Les traditions ecclésiales ne sont pas l'apanage du catholicisme. Les Églises évangéliques aussi ont leurs traditions. Mais alors, quelle est leur place? Que dit la Bible de la tradition?
Pour aller plus loin:
- Pourquoi la Bible serait-elle la seule autorité? (Épisode 389)
- Les traditions rabbiniques font-elles autorité? (Épisode 395)
- Les traditions ecclésiales font-elles autorité? (Épisode 396)
- Les traditions évangéliques font-elles autorité? (Épisode 397)
- Les catholiques sont-ils sauvés? (Épisode 226)
- La papauté est-elle une institution biblique? (Épisode 457)
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.
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Transcription:
La question de cet épisode tourne autour des traditions religieuses face à l'Écriture. Et cette question vient de moi, enfin pas vraiment parce que j'ai regardé plusieurs commentaires, j'ai lu plusieurs commentaires associés à des propos que j'ai tenus tout au long de la série Un pasteur vous répond et j'ai remarqué que lorsque je touchais aux traditions et habitudes, que ce soit du judaïsme ou du catholicisme, j'avais un certain nombre de remarques pour me dire que la Bible seule n'était pas suffisante pour définir ce qui était de la croyance. Et donc dans cet épisode, j'aimerais m'intéresser non plus aux traditions rabbiniques, ça j'en ai parlé de l'épisode précédent, mais aux traditions ecclésiales essentiellement au sein de l'Église catholique. Est-ce qu'elles ont autorité? Est-ce que la tradition religieuse peut compléter voire supplanter la révélation écrite?
Et pour moi, c'est important parce que je réalise à quel point certaines personnes s'accommodent assez facilement des dires et des traditions d'une église sans réaliser que parfois, il y a une opposition claire et directe avec l'Écriture. Alors moi ça ne me gêne pas, on a le droit de croire et de vivre comme on le veut. De toute façon, au jugement dernier, les choses seront claires et donc c'est plutôt dans cette perspective qu'il faut simplement comprendre pourquoi on croit certaines choses et si l'on est vraiment sûr de tenir cette ligne de raisonnement, de confiance et de foi, en sachant que sur certains points, ça peut être assez important puisqu'il sera question non pas de petites traditions secondaires, mais de fondamentaux de la foi et du salut.
Je prends un exemple, beaucoup de gens disent: « Ah c'est bien; vous, vous êtes pasteur, vous pouvez vous marier. » Oui, mais je le peux parce que c'est écrit. 1 Timothée 3 nous dit qu'un évêque doit être « le mari d'une seule femme ». L'apôtre Pierre était marié et sa femme a même voyagé avec lui, c'est 1 Corinthiens 9 qui le dit, et beaucoup des autres apôtres étaient mariés. Ce n'était pas le cas de Paul semble-t-il. En tout cas, il est possible qu'il l'ait été parce qu'il a contribué à la lapidation d'Étienne et que pour voter au sanhédrin, il fallait être marié. Donc il est possible qu'il était veuf, certains ont même imaginé qu'il était divorcé, mais c'est une spéculation non biblique, qui va bien loin de nos considérations. Mais à la limite, ce n'est pas très important. Célibataire, non célibataire, ça peut être un choix totalement assumé et paisible, quand c'est le cas.
Ce qui est important, c’est de voir si c'est exigé de l'Écriture. Et là, soudainement, il y a des questions beaucoup plus importantes. Est-ce que la confession auprès d'un prêtre est exigée de l'Écriture pour être sauvée? L'intercession auprès de Marie ou les récitations de prière sont-elles nécessaires au salut? Etc. Soudainement, je suis confronté à un système qui va interroger les fondamentaux de la foi quant à la vie et au salut qui est en Christ.
Alors c'est plus facile de le faire que pour le rabbinisme dans le sens où les textes ont été rassemblés et expliqué dans un livre qui s'appelle le Catéchisme de l'Église catholique. Et donc ce que je vais dire ici est le fruit simple de la lecture du Catéchisme en lien avec l'Écriture. Alors si vous êtes catholique, j'aimerais exprimer mon amour et en aucun cas proposer que les Églises évangéliques seraient meilleures. Ce n'est pas le cas, je le sais, je suis pasteur d'une Église évangélique. Cela n'a rien à voir, il ne s'agit pas de parler de la qualité humaine des Églises ou des croyants, mais des doctrines qui la font. Et en cela, j'espère que vous aurez le courage d'écouter jusqu'au bout et puis de vous faire de cela un sujet de réflexion. Et pourquoi pas, et ça, ce serait magnifique, de lire le Nouveau Testament, crayon à la main pour découvrir qui est Jésus et ce qu'il attend de vous. Parce qu'à la fin du chemin, ni le pape, ni le prêtre, ni le pasteur sera à vos côtés pour vous accuser ou pour vous défendre, vous serez seul devant Christ et c'est bien de savoir ce qu'il en est.
