Pour Alexia une étudiante, exercer l'hospitalité envers les membres est inimaginable: “Jamais de la vie: j'habite dans un petit studio, on sera à l'étroit.” Nicolas quant à lui, affirme: “Je n'ai pas de table à manger.”
Dans leur perception, être hospitalier nécessite un bel espace, ou une table à manger. Être hospitalier dépendrait donc beaucoup de notre niveau de vie. Ont-ils raison de penser comme ça? Si votre réponse est non, permettez-moi de vous demander si vous seriez enthousiaste à l'idée d'aller manger chez un étudiant qui n'a pas de salon ou de table à manger? À la place d'Alexia et de Nicolas, auriez-vous invité des membres de votre Église chez vous? Que traduisent vos réponses à ces deux questions sur votre pratique de l'hospitalité?
Ces perceptions de l'hospitalité, basées sur des présupposés illégitimes, sont répandues et peuvent influencer nos actions.
Luc lui, s’est finalement décidé à faire le grand saut en invitant une famille de son Église chez lui. Mal à l'aise du fait qu’il soit étudiant, la famille a refusé en lui rétorquant: “C’est plutôt à nous de t’inviter Luc, viens plutôt chez nous.”
Dans l'Église, nous pouvons nous sentir mal à l'aise à l'idée d'aller chez un étudiant pour manger chez lui, du fait de ses modestes ressources, ou du cadre qui est plus petit. Dès lors, il arrive qu'on inverse l'invitation en conviant plutôt l'étudiant chez nous. Ce qui renforce l'idée qu'être hospitalier implique un certain niveau de vie. On encourage malheureusement une communion fraternelle unidirectionnelle. Pire encore, la personne qui invite est coupée dans son élan de générosité. Elle sera probablement moins encline à retenter l'expérience. En agissant ainsi, nous l’empêchons de porter du fruit et d’honorer Christ.
Est-ce là l’hospitalité que la Bible nous encourage à vivre?
L'apôtre Paul écrit:
Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l'hospitalité avec empressement.
Romains 12.13
Ce commandement s'adresse à tous les disciples du Christ, sans exception. Les étudiants sont donc aussi concernés. Pratiquer l'hospitalité, c'est obéir à Dieu. C’est le trait de vie de tout disciple. Priver quelqu'un de cette opportunité, c'est l'empêcher d'honorer Dieu pleinement. Au contraire, un objectif plus exaltant devrait nous motiver. Plutôt que de limiter leur pratique, réjouissons-nous et louons Dieu de voir les étudiants, malgré leurs ressources limitées, embrasser ce commandement biblique. Leur exemple devrait nous inspirer et nous pousser à l'action. Si ceux qui ont peu peuvent le faire, à combien plus forte raison devrions-nous nous y engager?
Souvenez-vous que c'est Dieu lui-même qui, dans sa grâce infinie et par l'action du Saint-Esprit, incite tout disciple à obéir à ce commandement en vous invitant. Cette pratique renforce l’unité de l'Église locale, démontrant que l'hospitalité n'est pas réservée aux plus aisés. Après tout, Jésus lui-même s'est fait pauvre pour habiter parmi nous, incarnant l'ultime exemple d'hospitalité divine.
Notre sauveur a vécu simplement. Ayant eu une étable pour palais, le roi de Gloire est venu sobrement dans ce monde. Suivre Jésus, c'est l'aimer dans la simplicité, apprécier l'inconfort de son étable, vivre la réalité de sa vie en cheminant avec lui.
Aux personnes qui veulent le suivre, Jésus affirme:
Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête.
Matthieu 8.20 BDS
Jésus n'avait pas de grand salon, il n'était pas connu pour exercer les compétences de grand chef cuisinier. Pourtant, il était hospitalier et prêt à accueillir ceux qui acceptaient de le suivre. Nous pouvons donc accueillir avec ce que nous avons:
“Venez et voyez” dit Jésus à ses disciples qui voulaient savoir où il vivait. Il accueillait volontiers. À Capernaüm, Jésus n'avait probablement pas une villa. En acceptant d’aller chez un étudiant, vous (et vos enfants) pourrez témoigner que l'hospitalité ne dépend pas de nos possessions. Vos enfants apprendront également à apprécier un cadre plus modeste. Chers étudiants, pas besoin d'attendre d'avoir un bon salaire et un plus grand salon pour accueillir.
Chers membres de l'Église, plus aisés, dites oui aux disciples qui veulent obéir à Christ en nous invitant.
Acceptons l'encouragement que Christ nous tend au travers d’eux en nous rappelant que l'hospitalité ne dépend pas de nos possessions. Et plus important encore, la communion fraternelle en Christ est plus importante que le cadre de cette communion. Refuser cette hospitalité revient à dire que le cadre, le grand salon, la belle cuisine sont des conditions nécessaires à la pratique de l'hospitalité et la communion fraternelle, ce qui est complètement faux.
Chers étudiants, Jésus vous donne de très bonnes raisons de renoncer et d'oublier l'idée: “Quand j'aurai un travail et un bon salaire, je pourrai enfin accueillir.” Vous pouvez le faire dès maintenant. Foncez, imitez Jésus.
Chers membres de l'Église, des Alexia, Nicolas et Luc, il y en a plein dans nos Églises. Accueillons et encourageons leur pratique de l'hospitalité qui honore Christ. L'hospitalité étudiante est une expérience particulièrement enrichissante pour l'Église locale.