Méditer la doctrine de Dieu, c’est un vrai régal, un profond rafraîchissement de l’âme. Si tu n’as jamais expérimenté ça, la sagesse, la gloire, la beauté, la bonté, la liberté, la paix, la toute-puissance, la connaissance… ne sont que des mots secs dans tes oreilles. La doctrine de Dieu peut bouleverser ton quotidien. Laisse-moi te convaincre; prenons ce moment ensemble pour observer la bonté de Dieu.
Le meilleur endroit pour avoir une vision juste de qui est Dieu, c’est de regarder à Jésus, son Fils bien-aimé (Jn 1.18; 6.46; 14.7,9). Et le Saint-Esprit, par sa Parole, fait ce travail en nous (Jn 16.13). C’est naturellement vers les psaumes que je te propose qu’on se tourne parce que le livre des psaumes est le « fournisseur officiel » de la doctrine de Dieu (M. Futato). Et c’est Psaumes 136 qui va nous guider. C’est un psaume qu’on peut ranger dans une catégorie (avec 78, 105, 106 et 135) où l’auteur renvoie à l’histoire du salut.
Son thème principal est évident au point où, à la lecture, tu pourrais avoir envie de sauter la moitié. Ce refrain « car sa bienveillance dure à toujours » est à mettre au même niveau que l’invitation du v. 1.
L’auteur nous invite à reconnaître que Dieu est bon. Pas de panique. Si tu ne vois pas ce que ça veut dire, ce psaume répond justement à la question « c’est quoi la bonté de Dieu? ». Et même, si tu vois à peu près à quoi ça correspond, mais que tu doutes de cette bonté, sois attentif: ça risque aussi de t’intéresser.
Dans les 8 versets suivants (2-9) se déroule sous nos yeux quelque chose d’assez étrange au premier abord. On rencontre le Dieu-créateur. Le psalmiste fait référence au livre des origines (Gn 1.31). Mais ce qui semble motiver ces versets, c’est une conséquence particulière du fait que Dieu a tout créé. C’est l’idée que ce Dieu est le « Dieu des dieux », le « Seigneur des seigneurs », le Roi des rois, le dominant des dominant, le soleil du soleil. Il est tout en haut de la pyramide. Pourquoi c’est si important? Qu’est ce que cette idée vient faire ici?
Voilà où le psalmiste veut surement en venir, dans son appel à ce qu’on reconnaisse, toi et moi, la bonté de Dieu: Dieu est bon selon ses propres critères. Il est la bonté inégalable (Mc 10.18). Si on veut comprendre la bonté de Dieu, on doit d’abord comprendre que Dieu est le critère ultime de ce qui est bon. Tout ce qu’il est, ce qu’il dit et ce qu’il fait est bon, quand bien même j’aurais envie de juger le contraire.
Une chanson tourne en ce moment sur les ondes, et elle reflète bien le conflit qui existe ici. L’interprète y décrit un « monde meilleur » où
chacun ferait ce qui LUI plaît sans que personne ne vienne et le blâme, (…) on pourrait voyager, exaucer SES vœux (…) on vivrait ce qui NOUS semble important (…) chacune de NOS prières serait exaucée et l’on vivrait selon NOS envies
Dans ce « monde meilleur » là, je suis le critère suprême de ce qui est bon. Je suis Dieu. Mais dans le Royaume de Dieu, le monde réellement meilleur, c’est Dieu lui-même qui est bon. Dieu est bon; et pour nous aider à le reconnaître (Ps 136.1), l’auteur continue par nous définir ce qu’est cette bonté. On peut la résumer en 4 points supplémentaires:
Dans les versets 10-15 spécialement, le psalmiste fait référence à la suite de l’histoire du salut (comme quoi, on a bien raison d’être attentif à la grande histoire de la Bible). Dieu a tout créé, c’était très bon, mais les premiers hommes ont tout gâché. Ils se sont multipliés, et la plaie du péché avec eux. Mais Dieu leur a fait une promesse: cette malédiction ne durerait pas. Cette promesse, il l’a répétée à Abraham, puis à son fils Isaac, puis à son fils Jacob. Elle a accompagné les 12 fils de Jacob quand ils se sont installés en Égypte. Et quand ils sont devenus, après des dizaines d’années, un peuple nombreux, comme ce que Dieu avait prédit. Après avoir été réduits en esclavage par les Égyptiens, ils ont crié à Dieu (Ex 2.23,24). Et Dieu a montré sa bonté en ayant pitié d’eux. Il a montré sa compassion; sa « miséricorde ». C’est l’Exode.
