Soyez confiants! (Jude 24-25)

Dieu est souverain, quoi qu'on en dise. Malgré les épreuves et les difficultés qui surviennent, Dieu nous prouve qu'il est au contrôle de chaque événement et que rien ne vient le surprendre. Au travers de cette épître, nous découvrons comment la confiance en la souveraineté de Dieu peut changer notre façon de vivre, même au milieu des tempêtes les plus sombres.

Découvre cette prédication basée sur Jude versets 24 et 25. Elle est la dernière d'une nouvelle série de 7 prédications sur l’épître de Jude. Clique ici pour accéder au sommaire de cette série.

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.

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Notes écrites de la prédication:

Introduction

Jude termine avec les propos des plus encourageants. Parce que son regard se porte sur Dieu. Sur la grandeur de Dieu. Et s’il y a une chose dont nous avons besoin dans notre chemin, c’est de saisir la main d’un Dieu grand et puissant, c’est de porter nos regards sur sa majesté et sa puissance.

Nous allons profiter de ces versets pour poser 8 affirmations sur la personne de Dieu: un véritable condensé de théologie!

Lecture:

²⁴À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l’allégresse, ²⁵à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et autorité dès avant tous les temps, maintenant et dans tous les siècles! Amen!

Jude 24-25

Dieu est capable

À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l’allégresse

Jude 24

Dieu est capable! C’est la première chose à retenir de ce verset. Dieu est capable. Et c’est cette force que je voudrais que nous découvrions.

Je ne sais pas quel est votre pire cauchemar chrétien… Qu’est-ce qui vous fait peur? Je ne parle pas là de la crise économique, de l’avenir politique de l’Europe, ou de la prochaine guerre mondiale. Je ne parle pas non plus des soucis autrement prenants d’un enfant qui ne marche pas correctement, ou de la maladie qui affecte un membre de votre famille. Je parle ici de la crainte qui concerne votre relation à Dieu…

Ma crainte à moi est double:

J’ai parfois la crainte de perdre de ma passion pour le service de Jésus, et de devenir un homme qui fonctionne de façon minimale pour lui. De ne pas saisir les chemins qu’il veut tracer pour la 2^ème partie de ma vie et être efficace.

Mais la seconde est plus forte encore. C’est celle de m’endurcir devant l’épreuve ou la tentation, et de déshonorer Jésus, ainsi que son peuple. Comment est-ce que je réagirais si je tombais gravement malade, ou s’il arrivait quelque chose de terrible à un membre de ma famille? Ou si la persécution revenait en France? Comment est-ce que je vivrais dans 1 an, dans 5 ans, dans 10 ans, devant la pression répétée des démons, de la chair et du monde?

Si je ne prie pas consciemment pour chacun de ces scénarios, je prie très intentionnellement la partie du Notre Père qui dit: « Ne me soumets pas à la tentation, mais délivre moi du mal. » Je mémorise des versets clés pour combattre là où je sais être fragile. Je jeûne parfois, (trop rarement, je dois l’avouer).

Mais tous ces efforts humains, aussi louables qu’ils soient, pourraient s’avérer totalement insuffisants s’ils n’étaient pas pénétrés de l’intervention divine. Dieu est capable de me garder.

Ma confiance doit dépasser largement mes craintes et ma foi doit se nourrir de la promesse de l’Écriture. Dieu est capable.

Dieu est capable de terminer l’œuvre qu’il a commencée.
Dieu est capable de garder ma foi vivante au milieu des orages.
Dieu est capable!

Cette doctrine est souvent mal comprise par l’Église contemporaine, et porte le titre de « la persévérance des saints ». Le Salut, qui est un cadeau de Dieu, sera donné jusqu’au bout! L’assurance de mon Salut ne réside pas dans ma force spirituelle, mais dans la force de celui qui m’a donné le Salut.

De nous garder

À celui qui peut vous préserver de toute chute…

Jude 24

Dieu peut nous préserver… Un verbe très fort qui dénote le travail d’un garde.

En Luc 2.8, la garde d’un troupeau. En Luc 8.29, l’enchaînement du démoniaque. En Luc 11.21 l’homme armé qui garde sa maison. En Actes 12.4 pour décrire les gardes qui maintenaient Pierre en prison.

