec Christ.
>
> John Murray, La rédemption, p. 221

Que l’on regarde en arrière ou que l’on regarde en avant, ce que l’on peut voir, c’est Christ. Et c’est suffisant pour notre âme.

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1.La citation se trouve p. 218 de la version française, mais je trouve la traduction très lourde. Ceci est donc une traduction libre de l’anglais. ↩2.C’est pour cela qu’il est utile de distinguer entre plusieurs aspects de notre union avec Christ, comme nous le ferons dans un prochain article. ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L'union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L'union avec Christ est la source de notre salut
4. L'union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ


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L’article précédent visait à établir le fait que tous les bienfaits de notre salut viennent de Christ, et de notre union avec lui. Le salut n’est pas le don d’un ensemble de choses déconnectées les unes des autres, mais plutôt le don d’une personne, de laquelle tous les bienfaits du salut sont les nôtres.

Cet article poursuit cette réflexion, en particulier les implications pour notre compréhension de la place de l’union avec Christ dans la sotériologie (c’est-à-dire l’étude de la doctrine du salut…

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L’union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut

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L’article précédent visait à établir le fait que tous les bienfaits de notre salut viennent de Christ, et de notre union avec lui. Le salut n’est pas le don d’un ensemble de choses déconnectées les unes des autres, mais plutôt le don d’une personne, de laquelle tous les bienfaits du salut sont les nôtres.

Cet article poursuit cette réflexion, en particulier les implications pour notre compréhension de la place de l’union avec Christ dans la sotériologie (c’est-à-dire l’étude de la doctrine du salut). Il est un peu plus technique que les précédents, mais aide à prendre du recul pour bien situer l’union avec Christ.

 L’union avec Christ: pas une simple étape

Comme John Murray le souligne dans son ouvrage, La rédemption, l’union avec Christ n’est pas une "simple étape" dans l’application de la rédemption. Elle est plutôt “sous-jacente à chaque phase de l’application de la rédemption”. Murray continue:

> Tout le processus du salut prend son origine dans une des phases de l’union avec Christ, et ce salut consiste en la réalisation des autres phases de cette union1.
>
> John Murray, La rédemption, p. 218

Dans l’étude de la sotériologie, nous parlons couramment de "l’ordre du salut" (ou ordo salutis): c’est une manière de classifier les différents éléments qui constituent le salut. Ce que Murray dit ici, c’est que l’union avec Christ n’est pas une étape à ajouter parmi les autres, mais plutôt la réalité qui permet l’existence de toutes les étapes! C’est simplement une manière de formuler différemment ce que nous avons vu dans le précédent article: être sauvé, c’est être uni à Christ. C’est de cette union que nous recevons tous les bienfaits de la rédemption accomplie par Christ.

 L’union avec Christ: du ciment

Dans son ouvrage sur l’union avec Christ, Constantine Campbell décrit la pensée de Paul comme étant une toile d’araignée. Puis, il affirme que l’union avec Christ est comme la "toile" qui “maintient ensemble toute la pensée de Paul”2.

On pourrait également dire que l’union avec Christ est comme du ciment qui permet de lier tous les éléments du salut ensemble3. Sans prendre en considération l’union avec Christ, les différents éléments du salut chrétien (justification, sanctification, glorification, etc.) sont en quelque sorte laissés à eux-mêmes. La doctrine de l’union avec Christ est donc comme une "toile", une "sangle", ou du "ciment" (choisissez votre illustration préférée!) qui permet de relier ensemble toutes les doctrines du salut chrétien. Toutes ces réalités trouvent leur origine en Christ, et dans notre union avec lui.

 Un avertissement

Cela nous amène à un avertissement, mis en avant par Sinclair Ferguson dans son récent livre sur l’union avec Christ. Ferguson fait référence à ce qu’on appelle la "chaîne d’or" du salut (en référence à Romains 8.30 et le puritain William Perkins). Il avertit à propos du danger de mentionner la "chaîne d’or" du salut comme si c’était quelque chose de linéaire: d’abord vient la justification, puis l’adoption, puis la sanctification, etc. Réfléchir de cette manière est une erreur, car on met de côté le plus important. Il poursuit:

> Que manque-t-il donc? Ce n’est pas tant "quoi?" mais plutôt "qui?". Il est possible de parler de cette chaîne comme si ces bénédictions existaient objectivement, presque comme des marchandises que Dieu nous donne. Mais remarquez que dans cette liste, nous n’avons même pas mentionné le Seigneur Jésus-Christ. Pourtant, c’est seulement en lui que ces bénédictions sont nôtres.
>
> Sinclair Ferguson, Union with Christ, Ligonier, 2025, p. 26

Ferguson met en garde contre le danger de séparer les bienfaits de l’Évangile de Christ lui-même, qui est la source de ces bienfaits. Faire cela, c’est négliger le rôle que joue l’union avec Christ dans le salut.

 L’union avec Christ et la doctrine du salut

Étudier l’union avec Christ, c’est donc étudier tous les domaines de la sotériologie et de la vie chrétienne. En termes techniques, on pourrait dire que l’union avec Christ n’a pas son propre locus (c’est-à-dire son propre domaine d’étude), mais est plutôt à trouver dans tous les autres loci (ou thèmes/catégories) de la doctrine chrétienne, surtout ceux qui se réfèrent au salut4. On ne peut pas avoir une compréhension complète de ces thèmes (par exemple de la justification ou de la sanctification) sans creuser également le lien que ces réalités ont avec l’union avec Christ. C’est ce que nous ferons dans de prochains articles de cette série.

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1.Le chapitre 14 sur l’union avec Christ est un excellent résumé de la doctrine, en peu de pages. Je le recommande à toute personne qui voudrait creuser le sujet. ↩2.En anglais, Campbell écrit au sujet de l’union avec Christ: “is the "webbing" that holds it all together”. Campbell, Paul and union with Christ, p. 441. ↩3.Merci à Étienne Omnès qui m’a aidé à trouver ce terme. ↩4.C’est d’ailleurs intéressant de noter que beaucoup de théologiens du passé n’abordaient pas l’union avec Christ comme un thème à part, mais plutôt de manière intégrée à la pneumatologie et la sotériologie. ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L’union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L’union avec Christ est la source de notre salut
4. L’union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ


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Le but de cet article est de montrer comment notre union avec Christ est le moyen par lequel nous recevons tous les bienfaits du salut.

Dans le précédent article de cette série, nous avons défini l'union avec Christ comme cette relation éternelle et impérissable qui existe entre Christ et les croyants, par laquelle ils reçoivent tous les bienfaits que Dieu veut leur accorder. Nous allons voir que notre union avec la personne de Jésus-Christ est en effet comme un entonnoir par lequel nous recevons tous les éléments de notre salut…

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L'union avec Christ est la source de notre salut

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Le but de cet article est de montrer comment notre union avec Christ est le moyen par lequel nous recevons tous les bienfaits du salut.

Dans le précédent article de cette série, nous avons défini l'union avec Christ comme cette relation éternelle et impérissable qui existe entre Christ et les croyants, par laquelle ils reçoivent tous les bienfaits que Dieu veut leur accorder. Nous allons voir que notre union avec la personne de Jésus-Christ est en effet comme un entonnoir par lequel nous recevons tous les éléments de notre salut. Être sauvé, c'est être fait un avec Christ. C'est par cette union à Christ que nous recevons le salut. Sans cette union, nous n'aurions même pas une goutte de bénédiction…

 Nous sommes bénis en Christ

Nous voyons cela de manière magistrale dans Éphésiens 1. Voilà ce que Paul déclare:

> Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ.
>
> Éphésiens 1.3

Dieu nous a bénis, et il l'a fait en Christ. Cette expression "en Christ" revient à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament, et elle est fondamentale pour notre compréhension de l'union avec Christ. L'expression ne signifie pas toujours la même chose et a différentes nuances, il faut le reconnaître1. Cependant, elle pointe toujours vers la centralité de Christ et la manière dont tout ce que nous avons dépend de lui.

La suite du passage d'Éphésiens 1 détaille ces bénédictions spirituelles et confirme le fait que chacune d'elles se reçoit en Christ: il suffit de s'intéresser à la répétition de l'expression "en lui" dans les versets 3 à 14, qui fait référence à Christ. C'est en lui que Dieu nous a élus avant la fondation du monde (v. 4). C'est en lui que nous avons la rédemption, le pardon des péchés (v. 7). C'est en lui que nous recevons l'héritage promis (v. 11). C'est en lui que nous avons la foi et le don du Saint-Esprit (v. 13). En d'autres termes, nous n'aurions pu recevoir aucun de ces bienfaits en dehors de Christ. Comme Éphésiens 1.3 le résume bien, Dieu nous a bénis, et il l'a fait en Christ.

