Comment faire un culte de famille (et persévérer) ?

Jean-Henri Merle d’Aubigné, il y a deux siècles, décrit ainsi la bénédiction d’une telle habitude :

Et quelle douceur, quelle paix, quelle véritable félicité une famille chrétienne ne trouvera-t-elle pas en établissant au milieu d’elle l’autel domestique et s’y réunissant pour sacrifier au Seigneur ! C’est là l’occupation des anges dans le ciel ; et bienheureux sont ceux qui anticipent sur ces pures et immortelles joies !¹

John Paton, missionnaire dans les îles Nouvelles-Hébrides, se remémorait ainsi les cultes de famille de son enfance :

Jamais, dans un temple ou une cathédrale, sur une montagne ou dans un vallon, je ne peux espérer sentir que le Seigneur Dieu est plus proche, qu’il marche et parle plus visiblement avec les hommes que sous l’humble toit de chaume et de bois de chêne de cette chaumière².

La famille est le lieu par excellence où l’on porte mutuellement les fardeaux, connaît les besoins les uns des autres, vit les bénédictions de Dieu, apprend à pardonner… autant de raisons de prier, remercier, adorer, supplier notre Seigneur. En bref, autant de raisons de lui rendre un culte.

Très bien, mais comment s’y prendre ?

Je ne vais rien inventer de bien exceptionnel. Nos pères dans la foi avaient des habitudes simples, mais fidèles. Pas de grande saynète pour les enfants. Pas de sermons prolongés du père de famille. Pas de chorale professionnelle avec instruments. Une famille rassemblée autour de la table du repas du soir ou au pied du lit, et une Bible : voilà tout ce qu’il vous faut.

Ainsi, un culte de famille tel que pratiqué par les chrétiens du passé, c’est :

1. Une lecture dans la Bible, accompagnée de très brèves explications ;
2. Une prière (chacun son tour ou uniquement le père) ;
3. Un chant.

Et c’est tout.

Par exemple, voilà comment nous faisons chez nous, avant le coucher des enfants :

1. Je lis un chapitre dans Les trésors de la Bible dévoilés aux enfants (mais une autre Bible pour enfants, ou une traduction usuelle de la Bible avec plus d’explications, ferait l’affaire).
2. Nous prions en lien avec l’histoire lue, pour la nuit qui vient, en demandant pardon pour les fautes du jour et en remerciant pour les bienfaits du jour (visite de tel ami, belle expérience, etc.).
3. Nous chantons principalement les chants de notre église, pour que les enfants les apprennent et participent ainsi mieux au culte le dimanche.

Ce qui fera la force de cette habitude, c’est qu’elle soit quotidienne. Chaque journée, la famille remercie Dieu pour ses bontés qui se renouvellent chaque matin, le loue pour ses perfections, le prie pour ses besoins quotidiens.

Une habitude est d’autant mieux gardée qu’elle est réaliste et régulière. Si vous visez de longues lectures, un sketch pour les enfants, un sermon, de multiples chants, vous risquez de vite vous décourager (et le reste de la famille avec vous !).

Et puis, la simplicité d’une Bible ouverte témoigne également aux enfants façonnés par cette habitude que rendre un culte au quotidien ne relève pas d’une performance spectaculaire, mais d’une dévotion fidèle et persévérante.

Alors, aujourd’hui, que ce soit pour la première ou la centième fois, je vous encourage à réunir toute la famille autour de la Parole de Dieu – autour de Dieu lui-même – pour l’écouter, lui remettre vos besoins, et élever vos voix ensemble dans la louange.

Il est possible que vous n’ayez pas tout de suite l’expérience exaltée et réjouissante que décrivent les deux auteurs cités en introduction, mais c’est en étant fidèle à cette habitude que vous en connaîtrez les bénédictions.