Alors premièrement donc: où est l'autorité de l'Église? C'est ça la question. Quelles règles s'appliquent à l'Église, à l'Église de Jésus-Christ?
Si je prends un ballon de rugby et que j'applique les règles du foot, ça ne va pas marcher. Les règles du foot sont pour le foot. Qui dit à l'Église les règles de son jeu: la bible, la tradition, le pasteur, le prêtre? Si je me rends dans un pays étranger et que je ne respecte que les lois de la France en voulant les exporter, il est probable que je me trouve en prison. Dans un pays de droit, lors d'un procès qui détermine qui fait bien et qui fait mal, ce sont les textes de référence qui font loi.
Voilà donc ce que je propose d'explorer. L'Église que Jésus-Christ a fondée se base sur quoi? Sur un texte biblique ou sur une tradition ou sur une interprétation de ce texte biblique?
Regardons premièrement l'autorité selon l'Église catholique. Voici ce que dit l'article 95 (je ferai beaucoup référence au Catéchisme de l'Église catholique).
Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Écriture et le Magistère de l'Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu'aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l'action du seul Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes.
Alors selon ce passage, les Écritures (la Bible), la tradition de l'Église (les enseignements dispensés au cours des âges) et le Magistère (la tâche de donner l'interprétation authentique de la Parole de Dieu) sont équivalentes en importance et contribuent efficacement au salut des âmes. Et il faut bien réaliser, je cite l'article 85:
La charge d'interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l'Église dont l'autorité s'exerce au nom de Jésus-Christ, c'est-à-dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l'évêque de Rome.
Donc il faut bien réaliser que quelqu'un qui oserait interpréter un texte de l'Écriture en dehors de l'Église et de ses responsables ne le ferait pas correctement. Et je me souviens d'un copain qui prêchait à un mariage dans une Église catholique. Les mariés, je crois qu'un était catholique, l'autre était évangélique, et ils avaient voulu qu'il puisse y avoir un petit sermon de cet ami. Le prêtre était furieux qu'il ait osé lire l'Évangile et donner des commentaires parce que ça n'appartient que au magistère, et donc aux évêques et à ceux qu'ils reconnaissent, enfin qui lui sont confiés.
Donc, si jamais on a une lecture de la Bible qui serait incompatible avec la tradition, ce n'est pas grave parce que le magistère est seul capable d'interpréter correctement. L'Église a donc un système solide, on a: l'Écriture comme fondement, des siècles de réflexion codifiés dans les conciles et la seule interprétation des évêques pour s'en sortir quand il y a une opposition. Et ce que j'ai lu dans l'article 85 n'est pas une exagération, l'article 119 le confirme encore:
Car tout ce qui concerne la manière d'interpréter l'Écriture est finalement soumis au jugement de l'Église, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l'interpréter.
Alors est-ce grave?
Le deuxième point que j'aurais soulevé, c'est la reconnaissance de l'Écriture.
J'ai des amis prêtres qui me disent que j'ai tort parce que mon raisonnement ne considère pas que ce sont les Églises qui ont accueilli et reconnu les livres de la Bible. Et donc puisque ce sont les Églises qui ont reconnu la Bible, c'est l’Église qui est au-dessus de l'Écriture. Et c'est vrai que l'Église a reconnu certains livres et pas d'autres. Mais Noël Perez, qui est professeur de la faculté de théologie protestante de Paris, l'école des langues et civilisations de l'Orient ancien, parle de la reconnaissance de ces textes et il écrit:
Si, à la fin du premier siècle, Clément Romain [c’est Clément de Rome], le plus ancien écrivain chrétien hors les auteurs du Nouveau Testament, n'appelle “graffée” (Écriture) que des textes hérités du judaïsme, un peu moins d'un siècle plus tard, on voit Irénée de Lyon donner ce nom aux quatre évangiles qui deviendront canoniques, ainsi qu'à d'autres écrits apostoliques ou réputés tels. Ce n'est en effet que peu à peu, et non sans hésitation, que se constitue la collection singulière de ces vingt-sept livres qui forment le Nouveau Testament. L'acceptation par les Églises chrétiennes de cette collection comme norme de leur foi ne résulte pas d'une décision conciliaire ni magistérielle; l'élaboration du consensus reste mystérieuse, le croyant y reconnaît l'action du Saint-Esprit.
