C’est une nouvelle qui n’a pas fait la Une des journaux, ni de la blogosphère évangélique française. Larry DeArmey, missionnaire en France pendant plusieurs décennies, est décédé à l’âge de 78 ans, des suites opératoires devant le libérer d’une masse cancéreuse incrustée dans le rein.
Pas de quoi en faire un article? En fait, Larry était mon premier mentor pastoral, et voilà trois leçons que je garde de son influence et qui vous seront utiles. La photo de ce post date de 2016. Larry a fondé l’Église dont j’ai été le pasteur après lui. Philippe Viguier m’a remplacé. Voilà trois générations.
Avec ma femme, on ne se souvient pas beaucoup de ce qu’il a enseigné. Mais on se souvient énormément de son attitude, de son caractère. Cet homme portait la mission sur le cœur, avec constance. Je l’ai vu pleurer pour les nations.
En même temps, il gardait une attitude optimiste malgré les nombreuses déceptions suscitées par ceux qui lui avaient mis des bâtons dans les roues. Quand il restait chez nous, en réunions d’équipe, on entendait des tas d’histoires, souvent comiques, rassemblées au fil des voyages dans des pays aux cultures si différentes. C’était un vrai délice. Larry et Vicki étaient normaux, imparfaits comme nous tous, mais ils étaient proches des gens. Leur authenticité nous motivait à aimer et à servir le Seigneur.
Parmi les options: la joie, la rancœur, la critique, l’amour, l’optimisme, l’encouragement, l’accueil, la vision, la bienveillance… on peut aussi demander à nos conjoints pour une évaluation plus réaliste…
Au tout début de mon stage pastoral avec Larry, je me suis beaucoup trompé dans la manière de gérer les pressions démoniaques1. C’est Larry qui m’a interpellé avec cette question: “Comment se fait-il que ce que tu fais, ce n’est pas comme dans la Bible?”
Cette simple question allait devenir un leitmotiv de mon ministère. Si Christ allait conduire mon petit ministère, ce serait selon la Parole écrite, capable d’équiper à toute œuvre bonne (2Tm 3.16-17). Non selon mes désirs ou une expérience impressionnante2.
Je suis conscient qu’il n’y a pas une même leçon pour chacun et pour toute circonstance. Toutefois, on tend à graviter autour d’une contribution principale… Un bon leader est capable de discerner la leçon essentielle dont a besoin son disciple à un moment charnière de son ministère.
Parmi les options: la prière fonctionne, la mission est importante, la Parole est vraie, la Parole est puissante… ou encore… je suis puissant, je sais ce qu’il faut croire, je sais comment faire… ou bien… l’abnégation, le sacrifice, l’autorité…
Il paraît qu’il avait pris sa retraite. Mais la mission lui avait demandé s’il accepterait, ici et là, de rendre quelques "petits services". Mais Larry a saisi ces opportunités à bras-le-corps.
Aimeriez-vous une retraite comme la sienne, entre 65 et 78 ans?
Tout ceci m’a rappelé que la valeur d’un ministère prend sa vraie mesure à la fin d’une vie. Bien sûr, ultimement devant le Seigneur.
Les alternatives sont ici très nombreuses!
L’auteur écrit que “nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins”. Ils sont comme des entraîneurs qui nous poussent à courir jusqu’à la fin. Malgré la soif, la fatigue, les découragements.
Larry est passé dans la gloire. Son exemple a pris du relief avec sa mort. Il m’encourage, comme tant d’autres, à continuer, malgré les chutes, les manquements, les obstacles.
Mon ami et collègue Paul Klawitter a écrit de lui:
Larry n’était pas parfait, mais aucun de nous ne s’en souciait.
Pas impressionnant, mais percutant.
Pas éloquent, mais profond.
Que Dieu nous accorde de demeurer en Christ jusqu’à la fin. Et que notre empreinte soit à sa gloire.
PS.: Voici un post qui aborde un thème très similaire.
1. Vous pourrez écouter mon histoire dans cette interview.
2. Il faut noter le contraste que Pierre établit entre sa propre expérience (légitime) de la transfiguration, avec la Parole de Dieu, qu’il qualifie “d’autant plus certaine” (2 Pierre 1.16-21).