Le psaume 23 est probablement le psaume le plus célèbre de la Bible. Pourtant, lorsque nous réexaminons quelque chose que nous pensons bien connaître, nous découvrons souvent de nouveaux trésors. J’espère que ce sera le cas pour vous avec le psaume 23.
Le psaume 23 est le centre de trois psaumes communément connus des chrétiens comme les psaumes du Berger.
Dans le cas du livre 1 des psaumes, nous voyons quatre chiasmes qui culminent chacun dans un psaume d’apogée. Le psaume 23, qui se trouve dans le deuxième chiasme, reflète le psaume 16. Tous deux sont des psaumes de confiance. Tous deux utilisent l’image d’une coupe pour parler de l’abondante générosité de Dieu et de sa fidélité à son alliance. Et tous deux expriment l’espoir éternel en l’Éternel.
Le berger est un thème récurrent de la théologie biblique, qui apparaît environ 100 fois dans l’Écriture (1). Les bergers gardent leurs troupeaux en les nourrissant, les abreuvant, les protégeant, les rassemblant et les conduisant. Ils protègent leurs troupeaux de la sécheresse et des vents secs, des animaux sauvages et des voleurs (2).
Le premier berger de la Bible est Abel (Gn 4.2). Abraham, Lot, Isaac, Jacob et ses douze fils sont tous des bergers. Moïse l’est également. Rachel et Sephora le sont aussi. En fait, Sephora, l’une des sept filles qui s’occupent du troupeau de son père (Ex 2.16), est la raison pour laquelle Moïse devient berger.
Au début des Écritures, l’image commence à être utilisée dans un sens spirituel. Dans Genèse 48.15, Jacob, sur son lit de mort, décrit Dieu comme celui qui « a été mon berger tous les jours de ma vie ». Dans le livre de l’Exode, le vocabulaire utilisé pour décrire sa bienveillance à l’égard de la nation d’Israël correspond à celui d’un berger pour ses brebis: il conduit, nourrit, protège, etc. (3)
Le motif du berger apparaît à nouveau en référence à la bienveillance de Dieu dans le psautier à de nombreuses reprises (4). Dans Psaumes 78.70-72, cependant, l’accent est mis sur David, que Dieu choisit pour paître son peuple « avec un cœur intègre ».
Tout d’abord, les prophètes utilisent ce terme comme un reproche adressé aux chefs spirituels qui ont abandonné les brebis (Ez 34.1-10) (5). D’autres fois, les prophètes annoncent un jour à venir où le Seigneur enverra un berger pour garder le troupeau de son peuple (És 40.11) (6).
Au cours de son ministère terrestre, Jésus est ému de compassion pour les foules, qui sont « comme des brebis sans berger » (Mt 9.36). C’est l’apôtre Jean qui décrit le mieux Christ comme le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10.1-18). Jean revient à cette imagerie dans Apocalypse 7.17, dans laquelle Christ est l’accomplissement de l’alliance davidique qui régnera comme le Roi-Berger promis.
Enfin, si cette imagerie parle avant tout de Christ, le motif du berger apparaît fréquemment dans le Nouveau Testament en référence aux sous-bergers appelés à garder le troupeau de Christ. Après sa résurrection, notre Seigneur exhorte Pierre à paître ses brebis (Jn 21.15-17). Plus tard, dans la première épître qui porte son nom, Pierre présente Christ comme le berger, le gardien de nos âmes (1P 2.21-25) et le souverain berger (1P 5.4). En même temps, il appelle les anciens parmi eux à paître le troupeau de Dieu (1P 5.1-4).
Le verset 1 introduit la section, non seulement parce qu’il nomme l’Éternel comme notre berger, mais aussi parce qu’il le décrit en termes de sa provision illimitée. En un sens, tout ce qui suit découle de cette déclaration globale: « Je ne manquerai de rien ».
Au verset 2, David décrit la manière dont ces dons se concrétisent. Les deux plus grands besoins physiques d’un mouton sont l’herbe et l’eau. L’image de l’herbe verte et luxuriante souligne l’abondance de la provision de Dieu pour son peuple.