Donc il y a quand même eu un consensus et si vous savez à quel point c'est difficile de travailler à plusieurs Églises, ce consensus est un miracle dans le sens où les Églises, tout naturellement, ont considéré que ces évangiles étaient fiables et que ces lettres étaient fiables, pas les autres. Parce qu’assez rapidement, pas immédiatement, mais assez rapidement, il y a de faux évangiles qui ont commencé à circuler, qui ont continué de circuler et qui ont informé de façon rigolote certains aspects de la vie chrétienne ou la tradition de l'Église, mais qui n'ont jamais été pris comme Écriture. Donc il y a eu un consensus des Églises et même le - plutôt libéral - auteur de cette citation considère que ce consensus peut venir du Saint-Esprit, pour les croyants en tout cas. Il est aussi probable, et c'est l'avis de Sylvain Romerowski, que les apôtres aient donné des indications à ce sujet parce qu'ils étaient quand même assez concernés, ils avaient vu la vie de Jésus et ils pouvaient dire « cette lettre-là évidemment, elle est légitime; cet évangile, évidemment il est légitime. » Reconnaître que des livres portent la signature de Dieu ne confère en rien l'autorité de les dépasser ou de les contredire. Ok, c'est mon avis. Voilà.
Alors, la succession apostolique. Premièrement, j'ai parlé de la notion d'autorité selon l'Église catholique. Deuxièmement, j'ai parlé de la reconnaissance de l'Écriture et que ce consensus n'était pas le fruit d'un magistère, mais plutôt de l'œuvre de l'Esprit au sein de l'Église et probablement de l'influence des apôtres eux-mêmes.
Regardons maintenant la notion de succession apostolique. Beaucoup me disent: « mais enfin Florent, tu as bien vu quand même que Pierre a fondé l'Église ». Et c'est une mauvaise compréhension de Matthieu chapitre 16. Jésus pose la question à ses disciples: « Pour vous, qui suis-je? » (Matthieu 16.15). Simon lui répond: « Toi tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Et Jésus lui dit:
Heureux es-tu Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon père qui est dans les cieux. Moi je te dis que tu es pierre et sur cette pierre je construirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux et ce que tu liras sur la terre sera lié dans les cieux, ce que tu déliras sur la terre sera délié dans les cieux.
La première lecture, on se dit waouh, il y a un rôle très particulier qui est laissé à l'apôtre Pierre et c'est d'ailleurs sur cela que va naître la notion de l'édifice romain, de l'Église romaine avec cette succession apostolique. J'aimerais quand même faire la remarque, c'est que le propos de Jésus s'inscrit dans un contexte où Pierre comprend que Jésus est le Christ, c'est-à-dire le Messie, le Fils du Dieu vivant. Ah, c'est extraordinaire comme confession. Et Jésus reconnaît et il dit (et malheureusement c'est un jeu de mots dans le grec qui n'apparaît pas dans notre texte français) « je te dis que tu es pierre » petros en grec, caillou, le nom commun comme une pierre aujourd'hui, « et sur cette pierre » et là Jésus utilise un autre terme, petra, ce roc, ce monument, ce rocher. C'est quoi ce rocher? La confession de qui est Jésus. Jésus construit son Église sur la compréhension de qui il est: « sur cette pierre [sur ce petra] je construirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ».
Donc c'est sur la confession de qui est Jésus que Jésus va bâtir son Église. Ce n'est pas sur un homme même si, à cet homme, Jésus donne les clés. Et on voit dans le livre des Actes que l'apôtre Pierre ouvre le cœur des Juifs lors de la prédication dans Actes 2 à la Pentecôte, les Juifs se convertissent à cette prédication; dans Actes 8, c'est lui qui se déplace pour confirmer que cette rédemption touche les Samaritains; et dans Actes 10, c'est lui qui ouvre la porte des païens avec ce voyage auprès de Corneille, texte magnifique et emblématique du changement qui va des Juifs à toutes les nations.
