Découvre cette septième prédication de notre série sur l’épître aux Colossiens. Clique ici pour accéder directement au sommaire de cette série.
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Résumé
Paul vient de souligner que tous ceux qui veulent servir dans le contexte de l’Église souffriront. La souffrance est un élément prévisible de l’engagement chrétien. Parce qu’il suscite l’incompréhension, parce qu’il entraîne des sacrifices…
Le temps qu’une famille passe à organiser un club d’enfants à Noël, c’est du temps qu’elle ne passera pas à se dorloter. Le fait d’inviter régulièrement chez soi des frères et des sœurs empêche de profiter de ce même temps.
Un deuxième point que souligne l’apôtre, c’est que l’Église est au centre de la préoccupation du service. Le peuple de Dieu (l’Église) est là où Christ est visible. L’Église n’est jamais parfaite, elle ne le sera que dans le ciel.
Être au service de Dieu, c’est prier et vivre pour que Christ transparaisse davantage dans les relations… Être au service de Dieu, c’est prendre soin, honorer, les frères et les sœurs.
Un troisième point que l’apôtre rapporte, c’est que le service de Dieu consiste à communiquer tout le plan de Dieu. La Bible est une fresque qui annonce et détaille l’amour et le salut de Dieu… Chaque chrétien doit connaître cette fresque, chaque chrétien doit pouvoir raconter la grande histoire du salut…
Que fait un serviteur de Dieu? Que doit faire un serviteur de Dieu? Quelle est la tâche de fond principale des serviteurs de Dieu?
Que ce soit au niveau pastoral ou des anciens, que ce soit au niveau des responsables des Églises de maison, des écoles du dimanche… que ce soit dans notre interaction les uns avec les autres, c’est de centrer toute la vie sur Jésus-Christ: la nôtre et celle de ceux qui nous entourent…
Lecture: Colossiens 1.24-29
Souligner la gloire en Christ
Christ en vous, l’espérance de la gloire.
Colossiens 1.27b
Il y a plusieurs manières de décrire les chrétiens:
- Des "p’tits christs" (c’est l’étymologie du mot; un quolibet au départ).
- Des disiciples/apprentis de Jésus.
- Des gens qui ont été… (vous vous souvenez des cinq descriptions?) pardonnés, rachetés, libérés, justifiés, réconciliés, adoptés…
- Des gens qui ont reçu le Saint-Esprit. Ils sont devenus le Temple de l’Esprit. C’est lui qui opère les changements de la nouvelle naissance.
- Ceux qui sont devenus le corps du Christ, collectivement. Des pierres vivantes; des sarments du véritable cep, des brebis de son troupeau, etc.
L’expression la plus condensée et la plus riche nous est ici donnée:
Christ en vous, l’espérance de la gloire.
Colossiens 1.27b
Ce Christ créateur. Ce Christ qui s’incarne et devient homme. Ce Christ qui réalise la réconciliation par sa mort sur la croix. Ce Christ-là qui entre dans les cœurs. Il devient "en nous". Jean 1.12 nous parle de "recevoir la Parole". Il vient résider en nous.
Finalement, c’est la caractéristique principale d’un chrétien. Christ est en lui par son Esprit saint.
Nous sommes “sous [l’emprise] de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas” (Rm 8.9). C’est donc comme cela que l'on pourrait annoncer l'Évangile: “Veux-tu que le Créateur de l’univers entre dans ton cœur, fasse de toi sa demeure?!” C’est donc comme ça qu’on peut se voir: “Christ en toi, l’espérance de la gloire.”
Franchement, quand on se regarde, on ne se perçoit pas très glorieux, n’est-ce pas?! Certains font de la gloriole, mais c’est un peu différent, non?! Ne perdons pas espoir. Si Christ habite une personne, même si le chemin est parfois difficile, Christ terminera son œuvre et fera rayonner sa gloire…
C’est cela le privilège que nous avons. Je suis tellement, tellement, reconnaissant de voir régulièrement des personnes réaliser qu’elles n’ont pas de lien à Dieu, se tourner vers lui, et d’observer la transformation qui a lieu, par la présence même de l’Esprit.
Paul nous dit:
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici: (toutes choses) sont devenues nouvelles.