Les eaux paisibles brossent le portrait du berger conduisant son troupeau à travers un désert rocailleux et aride jusqu’à une oasis d’eaux cristallines, la meilleure destination imaginable. Les eaux tranquilles sont un lieu non seulement de rafraîchissement pour les gorges desséchées mais aussi de guérison. Car c’est là, au bord de l’eau, que le berger peut nettoyer et soigner les blessures de ses brebis. Et surtout, les eaux paisibles sont un lieu de repos. En hébreu, ce mot est le même que celui utilisé pour le repos que le Seigneur promet à son peuple en Canaan (Dt 12.9). Et l’implication du psaume, comme nous le voyons dans son verset final, est que l’Éternel lui-même est ce lieu de repos.
La guérison qui commence au bord de l’eau se poursuit lorsque le berger restaure nos âmes (v. 3). Dans la pensée hébraïque, l’âme est le siège de nos appétits, et l’idée que ce verset transmet est qu’il satisfait ces désirs par lui-même. Il nous donne un désir de justice et ensuite il nous conduit dans sa voie.
Il le fait, au sens le plus concret, en nous ramenant lorsque nous nous égarons. Dans la parabole de la brebis perdue, le berger laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres derrière lui pour poursuivre celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il la trouve, la mette sur ses épaules et la ramène à la maison (Lc 15.1-7). Il est fidèle pour nous ramener dans son troupeau et nous faire marcher dans la justice, pour notre joie et pour sa gloire, c’est-à-dire pour l’honneur de son nom.
La vallée de l’ombre de la mort (v. 4) désigne des ravins et des oueds secs et escarpés où des pentes raides et étroites opacifient la lumière (7). Ce sont normalement des endroits effrayants pour les brebis, mais elles sont en paix parce qu’elles sont guidées par le berger habile, qui est avec elles à chaque étape du chemin, les protégeant avec sa houlette et son bâton. Le premier fait référence à une massue utilisée pour repousser les prédateurs et le second à une canne utilisée pour guider et contrôler les moutons en fixant son crochet autour de leur poitrine (8). De même, Christ marche avec nous et nous guide dans les endroits sombres, par sa Parole, son Esprit et ses sous-bergers.
Ce verset introduit l’image d’un roi conquérant qui organise un festin devant ses vassaux, des invités d’honneur dans sa maison, tout en jugeant ceux qui se sont longtemps opposés à lui. Cette dernière image nous renvoie à notre Dieu de grâce qui nous délivre des adversités de la vie. Cela ne se fera peut-être pas du jour au lendemain. Mais il nous conduira en toute sécurité vers un lieu de repos et de célébration à ses côtés.
Là, il nous oint d’huile avant de nous conduire à une table de banquet chargée des mets les plus riches et des boissons les plus fines. La coupe qui déborde évoque l’extrême générosité de Dieu pour ses enfants. Cette coupe ne se tarit jamais. Mais cette coupe de bénédiction a coûté très cher: Jésus a porté sur la croix la coupe maudite de la colère de Dieu afin que nous puissions profiter à jamais de la coupe débordante de sa bénédiction.
Les termes « bonté et miséricorde » décrivent la fidélité de Dieu envers son alliance avec son peuple. Ils parlent de son engagement à nous bénir. Tout le psaume jusqu’à ce point est au présent, mais ce verset parle de l’espérance future du croyant. Elle commence dans cette vie, alors que nous vivons avec la certitude inébranlable que Dieu sera toujours avec nous, qu’il nous accompagnera et nous poursuivra. La bonté et la miséricorde seront comme deux gardes du corps, un de chaque côté, veillant toujours sur nous. Et cette assurance se poursuit dans l’autre vie, où nous « habiterons dans sa maison pour toujours ».
Mon fils, tu m’es tellement précieux! Je t’aime! Je ne t’aurais jamais abandonné, pas même une seule minute! Les jours où tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien: c’était moi qui te portais.
webinaire
Est-ce que ma vie chrétienne est "normale"?
Ce replay du webinaire de Dominique Angers a été enregistré le 21 Octobre 2021.
Orateurs
D. Angers