On peut soupçonner que les v. 23-24 font référence à un autre épisode, plus lointain, d’un second exode (le retour d’Exil).
Dieu est bon envers ceux qui sont dans le malheur et la détresse.
Continuons notre parcours de l’histoire du salut. Ce verset parle de l’après-Égypte. Dieu emmenait son peuple vers le pays qu’il lui avait préparé. Mais le peuple a cédé à la peur et il a perdu confiance dans la parole de Dieu. Alors Dieu l’a puni. La justice de Dieu a une place dans l’idée de sa bonté. Incroyable, non?
Et quelle punition: le psalmiste semble surtout faire référence au fait que Dieu a pourvu à ce que son peuple infidèle et désobéissant ne meurt ni de faim, ni de soif, ni d’épuisement (Ex 16.3; Dt 8.15; Dt 29.5; Ps 78.23-29).
Dieu est bon (et il l’a montré) envers ceux qui méritaient d’être punis.
L’histoire continue, et le tableau du « Bon-Dieu » se dévoile toujours plus. La génération suivante, emmenée par Josué, finira par entrer en possession du pays de Canaan et Dieu chassera devant eux les grands peuples qui y habitaient. Et cela commence par Nb 21.21-35.
Dieu est celui qui « frappa », « à main forte », qui « précipita », « tua » pour montrer sa bonté. Si les injustices sont le frein principal à ton approbation de la bonté de Dieu, regarde-bien celle-ci: Dieu punit les nations qui habitent Canaan en les exterminant à cause de leur péché (Gn 15.16). C’est une décision juste. Mais par qui les remplace-t-il? Un peuple profondément bon et saint? Complètement différent? Pas du tout; Dt 7.7-8. Il a aimé et placé son peuple dans ce pays parce que lui est bon et qu’il en avait fait la promesse. Profonde injustice. Il fait grâce et il fait d’un peuple rebelle sa fiancée qu’il conduit, protège et purifie.
C’est une des significations profondes du refrain « car sa bienveillance dure à toujours ». Le mot bienveillance (Segond révisée) est traduit par bonté (Darby), fidélité (NBS) miséricorde (Segond), amour (Semeur), loyal love (Lexham). Un amour basé sur une promesse; une alliance qui dure pour toujours.
Dieu est particulièrement bon envers ceux qui forment son peuple.
Puisque le psalmiste s’évertue jusqu’ici à nous montrer que la bonté de Dieu n’a jamais changé depuis la Création, en passant par l’Exode, il nous parle maintenant de son présent. Et de l’étendue de la bonté de Dieu à toute chair; tous les hommes. Même à ceux qui refusent de le « célébrer », Dieu distribue ses nombreuses richesses et ses biens. Il fait lever son soleil et il fait pleuvoir sur les bons comme les méchants (Mt 5.45).
Dieu est bon envers tous les hommes, même ses ennemis.
On vient de décrire ensemble un Dieu bon comme rien ni personne d’autre, compatissant, plein de grâce, aimant et généreux. C’est ce portrait de la bonté de Dieu qui nous permet de ne plus hésiter quand on regarde Jésus-Christ.
Il n’y a que le coupable qui puisse refuser à Jésus-Christ le statut du Fils de Dieu. Ce psaume est un profond encouragement à mettre toute ta confiance dans Jésus et son sacrifice. Comme le rappelle le v. 26 pour clore: Le Dieu des cieux est bon, es-tu prêt à l’avouer (« célébrer »)?
Merci à Matthieu pour sa traduction de la série sur les visions du monde. Très régulièrement, quand je prépare une prédication, je la revisite et j’essaie de me poser la question avec quelle vision du monde ce texte entre-t-il particulièrement en conflit?
Je pense, pour terminer, qu’ici, on peut remettre en question le panthéisme, si cher à pas mal des habitants de notre ville actuelle. Si Dieu est une espèce de force impersonnelle qui change en même temps que le monde, sa bonté ne peut pas « durer à toujours »; il ne peut pas transcender sa création et la dominer… Non, le Dieu de la Bible est bel et bien une personne et pas une force. Il est bon. Il l’a montré en Jésus-Christ.
Ces remarques ne sont qu’une humble tentative de nous plonger dans l’immensité d’un Dieu bon. Son Esprit, par sa Parole, nous aide à voir en chair et en os sa bonté. Comment ressors-tu de cette expérience? Merci pour ta lecture fidèle.