Pour le podcast Chrétienne que j'ai la joie d'animer avec Aurélie Bricaud, nous lançons une série dédiée aux Psaumes. Comme je l'ai fait pour la série sur le Symbole des Apôtres, j'aimerais proposer des articles complémentaires à ces épisodes.
En tant qu’amatrice de nombreux podcasts, y compris ceux de TPSG, je souhaite souvent avoir une version écrite de ce que j’ai écouté. J’espère donc que cette collection d’articles sera utile à nos fidèles auditrices et auditeurs, ainsi qu’aux lecteurs qui souhaitent apprendre à étancher leur soif dans les eaux vives de Christ que l’on trouve dans le livre des Psaumes.
Au cours des dernières années, j’ai développé une passion pour le livre des Psaumes. Un cours en ligne de Charles Simeon Trust sur la littérature poétique a aiguisé mon appétit pour ce genre biblique, tout comme un récent cours en présentiel sur comment prêcher les Psaumes. Au cours des deux dernières années, le Seigneur a placé dans ma vie une équipe de femmes douées pour l’enseignement de la Bible que j’ai eu la joie d’encadrer alors que nous enseignions ensemble les livres de la Bible. Cette année, j’espère que nous pourrons enseigner ensemble le livre des Psaumes. Et plus j’apprends sur notre grand Dieu et Roi à travers ce recueil de chants du peuple de Dieu, plus je suis passionnée de partager ces découvertes.
L’une des raisons pour lesquelles je suis si passionnée par le Psautier est que, pendant des années, j’ai lu ces chants comme des unités atomiques qui parlaient immédiatement de ma vie et surtout de ma souffrance. Et bien que ces précieux poèmes soient destinés à faire exactement cela, nous devons commencer par les interpréter dans leur contexte original. Je propose que lorsque nous méditons ou étudions un Psaume, nous posions dans l’ordre les questions interprétatives suivantes:
Cette dernière question peut être nouvelle pour certains d’entre vous. Si on ne vous a pas appris à lire l’AT en général et les Psaumes en particulier de cette manière, ce n’est pas grave. Nous approfondirons cette question dans le prochain article de cette série. Après avoir répondu aux quatre questions ci-dessus, nous pouvons alors répondre à la question d’application par laquelle nous avons commencé: « Comment cela s’applique-t-il à ma vie, à mes épreuves, à ma souffrance aujourd’hui? ».
Pour commencer à interpréter les Psaumes, nous devons comprendre qu’il s’agit de poésie et non de prose. David aurait pu écrire quelque chose comme ceci: « Lorsque mes ennemis me poursuivaient, j’avais tellement peur. Alors je me suis caché dans une caverne. Et Dieu m’a protégé. » Mais la poésie est tellement différente de cela. C’est un langage élevé et imaginatif mis en vers, qui est plus dramatique et visuellement saisissant.
Grâce à elle, les psalmistes créent des images qui expriment les émotions humaines les plus profondes et nous aident non seulement à imaginer ce qu’ils ont dû ressentir, mais aussi à entrer dans leur état émotionnel. Et ce faisant, nous trouvons les mots pour exprimer nos propres craintes, joies et espoirs. Par exemple, David a écrit les mots suivants dans le Psaume 142.6-7 alors qu’il se trouvait dans une grotte (v. 1):
Éternel! c’est à toi que je crie. Je dis: Tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants. Sois attentif à mes cris! Car je suis bien malheureux. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent! Car ils sont plus forts que moi.
Lequel préféreriez-vous lire et chanter? La phrase prose par laquelle j’ai commencé ou le chant que David a composé? Lequel exprime le mieux les mots que vous aimeriez pouvoir articuler dans les moments de peur ou de chagrin?
La poésie hébraïque ne ressemble pas à celle qui nous est familière dans la poésie anglaise ou française, qui s’est développée à partir du grec et du latin. La rime est peut-être la caractéristique la plus commune de notre propre tradition, alors qu’elle est absente de la poésie hébraïque. Voici quelques-uns des éléments les plus courants de la poésie hébraïque:
Les exemples abondent dans les Psaumes où, par comparaison ou contraste, l’auteur souligne ou élargit le sens de sa première affirmation (Ps 19.1, Ps 1.6).
Il s’agit d’un procédé littéraire dans lequel une séquence d’idées est présentée puis répétée dans l’ordre inverse. Il en résulte un effet de « miroir », les idées étant « réfléchies » dans un passage. Souvent, le centre du chiasme indique le point culminant ou le point le plus important du poème.
Lorsque nous lisons un roman ou regardons un film, il est assez facile de discerner qui est le locuteur. Mais avec la poésie, il faut un peu de pratique et d’attention aux détails pour déterminer qui parle, à qui et à propos de qui. Mais cela est essentiel si nous voulons interpréter correctement un Psaume dans son contexte.
