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Quels sont les ingrédients essentiels pour des relations fraternelles saines? (Éphésiens 4.25-5.2)

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Publié le

30 sept. 2020

Bienvenue dans Parle-moi maintenant, le podcast pour être à l'écoute de Dieu chaque jour. Dans cet épisode, nous poursuivons notre série sur la lettre de Paul aux Éphésiens.

Dans ce treizième épisode sur la lettre aux Éphésiens, Dominique Angers aborde, de façon très concrète, les relations dans l’Église. Dans ce texte, Paul énumère des attitudes et des comportements à rejeter, et d’autres à adopter. Pour nous conduire dans la bonne direction, l’apôtre nous fournit en outre des sources de motivation profondément chrétiennes.

Le message central d’Éphésiens 4.25 à 5.2

Une vie communautaire saine est faite d’attitudes, de comportements et de paroles qui honorent le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Questions pour échange en groupe ou réflexion personnelle

  • Avant de visionner cet épisode, comment auriez-vous répondu à la question : « Quels sont les ingrédients essentiels pour des relations fraternelles saines? »
  • Quel est le rapport entre notre texte (4.25 à 5.2) et le texte précédent (4.17-24)?
  • Quels sont les traits communs des recommandations de notre texte?
  • Le verset 25 peut s’intituler « À la place du mensonge, la vérité ». Dans quels contextes précis les chrétiens subissent-ils des tentations dans ce domaine?
  • Dans les versets 26 et 27, Paul nous dit en quelque sorte : « À la place d’une colère persistante, une colère de courte durée. » Comment distinguer les deux?
  • Comment la colère peut-elle donner accès au diable dans la communauté (verset 27)?
  • Dans notre société, comment pouvons-nous être tentés de « voler » (verset 28)?
  • Qu’est-ce qui motive à fournir un travail honnête selon verset 28? En quoi cela est-il vraiment motivant?
  • Concrètement, comment mettre en pratique le verset 29 (qui paraît si difficile à vivre)?
  • Avez-vous l’un ou l’autre témoignage concernant l’effet bienfaisant des paroles empreintes de bonté (verset 29)?
  • Quand attristons-nous le Saint-Esprit de Dieu (verset 30)? Qu’est-ce que ce verset nous apprend sur la personne du Saint-Esprit? Sommes-nous conscients, en général, d’avoir attristé le Saint-Esprit?
  • Relisons le verset 31. Prenons quelques instants de silence pour laisser l’Esprit nous convaincre de péché. Puis, implorons le pardon de Dieu.
  • Qu’est-ce que la bonté dans les relations fraternelles (verset 32)?
  • Qu’est-ce qui devrait nous motiver à nous pardonner les uns aux autres d’après le verset 32? Cela fonctionne-t-il en pratique?
  • Qu’apprenons-nous sur l’amour fraternel en Éphésiens 5.1-2? Mentionnez quelques exemples de manifestations concrètes d’amour dans votre Église.

Version écrite de l’épisode PMM #13 (transcription)

Quels sont les ingrédients essentiels pour des relations fraternelles saines? Si vous deviez faire la liste de ces ingrédients, qu’est-ce qui en ferait partie?

Dans notre texte, l’apôtre Paul nous donne sa liste.

En Éphésiens 4.25 à 5.2, il nous présente ses recommandations pour la vie communautaire, pour les relations au sein de la nouvelle humanité qu’est la communauté chrétienne (l’Église).

Ces diverses recommandations découlent du texte précédent (dont nous avons parlé la dernière fois), dans lequel Paul exhorte les chrétiens à se débarrasser de l’homme ancien et à se revêtir de l’homme nouveau. C’est bien beau, mais cela peut paraître quelque peu abstrait.

Dans notre texte, Paul est très concret. Il nous dit avec précision comment nous débarrasser de l’homme ancien et comment nous revêtir de l’homme nouveau.

