À notre tour de parler de Jésus

      ÉvangélisationMission de l’Église
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      Je me suis amusée à remonter mon "arbre généalogique de conversion": qui a parlé à qui pour qu’un jour, je saisisse qui est Dieu?

      Voilà comment j’ai découvert qu’un homme, autrefois, est sorti annoncer l’Évangile dans la rue, à cheval. À la suite de sa prédication, une personne s’est convertie. Il s’agissait de l’arrière-arrière-grand-père maternel d’une sœur en Christ, qui est aujourd’hui missionnaire. De son côté, elle a pris contact avec le père de ma meilleure amie lors d’une action d’évangélisation. Alors que j’étais en classe de troisième, cette amie m’a invitée dans le groupe de jeunes rattaché à son Église. Elle est encore l’une de mes plus chères amies. À vrai dire, à un moment donné, les racines de cet arbre remonteraient jusqu’au témoignage de l’un des disciples à qui le Seigneur a confié, il y a près de 2000 ans, le mandat d’aller et d’annoncer l’Évangile.

      Transmettre le flambeau de l’Évangile

      “Multipliez-vous!” Entendez-vous cet appel qui jaillit du ciel jusque dans nos cœurs? Depuis le livre de la Genèse, notre Dieu fait entendre sa volonté de rassembler un peuple qui l’honore. Toute la Bible en parle: “Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu” (Lv 26.12; Éz 36.28; Jr 30.22, etc.)! Les dernières paroles de Jésus-Christ avant son ascension nous engagent: “Faites de toutes les nations des disciples” (Mt 28.19). Depuis cet instant, la parole court de jour en jour, portée par des hommes bien imparfaits. Alors, comment pouvons-nous répondre à cet appel?

      Certains d’entre vous me diraient: “Cet appel n’est-il pas réservé aux apôtres?” Toutefois, l’existence même de l’Église de Dieu montre comment des hommes fidèles ont transmis à d’autres hommes fidèles la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ (2Tm 2.2). Si la transmission s’était arrêtée aux apôtres, quelles seraient la taille et l’influence de l’Église d’aujourd’hui? D’autres personnes se sentent disqualifiées parce qu’elles disent ne pas avoir "le don d’évangéliste". Là aussi, je me demande combien d’entre nous sont devenus chrétiens après avoir rencontré un évangéliste? De mon côté, Dieu s’est servi de plusieurs personnes, avec des dons différents, pour m’amener à la foi en Jésus. Tout a commencé avec cette amie qui m’a courageusement invitée dans son groupe de jeunes. J’ai bien sûr été marquée par son témoignage de vie, mais c’est la découverte de l’Évangile de Jésus-Christ qui m’a saisie.

      Franchir l’obstacle de la peur

      C’est le 7 février 2009 qu’une profonde conviction de péché s’est installée dans mon cœur. L’amour inconditionnel que m’offrait Jésus me remplissait d’une joie spéciale, accompagnée d’un sentiment d’urgence: “Il faut que le monde sache.” Et comment entendront-ils parler de Dieu si personne ne l’annonce (Rm 10.14)?

      J’avais probablement en tête le témoignage de la Samaritaine: après avoir rencontré Jésus, elle a parlé du Messie dans tout son village. Alors, j’ai parlé! J’ai sans doute été parfois maladroite, mais j’ai toujours eu confiance en la toute-puissance de Dieu pour amener ses enfants à lui.

      Puis un jour, une ombre étrange est arrivée. Elle m’empêchait de partager ma foi, notamment auprès des personnes de confession musulmane. Cette ombre, c’était la peur.

      Le Saint-Esprit au secours de notre faiblesse

      C’était le milieu de l’après-midi. Je me tenais aux abords d’une station de tram à Lyon: j’ai eu envie d’annoncer l’Évangile à un adolescent qui était là, lui aussi. Je pensais qu’il était musulman, et cela me faisait peur. Je suis rentrée chez moi, consternée par ce sentiment qui m’empêchait d’aller vers les autres. J’ai alors crié à Dieu: “Seigneur, tu nous dis dans ta Parole que nous n’avons pas un esprit de timidité, mais un Esprit de force, d’amour et de sagesse. Je t’en supplie, viens ôter cette peur de ma vie.”

