Vous arrive-t-il de paniquer? Quelle est votre réaction lorsque vous pensez à votre salut? Cela vous effraie-t-il, ou est-ce pour vous une source d'encouragement et de réconfort? Cette prédication basée sur l'épître de Jude met en lumière la centralité de l'action de Dieu dans le salut des êtres humains qui est en Christ. Elle met également en relief l'importance de reconnaître notre dépendance envers Dieu et de répondre à son amour par la foi et la fidélité.
Découvre cette prédication basée sur Jude versets 1 et 2. Elle est la première d’une série de 7 prédications. Clique ici pour accéder au sommaire de cette série.
La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.
Notes écrites de la prédication:
Histoire d’un incendie…
Vous est-il arrivé de paniquer? Je me souviens qu’un jour où nous déjeunions chez des amis, mon fils s’est écrié: « Au feu! » Je n’ai pas trouvé la blague très drôle jusqu’à ce que j’ai vu une lueur orange qui s’échappait de la cuisine. La friteuse avait pris feu et les flammes avaient atteint le meuble en bois situé au-dessus. En quelques secondes, le feu gagnait avec une rapidité impressionnante. Personne ne savait quoi faire. Dans ma panique je me rappelle juste avoir eu le réflexe de faire évacuer ma femme et les enfants par les escaliers et d’avoir essayé de faire quelque chose d’utile; j’ai éteint le gaz. Mais sans formation de pompier, je ne savais pas quoi faire.
Jude est celui qui sait exactement quoi faire en cas d’alerte incendie. Il écrit à des Églises dont la situation est troublée. Il arrive et il sait exactement comment remettre de l’ordre. Jude nous invite, au milieu des tempêtes et des divergences, à prendre une position claire et à avancer avec fermeté dans la vie chrétienne.
Lecture: Jude 1-2
1Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont appelés, aimés en Dieu le Père et gardés pour Jésus-Christ, 2que la miséricorde, la paix et l’amour vous soient multipliés!
Jude 1-2
Jude rassure les chrétiens
Son nom en grec se lit Ioudas – c’est le même nom que celui qui a trahi Jésus. C’était un nom commun évoquant la tribu de Juda, et la victoire des Maccabées contre Antioche IV Épiphane. Dans le Nouveau Testament, 8 personnes portent ce nom, et deux seulement sont liées à Jacques:
- L’apôtre Jude, fils de Jacques (Lc 6.16, Ac 1.13). Il ne s’agit donc pas de son frère! D’ailleurs, il aurait mentionné son autorité apostolique.
- Jude, frère de Jacques, lui-même frère de Jésus (Ga 1.19), l’auteur de la lettre qui porte son nom et le responsable de l’Église de Jérusalem.
Vous avez là un personnage de la famille la plus incroyable et la plus improbable de tous les temps.
54Il se rendit dans sa patrie et se mit à enseigner dans leur synagogue, de telle sorte qu’ils étaient étonnés et disaient: D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? 55N’est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? Et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude? 56Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui vient donc tout cela? »
Matthieu 13.54-56
Jude avait pour frère aîné Jésus, le Christ, c’est-à-dire le Messie, ou celui qui a reçu l’onction de Dieu!
Comment vit-on quand on a Jésus pour frère?!! J’imagine l’ambiance à la maison. Le père et la mère sont des gens remarquables mais normaux, dans le sens où ils sont fils d’Adam, des pécheurs. Vous avez des frères et sœurs qui se chamaillent, qui sont jaloux, qui apprennent à vivre… Et au milieu vous avez « M. Parfait ».
Jésus n’a jamais péché. Il n’a jamais manifesté le moindre égoïsme. Il n’a jamais exprimé la moindre rébellion. Jamais d’insulte, jamais de méchanceté. Il était à chaque étape de son développement humain un exemple de perfection que l’on peut à peine imaginer… Cela doit être frustrant de vivre avec un M. Parfait! Cela a certainement eu une influence positive sur la fratrie. Mais cela a dû aussi probablement les rendre fous parfois, non?