Le salut chrétien comprend de nombreux bienfaits, qui sont comme les différentes facettes d'un diamant. Nous parlons de notre justification, de notre sanctification, de notre adoption, de notre glorification et de beaucoup d'autres "-tion" (!) qui sont des cadeaux de la grâce de Dieu. Cependant, il faut réaliser que tous ces bienfaits viennent de la même source: Christ lui-même. C'est en étant connectés à cette source, unis à lui, que nous recevons ces bienfaits. Dieu nous bénit en Christ, c'est-à-dire en nous incorporant à Christ. Il nous sauve en nous faisant un avec Christ.

Ailleurs dans le Nouveau Testament, nous voyons que si nous sommes justifiés, c'est en vertu de notre union avec Christ (Ph 3.9; 2Co 5.21). Si nous sommes sanctifiés, c'est en vertu de notre union avec Christ (Rm 6; 2Co 5.17). Nous allons creuser cela dans les prochains articles de cette série. Nous verrons que c'est la même chose pour tous les bienfaits de notre salut. Ce sont des éléments distincts, mais qui proviennent tous de Christ et de notre union avec lui2.

 C'est quoi un chrétien?

On peut facilement penser à un chrétien comme quelqu'un qui a reçu le pardon des péchés, ou quelqu'un qui est né de nouveau, ou quelqu'un qui est enfant de Dieu. Toutes ces choses sont vraies. Mais il y a une manière de définir un chrétien qui est bien plus fondamentale: un chrétien, c'est quelqu'un qui est "en Christ", c'est-à-dire quelqu'un qui est uni à Jésus.

C'est de cette manière que le Nouveau Testament désigne les chrétiens à deux reprises.

Dans Romains 16.7, Paul parle d'Andronicus et Junias, et dit à leur sujet:

> \[...\] ils sont très estimés parmi les apôtres, ils étaient même dans le Christ avant moi.
>
> Romains 16.7, NBS

Pour parler du fait qu'ils sont devenus chrétiens avant lui, Paul utilise l'expression "en Christ" ou "dans le Christ". Pourquoi? Parce que c'est cela qui définit la conversion: être sauvé, c'est être uni à Jésus. C'est cela qui distingue un chrétien de quelqu'un qui ne l'est pas: la relation qui existe entre Christ et cette personne.

On voit la même chose dans 2 Corinthiens 12.2, quand Paul veut se désigner lui-même. Il dit: “Je connais un homme en Christ.” L'expression "en Christ" ici sert de synonyme pour ce qu'on appellerait aujourd'hui un "homme chrétien". Pour Paul, il n'y a pas de doute: l'union avec Jésus sert à définir de manière fondamentale ce qui constitue un chrétien.

C'est cohérent avec ce que l'on voit ailleurs dans le Nouveau Testament, et ce que nous allons explorer ensemble: sans cette union avec Christ, il n'y a pas de salut possible. Tous les bienfaits de notre salut proviennent de Christ et de notre union avec lui.

 Christ ne nous sert à rien, si…

C'est le bon moment pour partager ma citation préférée de Calvin sur l'union avec Christ. Voici ce qu’il affirme au début du troisième livre de l'Institution chrétienne:

> Il est clair que tant que nous ne sommes pas à Christ, tout ce qu’il a fait ou souffert pour le salut des hommes est dépourvu de sens et d’utilité pour nous. Pour que nous bénéficions des biens dont le Père l’a comblé, il faut que nous soyons à lui et qu’il habite en nous. C’est pourquoi Jésus-Christ est nommé "notre Chef" et le "premier-né" de nombreux frères (Rm 8.29). Il est également indiqué ailleurs que nous avons été greffés sur lui et que nous avons "revêtu Christ" (Rm 11.17; Ga 3.27). Cependant, rien de ce qu’il possède n’est nôtre, comme nous l’avons dit, tant que nous ne sommes pas un avec lui.
>
> Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, Kerygma/Excelsis, 2009, p. 475 (3.1.1).

Avez-vous fait attention à ce que Calvin dit ici? Il dit que tout ce que Christ a fait ou souffert pour les hommes est "dépourvu de sens et d'utilité"... tant que nous ne sommes pas unis avec Christ. Les mots sont forts! En d'autres termes, Christ ne nous sert à rien… si nous ne sommes pas unis à lui. Sans cette union personnelle avec Christ, “rien de ce qu'il possède n'est nôtre”. La seule manière dont nous pouvons bénéficier des bienfaits que Dieu veut nous accorder, c'est en étant “à lui et qu'il habite en nous”. Bref, tout vient de Christ et de notre union avec lui.

C'est un peu comme une maison qui vient d'être construite, mais qui ne serait pas reliée à l'électricité de la ville. Tout a beau être prêt et bien présenté: tant que les deux ne sont pas reliés, aucun courant ne passera. Le beau travail réalisé ne sert à rien. C'est un peu la même chose en ce qui concerne Christ et notre salut. Ce que Christ a fait pour nous ne nous profite pas tant que nous ne sommes pas unis à lui3.

 Pas le don de choses, mais le don d'une personne

Cela nous aide à mieux apprécier notre salut: le salut n'est pas le don de choses, mais le don d'une personne. Il est facile de concevoir le salut chrétien comme un ensemble de choses vaguement reliées les unes aux autres: le pardon des péchés, la justification, l'adoption, etc. Ces éléments seraient comme des cadeaux "externes" que Dieu nous donne à distance. Mais dans le salut, nous ne recevons pas des choses: nous recevons une personne. Nous recevons Christ lui-même. Nous sommes faits un avec lui. C'est de cette union que viennent tous les bienfaits de notre salut. Comme l'apôtre Paul l'écrit:

> Or, c'est par lui que vous êtes en Christ-Jésus qui, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, et aussi justice, sanctification et rédemption.
>
> 1 Corinthiens 1.30

Comme Mike Evans l'exprime dans cette interview: "Notre salut n'est pas un produit de supermarché". J'ajoute à son illustration: il ne faut pas concevoir la justification, la sanctification, la glorification (et tout le reste) comme provenant de rayons différents, avec des marques différentes, et un lien plus ou moins vague entre eux.

Plutôt, tous ces éléments trouvent leur source en Christ et sont les nôtres seulement lorsque nous sommes unis à lui4.

 Christ est l'entonnoir de l'amour de Dieu

C'est pour cela que nous pouvons décrire Christ comme étant l'entonnoir de l'amour de Dieu envers nous. La seule manière par laquelle nous pouvons être bénis, c'est en Christ, en étant unis à lui.

Cette illustration de l'entonnoir m'est venue à l'esprit en lisant ce que John Owen écrit:

> Ainsi, même si les saints peuvent voir, et même voient, un océan infini d'amour pour eux dans le sein du Père, ils ne doivent pas attendre de lui une seule goutte qui ne vienne par le Christ5.

Nous ne pouvons recevoir une goutte de bénédiction de la part de Dieu sans Christ. Christ est l'entonnoir de l'amour de Dieu envers nous.

En quoi cela nous aide à apprécier davantage Christ et l'union que nous avons avec lui?

