Le message principal du psaume 34, en une simple phrase, est le suivant: « Puisque l’Éternel entend nos cris, craignons-le et approchons-nous de lui dans nos afflictions. »
Une étude attentive de ce psaume d’action de grâce promet de riches bénédictions dans la vie du croyant. Mais pour comprendre ce psaume et le psautier dans son ensemble, il peut être utile de se familiariser avec les différents genres de psaumes:
Les spécialistes ne s’accordent pas sur la manière exacte de classer les psaumes, certains employant jusqu’à 20 groupes différents. Je propose les suivants:
En plus du genre, un autre élément utile à connaître est la structure. Psaumes 34 est un psaume acrostiche, qui commence par Aleph (A) et chaque ligne successive commence par la lettre suivante de l’alphabet hébreu. Selon les spécialistes, il y a au moins trois raisons pour lesquelles certains psaumes peuvent avoir été écrits sous cette forme:
Psaumes 34 nous indique précisément ce qui se passe dans la vie de David et qui l’amène à écrire ces mots. Nous trouvons le récit complet dans 1 Samuel 21.10-15, dans lequel David feint la folie devant Akisch. (Veuillez vous référer à l’article: « Comment les psaumes nous conduisent à Christ« pour en savoir plus sur la typologie de ce psaume).
Lorsque nous étudions les Écritures, il est important de prendre note des mots, des phrases ou des idées qui se répètent, car ils nous orientent souvent vers le point principal du passage. Dans ce cas, David utilise une variété d’images pour nous dresser un tableau vivant de ses nombreuses adversités.
Pour tous, l’antidote est le même: la crainte et la communion avec l’Éternel.
Dans ces premiers versets, David parle de la louange en termes absolus: en tout temps et toujours. Dieu lui a été fidèle, et il promet de lui être fidèle à son tour. Puis il invite ses auditeurs à partager cet engagement de foi. « Rejoignez-moi! Ne voulez-vous pas célébrer ensemble notre Dieu merveilleux?! »
Au v. 5, David revient sur ce que le Seigneur a fait pour lui: il l’a délivré de TOUTES ses frayeurs. En fait, il utilise le mot « tout » 8 fois dans ce psaume. Puis, au v. 6, il décrit ce qui arrive à ceux qui le cherchent. Ils ne sont pas seulement un peu heureux, ils sont rayonnants de joie! Et plus encore, ils n’auront jamais honte! Cela semble être les deux faces d’une même pièce: la joie et la honte ne peuvent coexister, et le fait de regarder la face de Dieu inonde nos cœurs de joie et bannit la honte.
Au v. 7, David fait référence à un homme malheureux. La plupart des commentateurs pensent qu’il parle de lui-même. Ce terme pourrait être traduit par pauvre, humble, nécessiteux, affligé, et ici, il démontre le fait que David reconnaît sa fragilité et sa dépendance envers l’Éternel. Le terme militaire qu’il emploie ensuite au v. 8 représente un campement militaire qui protège des ennemis en temps de guerre, tout comme l’Éternel l’a fait pour son peuple lors de l’Exode.
Dans cette section, David commence au v. 9 par un double impératif qui implique les sens. Sentez. Voyez. La traduction française « Sentez » ne fait pas ressortir ce qui est traduit dans d’autres langues par « Goutez ». John Calvin écrit qu’en invoquant l’usage de la bouche et des yeux, il appelle ses auditeurs à éveiller leurs sens émoussés à la bonté de Dieu.
Cette riche imagerie évoque l’abondance des provisions de Dieu et la communion autour de la table. Et que résulte-t-il du fait de goûter, de se régaler de Christ? La deuxième clause du verset nous le dit: Le bonheur!
L’impératif suivant, au verset 10, est étroitement lié: Craignez l’Éternel! En fait, la crainte de l’Éternel apparaît 4 fois dans ce psaume et en est un thème central. Dans ce cas, David juxtapose la crainte de l’Éternel avec la frayeur dont l’Éternel le délivre au verset 5. La crainte filiale de Dieu chasse les craintes humaines.
Au v. 11, David utilise l’image de jeunes lions, car ce sont les créatures les plus féroces et les plus autosuffisantes. Pourtant, même eux auront faim avant que Dieu ne permette aux siens de ne rien manquer de ses bienfaits . C’est une invitation à croire Dieu sur parole.