Mais c’est aussi pour évoquer l’obéissance. Le jeune homme riche dit avoir « gardé » les commandements de Dieu (cf. Mt 19.20). Ou bien encore Jésus dit ceci:

Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la gardera pour la vie éternelle.

Jean 12.25

Dieu peut nous garder, c’est-à-dire qu’il garde un œil constant sur nous, et nous maintient dans sa main. Il y a un contraste intéressant dans la prière de Jésus à la fin de l’Évangile de Jean:

¹¹Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les (tereo) en ton nom, [ce nom] que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. ¹²Lorsque j’étais avec eux, je gardais (tereo) en ton nom ceux que tu m’as donnés. Je les ai préservés (phulasso), et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture soit accomplie.

Jean 17.11-12

Vous avez vu le contraste? Dieu a gardé les 12 disciples pendant son pèlerinage terrestre, mais il a préservé les 11. Même mot, afin qu’ils demeurent attachés à lui. Le Père et le Fils œuvrent sans faille pour achever la rédemption:

³⁷Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne jetterai point dehors celui qui vient à moi; ³⁸car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. ³⁹Or, voici la volonté de celui qui m’a envoyé: que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. ⁴⁰Voici, en effet, la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

Jean 6.37-40

Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour.

Jean 6.44

Dieu a la capacité d’empêcher que nous dérapions au point de nous éloigner de lui.

Notez bien que Dieu peut nous préserver de toute chute… Est-ce à dire que le chrétien peut ne plus pécher du tout? Toute chute tout court? Tout type de chute? Toute chute définitive?

En fait, c’est un mot qui évoque juste celui qui n’est pas tombé: quelqu’un qui est debout en quelque sorte. En ce sens il faut comprendre un absolu: Dieu est capable de faire en sorte que personne parmi ses enfants ne sombre totalement et pleinement loin de lui. Cela ne veut pas dire que les chrétiens ne pécheront pas! Tant d’exhortations du Nouveau Testament sont là précisément parce qu’il y avait parmi les chrétiens des pécheurs qui avaient besoin de comprendre et de changer, par la puissance de Christ.

Dieu est capable de nous préserver. Cela ne nie aucunement la part qui est nôtre de mettre en pratique le Salut reçu de Dieu:

¹¹Car la grâce de Dieu, source de Salut pour tous les hommes, a été manifestée. ¹²Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, ¹³en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ.

Tite 2.11-13

¹³Quant à nous, frères bien-aimés par le Seigneur, nous devons continuellement rendre grâces à Dieu à votre sujet, car Dieu vous a choisis dès le commencement pour le Salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. ¹⁴C’est à cela aussi qu’il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

2 Thessaloniciens 2.13-14

Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté.

2 Pierre 3.17

…à cause de cela même, faites tous vos efforts…

2 Pierre 1.5

De nous relever

…et vous faire paraître devant sa gloire…

Jude 24

Paraître devant sa gloire n’est pas rien. Se tenir debout devant Dieu, c’est pas rien.

Regardez comment Ésaïe a réagi devant la majesté de Dieu (Esaïe 6). Lorsque retentissent les chants des séraphins… « Saint, saint, saint est le Seigneur des armées, la terre est remplie de sa gloire… » Il y a comme un tremblement de terre, et Ésaïe est littéralement défait devant la majesté de Dieu. Il a prononcé sur lui-même le pire jugement qui soit.

Si nous sommes un jour debout devant sa gloire, c’est nécessairement que nous aurons été d’abord relevés. Dieu nous établit debout. Et il nous aura donc relevés et maintenus debout.

Je n’ai jamais fait l’expérience d’être présenté devant un juge en fonction. Je n’ai jamais eu l’expérience d’être présenté devant un roi en fonction. Mais je suppose que ce serait impressionnant particulièrement si j’étais présenté comme quelqu’un qui aurait troublé l’ordre public.

Imaginez dès lors lorsque nous serons devant le Roi, Créateur, et Juge, défendu par celui qui a payé le ticket d’un libre accès à Dieu…

¹Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ; ²c’est à lui que nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. ³Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la persévérance, ⁴la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l’espérance.