      Je n’imaginais pas que Dieu répondrait aussi clairement. Je me dirigeais vers Montpellier pour mes études et le train était rempli à craquer. Je trouvais toutefois une place libre – la seule – en face d’un monsieur qui lisait le Coran. Il portait une sorte de djellaba blanche. Je lui aurais donné une cinquantaine d’années. J’ai regardé la place, puis j’ai continué mon chemin. Toutefois, une voix intérieure me saisit: “Pourquoi fuis-tu une personne faite de la même chair que toi?” J’ai donc décidé de m’asseoir en face de cet homme et de lire ma Bible.

      Rencontre bouleversante avec un imam

      Très rapidement, ce monsieur a entamé la conversation. Il m’a posé une question convenue: “Entre l’islam et le christianisme, laquelle de ces deux religions est apparue en premier?” J’étais chrétienne depuis peu, mais j’ai su lui répondre. Nous avons discuté, puis j’ai découvert que les musulmans ne croyaient pas en la crucifixion de Jésus! J’étais ahurie et j’ai cherché à défendre ma foi du mieux possible. À ce moment-là, il a mis le poing sur la table et m’a dit d’une voix forte: “Je m’appelle X, disciple du prophète de l’islam, Mahomet… vous êtes une femme et vous devez encore étudier.” Confiante, je me suis surprise à mettre le poing sur la table et à lui répondre: “Je suis Clémentine, disciple de Jésus-Christ, etc.” Nous avons continué à discuter avec conviction. Puis, ce monsieur s’est levé. Alors qu’il était à la porte, au niveau de la sortie du wagon, il m’a dit d’une voix forte, et devant tout le monde: “Je vous respecte, car vous avez eu le courage de vos opinions.” Sur quoi je lui ai répondu, souriante: “Monsieur, je n’ai fait que vous annoncer l’Évangile.”

      Je me souviendrai de cette rencontre toute ma vie. En particulier parce que, quelque temps auparavant, j’avais eu peur de témoigner de ma foi auprès d’un adolescent musulman. Pourtant, Dieu m’a fortifiée par son Esprit et m’a donné le courage de parler de Jésus à cet homme qui se présentait comme “un responsable européen du culte musulman”.

      Quand l’Église persécutée nous aide à témoigner

      Mon rôle est de porter le flambeau de l’Évangile le plus fidèlement possible et de le transmettre au prochain qui le transmettra à son tour. J’aime m’imaginer remerciant ce colporteur à cheval qui a prêché l’Évangile dans le sud de la France, autour des années 1840-1850. À la suite de sa prédication, un homme a donné sa vie à Jésus, bien que cela lui ait coûté: il a été rejeté par sa famille.

      Justement, j’aimerais vous parler de toutes celles et de tous ceux qui paient le prix fort pour annoncer l’Évangile dans leur pays. J’ai eu le privilège de travailler durant 14 ans au service des chrétiens persécutés dans le monde. Leur courage n’a fait qu’amplifier mon désir d’annoncer l’Évangile. J’ai souvent pensé au verset:

      En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n’ignore que c’est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d’assurance pour annoncer sans crainte la parole.

      Philippiens 1.13-14

      Dans cette série d’articles, j’aimerais vous proposer de découvrir des témoignages de nos frères et sœurs persécutés. Au Yémen, en Érythrée, en Corée du Nord… notre famille paie le prix fort. Je prie pour que vous puissiez – tout comme je l’ai été et que je le suis encore – être fortifiés par leurs témoignages de vie. Que Dieu nous accorde la grâce de continuer à ajouter des branches à cet arbre généalogique de conversion: en effet, c’est à notre tour de parler de Jésus, quoi qu’il nous en coûte.


      Dans cette série, je prévois de vous faire découvrir:

      • Le courage d’un chrétien yéménite;
      • Le témoignage d’un chrétien nord-coréen;
      • La persévérance d’un chrétien nigérian dans l’épreuve;
      • Et bien d’autres à venir!
      Clémentine Bernard Gaye

      Clémentine Bernard Gaye

      Clémentine est aujourd’hui évangéliste chez France Évangélisation. Après avoir travaillé pendant 14 ans au service des chrétiens persécutés au sein de la mission Portes Ouvertes, elle est désormais engagée auprès d’un ministère jeunesse à Strasbourg. Mariée à Paul, ils ont à cœur leur Église locale et s’intéressent à l’implantation d’Églises.

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