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1.À ce sujet, voir l'ouvrage de Constantine R. Campbell, Paul and union with Christ, qui étudie chacune des expressions utilisées par Paul en lien avec l'union avec Christ. Attention: c'est un ouvrage technique, peu recommandé pour une lecture de A à Z! C'est plutôt un livre de référence à consulter au besoin. ↩2.Je précise qu'ils sont distincts, car même si tous les bienfaits du salut viennent de Christ, on peut quand même les distinguer. Comme Marcus Peter Johnson l'écrit: “Être uni au Christ ne fait pas du salut une masse de bénédictions impossibles à distinguer les unes des autres.” (M. P. Johnson, One with Christ [Un avec Christ], pp. 121-122.) ↩3.L'illustration vient du livre de Robert Letham, Union with Christ: In Scripture, History, and Theology [L’union avec Christ: dans l’Écriture, l’Histoire, et la Théologie], Phillipsburg, NJ: P&R, 2011, pp. 52-53. ↩4.Calvin est également très clair à ce sujet, par exemple dans son Institution de la religion chrétienne, 3.2.24. Il montre que la justification et les bienfaits du salut ne sont pas des éléments extérieurs, mais plutôt des réalités intérieures qui sont nôtres par l'union et la communion avec Christ. Dans un prochain article, nous verrons que cela n'enlève rien au caractère forensique (judiciaire) de la justification. ↩5.John Owen, Communion with God, Benediction Classics, Oxford, 2023, pp. 24-25. John Owen écrit également: “Dans l'effusion de son amour, il n'y a pas une seule goutte qui tombe en dehors du Seigneur Jésus-Christ.” C’est une merveilleuse nouvelle: parce que nous sommes unis à Christ, alors nous sommes au bénéfice de l'amour majestueux de Dieu. Tout l'amour de Dieu est nôtre! ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L'union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L'union avec Christ est la source de notre salut
4. L'union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ


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Le 31 octobre marque de manière symbolique l’anniversaire de la Réforme protestante. C’est le 31 octobre 1517 que Martin Luther a publié ses 95 thèses au sujet des indulgences, qui ont lancé un véritable feu de poudre en Europe. Voici quelques ressources afin de vous aider à (re)découvrir cette période de notre histoire chrétienne.

 Des vidéos pour découvrir la Réforme

 Pour découvrir la Réforme au travers de la vie de Martin Luther en 9 min, cliquez ici.
 Pour faire découvrir la Réforme aux enfants avec des Playmobil, voici une vidéo de moins de 5 min.
 Un webinaire…

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Des ressources pour (re)découvrir la réforme protestante

Le 31 octobre marque de manière symbolique l’anniversaire de la Réforme protestante. C’est le 31 octobre 1517 que Martin Luther a publié ses 95 thèses au sujet des indulgences, qui ont lancé un véritable feu de poudre en Europe. Voici quelques ressources afin de vous aider à (re)découvrir cette période de notre histoire chrétienne.

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 Un webinaire de Pascal Denault pour comprendre le pourquoi de la réforme protestante
 Un cours vidéo gratuit (5h de contenu) par Pascal Denault sur la TPSG Académie

 Des articles pour découvrir la Réforme

 Un bon site à partager à vos amis (même non-croyants) qui explique l’essentiel de la Réforme, en mettant en avant l’Évangile: lareforme.info
 Un article de Robbie Bellis (IBB) qui retrace la vie de Martin Luther: "Martin Luther et la redécouverte de l’Évangile"
 Les ressources du site ParLaFoi.fr, dont cette page pour débuter
 Un article dans lequel je survole la vie de Martin Luther
 10 choses que vous devriez savoir sur la Réforme
 L'histoire des 2 premiers martyrs de la réforme protestante

 Des livres pour découvrir la Réforme

(Merci à Robbie Bellis pour les recommandations suivantes.)

 Calvin, Sources et évolutions de sa pensée religieuse, François Wendel, Classiques Garnier, 2023
 Luther, Marc Lienhard, Labor et Fides, 2016
 Zwingli le théologien, Peter Stephens, Labor et Fides, 1999
 Un livre excellent en anglais pour une introduction générale et passionnante à la Réforme: The Unquenchable Flame: Discovering the Heart of the Reformation, de Michael Reeves.
 Une autre recommandation que l’on m’a faite (je n’ai pas lu ce livre): Francis Higman, La Réforme: pourquoi? Essai sur les origines d'un événement fondateur, Labor et Fides, Genève, 1991, 158 p.

 Sur les 5 "solas"

Les 5 "solas" ne datent pas de l’époque de la réforme, mais ils résument bien les vérités principales que la Réforme a mise en avant. Voici quelques ressources pour les découvrir.

 Des prédications de Joël Favre sur les 5 solas
 5 épisodes du podcast de Florent Varak sur chacun des solas
 Un article de Stéphane Kapitaniuk: "Les questions auxquelles répondent les solas"
 Un livre de Pascal Denault
 Un article de Matt Giralt: "Comment prêcher les 5 solas"

 La réforme est-elle toujours d’actualité?

 Voici un épisode du podcast de Florent Varak qui répond à la question.

Il y a probablement d’autres ressources dont j’ignore l’existence. Si vous en connaissez, faites-nous signe! Prions également pour plus de ressources qui aident les chrétiens à être conscient de leur passé.

Article publié pour la première fois le 30 octobre 2024. Remis en avant le 30 octobre 2025.

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Ceci est le deuxième article d’une série intitulée "À la découverte de notre union avec Christ". Le but est de nous aider à explorer la doctrine de l’union avec Christ et ses implications pour notre vie de tous les jours.

Le précédent article se terminait avec une promesse: en étudiant l’union avec Christ, nous allons faire face à la majesté même. Il est maintenant temps d’expliquer ce qu’il faut comprendre par cette expression "union avec Christ".

La doctrine de l’union avec Christ évoque la relation que…

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Qu’est-ce que l’union avec Christ?

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Ceci est le deuxième article d’une série intitulée "À la découverte de notre union avec Christ". Le but est de nous aider à explorer la doctrine de l’union avec Christ et ses implications pour notre vie de tous les jours.

Le précédent article se terminait avec une promesse: en étudiant l’union avec Christ, nous allons faire face à la majesté même. Il est maintenant temps d’expliquer ce qu’il faut comprendre par cette expression "union avec Christ".

La doctrine de l’union avec Christ évoque la relation que les croyants ont avec Jésus à différentes étapes de leur existence. La manière dont la Bible décrit cette relation montre que, sans Jésus, nous n’aurions rien: c’est en lui que se trouvent tous les bienfaits du salut et la source de notre vie chrétienne.

 Un survol de textes à propos de l’union avec Christ

Comme nous le mentionnons dans le précédent article, l’union avec Christ n’est pas une nouveauté: c’est une réalité présente régulièrement dans les pages de l’Écriture elle-même. Ce n’est pas une invention: le Nouveau Testament est rempli d’affirmations concernant cette réalité. Voici un bref survol de passages qui pointent vers cette réalité, dont plusieurs sont bien connus.

La Bible dit que nous avons été élus "en Christ" (Ép 1.4), ce qui signifie que depuis le début de notre existence, nous sommes liés à Jésus par une union que personne ne peut rompre. Lorsque Jésus est mort et ressuscité il y a 2 000 ans, nous étions unis à lui, ce qui est la source de notre victoire sur le péché: nous sommes morts et ressuscités avec lui (Rm 6.3-9). Non seulement Dieu nous a fait ressusciter avec Christ (Ép 2.6), mais nous sommes également désormais assis à la droite de Dieu avec lui (Col 3.1-4). Alors qu’auparavant Adam était notre chef, ce qui a causé notre mort et notre condamnation, c’est maintenant Jésus notre chef: grâce à cette relation que nous avons avec lui, nous recevons tous les bienfaits du salut (Rm 5.12-21; Ép 1.3-14). En effet, la justice par laquelle nous pouvons nous présenter devant Dieu sans crainte se trouve en Christ (Ph 3.9; 2Co 5.21). La transformation par laquelle nous devenons une nouvelle créature se trouve également en Christ (2Co 5.17). Aujourd’hui, Christ lui-même vit en nous: il fait de nous sa demeure (Col 1.27; Ga 2.20). Nous savons également que c’est en demeurant en lui, le cep, que nous pouvons porter du fruit (Jn 15.1-5).

Tous ces textes pointent vers une relation entre Christ et le croyant, qui n’est pas simplement une relation distante. Nous sommes unis à Christ dans sa mort, sa résurrection, et son ascension à la droite du père. C’est comme deux aimants qui sont collés ensemble: nous sommes liés à Jésus par un lien que rien ni personne ne peut rompre. Bien plus que ça, chaque croyant peut dire avec Paul: “Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi” (Ga 2.20). Christ n’est pas distant: il habite en nous! C’est de cette relation, de cette union, que découlent tous les bienfaits du salut qui sont les nôtres, comme nous le verrons.

 Définir l’union avec Christ

L’union avec Christ n’est pas un sujet facile à définir ou à étudier. C’est une vérité qui nous dépasse. Comme l’écrit Robert Letham1, “la réalité dépasse largement la capacité du langage humain pour la décrire”.

C’est pour cela que cette union est parfois appelée "union mystique", ou que Paul en parle en faisant référence à un "grand mystère" (Ép 5.32). Autrement dit, certaines de nos questions resteront sans réponses, et il faut l’accepter!