De nos trois enfants, notre fils était incroyablement difficile dans ses jeunes années. Mon épouse m’appelait parfois au bureau découragée ou en larmes parce qu’elle avait l’impression de ne faire que de la discipline, de la répression et son image de mère semblait dire « ÉCHEC »! Il était d’une désobéissance naturelle, affichée et assumée. Et nous étions attentifs pour le reprendre ou lui appliquer une fessée mesurée et expliquée chaque fois que nécessaire.
À l’inverse, nos deux filles étaient plutôt calmes et obéissantes. Disons que leur nature pécheresse, génétique et très proche de leurs deux parents, s’exprimait différemment.
Un soir, alors que nous avions couché les enfants, et que nous faisions ce que tous parents d’enfants en bas âge font quand ils sont couchés (nous étions profondément endormis), l’une d’elles est entré dans la chambre avec un grand sourire. Elle devait avoir deux ans. Notre fils trois. Nous la reconduisons dans la chambre qu’elle partageait alors avec lui et l’embrassons… Puis elle revient une seconde fois, tout sourire. Cette fois-ci, je lui dis qu’elle ne peut pas se lever sans raison, et que si elle revient elle sera punie. Chez nous, la désobéissance avérée conduit systématiquement à une fessée, calme, expliquée, mais déterminée.
Mais comme elle n’était pas du genre à désobéir, nous avons utilisé un babyphone, ces transmetteurs qui alertent les parents si l’enfant pleure… Et là nous avons compris. Notre fils disait à sa sœur: « Va voir papa et maman… Si, va voir papa et maman! » essayant sans doute de rééquilibrer les sanctions entre Madame Parfaite et lui. Devinez qui a eu la fessée?!
Je me dis que vivre dans la même famille que Jésus devait être difficile!
D’ailleurs, l’enfance de Jésus a suscité d’incroyables fantasmes. Vous savez que la Bible mentionne uniquement la naissance de Jésus, puis sa présence au temple à l’âge de 12 ans. Ensuite, c’est le début de son ministère lorsqu’il a environ 30 ans. L’occasion de spéculer.
Il y a des récits fantastiques sur son enfance. Au 3e siècle, plusieurs écrits ont vu le jour qui se sont emparés du personnage Jésus pour l’insérer dans des histoires favorisant les doctrines dites gnostiques.
L’un d’entre eux, "l’évangile" de Thomas, dit la chose suivante:
L’enfant Jésus étant âgé de cinq ans, jouait sur le bord d’une rivière, et il recueillit dans de petites fosses les eaux qui coulaient, et aussitôt elles devinrent pures et elles obéissaient à sa voix. Ayant fait de la boue, il s’en servit pour façonner douze oiseaux, et c’était un jour de sabbat. Et beaucoup d’autres enfants étaient là et jouaient avec lui.
Un certain juif ayant vu ce que faisait Jésus, et qu’il jouait le jour du sabbat, alla aussitôt, et dit à son père Joseph: « Voici que ton fils est au bord de la rivière, et il a façonné douze oiseaux avec de la boue, et il a profané le sabbat. » Et Joseph vint à cet endroit, et ayant vu ce que Jésus avait fait, il s’écria: « Pourquoi as-tu fait, le jour du sabbat, ce qu’il est défendu de faire? » Jésus frappa des mains et dit aux oiseaux: « Allez. » Et ils s’envolèrent en poussant des cris. Les Juifs furent saisis d’admiration à la vue de ce miracle, et ils allèrent raconter ce qu’ils avaient vu faire à Jésus.
Cet enfantillage est rigolo, mais la suite du récit devient très problématique:
Jésus traversait une autre fois le village, et un enfant, en courant, lui choqua l’épaule. Et Jésus irrité lui dit: « Tu n’achèveras pas ton chemin. » Et aussitôt l’enfant tomba et mourut. Des gens voyant ce qui s’était passé dirent: « D’où est né cet enfant? chacune de ses paroles se réalise aussitôt. » Et les parents de l’enfant qui était mort s’approchèrent de Joseph, lui dirent: « Tu as un enfant tel que tu ne peux habiter le même village que nous, ou bien apprends-lui à bénir et non à maudire, car il fait périr nos enfants. »
chapitre 4
Et Joseph appelant à lui l’enfant, l’admonestait, disant: « Pourquoi fais-tu ces choses-là? On prend de la haine contre nous et nous serons persécutés. » Jésus répondit: « Je sais que les paroles que tu viens de prononcer ne sont pas de toi, mais de moi; je me tairai cependant à cause de toi, mais eux, ils subiront leur châtiment. »
Aussitôt ses accusateurs devinrent aveugles, et ceux qui virent cela furent fort épouvantés, et ils hésitaient, et ils disaient: « Chacune de ses paroles est suivie d’effet, soit pour le bien, soit pour le mal et amène des miracles. » Et lorsqu’ils eurent vu que Jésus faisait semblables choses, Joseph se levant, le prit par l’oreille et le tira avec force.