Les recommandations d’Éphésiens 4.25 à 5.2

  • Orientation communautaire
  • Dans la ligne de l’Ancien Testament
  • Remplacer le mal par le bien
  • Source de motivation

Les diverses recommandations pratiques de notre texte ont quelques traits communs. D’abord, elles concernent la vie communautaire et contribuent à l’unité de l’Église. Ensuite, plusieurs d’entre elles s’appuient sur des textes ou sur des principes de l’Ancien Testament. Dans les premières recommandations, Paul veut que nous remplacions le mal par le bien: nous avons à la fois un élément négatif et un élément positif: ce qu’il ne faut surtout pas faire (l’élément négatif) et ce qu’il s’agit de rechercher (l’élément positif). Enfin, dans certains cas, une source de motivation est donnée; Paul ne se contente pas de prescrire un comportement ou une attitude, mais il en donne la raison.

À la place du mensonge, la vérité

Au verset 25, Paul commence en disant « C’est pourquoi », ce qui montre bien que ses recommandations découlent de ce qu’il a écrit précédemment.

25C’est pourquoi, débarrassés du mensonge, que chacun de vous dise la vérité à son prochain. Ne sommes-nous pas membres les uns des autres ?

Paul veut que les chrétiens « se débarrassent » du mensonge. Il reprend ici le même verbe qu’au verset 22, où il leur demandait de « se débarrasser » de l’homme ancien.

Paul intègre un extrait de l’Ancien Testament, qui est en italiques dans le texte: « que chacun de vous dise la vérité à son prochain ». Il s’agit d’une allusion à Zacharie 8.16. Dans ce texte, le prophète parle du rétablissement futur de Jérusalem. L’Éternel déclare qu’il habitera au milieu de la ville, qui sera appelée « la ville fidèle ». C’est dans cette nouvelle Jérusalem que chacun dira la vérité à son prochain.

Eh bien: pour Paul, c’est dans l’Église de Jésus-Christ que se réalise cette annonce concernant la nouvelle Jérusalem. Cela ne devrait pas nous étonner. En effet, comme nous l’avons vu en Éphésiens 2.20-22, l’Église, pour Paul, est le nouveau Temple de Dieu. Le nouveau Temple et la nouvelle Jérusalem sont étroitement associés, puisqu’au Iersiècle, le Temple était à Jérusalem.

Qu’est-ce qui devrait nous motiver à dire la vérité aux autres chrétiens? Nous sommes membres les uns des autres, c’est-à-dire membres d’un même corps.

À la place d’une colère persistante, une colère de courte durée

26Mettez-vous en colère mais n’allez pas jusqu’à pécher; que votre colère s’apaise avant le coucher du soleil. 27Ne donnez aucune prise au diable.

Encore une fois, l’Ancien Testament est cité (en italiques), plus précisément le Psaume 4.5. Le Psalmiste est faussement accusé par ses ennemis. Pourtant, il encourage ses auditeurs à ne pas laisser leur colère dégénérer dans cette situation injuste. On pourrait aussi traduire: « Si vous vous mettez en colère, ne commettez pas de péché. »

Pour s’assurer que leur colère (parfois justifiée) ne se transforme pas en péché ou en colère coupable (il sera question de colère coupable au verset 31), Paul impose une limite à la colère dans le temps: « que votre colère s’apaise avant le coucher du soleil ». Quand on se couche en colère, en général, c’est signe que cette colère a dégénéré et qu’elle est devenue malsaine et inacceptable.

Or, ceci est très dangereux pour la vie d’une Église, comme l’indique le verset 27: la colère donne une prise au diable, une occasion de compromettre l’unité de la communauté.

À la place du vol, le travail honnête

28Que le voleur cesse de dérober ; qu’il se donne plutôt de la peine et travaille honnêtement de ses mains pour qu’il ait de quoi donner à ceux qui sont dans le besoin.

Le vol est un péché très grave dans l’Ancien Testament, y compris dans les Dix commandements (Exode 20.15).

Même dans ce domaine, les chrétiens peuvent avoir du mal à rompre avec leurs anciennes habitudes. Ainsi, le vol doit être remplacé par le travail honnête, qui implique des efforts.

Une belle source de motivation est proposée: ceux qui travaillent ont de quoi donner à ceux qui sont dans le besoin. Ici, c’est l’envie d’être généreux qui motive.

À la place des paroles mauvaises, des paroles empreintes de bonté

29Ne laissez aucune mauvaise parole franchir vos lèvres ; ayez au contraire des paroles empreintes de bonté, qui aident les autres à grandir dans la foi selon les besoins. Ainsi elles feront du bien à ceux qui vous entendent.