Cependant, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons rien dire sur le sujet. Voici comment je suggère de définir l’union avec Christ dans un sens large:

> L’union avec Christ désigne la relation éternelle et impérissable qui existe entre Christ et les croyants, par laquelle ils reçoivent tous les bienfaits que Dieu veut leur accorder.

Tous les textes que nous avons évoqués plus haut pointent vers une relation intime entre Christ et le croyant. Cette relation est éternelle: elle a commencé dans le projet d’élection de Dieu, comme Éphésiens 1.4 le montre. Elle est également impérissable, c’est-à-dire qu’elle ne peut se rompre, car elle dépend du choix souverain de Dieu. Et c’est de cette relation, de cette union, que nous recevons toutes les bénédictions du salut. Nous allons prendre le temps de creuser ces différents éléments dans les articles à venir, et de voir qu’ils émergent de l’Écriture elle-même2.

Voici une illustration que j’ai trouvée utile pour clarifier certains aspects de cette réalité, mise en avant par Rory Shiner dans son livre One Forever. Imaginez que vous êtes à l’aéroport, prêts à prendre l’avion pour aller quelque part. Quel type de relation devez-vous avoir avec l’avion pour arriver à destination? (Je reconnais que c’est une question peu naturelle!) Vous ne devez pas être en train de suivre l’avion, cela ne marcherait pas. Vous ne devez pas être en dessous de l’avion. Vous ne pouvez pas non plus être simplement inspirés par l’avion, le regardant décoller en restant debout sur la piste. Non, la seule relation dont vous ayez besoin, c’est d’être dans l’avion! Lorsque vous êtes dans cet avion, vous êtes unis à cet avion d’une certaine manière: ce qui arrive à l’avion vous arrive aussi. Si l’avion décolle, vous décollez. Si l’avion va à Londres, vous y allez aussi. Si l’avion atterrit, vous atterrissez aussi.

C’est juste une image, imparfaite mais utile, pour illustrer la relation que nous avons avec Christ: nous sommes unis à lui, aussi certainement que nous sommes unis à cet avion. Ce qui arrive à Christ nous arrive également. Quand Christ est mort et ressuscité, cela nous est arrivé également (Rm 6). Alors que Christ est assis à la droite de Dieu, nous le sommes aussi avec lui (Col 3.1-4).

Comme nous allons continuer à le découvrir dans cette série d’articles, cette union est profonde et essentielle pour notre vie chrétienne…

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1.Letham, Union with Christ, p. 1, "The reality far surpasses the ability of human language to describe it". ↩2.La définition de Louis Berkhof (1873-1957) est également utile: “Cette union peut être définie comme une union intime, vitale et spirituelle entre le Christ et son peuple, en vertu de laquelle il est la source de leur vie et de leur force, de leur bonheur et de leur salut.” Cependant, la suite de ce que Berkhof expose n’est pas cohérent avec sa définition (qui est pourtant très bonne), en particulier lorsqu’il explique le lien entre la justification, la sanctification, et l’union avec Christ. Voir Louis Berkhof, Systematic Theology, Expanded Edition, 2021, The Banner of Truth, pp. 463 et 466. ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L'union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L'union avec Christ est la source de notre salut
4. L'union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ


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Ceci est le premier article d'une série intitulée: "À la découverte de notre union avec Christ." L’objectif de cet série est de nous aider à explorer cette doctrine et ses implications pour notre vie de tous les jours.

Peut-être que le terme "union avec Christ" ne vous dit pas grand-chose. Il faut être honnête: ce n'est pas l'expression la plus accrocheuse. Une série intitulée: "Découvrez votre vrai ‘moi’!" ou "Développez le potentiel qui se trouve en vous!" le serait bien bien. De tels titres, il faut…

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L'union avec Christ, un thème important mais négligé?

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Ceci est le premier article d'une série intitulée: "À la découverte de notre union avec Christ." L’objectif de cet série est de nous aider à explorer cette doctrine et ses implications pour notre vie de tous les jours.

Peut-être que le terme "union avec Christ" ne vous dit pas grand-chose. Il faut être honnête: ce n'est pas l'expression la plus accrocheuse. Une série intitulée: "Découvrez votre vrai ‘moi’!" ou "Développez le potentiel qui se trouve en vous!" le serait bien bien. De tels titres, il faut bien l’avouer, semblent contenir de bien meilleures promesses. En revanche, qu'est-ce que le fait de découvrir notre union avec Christ peut-il bien apporter? C'est ce que nous allons explorer ensemble.

 L'importance de l'union avec Christ

Alors que nous réfléchissons à ce sujet, j'espère que vous verrez qu'il ne s'agit pas d'un simple terme théologique. L'union avec Christ est une réalité profonde qui définit notre vie et notre éternité en tant que chrétiens. Ceux qui nous ont précédés l’avaient compris, et beaucoup d'entre eux ont souligné l'importance de l'union avec Christ pour le chrétien.

Jean Calvin, le réformateur français du 16ᵉ siècle, considérait cette vérité comme ayant “une importance capitale”1. Il disait que, sans cette réalité de notre union avec Christ, tout ce que Christ "a fait ou souffert pour le salut des hommes est dépourvu de sens et d’utilité pour nous"2.

Thomas Goodwin, un puritain du 17ᵉ siècle, écrivait que le fait d'être uni à Christ était “la constitution fondamentale d'un chrétien”3.

Au 20ᵉ siècle, John Murray écrivait que, sans prendre en compte la doctrine de l'union avec Christ, “notre vision de la vie chrétienne serait gravement faussée”. Il ajoute que “rien n'est plus central ou plus basique que l'union et la communion avec Christ”4.

Robert Letham, un théologien contemporain, écrit dans son livre sur le sujet que “l'union avec le Christ est au cœur même de la doctrine chrétienne du salut. Toute notre relation avec Dieu peut se résumer en ces termes”5. Rien que ça!

Beaucoup d'autres pourraient être ajoutés à cette liste, qui ont vu dans la Bible l'importance que revêt la réalité de notre union avec Christ.

 Pourquoi est-ce un thème important?

Nous ne pouvons cependant pas nous arrêter là. C'est une chose de dire que le thème est important, mais il faut aller plus loin et expliquer pourquoi c'est le cas. Je ne sais pas vous, mais moi je trouve toujours frustrant quand quelqu'un dit que qu’une chose est importante sans expliquer pourquoi. Par exemple lorsqu'une publicité affirme: “Nous sommes la meilleure agence immobilière de la ville!” ou “Voici le meilleur matelas que vous ayez jamais essayé!”, j'ai envie de demander: mais qu'est-ce qui fait que vous êtes meilleur que les autres? C'est facile de le dire, mais il faut aussi le prouver!

C'est peut-être votre impression en ce qui concerne l'union avec Christ. C'est bien beau de dire que c'est une vérité essentielle, mais qu'est-ce que c'est exactement? Et qu'est-ce qui fait que cette vérité est si importante? C'est ce que nous allons découvrir ensemble dans la suite de ces articles.

 L'union avec Christ n'est pas une nouveauté

Avant d'avancer, il faut cependant clarifier un point. En lisant toutes ces citations à propos de l'importance de l'union avec Christ, on pourrait avoir l'impression d'être sur le point de découvrir un secret bien caché, réservé à une élite. Ce n'est pas le cas. Aucune vérité de la foi chrétienne n'est réservée à une élite, et il faut d'ailleurs se méfier de tout ce qui se présente comme "nouveau" et "révolutionnaire". C'est souvent sous cette forme que se déguisent les faux enseignements! L'union avec Christ n'est pas un secret bien caché. C'est plutôt une vérité présente de manière récurrente dans le Nouveau Testament.

Comme nous allons le voir, de nombreux textes de la Bible pointent vers une relation éternelle et indissoluble entre le croyant et Christ, par laquelle nous recevons tous les bienfaits que Dieu veut nous accorder. C'est cette relation que désigne l'union avec Christ. Elle affirme que notre vie chrétienne dépend entièrement de Christ, depuis le début de notre existence jusque dans l'éternité. En soi, j'imagine que ceci n'est pas une grande découverte pour vous: en dehors de Christ, nous n'avons rien. Tout dépend de Jésus.