L’enfant fut courroucé et lui dit: « Qu’il te suffise de chercher et de ne pas trouver; tu as agi en insensé; ne sais-tu pas que je suis à toi? car je suis à toi pour que tu ne me molestes nullement.
chapitre 5
Ce récit fait de Jésus un enfant pervers, méchant, jaloux et haineux. Or la lettre aux Hébreux souligne que Jésus « a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché » (Hé 5.15, version Semeur).
J’ai lu il y a quelques mois deux livres qui avancent (et croient démontrer) que Jésus serait allé en Inde et qu’il détiendrait de là ses pouvoirs miraculeux. D’autres disent qu’il s’est marié, ou qu’il a atterri à Marseille après sa pseudo crucifixion. Si vous êtes intéressés par la question des textes apocryphes, vous pouvez consulter le livre Le mariage de Jésus (Éditions CLE).
Si vous étiez le frère de Jésus, le fils de Joseph et Marie, comment vous présenteriez-vous? Il serait difficile de passer inaperçu! Et si vous vouliez reprendre des chrétiens, vous seriez vraiment tentés de dire quelque chose comme: « Écoute, moi, j’ai grandi avec Jésus, alors tu peux m’écouter… » Mais ici… rien de tout ceci. Juste l’expression d’une vraie humilité, car il ne fait référence qu’à son autre frère, Jacques, devenu le leader de l’Église de Jérusalem…
D’ailleurs, son chemin a été un peu chaotique. Jean nous dit:
En effet, ses frères non plus ne croyaient pas en lui.
Jean 7.5
On le retrouve ensuite après la résurrection parmi ceux qui étaient devenus des croyants:
Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, avec Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.
Actes 1.14
Ils ont vu Jésus ressuscité (cf. 1Co 15.7). et c’est probablement de là que date sa conversion. À partir de là, il devient un évangéliste, un enseignant itinérant selon l’épître aux Corinthiens:
N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas?
1 Corinthiens 9.5
À part ces mentions, nous n’avons pas beaucoup d’informations sur Jude. Une bribe seulement sur ses descendants… Eusèbe de Césarée, historien de l’église des premiers temps, raconte que les petits-fils de Jude ont dû comparaître devant l’empereur romain Domitien. L’empereur mettait en cause leur loyauté parce qu’ils étaient de la lignée royale de David. Toutefois, en apprenant qu’il ne s’agissait que de simples fermiers, l’empereur les a renvoyés avec mépris (Eusèbe, Histoire ecclésiastique, III,XIX,XX). Si cela est vrai, c’est touchant. Jude est un homme dont on voit l’influence à la troisième génération. C’est suffisamment rare pour être souligné.
Jude a des choses difficiles à dire. Tout au long de cette épître, il est extrêmement « mordant ». Les pitbulls ont une mâchoire particulière formant « hameçon » et lorsqu’ils mordent, les mâchoires sont verrouillées et ils ne lâchent plus leur prise. La lettre de Jude est comme une épître « pitbull », dans le sens où nous sommes encouragés à la ténacité, à ne rien lâcher sur certaines vérités. C’est un peu une épître « rentre-dedans », qui ne laisse personne indifférent. Sans doute parce que la tonalité est si combative, Jude commence avec un encouragement simple mais puissant. Parce qu’il va « tailler dans la masse » les chrétiens qui n’en sont pas, Jude commence par rassurer son audience. Il souligne le quadruple privilège des sauvés.
Nous sommes appelés
…à ceux qui sont appelés…
Jude 1b
Jude dit de ceux qui sont des chrétiens qu’ils sont appelés. Qu’est-ce que cela veut dire?