Après ça, Pierre disparaît essentiellement de ce qui se passe, pas complètement, mais essentiellement, notamment dans le progrès missionnaire. L'apôtre Paul prend la relève et mènera l'Évangile jusqu'à Rome; enfin, l'Église a déjà été implantée à Rome, mais il viendra rendre visite aux Romains à cause de son emprisonnement. Bref, l'Église va continuer sa progression et dans le livre de l'Apocalypse, nous voyons que c'est Jésus qui tient les clés, il n'y a pas de successeur à Pierre ayant une autorité aussi complète et aussi directe.
Alors, considérons maintenant l'autorité de la Bible selon l'Écriture.
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Psaume 119.1160 nous dit:
Le principe de ta parole est la vérité, toute ordonnance de ta justice est éternelle.
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Jean 17.17, Jésus dit:
Sanctifie-les par la vérité, ta parole est la vérité.
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Matthieu 5.18:
En vérité, je vous le dis jusqu'à ce que le ciel et la terre passent par un seul iota, par un seul trait de lettre de loi ne passera jusqu'à ce que tout soit arrivé.
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1 Pierre 1.25:
La parole du Seigneur demeure éternellement, cette parole est celle qui vous a été annoncée par l'Évangile.
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2 Timothée 3.16 à 17:
Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice afin que l'homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne.
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J'ai cité ces versets pour montrer à quel point l'Écriture fait autorité, c'est ce qu'elle dit d'elle-même, c'est ce que Jésus dit d'elle-même et ça s'associe d'une mise en garde. Romains 16 nous dit:
Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contrairement à l'enseignement que vous avez reçu, éloignez-vous d'eux.
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Paul dira même dans Galates 1:
Si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème.
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Et Apocalypse termine la révélation avec ses propos cinglants et pleins d'autorité (22.18-19):
Je l'atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute, Dieu ajoutera à son sort les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu'un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de vie et de la vie sainte, décrits dans ce livre.
La mise en garde est extrêmement vive, on ne peut ajouter ni retrancher à ce qui est écrit dans le livre de l'Apocalypse, mais ce livre sert de chapeau à l'ensemble de l'Écriture: il n'y a plus de nouvelles révélations à attendre.
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Jacques nous met en garde (Jacques 3.1):
Ne soyez pas nombreux à vouloir être docteurs, mes frères, car vous savez que nous subirons un jugement plus sévère.
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2 Pierre 1 nous rapportent des gens qui étaient tentés de croire en des fables et Pierre dit non nous on a été témoins oculaires de la transfiguration et des événements dont nous vous parlons, et il conclut dans 2 Pierre 1.20:
Avant tout sachez qu'aucune prophétie de l'écriture ne peut être l'objet d'interprétations particulières, car ce n'est nullement par une volonté humaine qu'une prophétie n'a jamais été présentée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.
J'ai fait une longue liste de versets. Qu'est-ce qu'il faut retenir? C’est que la Bible est inspirée, qu'elle a le statut de vérité, qu'on doit l'enseigner correctement, on ne doit en aucun cas ni retrancher ni ajouter. Elle est inspirée de Dieu pour qu'on sache comment croire qui est Dieu, comment être sauvé.
Et un autre point que je veux évoquer avant de montrer les différences – quelques différences parce qu'il y en a beaucoup – la dénonciation de la tradition. Alors très fréquemment, Jésus dénonce la tradition des hommes qui va à l'encontre de l'Écriture.
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Dans Marc 7.8, Jésus cite Ésaïe:
C'est en vain qu'il me rende un culte en enseignant des doctrines qui ne sont que préceptes humains, vous abandonnez le commandement de Dieu et vous tenez à la tradition des hommes.
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Matthieu 15.9:
C'est en vain qui me rendent le culte en enseignant des doctrines qui ne sont que préceptes humains.
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Colossiens 2.8:
Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde et non selon Christ.
Donc vous voyez déjà comment s’oriente le problème: vous avez d'un côté, une parole qui fait autorité et d'un autre, une tradition qui dit: « Mais nous avons l'autorité de comprendre correctement ce que cette parole dit. »
Alors est-ce que c'est grave?