Selon les commentateurs, ce verset ne fait pas tant référence à un père s’adressant à ses enfants qu’à un maître s’adressant à ses élèves. Son plan de cours pour aujourd’hui est la crainte de l’Éternel. Et le prix pour ceux qui apprennent cette leçon est une vie longue et heureuse! Mais comment obtenir une telle vie? Le maître propose à ses élèves une simple présentation PowerPoint comportant trois points:
Ce psaume utilise l’imagerie des sens d’une manière puissante. Nous avons déjà vu une utilisation répétée de la bouche, des lèvres, de la langue, du goût, de la faim et de la satiété. Dans ces versets, David met en évidence les sens de la vue et de l’ouïe:
La communion avec Dieu dans notre souffrance est une expérience multisensorielle! Et c’est une expérience profondément intime et personnelle. Dieu s’approche de ceux qui ont le cœur brisé et les attire à lui également. Il sauve ceux qui ont l’esprit écrasé. Que David se cache dans une grotte, terrifié et abattu, ou qu’il sanglote dans sa forteresse, endeuillé par la mort de son meilleur ami Jonathan, David connaît sa part de chagrin. Et il témoigne de la vérité que Dieu a été près de lui à travers toutes ces épreuves.
Au milieu de ces paroles de réconfort, nous trouvons le côté opposé de la médaille: le visage de Dieu est contre les méchants. Il se détourne d’eux. Étant donné qu’ils ont souvent été la source du chagrin et de l’affliction de David, ces paroles rassurent à la fois David et ses auditeurs, à l’époque et aujourd’hui, que Dieu réparera ce qui est mauvais dans ce monde. Et cela est également une source de réconfort et de joie pour son peuple.
Une lecture superficielle de Psaumes 34 pourrait donner l’impression que Dieu promet de toujours nous délivrer de toutes nos afflictions. Mais David dissipe clairement cette idée lorsqu’il répète aux v. 20 que les justes connaissent de nombreuses adversités. Pas quelques-unes. Beaucoup.
David utilise une métaphore au v. 21 pour décrire la protection de Dieu. « Tous ses os » est une manière de parler poétiquement de tout son corps. Mais ce qui est vrai de David dans un sens imagé, est vrai du Fils de David dans le sens le plus littéral (Jn 19.36). En effet, sur la croix, les soldats n’ont pas brisé les jambes de Jésus comme ils l’ont fait pour les autres crucifiés avec lui. Et l’évangéliste nous dit que c’était pour accomplir ce qui était écrit par David dans ce psaume!
Aux v. 22-23, nous voyons un contraste entre deux modes de vie. Nous découvrons deux destins:
Ce qui les sépare, c’est que les premiers sont ennemis de la justice et que les seconds se réfugient dans le Juste. Et qui est notre seul refuge dans la vie et dans la mort? Qui est le seul qui puisse nous délivrer dans cette vie et dans la vie à venir? Le Seigneur Jésus-Christ, celui dont les os ne sont pas brisés. Comme le dit Romains 8.1, « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. »
– Lorsque nous traversons des épreuves, notre réponse immédiate est-elle la louange et la reconnaissance? Puisse le début de ce psaume de David nous inciter à choisir la louange au milieu des épreuves, sachant que l’Éternel a toujours été et sera toujours fidèle. Et que sa délivrance nous incite également à inviter les autres à exalter l’Éternel avec nous.
– Nous vivons des jours de peur. Le remède à la peur charnelle est la crainte filiale de Dieu. Que la crainte de déplaire à notre Père céleste aimant nous incite à nous détourner du péché et à nous rapprocher de lui.
– Sommes-nous arrivés au stade où nous reconnaissons que nous sommes pauvres, désespérés et entièrement dépendants de Dieu? Pour certains d’entre nous, notre autosuffisance est peut-être le plus grand ennemi de la foi. Nous vivons comme si nous n’avions pas besoin du Seigneur quand notre vie est bien réglée.
– Dans notre évangélisation, ne diffusons pas un faux argument de vente en promettant que si quelqu’un fait confiance à Christ, sa vie deviendra plus facile. La promesse de l’Évangile n’est pas une vie exempte de souffrance, mais une union avec Christ qui nous permettra de la traverser jusqu’à la gloire. Que ce soit l’Évangile que nous prêchons, et non une contrefaçon bon marché.
Puisque l’Éternel entend nos cris, craignons-le et approchons-nous de lui dans nos afflictions.
webinaire
Covid-19: j'accuse Dieu!
Ce replay du webinaire de Florent Varak et Raphaël Anzenberger a été enregistré le 22 avril 2020.
Orateurs
F. Varak et R. Anzenberger