Imaginez que vous soyez au Club Med, (croyez-en ma longue expérience – lol). Le Gentil Animateur organise un jeu. Il vous appelle à le rejoindre sur l’estrade. Mais vous pouvez toujours décliner l’invitation. Imaginez maintenant que vous êtes dans un autre Club Med. Cette fois-ci, vous êtes à l’armée. Le sergent a sélectionné son équipe pour un entraînement. Il vous appelle à sortir des rangs. L’ambiance est tout autre, vous ne pouvez pas décliner!
Qu’est-ce qui fait la différence? L’autorité de celui qui appelle, et le contexte de cet appel.
Il en est de même des données bibliques. D’un côté Jésus dit: « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. » (Mt 22.14). En ce sens, l’appel de Dieu est général, c’est une invitation universelle de tous les hommes à participer au banquet de Dieu. C’est un appel « club Med », laissé à la libre décision de chacun. Ceci est attesté par de nombreux passages de l’Écriture.
Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous, tous les confins de la terre! Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre.
Ésaïe45.22
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!
Matthieu 23.37
Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve; invoquez-le, tandis qu’il est près.
Ésaïe 55.6
Dis-leur: Je suis vivant! Oracle du Seigneur, l’Éternel: Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d’Israël?
Ézéchiel 33.11
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
Matthieu 11.28
L’Esprit et l’épouse disent: « Viens! » Que celui qui entend, dise: « Viens! » Que celui qui a soif, vienne. Que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement!
Apocalypse 22.17
Il y a cette merveilleuse parabole en Luc 14.16-24 où Jésus parle précisément de cette question:
16Et Jésus lui répondit: Un homme donna un grand repas et invita beaucoup de gens. 17À l’heure du repas, il envoya son serviteur dire aux invités: « Venez, car tout est déjà prêt. » 18Mais tous unanimement se mirent à s’excuser. Le premier lui dit: « J’ai acheté un champ et je suis contraint d’aller le voir; tiens-moi, je te prie, pour excusé. » 19Un autre dit: « J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer; tiens-moi, je te prie pour excusé. » 20Un autre dit: « Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne puis venir. »
21Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de maison, irrité, dit à son serviteur: « Va promptement sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » 22Le serviteur dit: « Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place. » 23Et le maître dit au serviteur: « Va par les chemins et le long des haies, contrains les gens d’entrer afin que ma maison soit remplie. 24Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon repas. »
Luc 14.16-24
Mais d’un autre côté, l’appel de Dieu s’impose de manière spécifique à ceux qui répondent positivement:
Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour.
Jean 6.44
Et il disait: C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père.
Jean 6.65
5Par lui, j’ai reçu la grâce d’être apôtre pour amener, en son nom, des hommes de toutes les nations à lui obéir en croyant. 6Vous êtes de ceux-là, vous qui, ayant reçu l’appel de Dieu, appartenez à Jésus-Christ.
Romains 1.5-6 (version Semeur)
28Nous savons, du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. 29Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères.
Romains 8.28-29
Il y avait là une femme craignant Dieu, du nom de Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire. Elle écoutait, et le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle s’attache à ce que disait Paul.
Actestes 16.14
Comment cela fonctionne-t-il? Comment est-il possible que tous soient appelés et qu’un certain nombre seulement soient sauvés?! Qu’à côté de l’appel « Club Med », on trouve un appel pressant de type militaire?
37Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne jetterai point dehors celui qui vient à moi; 38car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 39Or, voici la volonté de celui qui m’a envoyé: que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. 40Voici, en effet, la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
Jean 6.37-40
Ceux qui sont en Christ le sont d’abord parce que Dieu l’a voulu. La grande idée de cette notion, c’est l’assurance qu’elle nous procure.
Imaginez que mon salut dépende de moi, de mes œuvres, de ma présence à l’église, de mon baptême, de mes prières, de tout ceci… Alors je serais soit dans l’arrogance de croire que je me maintiens en Dieu, soit dans une grande anxiété avec cette question perpétuelle: « Dois-je faire plus? »
27Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. 28Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. 29Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les arracher de la main du Père. 30Moi et le Père, nous sommes un.
