Bénir à travers l'hospitalité

Le couple est précieux et important. À l’aune de l’éternité, pourtant, il est une disposition limitée et temporaire. Il fait partie d’une réalité plus grande et éternelle: l’Église, la famille de l’Évangile, dont Jésus est le chef et au sein de laquelle nous sommes appelés à le servir.

Cela n’implique pas que, lorsqu’on est mariés, on doive toujours servir ensemble. Mais cela implique que le couple est l’une des sphères privilégiées où l’on apprend à créer une "culture maison" de l’Évangile.

Et au cœur de l’Évangile se trouve une valeur centrale: celle de l’hospitalité. Nous étions ennemis, mais Jésus nous a réconciliés avec Dieu par son sang. Nous étions étrangers au royaume de Dieu, mais Christ a fait de nous des concitoyens du ciel, adoptés par le Père pour toujours.

Quel accueil! Une source inépuisable d’adoration, de joie… et d’action! Car, bien plus qu’une simple conséquence logique de la croix, l’hospitalité est au cœur de la vocation de chaque chrétien.

"Pour la gloire de Dieu", Christ nous appelle à rendre l’Évangile visible dans notre manière de nous accueillir les uns les autres. Par notre hospitalité, Dieu rappelle à son peuple la beauté de sa grâce et montre son amour au monde.

Cet appel est contre-culturel. D’abord, en raison de la civilisation individualiste dans laquelle nous vivons et où l’autre est souvent considéré comme un trouble-fête. Plus fondamentalement, en raison de la "culture humaine" de la chute: la révolte des hommes contre Dieu a abîmé durablement notre relation avec notre prochain, avec des conséquences jusque dans nos habitudes quotidiennes.

À cause de cette culture humaine, on a du mal à se faire bon accueil, même au sein du couple. À cause d’elle aussi, le couple a tendance à se centrer sur lui-même, sur son confort, ses priorités, en laissant l’hospitalité jouer un rôle secondaire. À cause d’elle enfin, nous murmurons à l’idée d’ouvrir un peu notre vie, plutôt que de nous réjouir dans le don de soi.

Cette culture toxique, seule la contre-culture de l’Évangile peut en venir à bout:

Faites-vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu.

Au sein du couple chrétien, c’est l’Évangile qui seul peut produire le désir et la joie de se faire bon accueil. C’est l’Évangile qui pousse ce même couple à se décentrer de lui-même, à dépasser ses pulsions de confort, à vaincre son péché d’égoïsme, pour garder l’appel divin de l’hospitalité au cœur de ses habitudes.

Au-delà d’ouvrir notre maison, il s’agit de commencer par ouvrir l’espace de notre temps, de notre énergie, de notre écoute les uns pour les autres. De veiller à ce que nos paroles et nos attitudes nous encouragent en Christ. Cela peut nous coûter – mais ça en vaut le coup!

Où trouver les ressources pour cela? En Christ! Pour se faire bon accueil, il faut s’aimer du seul amour véritable. Et le seul amour véritable est celui de Christ. En venant sur la terre, il n’a pas cherché à préserver son confort de Fils de Dieu. Il s’est humilié, dépouillé – il s’est fait serviteur. Il a fait don de sa personne pour nous manifester son amour. Et ce service pour nous lui a coûté cher. Il lui a coûté la vie. Tout ça pour que nous soyons réconciliés, accueillis par Dieu!

Seul l’amour de Christ compris, reçu et vécu produit le même fruit abondant au sein du couple. Seul l’amour du Christ permet d’aimer d’un amour concret, qui donne de son temps, de son écoute, de ses finances… qui partage ce qu’il est en toute simplicité.

C’est facile de se trouver des excuses pour ne pas ouvrir notre vie et notre maison. Je manque de temps, d’argent, d’énergie. La maison n’est pas assez propre, pas bien rangée, je ne sais pas cuisiner… On n’est pas en état d’accueillir… mais encore en forme pour prévoir d’autres activités. Si possible, sans les autres.

Servir dans la joie même quand on n’en a pas envie, c’est le cœur du service chrétien. Cela produit en nous une forme de "persévérance relationnelle"! Comme l’athlète s’entraîne dur pour augmenter ses performances, nous savons que, plus nous nous exerçons à l’hospitalité, plus notre cœur s’élargit: c’est en accueillant qu’on devient accueillants!

Que de fois, nous n’avions plus le courage de recevoir les gens qui devaient arriver dans 3 heures. Pourtant, que de fois aussi, à la fin de la soirée, il y avait de la fatigue, oui… mais aussi de la joie! C’est si libérateur: l’hospitalité chrétienne ne dépend pas de ce que j’ai dans mon frigo, ni dans mes capacités de chef étoilé. C’est un état d’esprit constamment modelé par l’Évangile, qui met à profit nos relations, nos situations et nos maisons de mille et une manières!

Enfin, si vous avez des enfants, ne les laissez pas en retrait de ce beau projet. Puisque l’hospitalité est au cœur de votre "culture maison", intégrez-les pour la vivre avec eux. Discutez-en ensemble, priez, apprenez-leur à servir, transmettez-leur la joie d’accueillir! Rien de tel pour qu’à leur tour, ils aiment cette culture et s’y engagent!

C’est si beau et glorieux, de mettre ainsi notre mariage au service de la gloire de Dieu!

---

Et si vous en parliez ensemble?

• Que trouvez-vous difficile dans l’exercice de l’hospitalité?
• En quoi l’Évangile aide-t-il à pratiquer l’hospitalité avec une joie renouvelée?
• Quels pas concrets pourriez-vous faire pour développer votre "culture-maison" de l’accueil?
• Priez pour cela.

Mariés ou fiancés, profitez gratuitement de ce livre au format parcours e-mails.

Pendant 30 semaines, vous recevrez chaque vendredi matin une méditation à lire ensemble. Inscrivez-vous dès maintenant!

💡 On vous conseille de vous inscrire avec vos adresses e-mails respectives: vous augmentez vos chances de vous encourager mutuellement et de terminer ce parcours!