Parfois, ce n'est pas grave. Par exemple, il y a des notions de calendrier chrétien avec des guerres entre l'Église orthodoxe et l'Église catholique, mais franchement, ce n'est pas très grave. Il y a la question du célibat des prêtres; alors malheureusement je crois que c'est non seulement source de souffrance, mais aussi de péché, mais ça peut être un choix de vie très légitime, mais la prescription va à l'encontre des Écritures.
Dans les bougies et les vitraux, il y a une certaine forme de culture qui peut être totalement légitime quand ce n'est pas à diviser à l'excès; et une partie de la liturgie reflète la transcendance de Dieu, qui est parfois un manque cruel dans nos Églises évangéliques. Il faut reconnaître ces éléments positifs. Parfois ça pose question, moi je me souviens d'une personne qui a abandonné le catholicisme parce que, pendant toute sa vie, on lui avait dit que manger autre chose que du poisson le vendredi était un péché, puis Vatican II est passé par là, et ce n'était plus un péché. Et il s'est dit, mais si l'Église est capable de dire ce qui est un péché et pas un péché, et puis qu'elle change d'avis, c'est qu'elle n'a pas d'autorité en fait. Et c'est ce qui l'a conduit à lire l'Écriture et à réaliser qu’il y avait des choses qui étaient problématiques.
Mais parfois, c'est grave parce que ça va toucher l'essence même de l'Évangile et c'est là ce qui est le plus terrible.
Si je prends par exemple ce que l'on appelle les sept sacrements. Les sept sacrements ont été définis à partir du Xème ou XIème siècle par un moine ou un prêtre français (malheureusement je n'ai plus en tête son nom, je risque d'écorcher ce qui me vient en tête). Mais de toute façon, on peut très facilement le retrouver. Au Xème ou XIème siècle, le système s'est construit avec les sept sacrements: baptême, confirmation, etc., jusqu'à l'extrême-onction. Dans ce système, le baptême est essentiel au salut.
Je lis par exemple l'article 846:
Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut [parce que c'est elle qui dispense cette cérémonie]. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie du salut: or, il nous devient présent en son Corps qui est l'Église […] C'est pourquoi ceux qui refuseraient soit d'entrer dans l'Église catholique, soit d'y persévérer, alors qu'ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés.
Donc voilà, c'est un système salvateur qui est proposé.
Waouh, dans l'Écriture, on est loin de cette réalité et les Églises, quand on lit Nouveau Testament, sont loin d'être parfaites: l'apôtre Pierre a été corrigé par l'apôtre Paul, l'apôtre Paul a considéré qu'il était le moindre des apôtres et le pire des pêcheurs à la fin de sa vie; on n'est pas du tout dans cette logique.
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Article 1257:
Le Seigneur lui-même affirme que le Baptême est nécessaire pour le salut.
L'article dit encore:
L'Église ne connaît pas d'autre moyen que le baptême pour assurer l'entrée dans la béatitude éternelle.
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Article 1212:
Nés à une vie nouvelle par le Baptême, les fidèles sont […].
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Article 1213:
Par le Baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils de Dieu.
Alors je ne veux pas la liste de l'ensemble des articles parce que ce serait fastidieux, mais on voit que là, on est dans une opposition frontale avec l'Écriture parce que l'homme ne saurait être sauvé en dehors d'une nouvelle naissance. C'est cette nouvelle naissance que le Saint-Esprit réalise en nous alors qu'une personne prend conscience de son péché, prend conscience de la rédemption qui était en Christ et se repent dans la foi en Christ seul, pas dans un système sacrificiel dont il bénéficierait par une sorte de personne qui agit en donnant une sainteté et une rédemption qui ne saurait venir d'un sacrement. Alors il y a plein d'autres éléments, les indulgences, par exemple, sont souvent citées, les indulgences qui ont quand même été remises récemment au goût du jour. Chaque pape émet des indulgences à certains moments de la vie de l'Église pour soi-disant accorder une rédemption, un pardon des péchés. Je lis l'article 1498:
Par les indulgences les fidèles peuvent obtenir pour eux-mêmes et aussi pour les hommes du Purgatoire, la rémission des peines temporelles, suites des péchés.
C'est probablement ce qui me choque le plus, mais pas que, dans cette notion d'une tradition qui vient à l'encontre de l'Évangile et là on est sur des éléments centraux. La notion de purgatoire, tout comme la notion de médiation de Marie, va à l'encontre de ce que nous trouvons dans l'Écriture.