Jean Calvin, le réformateur français du 16ᵉ siècle, résumait ainsi le chapitre 1 de la lettre aux Colossiens:

> Christ est le commencement, le milieu et la fin; que c'est de lui qu'il nous faut recevoir toutes choses, et que hors de lui, il n'y a rien, et qu'on n'y peut rien trouver6.

C'est à cette réalité que l'union avec Christ fait référence. Jésus est le début, le milieu, et la fin de notre vie chrétienne. Ce dont nous avons besoin du début jusqu'à la fin, c'est de Jésus: ni plus, ni moins.

 Faire face à la majesté

Vous êtes-vous déjà retrouvé devant un paysage ou un bâtiment impressionnant? Par exemple au sommet d'une montagne, ou alors au pied d'une montagne en train de contempler le sommet? Ou au pied d'un building de plusieurs centaines de mètres? Dans ces situations, la grandeur de ce que nous avons devant les yeux nous émerveille. Nous faisons face à quelque chose de véritablement majestueux.

L'étude de l'union avec Christ nous amène à vivre la même chose. Car l'étude de ce sujet nous met face à la majesté même: Jésus. C'est un très bon endroit où se trouver, n'est-ce pas? Car dans le paysage de la vie chrétienne, perdre Jésus de vue, c'est la preuve que l'on s'est égaré…

Dans les articles suivants, nous allons creuser la "glorieuse richesse" du mystère que Dieu a voulu nous faire connaître: “Christ en vous, l'espérance de la gloire” (Col 1.27). Que Dieu s'en serve pour notre édification.

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1.Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, éd. Kerygma, III.11.10, p. 668. ↩2.Ibid., III.1.1, p. 475. ↩3.“Being in Christ, and united to him, is the fundamental constitution of a Christian.” – Thomas Goodwin, "Of Christ the mediator", dans The works of Thomas Goodwin, éd. Thomas Smith (1861-1866; rééd. Grand Rapids: Reformation Heritage Books, 2006), vol. 5, p. 350. ↩4.John Murray, Redemption accomplished and applied, Grand Rapids: Eerdmans, 1955, p. 161. (Également disponible en français)↩5.Robert Letham, Union with Christ: In Scripture, History, and Theology (Phillipsburg, NJ: P&R Publishing, 2011), p. 1. ↩6.Jean Calvin, Commentaires bibliques – Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, éd. Kerygma, p. 329. ↩



 Dans la série "À la découverte de notre union avec Christ"

1. L'union avec Christ, un thème important mais négligé ?
2. Qu’est-ce que l’union avec Christ ?
3. L'union avec Christ est la source de notre salut
4. L'union avec Christ est le ciment de la doctrine du salut
5. La sécurité d’avoir été élu en union avec Christ


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Le but de cet article n'est pas de résoudre toutes les difficultés que ce passage comporte, mais de simplement partager mes notes d'étude de manière plus ou moins organisée. Comme je n'ai pas trouvé grand-chose sur ce verset en français, j'espère que cela pourra être utile à toute personne qui étudiera ce passage dans l'avenir.

Voici le verset en question:

> Maintenant, je me réjouis dans mes souffrances pour vous, et j'accomplis dans ma chair ce qui manque aux souffrances de Christ, pour son corps…

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Quelques réflexions pour comprendre Colossiens 1.24

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Le but de cet article n'est pas de résoudre toutes les difficultés que ce passage comporte, mais de simplement partager mes notes d'étude de manière plus ou moins organisée. Comme je n'ai pas trouvé grand-chose sur ce verset en français, j'espère que cela pourra être utile à toute personne qui étudiera ce passage dans l'avenir.

Voici le verset en question:

> Maintenant, je me réjouis dans mes souffrances pour vous, et j'accomplis dans ma chair ce qui manque aux souffrances de Christ, pour son corps, qui est l’Église.
>
> Colossiens 1.24, version Colombe

Sans avoir pu répondre à toutes mes questions sur ce verset, voici néanmoins quelques éléments qui m'ont aidé dans la réflexion.

 1. C'est Paul qui souffre, et il souffre pour l'Église

Dans ce verset, Paul fait référence à une souffrance particulière. Il parle de ses souffrances: "mes souffrances pour vous" (Col 1.24)1. Il donne plus de détails dans Colossiens 1.29 et 2.1: il combat pour la foi des Colossiens. C'est un combat qui implique une certaine difficulté. Dans Colossiens 4.3, il dit qu'il est en prison à cause du "mystère du Christ" — ce mystère qu'il cherche justement à annoncer aux Colossiens (Col 1.27; 2.2). Paul est donc en train de souffrir, et il souffre pour l'Église en la servant (cf. Col 1.25; 1.29).

Deux autres remarques sur ces souffrances:

 Ce n'est pas une nouveauté. Dès le début de sa vie chrétienne, Paul avait été prévenu qu'il allait souffrir pour le nom de Christ (Ac 9.15-16). Ça faisait partie du package de son ministère!
 Paul se réjouit de ses souffrances dans Colossiens 1.24, en raison de ce qu’elles produisent. Elles sont "pour vous" (voir aussi Ép 3.13).

 2. Il s'agit aussi des souffrances du Christ

Il y a une unité qui existe entre Christ et l'Église: c'est "son corps", comme il est écrit dans ce verset. Quand l'Église souffre, Christ souffre aussi. C'est ce que l'on voit dans Actes 9.4, lorsque le Seigneur Jésus pose la question à Paul (qui s'appelait alors encore Saul): "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?" En persécutant les chrétiens, le corps de Christ, Saul persécutait Christ lui-même. Christ est identifié à son corps.

 3. En souffrant pour l'Église par son service, Paul participe aux souffrances de Christ

Il est clair qu'il ne s'agit pas d'une souffrance expiatoire, c'est-à-dire une souffrance pour le péché. C'est peut-être le plus grand questionnement que pose ce texte: si Paul doit suppléer ou compléter ce qui manque aux afflictions de Christ, est-ce que cela veut dire que les souffrances de Christ pour notre salut n'étaient pas suffisantes?

En réalité, cette question n'est vraiment pas difficile. Le lecteur biblique attentif sait bien que les souffrances de Christ à la croix étaient pleinement suffisantes: elles n'ont pas besoin d'être complétées pour apporter le pardon des péchés.

En fait, il suffit simplement de revenir quelques versets en arrière pour voir cela.

Dans le passage précédent, Paul a montré à quel point Christ était suffisant pour apporter la réconciliation avec Dieu (Col 1.21-23). Sa mort dans son corps de chair nous a réellement réconciliés avec Dieu. C'est fait et il n'y a rien à y ajouter.

Paul est trop intelligent (et faudrait-il aussi rappeler, inspiré de Dieu?) pour se contredire au verset suivant. Donc, la souffrance dont il est question ici n'est pas une souffrance pour le péché.

(Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que le terme utilisé pour les “afflictions du Christ” (θλῖψις) n'est jamais utilisé dans le NT pour parler de souffrances liées au péché.)

 Et maintenant?

Une fois que l'on a dit cela, on peut déjà commencer à comprendre un peu le sens de ce passage. Paul fait ici référence aux souffrances que l'Église, le corps de Christ, va connaître, en accomplissant sa mission sur cette terre. Ceux qui servent Christ vont souffrir, "ça fait partie du jeu", en quelque sorte. Christ compatit à ces souffrances: ce sont aussi les siennes, car il est un avec son Église.

Avec ce verset, Paul affirme qu'il joue sa part, d'une certaine manière. En servant l'Église, et donc en souffrant, il participe à ces souffrances qui vont nécessairement avoir lieu.

 La traduction de ἀνταναπληρόω

La grande difficulté de ce passage est de comprendre le sens de "supplée ce qui manque" (ἀνταναπληρόω).

Pour expliquer ce verbe, John Piper connecte Colossiens 1.24 avec Philippiens 2.30, où un terme très similaire est utilisé (ἀναπληρόω). Dans Philippiens 2.30, ce qui manque et qu'Épaphrodite complète, c'est la présentation en personne du don des Philippiens, que l'Église ne peut pas faire. Ainsi, pour Piper, ce qui manque selon Colossiens 1.24, c'est la présentation des souffrances du Christ au monde.

> Il y a quelque chose qui manque dans les souffrances, et il s'agit de la présentation de ces souffrances. \...\] Jésus a payé de sa vie pour notre salut. Nous le rejoignons dans cette souffrance en manifestant (au monde) la nature de cette souffrance[2.