Romains 5.1-4

C’est donc que nous aurons été relevés. Car nous paraîtrons devant Dieu tels que nous avons été:

C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.

1 Corinthiens 4.5

De nous purifier

…irréprochables…

Jude 24

Quand il nous aura relevés, c’est qu’il nous aura purifiés. Dieu peut nous présenter devant lui absolument sans taches. C’est d’ailleurs ce que Paul dit en Éph. 5.27, en parlant de son Église. Il fera paraître son Église irréprochable, sans qu’on puisse lui faire part d’un défaut.

Le terme est sacrificiel. C’est un terme qui désigne les agneaux sans taches. Et cela est bien entendu le fruit de l’œuvre sacrificielle de Jésus.

Manifestement, si nous serons présentés devant le Seigneur ainsi, c’est que Dieu aura purifié les membres de son Église. Son sacrifice ne sera pas vain. Il est capable de prendre un pécheur et de le purifier. Puis de lui faire réaliser, par les chemins de la vie, combien il a besoin de s’approcher de Christ pour grandir en sainteté. Mais Dieu est capable.

De nous réjouir

…dans l’allégresse…

Jude 24

Dieu est capable de nous faire paraître devant lui dans l’allégresse.

D’une part, je crois que ce sera un grand bonheur de voir notre Dieu joyeux de nous recevoir, nous qui sommes pécheurs:

L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi un héros qui sauve; il fera de toi sa plus grande joie; il gardera le silence dans son amour pour toi; il aura pour toi une triomphante allégresse.

Sophonie 3.17

D’autre part, je crois que ce sera exaltant d’être arrivé à la fin du chemin. Les obstacles, les montagnes, les maladies, les souffrances, les tentations, les regrets, les conflits, la mort… tout ceci ne sera qu’un lointain souvenir.

Quand Dieu commence une œuvre, il la termine. Le Salut est une assurance.

Beaucoup craignent qu’en enseignant l’assurance du Salut nous provoquions un laxisme moral et spirituel… mais la motivation pour la sainteté est l’amour de Dieu, le respect de sa personne, pas la perte du Salut. Le Nouveau Testament est pétri d’exemples négatifs de chrétiens qui déplaisent à Dieu et qui doivent se repentir et pratiquer les œuvres de repentance. Si chaque péché remettait en cause le Salut, alors ce ne serait pas un salut!

Deux textes d’Hébreux sont avancés pour contester l’assurance du Salut. Le premier:

⁴Quant à ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste et sont devenus participants à l’Esprit Saint, ⁵qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, 6 et qui sont tombés, il est impossible de les ramener à une nouvelle repentance. Car ils crucifient de nouveau, pour leur part, le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement.

Hébreux 6.4-6

Ceux qui ont goûté seraient des chrétiens. Ils seraient tombés (sous entendu dans un péché grave ou continu) et n’auraient plus aucune chance de repentance. Mais regardez le verset 9:

Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous sommes convaincus que vous êtes dans des conditions meilleures et favorables au Salut.

Hébreux 6.9

L’auteur parle à un peuple qui se situe entre le christianisme et le judaïsme, et qui ne sait pas quoi décider. Et il utilise un langage choc pour souligner l’importance de se positionner. Mais pas de menace de perte du Salut.

Le second texte:

²⁶Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, ²⁷mais une attente terrifiante du jugement et l’ardeur du feu prêt à dévorer les rebelles! ²⁸Si quelqu’un a violé la loi de Moïse, il est mis à mort sans pitié, sur la déposition de deux ou trois témoins. ²⁹Combien pire, ne pensez-vous pas, sera le châtiment mérité par celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce!

Hébreux 10.26-29

Ce qui donne l’impression qu’il pourrait s’agir d’un chrétien vient du « si nous péchons… » et de l’affirmation qu’il « avait été sanctifié ».

Mais juste avant ce texte nous avons:

Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés.

Hébreux 10.14

« Sanctifier » ne veut pas toujours dire « sauver », mais « mis à part ». Nous avons l’exemple des enfants qui sont sanctifiés par leur parents, tout comme le conjoint non-chrétien (1Co 7).