Alors pourquoi je dis ça? Je sais que ça va sembler vraiment dur et lourd, et je m'excuse déjà que cet épisode est un petit peu plus long que ceux que j'ai l'habitude de donner, mais je voudrais terminer sur cette notion du salut par la grâce. C'est un contraste radical qui nous est proposé quant à la notion du salut dans l'Écriture et dans la tradition catholique.
Il est donné à l'homme de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.
Il n'y a pas de seconde chance, il n'y a pas de purgatoire, il n'y a pas de moyens de se purifier des péchés commis dans la vie qui n'auraient pas été pardonnés par je ne sais quel rite manquant. On est soit né de nouveau et scellé à Dieu à jamais, soit on n'est pas né de nouveau quelle que soit l'appartenance ecclésiale, que l'on soit évangélique, protestant, catholique, on est simplement socialement chrétien, mais pas connecté à Dieu, pas pardonné dans ses péchés et on demeure éloigné de Dieu.
Je vous encourage à écouter l'épisode 226 "Les catholiques sont-ils sauvés?" où je reprends la question et je l'élargis à l'ensemble de ceux qui se disent et se réclament du christianisme, que ce soit les évangéliques ou les protestants. Mais dans l'ensemble de la Bible, on voit que c'est Dieu qui prend l'initiative pour sauver. C'est Dieu qui tend la main pour arracher des hommes et des femmes qui sont empêtrés dans leurs péchés et dans leur manque de pardon. Et voilà ce que dit Tite 3.4-8. Je vais lire deux passages et puis peut-être trois et puis je termine, c'est promis. Mais le verset 4 de Tite 3 nous dit:
« Lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur, et son amour pour les hommes, ont été manifestés, il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde – par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit; il l'a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l'espérance de la vie éternelle. Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à exceller dans les œuvres bonnes. Voilà qui est beau et utile aux hommes! » Fin de la lecture.
Ce qui marque, c'est que Dieu nous sauve, non à cause de nos œuvres de justice, et encore moins à cause des œuvres de justice d'une église ou d'un prêtre, mais à cause de sa propre miséricorde, par une régénération qui est une nouvelle naissance, qui nous est octroyée par grâce gratuitement. C'est Dieu qui nous dote du salut, plus que toute autre chose. Il n'y a pas de récompense. Lorsqu’il écrit à l'Église de Rome, aux Romains, Paul dit:
Il n'y a pas de distinction: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. C'est lui que Dieu a destiné comme moyen d'expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. (Romains 3.23-25)
On n'est pas sauvé par un baptême, on n'est pas sauvé par un rite, on n'est pas sauvé par une Église, on n'est pas sauvé par un prêtre, on n'est pas sauvé quoi que ce soit qui nous serait accordé, autre que par la grâce qui vient de Jésus-Christ, de Jésus-Christ seul. La rédemption est en Christ seule. Je vous rappelle ce que Paul dit aux Galates par rapport à l'Évangile:
Si quelqu'un parlait d'un Évangile autre que celui que nous avons reçu, qu’il soit anathème. (Galates 1.8)
Jésus dit:
Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime. Celui qui m'aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l'aimerais et je manifesterai à lui. (Jean 14.21)
Et Jean 14.23 ajoute:
Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, nous viendrons vers lui et nous ferons notre demain chez lui.
Alors je vous propose qu'il y ait une réflexion très claire, à partir de l'Écriture qui dit ce qui est vrai. Prenez le temps de lire un nouveau testament, prenez le temps de lire un évangile ou la lettre de Paul aux Romains. Lisez Matthieu ou Romains et l'ensemble du reste des Écritures pour comprendre ce que Dieu attend pour que l'on soit en communion avec lui à la fin du chemin.
Il y avait un prêtre qui avait tout réussi dans sa vie, il était chef des juifs, il était pharisien, la branche la plus pure du judaïsme de l'époque, et Jésus le dit:
Si tu ne nais de nouveau, tu ne verras pas le royaume de Dieu.
La nouvelle naissance n'est pas obtenue par des rites humains, mais elle est nécessaire pour le salut. Ma prière, et mon désir, c'est qu'il y ait une réflexion pour chacun d'entre nous très nette de voir comment on peut naître de nouveau et comment on peut être connecté à un Dieu qui s'est révélé.
Voilà je suis conscient que ce n'est pas évident pour à entendre, mais j'espère que ça vous motive à lire avec attention et prier Dieu pour savoir qui il est et comment être sauvé.
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