Les standards de Paul sont si élevés! Aucune mauvaise parole, aucune parole malsaine ou malveillante ne devrait être prononcée entre chrétiens.

Au contraire, les chrétiens doivent se limiter aux paroles empreintes de bonté qui sont utiles au bien-être des autres, qui les aident à grandir dans la foi, qui leur font du bien.

Pour le dire autrement, nous devrions tourner sept fois notre langue dans notre bouche avant de parler, et nous demander: est-ce que ce que je m’apprête à dire est utile? Cette parole fera-t-elle du bien aux autres? Ou au contraire, risque-t-elle de blesser et de causer du tort?

Ne pas attrister l’Esprit

30N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale.

Paul reprend ici des notions qu’il a abordées en Éphésiens 1.13-14 (le sceau de Dieu, la délivrance). Sa recommandation pratique, c’est maintenant: « n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu ».

Le verset 30 est lié à ce qui précède: on attriste le Saint-Esprit de Dieu quand on prononce des paroles mauvaises à l’endroit d’une personne.

En d’autres termes, n’oublions pas que Dieu est aussi présent dans nos relations fraternelles. Quand je fais mal à un frère ou à une soeur, j’attriste également – et premièrement – le Saint-Esprit de Dieu. Ne pensons pas que nos relations se limitent à la seule dimension horizontale; ce que nous faisons subir aux autres, nous le faisons aussi subir à l’Esprit. Le Saint-Esprit n’est pas une force impersonnelle; c’est une personne que l’on peut vraiment attrister.

Cette recommandation s’appuie sur Ésaïe 63.10. Même après avoir goûté aux grâces de l’Éternel, à son salut (lors de l’Exode), les Israélites ont attristé l’Esprit Saint en se rebellant contre Dieu. Paul transpose tout cela en fonction de l’Évangile: ayant goûté à un salut supérieur et à des grâces encore meilleures (à la rédemption par excellence), les chrétiens devraient tout faire pour ne pas attrister l’Esprit de Dieu et pour réussir là où les Israélites ont échoué.

Bannir la colère et la méchanceté de la communauté

31Amertume, irritation, colère, éclats de voix, insultes : faites disparaître tout cela du milieu de vous, ainsi que toute forme de méchanceté.

Paul nous demande de bannir la colère sous toutes ses formes, ainsi que toute forme de méchanceté. Colère et méchanceté, voilà un cocktail explosif qui peut détruire une Église.

Les premiers mots du verset 31 nous présentent cinq manifestations de la colère, qui vont crescendo, depuis l’amertume qui est une attitude intérieure jusqu’aux insultes que tout le monde entend.

« Toute forme de méchanceté », c’est le mal sous toutes ses formes.

Bonté, pardon et amour

Enfin, les trois derniers versets de notre texte nous procurent quelques consignes positives autour de trois vertus: la bonté, le pardon et l’amour.

Bonté

32aSoyez bons et compréhensifs les uns envers les autres.

Suis-je bon et compréhensif envers mes frères et soeurs?

Pardon

32bPardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ.

Comment imaginer la vie d’Église sans le pardon? Dieu m’appelle-t-il aujourd’hui à pardonner à quelqu’un qui m’a offensé? Ma source de motivation ici, c’est l’exemple de Dieu. Parce que Dieu m’a pardonné en Christ, je peux pardonner aux autres.

Amour

1Puisque vous êtes les enfants bien-aimés de Dieu, suivez l’exemple de votre Père. 2Que votre vie soit dirigée par l’amour  [littéralement « marchez dans l’amour »], de même que Christ nous a aimés et a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice dont le parfum plaît à Dieu.

Il n’y a pas de meilleur moyen de terminer la méditation de ce texte que d’insister sur l’importance de l’amour fraternel. En tant qu’enfant bien-aimé de Dieu, je suis appelé à suivre l’exemple de mon Père en matière d’amour (verset 1).

L’amour chrétien a ceci de particulier qu’il trouve sa source dans la personne et dans l’œuvre de Jésus-Christ. Au verset 2, il est question de la croix: Jésus-Christ a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous, comme une offrande et un sacrifice qui plaît à Dieu. C’est l’amour qui se donne, qui renonce à lui-même, qui recherche le bien de l’autre et le plaisir de Dieu.