J'apprécie l’accent missionnaire de Piper, et je crois qu'une grande partie de ce qu'il dit peut tout de même être une application de ce passage (notamment la nécessité de la souffrance dans le service pour l'Évangile). Cependant, la position de Piper semble impliquer que les "afflictions du Christ" sont bel et bien ses souffrances en lien avec le péché, ce pour quoi j'ai du mal à le suivre. Bien entendu, Piper ne dit pas que les afflictions du Christ pour le péché sont insuffisantes. Mais je ne suis pas convaincu que ce soit au péché que les "afflictions" de Colossiens 1.24 fassent référence (je trouve le parallèle avec Actes 9.4 et l'union avec Christ plus convaincants).

Concernant la traduction de ἀνταναπληρόω (qui n'apparaît qu'ici dans tout le NT), j'apprécie la conclusion de Moo:

> La rareté du verbe rend la décision difficile, et nous ne devons certainement pas laisser une décision concernant ce verbe dicter le sens du passage3.

 D'autres réflexions

Pour essayer d'expliquer le fait qu'il soit question de "suppléer" ou "compléter" "ce qui manque", certains affirment qu'il est question d'un certain niveau de souffrance que l'Église va connaître. Ce niveau n'a pas encore été atteint, et donc Paul complète simplement ce qu'il peut en servant l'Église, et donc en souffrant. Il joue sa part, d'une certaine manière. On peut voir Apocalypse 6.9-11 pour une idée similaire: il y a un nombre déterminé de martyrs, qui n'a pas encore été atteint.

Dans cette lignée, voici ce que Pao écrit:

> Paul précise maintenant qu’il est en train de compléter ce qui manque encore aux souffrances prédéterminées du Messie, celles qui doivent s’accomplir durant l'ère eschatologique4.

Garland rejette une telle interprétation, disant que Paul ne fait pas référence à cela dans le contexte, et ne donne pas ce "quota" comme raison ou motivation de ses souffrances.

> L'objectif déclaré de Paul n'est pas d'atteindre un certain quota de souffrances, mais de faire connaître pleinement la parole de Dieu (Col 1.25). Sa lutte pour atteindre cet objectif entraîne des souffrances, et il considère ces souffrances “d'une certaine manière étrange, pas comme étant les siennes, mais celles du Christ”5.

Je termine en citant Moo, que je trouve être un bon guide, sur ce passage et sur Colossiens en général:

> Parce que le ministère apostolique de Paul est une "extension" de l'œuvre du Christ dans le monde, Paul identifie très étroitement ses propres souffrances à celles du Christ. Ces souffrances n'ont aucun bénéfice rédempteur pour l'Église, mais elles accompagnent inévitablement la "mission" de Paul qui consiste à proclamer la révélation eschatologique du mystère de Dieu (vv. 25-27)6.

 Conclusion

Je trouve toujours ce passage difficile, mais avec les réflexions partagées dans cet article, j'arrive au moins à en discerner la portée: le service de l'Évangile va coûter. Servir l'Église va impliquer de la souffrance. Paul se réjouissait de ces souffrances, car elles servaient au bien et à la croissance des chrétiens. Quelle réaction vais-je avoir maintenant: fuir la souffrance, ou me donner au service de l'Évangile quoi qu'il en coûte? Paul a choisi la deuxième option, et il nous appelle à le suivre.

 .note-block { font-size: 0.85em; display: block; }.note-block .num { display: inline-block; width: 1.5em; margin-left: 0.0em; padding-right: 1.5em; }

  1. Il est vrai qu'en grec, il n'est pas directement explicite qu'il s'agit des souffrances de Paul (“dans les souffrances pour vous”). Mais le contexte et la suite du verset montrent que c'est bien de ses souffrances dont il est question. Comme Pao l'écrit:  .quote-wrapper { display: flex; align-items: flex-start; / aligne le texte avec le haut du guillemet / } .quote-mark { font-size: 2.3em; line-height: 1; vertical-align: top; / évite que le guillemet descende / } .quote-text { margin-left: 0.3em; display: block; }   “  Bien que le texte grec ne précise pas que Paul fait référence à ses propres souffrances, le contexte indique clairement qu’il est le sujet implicite de ce nom verbal ("mes souffrances"). (David W. Pao, Colossians and Philemon, Zondervan exegetical commentary on the New Testament, Grand Rapids, MI: Zondervan, 2012, p. 123. Traduction libre.) ↩  2.John Piper, extrait de l’épisode "Will suffering weaken my ministry?" (La souffrance affaiblira-t-elle mon ministère?) du podcast Ask pastor John. Traduction libre. ↩3.Douglas J. Moo, The letters to the Colossians and to Philemon, The pillar New Testament commentary, Grand Rapids, MI: William B. Eerdmans Pub. Co., 2008, p. 151. ↩4.David W. Pao, Colossians and Philemon, Zondervan exegetical commentary on the New Testament, Grand Rapids, MI: Zondervan, 2012, p. 123. ↩5.David E. Garland, Colossians and Philemon, The NIV application commentary, Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1998, pp. 120-121. ↩6.Douglas J. Moo, The letters to the Colossians and to Philemon, The pillar New Testament commentary, Grand Rapids, MI: William B. Eerdmans Pub. Co., 2008, p. 151. ↩


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Dans son introduction à la doctrine de l'élection, Calvin met en garde contre deux mauvaises attitudes concernant l'étude de ce sujet. La première attitude est celle qui cherche à sonder ce que Dieu n'a pas révélé. La deuxième attitude est celle qui ne sonde pas ce que Dieu a révélé.

 Première erreur: la mauvaise curiosité

En premier lieu, Calvin met en garde contre la curiosité des hommes qui rend la doctrine de la prédestination "encore plus obscure". En étudiant ce sujet, nous entrons dans le "sanctuaire de la sagesse divine". Calvin met donc en garde:

> Si…

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Deux erreurs en étudiant la prédestination

Dans son introduction à la doctrine de l'élection, Calvin met en garde contre deux mauvaises attitudes concernant l'étude de ce sujet. La première attitude est celle qui cherche à sonder ce que Dieu n'a pas révélé. La deuxième attitude est celle qui ne sonde pas ce que Dieu a révélé.

 Première erreur: la mauvaise curiosité

En premier lieu, Calvin met en garde contre la curiosité des hommes qui rend la doctrine de la prédestination "encore plus obscure". En étudiant ce sujet, nous entrons dans le "sanctuaire de la sagesse divine". Calvin met donc en garde:

> Si quelqu'un y pénètre et s'avance avec une confiance insouciante, il n'arrivera jamais à satisfaire sa curiosité et il entrera dans un labyrinthe dont il ne trouvera pas l'issue. Il n'est pas légitime, en effet, que les choses que Dieu a voulu cacher et dont il s'est réservé la connaissance soient ainsi décortiquées par les êtres humains et que la profondeur de sa sagesse — qu'il a voulu être plutôt adorée par nous que comprise, afin de se rendre admirable en elle — soit soumise à la compréhension humaine pour qu'elle soit sondée jusque dans son éternité.
>
> Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, livre III, p. 855

Nous retrouvons ici la modestie théologique qui anime Calvin à bien des reprises. Il y a une distinction entre les choses secrètes, que Dieu n'a pas choisi de révéler, et les choses que Dieu a choisi de révéler aux hommes dans sa Parole (cf. Dt 29.29). Notre but est de sonder les choses révélées, et pas les choses cachées, car elles appartiennent à l'Éternel.

Cette distinction est particulièrement importante en ce qui concerne la doctrine de l'élection. Nous devons avancer dans les limites que l'Écriture donne, étant prêts à affirmer notre ignorance quand ces limites sont atteintes. Calvin l'exprime ainsi:

> Désirer une autre connaissance de la prédestination que celle qui nous est donnée par la Parole de Dieu est aussi insensé que la folie de quelqu'un qui voudrait cheminer sur des rochers inaccessibles ou voir dans les ténèbres. N'ayons pas honte d'ignorer quelque chose à ce sujet, car il y a des ignorances plus savantes que le savoir.
>
> Ibid., p. 856

L'ignorance n'est pas mauvaise quand il s'agit d'un domaine qui nous dépasse et qui fait partie du conseil secret de Dieu. En étudiant ce sujet, avançons donc en tâtonnant à la lumière que l'Écriture donne, résolus à ne pas nous en écarter. Dire "je ne sais pas" est parfois une confession théologique profonde…

 Deuxième erreur: la négligence

Calvin continue en mettant en avant une deuxième erreur dans l'étude de cette doctrine: celle de la négligence. C'est l'autre extrême, et peut-être une sur-réaction au danger de la curiosité. Parce que le sujet nous dépasse, nous refusons de nous y intéresser, par crainte que cela soit dangereux pour nous.

