Voici un article fort utile rédigé par le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) et reproduit ici avec l’autorisation du CNEF. Il vous aidera à expliquer à vos amis qui sont les protestants évangéliques en France et ailleurs dans la francophonie.
Les Églises évangéliques1 sont en pleine expansion dans le monde comme en France. Leurs racines historiques remontent aux Réformes du XVIe siècle. Des Églises de ce type existent depuis plusieurs siècles en France. En raison de l’augmentation récente et spectaculaire du nombre de leurs implantations locales, elles sont pourtant parfois perçues comme un nouveau mouvement religieux.
Ils adhèrent pleinement aux acquis théologiques des Réformes protestantes du XVIe siècle. Ceux de la Réforme magistérielle, la plus connue lancée par Martin Luther, Jean Calvin et d’autres qui a remis en valeur des principes fondamentaux: la foi seule, la grâce seule, la Bible seule. Ils sont également héritiers de la Réforme anabaptiste-mennonite qui a développé, à la même époque, une conception de l’Église séparée de l’État et a mis l’accent sur la nécessité d’un engagement de foi individuel et personnel.
Le contenu de la foi, plus que toute autre considération constitue leur patrimoine commun. Il se résume en trois points principaux.
Le caractère normatif de la Bible. La Bible, Parole de Dieu révélée aux auteurs humains par le Saint-Esprit, est l’autorité pour la vie et la foi du croyant. C’est pourquoi elle est considérée comme normative en théologie comme pour les questions de vie pratique.
L’importance d’une conversion personnelle. Pour les évangéliques, on ne naît pas chrétien, on le devient par choix personnel et engagement individuel. Ils parlent alors de conversion individuelle et délibérée à Jésus-Christ ou encore de nouvelle naissance par référence à une parole de Jésus.2
L’universalité du message de l’Évangile. Convaincus que l’Évangile s’adresse à tous les hommes, les évangéliques souhaitent que tous entendent son message et puissent choisir en connaissance de cause d’accueillir ou de refuser le salut offert en Jésus-Christ.
C’est pourquoi, inspirés par l’ordre du Christ de faire de toutes les nations des disciples3, ils contribuent à répandre l’Évangile autour d’eux et à travers le monde par différents moyens.
Contrairement à une idée reçue, une conviction religieuse forte ne conduit pas forcément à l’intolérance. Les évangéliques qui communiquent volontiers leurs convictions religieuses le font dans le respect de l’autre et de ses convictions. Ils excluent toute forme de pression, de violence ou de fanatisme. Guidés par l’amour du prochain enseigné par le Christ, ils ont lutté dès les XVIe et XVIIe siècles pour la liberté de conscience et de culte pour tous.
Attachés depuis toujours aux valeurs de la République, les évangéliques conçoivent une laïcité ouverte plutôt qu’une laïcité-silence ou une laïcité-ignorance. Ils s’inscrivent en faux contre cette compréhension simplificatrice et erronée de la laïcité qui cantonne la religion à l’espace privé. Ils défendent en particulier le principe de la liberté de conscience qui implique la liberté d’expression et le droit de changer de religion ou de conviction.
Pour eux la proclamation publique et libre, appelée évangélisation, a pour but d’informer et de donner à tous l’occasion de connaître Dieu personnellement. Il s’agit d’une offre spirituelle ouverte qui fait appel à la conviction intérieure, à la foi de chacun. Il ne s’agit pas de prosélytisme dans la mesure où les évangéliques ne contraignent personne à embrasser leurs convictions.
Les Églises protestantes évangéliques trouvent leurs racines dans l’Église chrétienne du premier siècle fondée par les apôtres du Christ et basée sur l’enseignement de Jésus formulé dans les évangiles. Puis dans la redécouverte au XVIe siècle d’une foi plus authentiquement biblique au temps des Réformes protestantes avec Martin Luther, Calvin, Zwingli… C’est de l’évolution de ces différents courants historiques, puis de l’influence du piétisme au XVIIe siècle et des Réveils méthodiste au XVIIIe et de Genève au XIXe siècles que résultent les Églises protestantes évangéliques d’aujourd’hui. Sans oublier l’apparition du pentecôtisme au début du XXe siècle et du renouveau charismatique dans les années 1960 et 1970. Si les mouvements issus de ces différentes périodes adoptent des noms nouveaux, ils cherchent néanmoins à valoriser les valeurs bibliques et spécifiquement évangéliques.
Ce rapide tour d’horizon montre qu’il est partial et inexact de considérer les évangéliques comme un mouvement américain colonisant le monde. De même, la présence significative d’Églises issues de l’immigration au sein du protestantisme évangélique ne rend pas compte de toute sa réalité. Estimées à 15% environ, ces communautés africaines et asiatiques reflètent avant tout la situation démographique des banlieues des grandes villes de France.
Localement les Églises sont constituées en associations cultuelles. Le plus souvent dirigées par un pasteur et/ou un conseil pastoral composé de responsables bénévoles, elles sont généralement rattachées à une union d’Églises. L’histoire, la compréhension différenciée de certains aspects théologiques et ecclésiaux secondaires, expliquent pourquoi les Églises évangéliques sont organisées en différentes dénominations: baptistes, méthodistes, pentecôtistes, frères… En France où l’on est plutôt habitué à la structure pyramidale et monolithique du type catholique, ce mode d’organisation et cette diversité surprennent et déroutent parfois l’observateur.
Cela ne signifie pas pour autant que chaque Église locale ou dénomination croit ce qu’elle veut. L’attachement très fort des évangéliques à la Bible définit le contenu de leur foi (voir le § FOI) et permet de différencier les Églises évangéliques d’autres groupes qui s’attribuent abusivement le qualificatif d’évangéliques. Comme par exemple les adeptes de l’Évangile de la prospérité.
Depuis 1950, le nombre des évangéliques a été multiplié par 9 dans notre pays. Cela peut s’expliquer par:
Rendez-vous sur le site du CNEF pour davantage de ressources.
Découvrez des statistiques intéressantes sur les protestants évangéliques dans cet article: En 2018 (et 2019), comment sont répartis les 640 millions de protestants évangéliques dans le monde?
1. Malgré un contresens courant, évangéliste n’est pas synonyme d’évangélique. L’adjectif évangélique renvoie à l’Évangile et désigne certaines Églises et chrétiens rattachés au protestantisme. Évangéliste désigne les auteurs des quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean). Il qualifie également une personne qui expose, prêche le message de l’Évangile.
2. La Bible: Évangile selon Jean, chapitre 3, versets 3 et 7.
3. La Bible: Évangile de Matthieu, chapitre 28, verset 19.
Ce billet contient l’intégralité d’un texte rédigé par le Conseil national des évangéliques de France. Je l’ai publié sur mon blog le 6 mars 2018, puis de nouveau le 23 novembre 2020.
webinaire
Est-ce que ma vie chrétienne est "normale"?
Ce replay du webinaire de Dominique Angers a été enregistré le 21 Octobre 2021.
Orateurs
D. Angers