Est-ce que je manifeste, dans mes relations avec les chrétiens, un amour en forme de croix? Est-ce que je mets les intérêts des autres avant les miens?

Bonté, pardon, amour: trois ingrédients essentiels à nos relations fraternelles.

Quelle est le message central de notre texte? Une vie communautaire saine est faite d’attitudes, de comportements et de paroles qui honorent le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Dans la liste de recommandations de Paul, on retrouve des attitudes (comme la bonté), des comportements (comme les gestes de générosité) et des paroles (comme celles qui font du bien à ceux qui les entendent).

Prenons conscience que nous ne sommes jamais les seuls présents: Dieu est là, Père, Fils, Saint-Esprit. Paul nous demande de suivre l’exemple du Père et de Christ (pour l’amour et le pardon), et il nous demande de ne pas attrister l’Esprit. Autrement dit, avant de parler ou d’agir dans l’Église, pensons à notre Dieu et cherchons à l’honorer.

Prière

Père céleste, nous voulons suivre toutes les recommandations pratiques que tu nous donnes. Merci pour les sources de motivation exceptionnelles que tu mets devant nos yeux, notamment ton exemple, Père, celui de Christ et de son sacrifice, la présence du Saint-Esprit que nous ne voulons pas attrister. Dans les semaines, les mois et les années à venir, aide-nous, dans notre Église locale, à dire la vérité et non le mensonge; à ne pas demeurer dans la colère, ce qui donnerait une prise au diable; à exercer la générosité; à prononcer des paroles qui aident les autres; à faire disparaître la colère et la méchanceté; à choisir plutôt la bonté, le pardon et l’amour. En Jésus, qui a donné sa vie pour nous, amen.

Cet article avait été publié le 23 mai 2017. Il a été republié le 30 septembre 2020.

Découvre les autres épisodes de la série:

  1. À quoi pouvons-nous nous attendre quand nous méditons Éphésiens? (Éphésiens 1.1-2)
  2. Quel type de bénédiction voulons-nous? (Éphésiens 1.3-14)
  3. Connaissons-nous nos bénédictions? (Éphésiens 1.3-14)
  4. En général, que disons-nous à Dieu dans nos prières? (Éphésiens 1.15-23)
  5. Sommes-nous toujours émerveillés par notre salut? (Éphésiens 2.1-10)
  6. En quoi l'Église est-elle le nouveau temple de Dieu? (Éphésiens 2.11-22)
  7. Pourquoi les anges sont-ils stupéfaits quand ils regardent l'Église? (Éphésiens 3.1-13)
  8. Quelles expériences spirituelles devrions-nous demander à Dieu? (Éphésiens 3.14-21)
  9. Jusqu'où irons-nous pour conserver l'unité de l'Église? (Éphésiens 4.1-6)
  10. Comment changer (complètement) de regard sur nos leaders dans l'Église? (Éphésiens 4.7-16)
  11. Dans l'Église, quel rôle pour les leaders, quel rôle pour tous les membres? (Éphésiens 4.7-16)
  12. Comment peut-on "apprendre Christ"? (Éphésiens 4.17-24)
  13. Quels sont les ingrédients essentiels pour des relations fraternelles saines? (Éphésiens 4.25-5.2)
  14. Passer des ténèbres à la lumière, qu'est-ce que ça change? (Éphésiens 5.3-14)
  15. À quoi ressemble une vie chrétienne vécue avec grand soin? (Éphésiens 5.15-21)
  16. Comment optimiser un mariage chrétien? (Éphésiens 5.22-33)
  17. À quoi ressemblent des enfants et des papas transformés par Christ? (Éphésiens 6.1-4)
  18. Que dit Paul aux esclaves et aux maîtres qui peut nous aider dans le monde du travail? (Éphésiens 6.5-9)
  19. Qu'est-ce que le combat spirituel et comment y faire face? (Éphésiens 6.10-20)
  20. Quels bienfaits Dieu souhaite-t-il répandre sur les personnes qui aiment Jésus? (Éphésiens 6.21-24)