Cette attitude est tout aussi mauvaise, car il n'est pas bon de se priver de quelque chose que Dieu a révélé. La doctrine de l'élection fait partie de l'Écriture, de ce que Dieu a voulu faire connaître sur lui-même: ce n'est pas une chose sage d'interdire aux croyants de s'y intéresser. Cela reviendrait à priver les croyants "du bien que Dieu leur a communiqué, ou de vouloir accuser le Saint-Esprit, comme s'il avait publié des choses qu'il aurait été bon de censurer" (p. 857). Si Dieu a révélé quelque chose dans sa Parole, c'est pour notre bien: ce n'est pas sage de s'en priver.

Quelle est donc la solution? Voici comment Calvin l'exprime:

> Pour trouver un bon équilibre, il faut revenir à la Parole de Dieu, où se trouve ce qui est nécessaire pour éclairer notre compréhension. L'Écriture est l'école du Saint-Esprit, dans laquelle il n'y a rien d'omis qui soit salutaire et utile à connaître, de même qu'il n'y a rien d'enseigné qu'il ne soit pas expédient de savoir.
>
> Ibid., pp. 856-857

Nous avons ici un magnifique résumé de la suffisance de l'Écriture. Dans la Bible, Dieu nous a donné tout ce dont nous avons besoin. Il n'a rien laissé de côté qui nous soit nécessaire, et il n'a rien révélé qui ne serve au bien de notre âme. Avançons donc dans l'étude de Dieu, guidés par sa Parole.

 Pour creuser la suffisance de l'Écriture:

 Dans la Bible, Dieu a donné tout ce qu’il nous faut – Benjamin Eggen
 La Bible est-elle suffisante? – Jonathan Meyer
 Une vidéo: Ce que l'on croit sur la Bible en 4 lettres (SCAN)


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Vous êtes dans une Église que vous trouvez imparfaite? Bienvenue au club! Et si vous pensez que votre Église est parfaite, c'est soit que vous êtes aveuglés, soit que vous êtes déjà au ciel. (Sans vous connaître, je penche plutôt pour la première option…)

Blague à part, nous devons être conscients que chaque Église locale sur cette terre aura son lot de forces et de faiblesses. Si la Bible nous demande de nous supporter les uns les autres, c'est parce que nous aurons besoin de le faire: parfois plus souvent qu'on ne le pense!

À ce…

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Rejoindre une Église locale, c’est la rendre imparfaite

Vous êtes dans une Église que vous trouvez imparfaite? Bienvenue au club! Et si vous pensez que votre Église est parfaite, c'est soit que vous êtes aveuglés, soit que vous êtes déjà au ciel. (Sans vous connaître, je penche plutôt pour la première option…)

Blague à part, nous devons être conscients que chaque Église locale sur cette terre aura son lot de forces et de faiblesses. Si la Bible nous demande de nous supporter les uns les autres, c'est parce que nous aurons besoin de le faire: parfois plus souvent qu'on ne le pense!

À ce sujet, j'ai régulièrement entendu une citation sans trop savoir d'où elle venait: “Si vous trouvez une Église parfaite, n'y entrez pas, car vous la rendrez imparfaite.” En fouillant dans mes notes, j'ai retrouvé sa provenance, attribuée à Charles Spurgeon, le prédicateur anglais du 19ᵉ siècle.

Voici la citation complète:

> Si je n’avais jamais fait partie d’une Église tant que je n’avais pas trouvé l’Église parfaite, alors je n’aurais jamais fait partie d’une Église. Et le moment où j’aurais rejoint cette Église, si je l’avais trouvée, je l’aurais gâchée; parce que cette Église n’aurait plus été parfaite dès que je l’aurais rejointe. Et pourtant, aussi imparfaite qu’une Église soit, c’est le meilleur endroit sur la terre où se trouver.
>
> \
> C. H. Spurgeon et Tom Carter, Spurgeon at his best: Over 2200 striking quotations from the world’s most exhaustive and widely-read sermon series (Grand Rapids, MI: Baker, 1988).

Un tel constat ne devrait pas nous amener au cynisme. D'abord, parce que le changement est possible. Chaque Église est appelée à grandir en maturité et en sainteté, en Christ qui est la tête (Col 2.19). Chaque Église sainement structurée et nourrie devrait, par la grâce de Dieu, devenir de moins en moins imparfaite!

Mais surtout, malgré ses imperfections, comme le dit Spurgeon, une Église est le meilleur endroit sur la terre où se trouver. Nous avons besoin de l'Église locale. Nous ne pouvons pas nous en passer, au risque de mettre en danger notre vie chrétienne (voir ce livret à ce sujet). Profitons-en, malgré les imperfections qui s'y trouvent.

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Les faux enseignements ont toujours pour résultat de nous détourner de Christ. Ils diminuent son importance tout en élevant quelqu’un d’autre (ou nous-mêmes) à la place. En réalité, c’est parce que Christ est mis de côté que les faux enseignements se développent.

C’est ce que Jean Calvin nous aide à comprendre dans son commentaire sur Colossiens 1.12. Il y présente ce qui favorise et ce qui met à mort les faux enseignements. Voici ce qu’il écrit:

> Car d’où vient que nous sommes menés…

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Ce qui favorise ou détruit les faux enseignements

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Les faux enseignements ont toujours pour résultat de nous détourner de Christ. Ils diminuent son importance tout en élevant quelqu’un d’autre (ou nous-mêmes) à la place. En réalité, c’est parce que Christ est mis de côté que les faux enseignements se développent.

C’est ce que Jean Calvin nous aide à comprendre dans son commentaire sur Colossiens 1.12. Il y présente ce qui favorise et ce qui met à mort les faux enseignements. Voici ce qu’il écrit:

> Car d’où vient que nous sommes menés çà et là par tant de doctrines diverses, sinon de ce que nous ne connaissons point quelle est la puissance du Christ? Car seul le Christ fait que toutes les autres choses s’évanouissent soudain. C’est pourquoi il n’y a rien à quoi Satan ne s’efforce davantage que de mettre des brouillards au-devant pour obscurcir le Christ, parce qu’il sait bien qu’alors la porte est ouverte à tous les mensonges. Voici donc le seul moyen, tant pour comprendre et retenir que pour rétablir la pure doctrine: c’est de proposer le Christ devant les yeux tel qu’il est, avec tous ses biens, afin que sa puissance soit vraiment ressentie.
>
> Jean Calvin, Épîtres aux Galates, Éphésiens, Philippiens et Colossiens, Éditions Kerygma/Excelsis, p. 329

Ce qui favorise le développement des faux enseignements, c’est lorsque nous ignorons la grandeur de Christ et de ce qu’il a fait. C’est ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’autres contrefaçons qui prennent la place de Christ. Cela arrive lorsque Christ n’est pas présenté clairement devant nos yeux ou lorsque nous laissons Satan "mettre des brouillards" pour nous cacher Christ, comme l’écrit Calvin.

La solution, c’est de présenter Christ dans toute sa grandeur, avec simplicité et clarté, "tel qu’il est". Lorsque nous contemplons clairement qui est Jésus, les faux enseignements perdent leur valeur. Ils n’ont plus rien d’attirant. Ils n’ont rien à nous offrir que Christ ne nous aurait pas déjà donné.

En résumé, les faux enseignements poussent naturellement là où la bonne herbe de Christ n’est pas plantée avec suffisance et clarté. Voilà donc le moyen de mettre à mort tout faux enseignement: s’attacher à Christ, la tête, de laquelle le corps tire sa croissance (cf. Colossiens 2.19).

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Alors que je prêche à travers la lettre aux Colossiens, j’en profite pour lire les sermons de Jean Daillé, un prédicateur français du 17ᵉ siècle (1594-1670). Cela me fait beaucoup de bien, et j’y découvre de belles pépites! En voici quelques-unes en lien avec le premier chapitre de la lettre aux Colossiens.