Bien sûr qu’un chrétien peut faire des choses stupides, et peut parfois passer du côté d’un jugement terrestre de Dieu. Ananias et Saphira en font partie. L’homme qui avait pris la femme de son père pour maîtresse aussi. Il y a un péché qui conduit à la mort, nous dit Jean, probablement à la mort physique. Dieu peut parfois reprendre l’un de ses enfants récalcitrants. Mais ceux qui sont ses enfants le restent.

Vous savez pourquoi? Parce que Dieu est capable de nous faire paraître devant lui…

Dieu est digne

²⁵à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et autorité dès avant tous les temps, maintenant et dans tous les siècles! Amen!

Jude 25

Le second verset est pétri d’affirmations théologiques. Le Dieu que nous aimons et qui nous a sauvés, est glorieux, majestueux, fort, régnant, immuable.

Il est unique

…à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur…

Jude 25

La proposition contraste avec le polythéisme, et c’est une formulation chère au judaïsme. Dieu est un. Dieu est seul Dieu. Aucune divinité du monde ne se compare à lui, le seul vrai Dieu (Dt 6.4).

C’est lui qui est au centre des préoccupations et des cœurs. C’est lui seul qui est digne de recevoir les hommages des hommes et des anges. C’est lui qui sera l’objet de notre amour et de notre reconnaissance pour toujours.

Si Jésus est mentionné ici, c’est qu’il est le médiateur, l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. L’association n’est pas sans intérêt: ici Dieu est Sauveur (Lc 1.47; 1Tm. 1.1; 2.3; 4.10; Tt 1.3; 2.10; 3.4) et Jésus est Seigneur. Mais nous avons tout autant Jésus Sauveur et Dieu Seigneur dans d’autres passages de l’Écriture (2Tm 1.10, Tt 1.4, 2P 1.1).

Ce n’est pas une prière! C’est une affirmation que les chrétiens doivent méditer et développer dans leur prière.

Il est glorieux

…soient gloire…

Jude 25

L’idée du mot gloire, c’est l’abondance, le poids, la richesse de l’honneur et de la dignité personnelle de l’Éternel des Armées.

Le poids de l’Éternel… Imaginez le poids d’un caddie… puis d’une voiture, puis de votre maison, puis de votre ville, puis de notre pays, puis de la terre… C’est lourd à porter! Imaginez encore, la terre relative au système solaire, le poids du soleil, des planètes… et encore le poids des étoiles et systèmes solaires de la voie lactée… et encore le poids des galaxies…

Quel poids de gloire et de splendeur est associé à sa seigneurie!

Il a du poids, dans ses décisions. Dans ses prescriptions. Dans sa personne. Il est le contrepoids de toute légèreté, et de tout amour vain de ce monde.

Il est régnant

…majesté, force, autorité…

Jude 25

Trois éléments se combinent pour décrire le règne de Dieu.

La majesté est son éclat de monarque. Il est Seigneur des seigneurs, Roi des rois. Louis XIV le mégalomaniaque voulait qu’à sa mort la cathédrale Notre Dame soit drapée de noir et que seule une bougie posée sur son cercueil éclaire le bâtiment. Lorsque l’évêque est entré, il s’est avancé vers le cercueil et a éteint la bougie, soulignant: « Dieu seul est grand. »
La force parle de son pouvoir. Celui qui a créé le monde n’est pas en manque de puissance. Le psaume 115 dit: « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut. » (Ps 115.3). Rien ne le limite, si ce n’est ses propres attributs. « Tout est possible à Dieu. » (Mt 19.26) ou « Rien n’est impossible à Dieu. » (Lc 1.37).
L’autorité va avec le pouvoir, mais se concentre sur le fait que Dieu a la liberté morale de faire ce qu’il désire. Il a le droit. Le choix. Le gouvernement.

Dieu est un despote absolu, mais un despote bienveillant. J’aimerais m’attarder un peu sur cette notion avec vous. Dieu règne. Absolument rien n’a lieu sur cette terre sans que Dieu ne l’ordonne:

Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans les abîmes.

Psaumes 135.6

⁹Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il s’était proposé en lui, ¹⁰pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis: réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre.