2 Cor. 5.17
Non que la vie soit devenue parfaite, mais la trajectoire est différente, parce que l’identité est différente. Les valeurs de la Bible imprègnent petit à petit celui qui croit…
Christ en vous, l’espérance de la gloire.
Colossiens 1.27b
Le mot "espérance" n’a malheureusement plus la même connotation. On "espère" qu’il fera beau – mais ce n’est pas sûr. On "espère" réussir un examen – mais ce n’est pas sûr.
On parle de l’espérance de vie: 78 ans pour les hommes, 85 pour les femmes… C’est mieux qu’au 19ème siècle, où l’espérance de vie des français était de 33 ans – 65% de plus en 1 siècle! Mais ce n’est pas de cette espérance dont il est question ici. Qu’on meure à 100 ou 50 ans, ça ne change pas le fait qu’on meure, et ce n’est pas le fait d’ajouter une année qui donne de l’espoir…
Le Larousse définit l’espérance ainsi: "Sentiment de confiance en l'avenir, qui porte à attendre avec confiance la réalisation de ce qu'on désire". Mais en lien à la foi, l’espérance est quelque chose de bien supérieur.
Je prenais l’avion hier soir tard pour rentrer d’Allemagne, et j’ai aidé une dame de look asiatique qui avait de la peine à s’occuper de ses bagages et d’un bambin qui devait avoir 3 ou 4 ans. En discutant, elle me disait qu’elle venait de s’échapper de Tokyo, et son visage rayonnait à la fois de la lassitude d’une longue fuite et du soulagement, de l’espoir maintenant réalisé d’être loin d’un terrible danger.
Dans la Bible, la notion d’espérance, parce qu’elle s’appuie sur Christ, est véritablement une assurance.
Un peu comme l’auteur de l’épître aux Hébreux nous le dit:
Cette espérance, nous l’avons comme une ancre solide et ferme, pour notre âme; elle pénètre au-delà du voile.
Hébreux 6.19
Elle est espérance parce qu’elle n’est pas accomplie. Mais elle est assurance parce que pleinement acquise en Jésus-Christ.
Christ en vous, l’espérance de la gloire.
Colossiens 1.27b
Quelle est cette gloire? Celle de Christ.
Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Jean 17.24
La Bible dit que nous serons glorifiés.
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.
Jean 3.2
C’est aussi la participation au nouveau monde. Nous attendons une nouvelle terre, glorieuse, dont la capitale sera la Nouvelle Jérusalem.
Il ne se découragera point et ne se relâchera point, Jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre, Et que les îles espèrent en sa loi.
Ésaïe 42.4
Pouvez-vous vous représenter la gloire qui nous attend?
Enlèvement. Tous les sauvés de tous les temps. Une immense fête, les noces de l’agneau. Le tribunal du Christ, qui est celui des récompenses. Et puis la participation au Millénium. Servir Christ sur cette terre, partiellement renouvelée… et puis viennent les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Plus aucun mal. Plus aucune souffrance. Plus aucun péché. Un royaume de gloire qui ne connaît de jour en jour que la joie d’aimer, de vivre, de créer une culture et une civilisation qui ne détruit rien, parce que l'action est toujours en lien avec l’éthique la plus parfaite.
Vous imaginez vous endormir un soir, rassasié de la communion avec des amis, pour vous réveiller encore avec la joie de la présence du Créateur, son approbation sur notre activité, et un débordement de décisions, de relations, d’activité qui sont profondément à sa gloire, et donc profondément satisfaisantes.
Paul dit:
Qu’il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints.
Éphésiens 1.18
Pierre dit:
C’est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez sobres et ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée, lors de la révélation de Jésus-Christ.
1 Pierre 1.13
L’auteur de l’épître aux Hébreux dit:
Confessons notre espérance sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Hébreux 10.23
J’ai besoin de fixer mon attention sur cette espérance. Non pas pour fuir le quotidien. Non pas pour rejeter un bonheur sur terre. Non pas pour nier la réalité de la souffrance. Mais pour intégrer, dans toutes les composantes de l’expérience humaine, la réalité d’une gloire qui descendra un jour, peut- être proche.
Je comprends mieux pourquoi l’apôtre Paul écrit:
J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous.