Voici quelques faits importants à garder à l’esprit:
Psaume 1: La Loi de Dieu
Psaume 2: Le Roi de Dieu
2 thèmes majeurs Psaume: Torah & Royauté
Les 2 présentent deux types de personnes: ceux qui aiment la Loi/le Roi, ceux qui les rejettent.
L’intronisation de David et la persécution par ses ennemis (1-41). L’Éternel et son Messie sont en conflit permanent avec les méchants, les injustes et les impies qui s’opposent au règne de Dieu. Le livre 1 retrace le développement de ce conflit.
Le règne de David et la succession de Salomon (42-72). Les conflits se poursuivent, mais à la différence que David se tourne vers ses ennemis et souhaite communiquer avec eux et les inviter à se repentir.
L’échec tragique de la lignée royale de David et l’exil (73-89). Le personnage central n’est plus le roi/messie David, qui lutte pour établir son trône malgré l’opposition. Le livre 3 traite du peuple de Dieu dans son ensemble, qui est dévasté par des puissances étrangères. Nous trouvons « je » et « moi » beaucoup moins fréquemment dans le livre 3.
Le Dieu des siècles règne encore comme roi (90-106). Si dans le livre 3 le peuple de Dieu est dévasté par sa situation, dans le livre 4, il y a une perspective plus mature. Si Jérusalem et le temple sont détruits, et même s’ils seront reconstruits, Dieu lui-même est leur maison. Et s’ils n’ont pas de roi, l’Éternel lui-même est leur roi.
Le retour du roi (107-150): Dans le livre 5, le peuple de Dieu exprime une espérance soutenue dans un futur exode où Dieu rachètera son peuple.
Ces chants de louange sont souvent appelés les chants d’Alléluia car chacun d’entre eux commence et se termine par ce terme, qui signifie « Louez le Seigneur ». Cette explosion retentissante de louanges à la fin du livre des Psaumes, qui raconte l’histoire et l’espérance d’Israël, est une conclusion appropriée à ce récit par les chants que nous trouvons dans le Psautier.
1. Notre objectif ultime n’est pas la simple connaissance pour le plaisir de la connaissance. Le désir de notre cœur est que nous connaissions, chérissions et reflétions davantage le Christ. Martin Luther a dit un jour que les Psaumes n’étaient pas des mots à lire, mais des mots à vivre.
2. La plupart des Psaumes se répartissent en deux grandes catégories: la complainte et la louange. Cela nous enseigne que la lamentation est une réponse appropriée à la douleur et à la souffrance que nous voyons dans le monde. Permettons-nous d’être honnêtes avec Dieu lorsque nous sommes en colère, effrayés, tristes ou anxieux. Il peut le supporter. Il connaît nos cœurs, et ce n’est pas comme si nous pouvions le lui cacher de toute façon. De plus, il nous a donné les Psaumes pour que nous puissions exprimer les sentiments que nous ne pouvons pas exprimer par nous-mêmes.
3. De plus, à mesure que le livre progresse, nous trouvons de plus en plus de psaumes de louange et de moins en moins de psaumes de lamentation. Cela nous enseigne quelque chose d’important sur la prière. Nous n’avons pas besoin de nier la douleur dans nos vies ou les injustices dans le monde. Mais lorsque nous confions nos fardeaux au Seigneur, nous pouvons nous attendre à sa délivrance, au futur royaume messianique vers lequel les psaumes nous orientent. C’est là que réside notre espérance, et c’est un thème essentiel du livre.
4. Les Psaumes étaient destinés à être mis en musique et mémorisés par des personnes qui apprenaient oralement. Au cours de l’histoire de l’Église, de nombreuses communautés ont développé une riche tradition consistant à mettre les Psaumes en musique et à les chanter mot à mot lors du culte. Se pourrait-il que nous ayons perdu quelque chose en ne chantant pas davantage les Écritures à l’église et dans nos foyers? Je ne parle pas de chants basés sur l’Écriture, mais de l’Écriture elle-même. Quelle meilleure façon de cacher la Parole de Dieu dans notre cœur qu’en la chantant et en l’enseignant à nos enfants? Cela me rappelle une autre citation de Luther que j’ai découverte récemment:
Venez, chantons un psaume, et chassons le diable.
Alors que nous commençons une nouvelle année, j’aimerais mémoriser davantage l’Écriture et aider mes enfants à le faire également. Quelqu’un souhaite t-il se joindre à moi pour relever ce défi?
webinaire
Comment organiser des cultes pour chrétiens et non chrétiens?
Découvre le replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk et Franck Godin, enregistré le 3 juillet 2018.
Orateurs
F. Godin et S. Kapitaniuk