Jean 10.27-30
Du début jusqu’à la fin, le salut des hommes est l’affaire de Dieu. Notre part est de reconnaître cet appel de l’Évangile. D’entendre cette mise à nu qui conduit à la repentance et à la foi. D’avoir la confiance que Dieu nous aime, nous appelle, nous prend, nous purifie, nous restaure, nous garde…
Inévitablement cela pose la question du fatalisme: « Si Dieu appelle, à quoi bon parler de l’Évangile? » C’est une fausse question. Pourquoi? Parce que l’appel de Dieu va de pair avec les moyens qui le réalisent. Compris?
Supposons que je sois Dieu (!). Je crée les oiseaux, et j’appelle les oiseaux à voler. Si je ne leur donne pas des ailes, mon appel est sans effet. Dans l’appel à voler, il y a nécessairement les moyens de contrevenir à la gravité: des plumes, des ailes, et des os creux!
Écoutez comment Paul en parle:
13Quant à nous, frères bien-aimés par le Seigneur, nous devons continuellement rendre grâce à Dieu à votre sujet, car Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. 14C’est à cela aussi qu’il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.
2 Thessaloniciens 2.13-14
13Mais nous, nous devons sans cesse remercier Dieu à votre sujet, frères, vous que le Seigneur aime. En effet, Dieu vous a choisis pour que vous soyez les premiers à être sauvés par l’action de l’Esprit qui vous a purifiés et par le moyen de votre foi en la vérité. 14C’est à cela que Dieu vous a appelés par la Bonne Nouvelle que nous vous avons annoncée, Dieu vous a appelés, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.
2 Thessaloniciens 2.13-14 (version Semeur)
Les fondations de notre salut puisent profondément en Dieu même. Dieu veut nous sauver au- delà de ce que nous pouvons imaginer. Et Jude nous montre sa motivation…
Nous sommes aimés
…aimés en Dieu le Père…
Jude 1c
Pourquoi sommes-nous gardés? Parce que nous sommes aimés! L’amour du Père est tel que son salut est solide. Son amour est éternel. Paul nous dit que « Dieu nous a aimés avant la fondation du monde (Ép 1.4-5). Le temps grammatical de ce participe indique que Dieu a pris la décision d’aimer dans le passé, mais que les effets de cette décision sont continus et durables.
Le verset de l’Écriture favori des évangéliques l’atteste: « Dieu a tant aimé le monde… »
38Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, 39ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur.
Romains 8.38-39
La vie sur terre est souvent rude. Elle est parsemée d’embûches et de tests, de déceptions et de stress, d’inachèvement et de frustrations. Nous sommes des étrangers. Nous sommes des voyageurs. Et lorsqu’on voyage, et que les conditions sont difficiles, quoi de mieux que l’amitié des compagnons ou de ceux qui voyagent avec nous? Ou quoi de plus fortifiant que l’amour de celui ou de celle qui vous attend? Des amis rendent un voyage difficile, plus paisible…
Bien-aimés, représentez-vous ce que ces versets impliquent:
Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.
1 Jean 3.1
Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous: lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous.
Romains 5.8
Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon! Heureux l’homme qui se réfugie en lui!
Psaumes 34.9
Est-ce que vous avez goûté l’amour du Seigneur?
Il nous arrive d’associer son amour à des cadeaux. C’est partiellement juste et tellement dangereux. Des chrétiens authentiques ont parfois tout perdu, sans que l’amour de Dieu n’ait diminué…
« Si j’ai un travail, alors Dieu m’aime, mais si je n’en ai pas, Dieu ne m’aime pas. Si j’ai des amis, Dieu m’aime, mais si je n’en ai pas, Dieu ne m’aime pas. Si j’ai la santé, Dieu m’aime, mais si je n’en ai pas, Dieu ne m’aime pas. Si mes enfants sont sages et consacrés, Dieu m’aime, mais s’ils ne le sont pas, Dieu ne m’aime pas. »
Parfois on associe son amour à un sentiment:
« Si je me sens bien, à l’abri du stress, Dieu m’aime. Mais si je ne le ressens pas, si je le sens éloigné de moi, si je suis triste, déprimé, alors Dieu ne m’aime pas. »
Comment intégrer l’amour de Dieu? Quels sont les moyens qui peuvent nous aider?
La contemplation… Lire l’Évangile et se représenter la scène, écouter les dialogues.
La méditation des vérités centrales… Se remémorer certains versets dans la journée.