Romains 8.18
De quoi tenir un jour de plus devant les tentations et pressions de la vie. De quoi tenir un jour de plus dans les souffrances et les déserts. De quoi considérer que nous pouvons sacrifier un peu ici; non pas pour obtenir plus, mais parce que nous avons déjà plus!
Lorsque nous proclamons l'Évangile, nous proposons ni plus ni moins que la venue de Dieu au sein même d’une vie humaine pour l’orienter à jamais dans le sens de la gloire.
Nous sommes dans une culture qui n’a pas vraiment d’espoir. Nous devons incarner cet espoir. Cette espérance. Christ est en nous!
Viser la maturité en Christ
C’est lui que nous annonçons, en avertissant tout homme et en instruisant tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait en Christ.
Colossiens 1.28
Le travail des serviteurs est centré sur la personne de Christ. C’est "lui" que nous annonçons.
Nous n’annonçons pas une religion, mais une personne. Nous n’annonçons pas une Église, mais une personne. Nous n’annonçons pas une règle, mais une marche selon une personne, bien plus exigeante que la morale. Nous annonçons l’Évangile, c'est-à-dire Jésus qui vient sur terre pour vivre et mourir en homme parfait, et ressusciter pour conduire au Père tous ceux qui viendront à lui.
Paul utilise en 1Cor 3 une métaphore pour évoquer l’Église, un champ où des serviteurs plantent et Dieu fait croître. Et Paul écrit:
10Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. 11Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
1 Corinthiens 3.10-11
Jésus est le fondement de la vie chrétienne. Une vie chrétienne qui est impossible sans lui! C’est dans une relation à Christ, qui comprend la prière, la communion à lui et aux frères, dans une méditation de la Parole que nous grandissons…
Remarquez aussi que cette instruction concerne tout homme (répété 3 fois quand même!)
L’hérésie colossienne visait à l’initiation des élites. Paul souligne que le message est pour tous les hommes. Tous, dans l’Église ont accès au même privilège, à la même éducation chrétienne.
Les actions du serviteur sont triples:
Trois verbes: annoncer publiquement, avec solennité, comme lors d'un festival sacré ou d'un édit impérial (kataggello); avertir (noutheteo) a la connotation de mise en garde éthique; instruire dénote l’enseignement des vérités centrales. Le ministère communique essentiellement, de différentes manières, la perspective de Dieu.
Il existe tout un mouvement qui vise à minimiser l’enseignement. Il faudrait se contenter de temps de partage, des réflexions spontanées sur le texte…
L’objectif n’est rien de moins que la maturité en Christ. C’est l’autre traduction du terme. Une petite claque aux initiés de Colosse qui parlaient de "perfection" pour leurs élites. L’idée de la perfection, c’est celle de la maturité, ou de la complétude. C’est quoi?
12Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je poursuis (ma course) afin de le saisir, puisque moi aussi, j’ai été saisi par le Christ-Jésus. 13Frères, pour moi-même, je n’estime pas encore avoir saisi (le prix); mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et tendant vers ce qui est en avant, 14je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus.
Philippiens 3.12-14
Comme Noé, le prédicateur de justice. Comme l’agneau sans tache.
Quel environnement permet cette maturité?
Un environnement où la Parole de Dieu est enseignée. Un environnement où l’accueil est suffisant pour permettre d’avouer des péchés et des faiblesses tout en demandant de l’aide pour avancer. Un environnement où il est possible de prendre des initiatives pour le Royaume.
À quoi ça se reconnaît un chrétien mûr?
Avant tout, c’est une personne dont la vie est intimement tressée à Jésus. Il suit Jésus dans sa mort et sa résurrection. Il est conscient qu’il ne vit plus pour lui-même, mais pour Jésus, de sorte que tous les moments sont sous son regard. Sous son regard, avec les amis, dans la joie. Sous son regard, dans la tristesse et la difficulté. Sous son regard dans les chutes et les troubles. Il est connecté.
Si vous êtes serviteurs d’Église de maison, si vous êtes moniteur d’école du dimanche, si vous êtes responsable de groupe de jeunes, voici votre mandat. C’est de présenter Christ, d’annoncer Christ, pour qu’il devienne l’aimé principal. Afin que par l’amour que nous portons à Jésus, les autres aspects de la vie, et notamment les impératifs moraux, s’en trouvent fortifiés
Dépendre de la force en Christ
C’est à cela que je travaille, en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi.
