L'importance de la confession dans notre relation à Dieu

HerméneutiqueCroissance spirituelleCombat contre le péché

L’Église romaine a défiguré le christianisme en ajoutant à la Bible des doctrines et des commandements d’hommes; la Réforme a défiguré le christianisme en éliminant tous les usages bibliques qui avaient donné lieu à des abus.

La phrase est un peu excessive, mais elle n’est pas dénuée de lucidité…

J’ai un peu baigné dans l’univers catholique et à plusieurs reprises il nous a été proposé de rencontrer un prêtre pour nous confesser… Je ne l’ai jamais fait. Ce qui me retenait? Lui et moi n’aurions pas accordé à cela le même sens.

Pourtant, parfois j’ai trouvé qu’il y avait là quelque chose d’intéressant. En effet, s’il est facile de s’associer aux paroles du sage: « Qui dira: J’ai rendu mon cœur sans reproche, je suis pur de tout péché! » (Pr 20.9), c’est autre chose quand il s’agit de pratiquer ce dont parle Jacques: « Reconnaissez donc vos péchés les uns devant les autres. » (Jc 5.16)

J’aime beaucoup la façon dont Bonhoeffer résout la question et hélas, je me reconnais bien dans ce qu’il pointe du doigt.

Le frère comme grâce

Ils veulent bien être une communauté de croyants, de gens pieux, mais non une communauté d’impies, de pécheurs. La communauté pieuse, en effet, n’autorise personne à être un pécheur. […] C’est pourquoi nous restons seuls avec notre péché, dans le mensonge et dans l’hypocrisie ; car, en fait, nous sommes bel et bien des pécheurs. […] Le Christ nous a donné l’assemblée et, dans celle-ci, le frère comme une grâce. Le frère tient désormais la place du Christ (Jn 20.23). Il nous est donné pour nous aider. […]

L’accès à la communauté

Nous ne parlons ici que de la confession entre deux chrétiens. Pour retrouver la communion avec l’ensemble de l’assemblée, il n’est pas besoin de confesser ses péchés devant tous les membres de celle-ci. C’est l’assemblée tout entière que je rencontre dans la personne du frère auquel je me confesse. […]

L’accès à la croix

La racine de tous les péchés est l’orgueil. Je veux être pour moi, j’ai un droit de disposer de moi-même […]. La confession devant le frère est une très profonde humiliation, elle fait mal, elle abaisse, elle jette l’orgueil à terre sans pitié. […] Nous comptons toujours pouvoir l’éviter. Jésus-Christ n’a pas eu honte d’être mis en croix pour nous comme un malfaiteur. […] La croix de Jésus-Christ anéantit tout orgueil. Nous ne pouvons pas trouver la croix de Jésus si nous avons peur de nous rendre là où il se laisse trouver, c’est-à-dire aller jusqu’à la mort publique du pécheur. […]

La certitude du pardon de Dieu

D’où vient donc qu’il nous est souvent plus facile de confesser nos péchés à Dieu qu’à nos frères? Dieu est saint et sans péché, il est un juste juge du mal. Tandis que le frère est pécheur comme nous, il connaît par expérience la nuit des péchés secrets. Ne devrions-nous pas trouver plus facile le chemin vers le frère que celui vers le Dieu saint? Dans le cas contraire, nous devons nous demander si, en confessant nos péchés à Dieu, nous ne nous sommes pas souvent fait illusion à nous-mêmes, si, en un mot, ce n’est pas à nous-mêmes que nous avons confessé nos péchés, et si ce n’est pas nous-mêmes qui nous nous les sommes pardonnés. Nos innombrables rechutes ne seraient-elles pas dues au fait que nous vivons d’un pardon que nous nous sommes accordés à nous-mêmes? […] Le frère brise le cercle de nos illusions sur nous-mêmes.

Une confession concrète

Mais pour que cette certitude soit réelle dans la confession, il s’agit de confesser des péchés concrets. Avec des confessions générales des péchés, on s’applique à se justifier soi-même. […]

Cela signifie-t-il que la confession fraternelle soit une loi divine? La confession n’est pas une loi mais une aide offerte par Dieu pour l’être pécheur. […] Luther a dit dans le Grand Catéchisme: « Aussi, en exhortant à la confession, je ne fais qu’exhorter à être chrétien. »

À qui se confesser?

Le frère nous comprendra-t-il? Peut-être est-il tellement au-dessus de nous? Qui a reconnu dans la croix de Jésus la plus profonde impiété de tous les êtres humains et de son propre cœur, n’est plus surpris par aucun péché. […] Ce qui nous rend si misérables et incapables devant la confession fraternelle, c’est simplement le fait que nous manquons d’amour pour Jésus-Christ crucifié. Par le contact journalier et sérieux avec la croix du Christ, le chrétien se départit de l’esprit de jugement humain et de l’esprit d’indulgence. […] Peut donc entendre notre confession celui qui vit lui-même sous la croix.

Le pardon des péchés

Trop facilement, un seul confesseur sera surchargé et il s’ensuit l’abus malsain de la confession pour exercer une tyrannie spirituelle des âmes. Que chacun se garde d’écouter une confession, s’il ne se confesse pas lui-même. […] La confession comme œuvre pieuse est une pensée du diable. C’est seulement en nous confiant à l’offre de la grâce de Dieu, à son secours et à son pardon, c’est seulement à cause de la promesse de l’absolution que nous pouvons nous confesser. Seul le pardon des péchés est le fondement et le but de la confession.

Pour aller plus loin:

Myriam J.

Myriam a fait une licence d'histoire à la Sorbonne. Elle a été une contributrice régulière au site TPSG durant plusieurs années.

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