L’expression volontaire… Il faut parfois se parler pour reformuler certaines promesses.
Réaliser le lien entre l’amour de Dieu et l’amour que nous sommes invités à donner. La compassion que je vois manifestée par les autres m’émeut, car elle fait écho à l’amour de Dieu, je la perçois comme cadeau de Dieu…
Et voici le meilleur…
Nous sommes gardés
…et gardés pour Jésus-Christ…
Jude 1d
Nous sommes gardés. Nous sommes appelés, aimés, gardés. Laissez-moi vous dire ce que cela veut dire.
Quand j’étais enfant, j’étais paresseux, alors j’organisais des courses d’escargots. Cela me laissait le temps de faire autre chose également. Mais lorsqu’un escargot déviait de la course, je le remettais dans l’axe. Je surveillais cette course palpitante et exaltante… Ce serait exactement le verbe qu’utiliserait le grec pour décrire la surveillance de cette course. C’est la garder devant soi; la garder visible, accessible…
Le verbe a aussi la connotation de garde de prison (Ac 12.6). Le gardien s’assure de ne laisser s’échapper personne. D’ailleurs, Dieu garde une certaine catégorie d’anges en prison, d’où ils ne sortiront que pour être plongés en enfer (2P 2.4), et on en reparlera en Jude. Dieu garde ses enfants, et ils ne peuvent pas s’échapper de sa main.
Mais il a aussi la connotation d’être protégé, d’être maintenu dans la pureté (1Co 7.37). Il exprime également l’idée d’être gardé pour quelque chose. Si vous gardez un cadeau pour Noël, vous en protégez la découverte pour garder la surprise… D’ailleurs c’est précisément cela que l’Écriture nous dit. Nous sommes gardés pour Jésus Christ! Pourquoi? Parce qu’un mariage nous attend! Nous serons mariés à lui!
6Et j’entendis comme la voix d’une foule nombreuse, comme la voix de grandes eaux, et comme la voix de forts tonnerres, disant: « Alléluia! Car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, a établi son règne. 7Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. 8Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et pur. » Le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. 9L’ange me dit: « Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l’Agneau! » Puis il me dit: « Ce sont les paroles véritables de Dieu. »
Apocalypse 19.6-9
C’est quoi les noces de l’Agneau? C’est le moment où l’on scellera notre union à Dieu…
On y mange et boit avec lui à sa table (Lc 22.30). C’est une fête mirifique par les milliers d’anges qui y participent (Hé 12.22); c’est un banquet et un festin (Lc 14.15, 24) avec rassasiement, rires et joie (Lc 6.20-21; 15.7-10; 1P 4.13; Jd 24).
Alain Nisus (s. dir.) Pour une foi réfléchie, la Maison de la Bible, 2011, p. 659.
C’est là que nous voyons que nous sommes au milieu d’une idylle. Dieu le Père donne à Dieu le Fils une épouse: nous!
Comme nous sommes moyennement à la hauteur, pour ne pas dire complètement indignes, il y a juste un petit coup d’aspirateur à donner… alors Jésus meurt sur la croix pour son épouse, et le Saint-Esprit réalise ce salut dans la vie de son épouse.
Dieu nous garde…
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas; mais celui qui est engendré de Dieu le garde, et le Malin ne le touche pas.
1 Jean 5.18
Jésus l’a demandé au Père:
Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, (ce nom) que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous.
Jean 17.11
Même dans les moments d’épreuves et de tentation, Dieu nous garde.
Personne ne peut nous arracher de la main de Dieu. Et à chaque fois que c’est nécessaire, Dieu nous reprend, justement, parce que nous sommes ses enfants…
7Supportez vos souffrances: elles servent à vous corriger. C’est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas? 8Si vous êtes dispensés de la correction qui est le lot de tous les fils, alors vous êtes des enfants illégitimes, et non des fils. 9D’ailleurs, nous avions nos parents terrestres pour nous corriger, et nous les respections. N’allons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie? 10Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c’est pour notre bien qu’il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté.