Colossiens 1.29
Son travail est difficile. C’est le même mot que celui qu’il emploie pour désigner son activité de fabricant de tente. C’est un labeur dont il est question. Le mot a même parfois la notion d’épuisement. Pas de 35h chez l’apôtre Paul! Le verbe est utilisé pour désigner le dur travail d’enseigner et de prêcher (Rm 16.6, 1Co 4.12, 15.10, 16.16, etc.).
Mais il ajoute un combat. Le terme nous a donné "l’agonie", pour évoquer la souffrance du combattant. Le ministère déchaîne des combats difficiles. Comme le souligne un commentateur:
Le ministre de l’Évangile affronte des adversaires qui ne lâchent pas volontiers prise, qu’il s’agisse des puissances hostiles, des enseignants hérétiques, des faux frères ou de la nature humaine, sans parler de son propre vieil homme dont il doit vaincre, par un exercice constant, la pesanteur (1 Co 9.24-27).
Comme souvent dans l’Écriture, nous avons d’un côté la responsabilité de l’individu, qui travaille durement, et celle de Dieu qui soutient grandement. C’est "par sa force" que l’apôtre agit…
Comment est-ce que sa force agirait puissamment en moi? Ça, c’est une question pour laquelle je prie d’être éclairé.
Il y a déjà la présence de l’Esprit, "puissance" de Dieu (Ac 1.8). Il sert de Défenseur, de Conseiller ou de Consolateur. Il y a aussi la mort avec Christ et la résurrection avec Christ (Rm 6.1). Je dois "me considérer", c'est-à-dire "me voir", comme une personne décédée comme Christ l’a été, et ressuscitée, comme Christ l’est. C’est une gymnastique mentale et spirituelle. Il y a aussi cette affirmation: “Sans moi, vous ne pouvez rien faire.”
Dans le contexte de Jean 15, c’est le fait d’émonder… Bien entendu, je peux préparer un repas sans lui, non?! Inviter des voisins, non?! Mais je peux faire ces mêmes activités dans la conscience d’être dépendant… La force de la prière – non seulement des siennes, mais il comptait sur les prières de l’Église…
Je vous invite à prier pour les responsables des Églises… Pour que des portes s’ouvrent. Pour qu’une protection particulière les accompagne. Pour que Christ règne puissamment en eux…
Conclusion
Concrètement, nous devons apprendre à nous voir autrement… et à voir les autres autrement. Nous devons parler de Christ, encourager la connaissance de Christ, aimer Christ… vivre Christ… Chercher consciemment la dépendance quotidienne en Christ…
Questions:
- Comment l’espérance de la gloire du Christ modifie votre quotidien?
- En quoi la vie chrétienne est-elle différente lorsque l’on vise la maturité en Christ?
- Comment développer la conscience de sa présence au quotidien?
Dans la même série:
- En Jésus seul! (Colossiens 1.1-5)
- L'Évangile en action (Colossiens 1.6-9)
- Les résultats de l'Évangile (Colossiens 1.10-14)
- La grandeur de Jésus (Colossiens 1.15-20)
- La réconciliation de Jésus (Colossiens 1.21-23)
- Le serviteur de Jésus (Colossiens 1.24-27)
- L'objectif ultime du serviteur de Jésus (Colossiens 1.27-29)
- Les vœux d'un serviteur (Colossiens 2.1-7)
- Le piège de "l’évangile+" (Colossiens 2.8-12)
- Le triomphe du Christ sur le péché (Colossiens 2.13-14)
- Le triomphe du Christ sur les démons (Colossiens 2.15)
- L’impasse du légalisme (Colossiens 2.16-23)
- Une vie qui découle de la croix (Colossiens 3.1-8)
- Christ et les relations dans l’Église, partie 1 (Colossiens 3.9-12)
- Christ et les relations dans l’Église, partie 2 (Colossiens 3.13-15)
- Célébrer Christ dans l’Église (Colossiens 3.16-17)
- Christ au sein du couple (Colossiens 3.18-19)
- Christ au sein de la famille (Colossiens 3.20-21)
- Christ et les relations professionnelles (Colossiens 3.22-4.1)
- L’impact de Christ dans le monde (Colossiens 4.2-6)
- Christ et la force d’une équipe (Colossiens 4.7-18)