Quand l’évangélisation ne marche plus!

Vie d’ÉgliseÉvangélisation

Je suis fils d'un père pasteur qui aime parler de Jésus. Depuis tout petit j'ai fait des camps d'évangélisation où le principe était de distribuer des tracts pour inviter à un concert dans lequel on annonçait l'Évangile. À l'époque, les gens venaient à Christ par ces moyens. Mais au fil des années, si les gens venaient aux concerts, ils ne voulaient bien souvent pas aller plus loin. Venir aux cultes de l'Église ou à des groupes de maison était beaucoup trop engageant.

Un fossé culturel entre l’Église et le monde

Ces 20 dernières années, nous avons vu sous nos yeux un changement de culture et les effets de l’ère post-chrétienne. Nous découvrons un nouveau rapport au religieux et à l’institution, si bien que l’on constate qu’il y a parfois un fossé culturel qui se crée entre nos rencontres d’Églises et la vie de nos contemporains.

Alors est-ce que l’évangélisation en Europe francophone ne marche plus? 

Ma responsabilité dans l’évangélisation

Il est clair que nous avons besoin de l’action de Dieu dans l’évangélisation. C’est une bataille spirituelle et sans le soutien de l’esprit de Dieu il ne se passera rien. Nous avons une responsabilité de nous tenir dans la prière pour intercéder pour tout ceux qui ne connaissent pas Dieu. 

Mais quand est-il de mon attitude envers les personnes non-chrétiennes? Comment Dieu m’appelle à communiquer l’Évangile aujourd’hui? L’apôtre Paul disait: « Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver quelques-uns » 1 Co 9.16-23. Paul nous invite à écouter nos contemporains, à prendre le temps de comprendre leurs besoins et leurs style de vie pour ensuite vivre avec eux et leur communiquer l’Évangile de manière adaptée. 

Avons-nous réfléchi à la manière de se faire de « tous à toutes » ou appliquons-nous des méthodes d’évangélisation sans se soucier de comment est perçu notre message? 

Faire face à la crise de confiance

Je crois que la « confiance en l’institution » (sur laquelle nos parents se reposaient) ne marche plus très bien. John Burke, dans son livre « Perfection interdite », explique que nos sociétés occidentales vivent une « crise de confiance ». Et cela vient du fait que nos sociétés sont touchées par plusieurs fléaux:

  • La méfiance à l’égard du mariage 
  • La méfiance à l’égard des autorités 
  • Le relativisme
  • Le désespoir 
  • La solitude 

Cela ne veut pas dire que l’évangélisation ne marche plus, cela veut dire que peu importe la « technique d’évangélisation » (Que ce soit le porte à porte, la prédication de rue, les tracts,…), il faut aujourd’hui redoubler d’effort pour rebâtir la confiance afin que nos contemporains écoutent notre message. 

La vérité est devenue relationnelle

John Burke partage cette expérience intéressante où il discute avec un étudiant à propos de Dieu. Après qu’il ait répondu à ses questions philosophiques, après avoir donné des arguments solides en faveur de l’existence de Dieu, et enfin après avoir expliqué clairement l’Évangile, l’étudiant, Chris, lui a répondu:

– Je peux très bien comprendre pourquoi cela a du sens pour toi John, mais cela n’en a pas pour moi. 
Je n’étais pas satisfait et j’ai insisté:
– Mais c’est pour toi! Si ça a du sens et que c’est vrai, pourquoi ne pas croire? 
– Je peux comprendre pourquoi c’est vrai pour toi, mais cela ne l’est pas pour moi.
Il faisait de la résistance. Je voulais des éclaircissements: 
– Mais enfin Chris, tu viens juste de dire que tout ça a du sens et que tu comprends pourquoi je crois en Christ, alors pourquoi ne veux-tu pas croire toi aussi?
Sa réponse m’a hanté pendant des années:
– Je suppose que je ne veux tout simplement pas être comme toi.

La réponse est assez violente. John explique ensuite ce qu’il a compris de cette discussion: ce n’était pas tellement le fait que Chris ne m’aimait pas. Après tout, il ne me connaissait pas vraiment. Non, ce qu’il n’aimait pas, c’était ce que je représentais. Il n’apprécie pas les chrétiens ou devrais-je dire le stéréotype auquel ceux-ci sont supposés ressembler. […] Dans la société postmoderne, vous ne pouvez plus séparer le message du messager. Je pense que ce que Chris voulait dire c’est: « les arguments ne me convainquent pas. Montre-moi une foi attirante, et j’y réfléchirai. Autrement, je ne suis pas intéressé, que tu soutiennes ou non que c’est la vérité. » La vérité est devenue relationnelle.

Cela veut dire que le canal pour communiquer un message aujourd’hui se fait au travers d’une relation de confiance. 

Le message est lié au messager

La crise de confiance que notre société post-chrétienne est en train de vivre nous contraint à redoubler d’effort pour à la fois dire l’Évangile, mais aussi incarner l’Évangile. Pour nos contemporains: le message ne peut être séparé du messager. Nous devons donc redévelopper des relations de confiance. 

Créer des relations de confiance, cela n’est pas vraiment nouveau. Mais c’est parfois quelque chose que nous avons perdu dans nos Églises. 

Jésus, lorsqu’il était sur terre, a pris le temps de développer de la confiance avec ceux qui l’écoutaient. Il les a aimés et a laissé les personnes cheminer à leur rythme. 

L’évangélisation relationnelle

Alors comment vivre l’évangélisation relationnelle en Église? Quel outil utiliser pour permettre à des amis non-chrétiens de découvrir la foi dans un climat de confiance? 

Pour avoir des réponses à ces questions, je vous invite à (re)découvrir notre webinaire du 13 janvier durant lequel Yan Z’borowska, qui est pasteur implanteur d’Église à Amiens, et moi avons partagé nos expériences. 


VOIR LE REPLAY DU WEBINAIRE


Article mis à jour le 17/02/2022.

Jean S'chott

Jean S'chott est pasteur d’une implantation d'Église Perspectives à Lyon et graphiste de métier. Père de 4 enfants, il est également l’un des fondateurs du collectif d'artistes Majestart. Ses talents d'artiste et son cœur pour ses contemporains l'ont conduit à créer des ressources exceptionnelles autant par leurs graphismes que leur pédagogie. Il a notamment supervisé la réalisation de L’Evangile.net et des outils d’évangélisation Les 7 signes de Raphaël Charrier et La grande histoire de Florent Varak.

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