Hébreux 12.7-10
C’est pourquoi l’assurance du salut est une évidence…
Certains se sont demandés si Démas, que Paul évoque (2Tm 4.10) et qui abandonne l’Évangile par amour du monde présent, avait perdu son salut. Mais ce n’est pas la bonne question! S’il était vraiment un chrétien, une personne sauvée, alors il ne peut pas perdre son salut. Par contre, il peut rentrer tout nu au ciel! (Cf. 1Co 5.1-5):
Qu’un tel homme soit livré à Satan en vue de la destruction du mal qui est en lui afin qu’il soit sauvé au jour du Seigneur.
1 Corinthiens 5.5 (version Semeur)
« Livré à Satan », c’est-à-dire placé en dehors de l’Église, dans le monde dont Satan est le prince.
Certains utilisent les textes que l’on trouve en Hébreux:
4En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, 5qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des forces du monde à venir 6et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer d’attitude, car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement.
Hébreux 6.4-6
Mais…
Mes chers amis, même si nous tenons ici un tel langage, nous sommes convaincus que, dans ce que nous venons de dire, vous êtes du bon côté, celui du salut.
Hébreux 6.9 (version Semeur)
À votre avis, si quelqu’un couvre de mépris le Fils de Dieu, s’il considère comme sans valeur le sang de l’Alliance, par lequel il a été purifié, s’il outrage le Saint-Esprit, qui nous transmet la grâce divine, ne pensez-vous pas qu’il mérite un châtiment plus sévère encore?
Hébreux 10.29
1 Corinthiens 7 évoque également la sanctification du conjoint non-chrétien…
Une personne sauvée peut chuter. L’apôtre Pierre, ou David, sont là pour le prouver. Mais est-ce qu’ils se relèvent? C’est cela qui révèle leur vraie appartenance à Jésus. Parce que Dieu les garde, s’ils se détournent, Dieu leur Père prendra soin de leur montrer le besoin de revenir à lui…
Nous sommes comblés
…que la miséricorde, la paix et l’amour vous soient multipliés!
Jude 2
Les mêmes grâces sont souvent répétées dans la Bible. Notamment les salutations de Pierre qui sont assez similaires:
Dieu, le Père, vous a choisis d’avance, conformément à son plan, et vous lui avez été consacrés par l’Esprit, pour obéir à Jésus-Christ et être purifiés par l’aspersion de son sang. Que la grâce et la paix vous soient abondamment accordées.
1 Pierre 1.2 (version Semeur)
Que la grâce et la paix vous soient données en abondance par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur.
2 Pierre 1.2 (version Semeur)
Nous sommes comblés!
Dieu nous donne la miséricorde. C’est-à-dire qu’il ne nous traite pas selon ce que nous méritons. Nous avons été graciés. Dieu a placé la condamnation sur quelqu’un d’autre, sur Jésus, pour que nous soyons épargnés, alors que c’est nous qui la méritions.
Parce que Jésus a payé à la croix, nous avons la paix. L’homme est normalement en guerre contre Dieu (en fait c’est plutôt l’inverse). Dieu est en colère contre l’homme et son égoïsme, mais la réconciliation apporte la paix. Shalom! Le plus grand cadeau que Dieu donne aux hommes!
Et bien sûr, l’amour fait partie du lot, et nous en avons déjà parlé. La répétition est utile. Je suppose que Jude le répète pour préparer le socle sur lequel il bâtit ses attaques. Ses exhortations seront ensuite parfois dures. Et notez bien la formule: « Multiplication »! Le vœu, c’est que nos vies entières soient marquées par cette triple bénédiction de la miséricorde, de la paix, et de l’amour de Dieu. Amen?!
21Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. 22Jude, non pas l’Iscariot, lui dit: Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non au monde? 23 Jésus lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. 24Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.
Jean 14.21-24 (version Segond Revisitée)
Conclusion
Il y a vraiment de quoi être rassurés. Nous sommes solidement ancrés dans l’œuvre que Dieu a faite, et nous sommes invités à bénir Dieu pour l’immensité de son salut. Il a tellement fait!
Nous sommes également appelés à bénir ceux qui nous entourent. C’est un tel privilège d’être gardés, aimés, nous pouvons être aimants!
Une personne qui commence dans un métier de service me disait combien les personnes pouvaient être agressives. Comment supporter cela au quotidien dans son travail, si ce n’est en puisant dans le salut de Dieu, qui peut nous permettre de faire face et de répondre en bénissant.