Éphésiens 1.9-10

Dieu a un objectif, et il l’accomplira. Rien ne fera obstacle à cet objectif. Comment ça marche?

Dieu décrète tout ce qui a lieu. Rien de ce qui a lieu ne l’est sans sa volonté.

Dieu décrète les élus avant la fondation du monde: la liste est bouclée.
Dieu décrète la création: elle a lieu.
Dieu décrète la chute: elle a lieu.
Dieu décrète la rédemption: elle a lieu.
Dieu décrète son jugement: il aura lieu.

Dieu règne sur tout. Sa volonté s’accomplit absolument. Quand on tient ces propos, il y a généralement un petit goût de fatalisme. À quoi bon prêcher l’Évangile? À quoi bon prier? À quoi bon faire quoi que ce soit puisque Dieu décrète tout… Mais c’est mal comprendre la manière dont Dieu règne.

Dieu règne par les lois qu’il a lui-même créées. Prenons l’exemple de la gravité: si quelqu’un se jette du haut d’une tour, il mourra.
Dieu règne par son intervention directe. Il s’incarne; il envoie un ange libérer Pierre de prison…
Dieu règne par sa permission directe. Il autorise le mal; il permet que le monde s’oriente petit à petit vers ce que la Bible décrit comme « le mystère de l’iniquité » c’est-à-dire la manifestation d’un faux christ que tout le monde adorera, littéralement, croyant qu’il est le vrai sauveur du monde…
Dieu règne avec la responsabilité des êtres humains. Son règne passe par des hommes qui sont responsables de leurs actes et qui choisissent bien naturellement et selon leur nature de faire ce que Dieu veut faire. Quelques exemples:
- Qui a vendu Joseph en esclave? Est-ce que Dieu régnait sur ce choix?
- Pourquoi Nebucadnetsar a-t-il conquis Jérusalem? À cause de lui ou de Dieu? (cf. Jr 51.20-24)

Bien entendu, son règne n’est pas compréhensible (cf. Jb). Bien entendu, son règne absolu ne change en rien la responsabilité des hommes.

Il est immuable

…dès avant tous les temps, maintenant et dans tous les siècles!

Jude 25

Jude souligne que Dieu est le même en tout temps:

C’est d’ailleurs dans son nom. Lorsque Moïse demande à Dieu quel est son nom, il répond: « Je suis. » Un nom qui reflète sa constance, son éternité. Dieu ne change pas. Il est le même.

Il ne change pas d’avis, mais dans sa pédagogie (cf les livres historiques), il se révèle en utilisant des termes humains décrivant ses interactions avec nous (il se repent, il entend la prière…)

Dieu demeure le même.

Conclusion

Amen!

Jude 25

Que faire de ce message? La Confession de Foi de la Rochelle (1559) dit ceci:

Ainsi, en confessant que rien ne se fait sans la providence de Dieu, nous adorons avec humilité les secrets qui nous sont cachés, sans nous poser des questions qui nous dépassent. Au contraire, nous appliquons à notre usage personnel ce que l’Écriture sainte nous enseigne pour être en repos et en sécurité; car Dieu, à qui toutes choses sont soumises, veille sur nous d’un soin si paternel qu’il ne tombera pas un cheveu de notre tête sans sa volonté. Ce faisant, il tient en bride les démons et tous nos ennemis, de sorte qu’ils ne peuvent nous faire le moindre mal sans sa permission.

Il me semble que le christianisme évangélique doit mûrir sa vision de Dieu.

Nous avons bien vu que Dieu est proche de nous, qu’il se soucie de nous, qu’il nous aime, qu’il est venu sauver: Dieu est immanent.

Nous devons approfondir le fait qu’il est bien au-dessus de nos vies, puissant et capable, au-delà de toute circonstance ou situation difficile. Dieu est transcendant.

Parce qu’il est si grand, parce qu’il est souverain, parce qu’il est tout puissant, je peux l’adorer, je peux intercéder, je peux lui faire confiance. Devant les luttes et les combats que je vais mener, je peux lever les yeux au ciel et reconnaître qu’il est mon seul recours, mon seul secours.