 1. Une citation sur la reconnaissance

Alors qu’il commente Colossiens 1.3, lorsque Paul remercie Dieu pour la foi et l’amour des Colossiens, Daillé pointe du doigt notre tendance à remercier Dieu pour des…

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Quelques citations du 17ᵉ siècle sur Colossiens 1

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Alors que je prêche à travers la lettre aux Colossiens, j’en profite pour lire les sermons de Jean Daillé, un prédicateur français du 17ᵉ siècle (1594-1670). Cela me fait beaucoup de bien, et j’y découvre de belles pépites! En voici quelques-unes en lien avec le premier chapitre de la lettre aux Colossiens.

 1. Une citation sur la reconnaissance

Alors qu’il commente Colossiens 1.3, lorsque Paul remercie Dieu pour la foi et l’amour des Colossiens, Daillé pointe du doigt notre tendance à remercier Dieu pour des choses qui pâlissent à la lumière du don bien plus grand que nous avons en Christ:

> C’est là, fidèles, le vrai sujet de nos joies et de nos actions de grâces pour nos prochains: non de ce que Dieu leur a donné la vigueur de la santé, l’abondance des richesses, la faveur des grands, la gloire de la renommée, la connaissance des sciences et tels autres biens mondains, \[...\] mais bien de ce que le ciel leur a révélé Jésus-Christ.
>
> p. 21

 2. Une citation sur la sécurité de notre espérance

Plus loin, Daillé commente le verset 5, où Paul explique que l’espérance que nous avons nous est "réservée dans les cieux". Daillé explique comment cela met en avant la sécurité et l’excellence de notre espérance:

> Le lieu où ce riche dépôt nous est gardé nous en confirme encore l’espérance et l’excellence. Car, dit l’apôtre, il nous est réservé aux cieux. Ne craignez point, fidèles. Votre bien n’est pas en la terre, où le larron dérobe, où l’infidélité et la violence ravagent, où le temps même ruine toutes choses; où les couronnes les mieux établies sont sujettes à mille et mille accidents. La vôtre est là-haut dans les cieux, dans le sanctuaire de l’éternité, élevée au-dessus de toutes les bizarreries et inconstances des choses humaines, où ni nos changements, ni les causes qui les produisent, n’ont point d’accès. Mais ce même lieu vous montre encore l’excellence et la perfection du bien que vous espérez, puisque toutes les choses célestes sont grandes et magnifiques. La faiblesse, la pauvreté et l’imperfection logent ici-bas. Le ciel est le domicile de la gloire et de la félicité.
>
> p. 29

 3. Une citation pour motiver notre zèle

Enfin, Daillé met en avant le fait que les gens de la terre se donnent corps et âme pour une espérance qui est incertaine. Puisque notre espérance est bien différente – certaine et précieuse – alors c’est une motivation supplémentaire à se donner tout entier au Seigneur:

> Considérez un peu ce que font et souffrent les hommes du monde pour des espérances incertaines, qui voltigent dans l’air, qui flottent sur la mer, qui dépendent du vent et de la fortune; à combien de dangers ils s’exposent, à quel travail et à quelle inquiétude ils se condamnent eux-mêmes, passant volontairement les jours et les nuits dans une très laborieuse servitude pour un bien imaginaire qui n’est et ne sera peut-être jamais, et dont, quelque heureux que puisse être le succès de leurs desseins, ils ne jouiront pour le plus que durant quelques années seulement. Chrétien, sera-t-il dit que vous aurez moins de zèle pour le ciel que ces gens n’en ont pour la terre? Leur espérance est douteuse: la vôtre est assurée. La leur dépend de la volonté des hommes et de l’inconstance des éléments. La vôtre est dans le ciel, au-dessus de toutes les tempêtes de cette vie. Poursuivez donc généreusement un si haut et si glorieux dessein.
>
> pp. 37-38

Source: Jean Daillé, Sermons sur l’épître de Paul aux Colossiens. Accessibles en ligne ici. Les citations ont été légèrement modernisées pour faciliter la lecture.

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Il y a quelques semaines, je partageais une citation de John Gill qui mettait en avant l’importance de l’union avec Christ: tous les bienfaits de notre salut proviennent de notre union avec Jésus. Aujourd’hui, j’aimerais partager une citation de Jean Calvin, le réformateur français du 16ᵉ siècle, qui exprime la même idée.

Cette citation provient du début du troisième livre de son Institution de la religion chrétienne. Dans ce livre, Calvin traite de l’application du salut, et il commence avec la réalité qui donne lieu à toutes…

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La citation classique de Calvin sur l’union avec Christ

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Il y a quelques semaines, je partageais une citation de John Gill qui mettait en avant l’importance de l’union avec Christ: tous les bienfaits de notre salut proviennent de notre union avec Jésus. Aujourd’hui, j’aimerais partager une citation de Jean Calvin, le réformateur français du 16ᵉ siècle, qui exprime la même idée.

Cette citation provient du début du troisième livre de son Institution de la religion chrétienne. Dans ce livre, Calvin traite de l’application du salut, et il commence avec la réalité qui donne lieu à toutes les autres: notre union avec Jésus.

C’est la citation classique de Calvin sur le sujet: on la retrouve régulièrement dans des écrits académiques sur l’union avec Christ. Il me semblait donc bon de la partager ici pour en faire profiter les lecteurs.

> Il est clair que tant que nous ne sommes pas à Christ, tout ce qu’il a fait ou souffert pour le salut des hommes est dépourvu de sens et d’utilité pour nous. Pour que nous bénéficions des biens dont le Père l’a comblé, il faut que nous soyons à lui et qu’il habite en nous. C’est pourquoi Jésus-Christ est nommé "notre Chef" et le "premier-né" de nombreux frères (Rm 8.29). Il est également indiqué, ailleurs, que nous avons été greffés sur lui et que nous avons "revêtu Christ" (Rm 11.17; Ga 3.27). Cependant, rien de ce qu’il possède n’est nôtre, comme nous l’avons dit, tant que nous ne sommes pas un avec lui1.

La version de 1560 me semble être encore plus explicite au début de cette citation. Calvin y écrit (admirez le français du 16ᵉ siècle!):

> Il est à noter, cependant, que nous sommes hors de Christ (Ép 4.15), et séparez d’avec luy, que tout ce qu’il a fait ou souffert pour le salut du genre humain nous est inutile et de nulle importance2.

Calvin est clair: sans union avec Christ, il n’y a pas de salut.

Dans les semaines à venir, j’aimerais continuer à explorer ce thème merveilleux de notre union avec Christ. Abonnez-vous pour recevoir mes nouveaux articles directement par e-mail. ​⤵️



1. Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, Kerygma/Excelsis, 2009, p. 475 (3.1.1).2. Source de la version française de 1560.


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Nous pouvons mettre en avant les joies du ciel en nous concentrant sur des choses bien terrestres, qui passent à côté de la vraie joie que nous aurons en Christ. Je trouve cette citation de Samuel Rutherford encourageante pour nous rappeler que ce qui fait que le paradis est ce qu’il est, c’est la présence de Christ:

> Nous le voulons, LUI! Je refuserais le paradis si le Christ n’y était pas. Enlevez le Christ du paradis, et ce n’est plus qu’une demeure pauvre, sans joie, sombre…

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Le paradis sans Christ n’a aucune valeur

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Nous pouvons mettre en avant les joies du ciel en nous concentrant sur des choses bien terrestres, qui passent à côté de la vraie joie que nous aurons en Christ. Je trouve cette citation de Samuel Rutherford encourageante pour nous rappeler que ce qui fait que le paradis est ce qu’il est, c’est la présence de Christ:

> Nous le voulons, LUI! Je refuserais le paradis si le Christ n’y était pas. Enlevez le Christ du paradis, et ce n’est plus qu’une demeure pauvre, sans joie, sombre et désertée. Le paradis sans le Christ ressemblerait à la terrible contrée de la mort. “Ah, dit le Christ, votre joie doit être complète.” Jean 14.2: “Alors je reviendrai et je vous accueillerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez aussi.” J’avoue que, sans Christ, les demeures ne sont que des lieux de ronces et d’épines. Je veux le paradis pour avoir Christ, et non Christ pour avoir le paradis.
>
> Samuel Rutherford (1600-1661)

Alors que nous parlons de notre espérance à venir, n’oublions pas l’essentiel:

> Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville. Ses esclaves lui rendront un culte; ils verront son visage, et son nom sera sur leur front.
>
> Apocalypse 22.3-4

La citation de Rutherford me fait penser à cette autre citation de John Piper, sur la même idée.