La prophétie d’Emmanuel, qui prédit la naissance miraculeuse du Messie par une vierge, est un élément central de la célébration de Noël et de ses cantiques.
Voilà pourquoi c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe: la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel.
Ésaïe 7.14
Le contexte qui entoure la prophétie d’Ésaïe est peu connu. Pourtant, il est important pour comprendre la portée de cette annonce.
Après le décès du roi Salomon, aux alentours de 930 av. Jésus-Christ, les douze tribus d’Israël se scindent en deux royaumes distincts.
Les dix tribus au nord rejettent le trône de la dynastie davidique. Ce royaume est appelé Israël. Sa capitale devient Samarie.
Deux tribus du sud, Juda et Benjamin, forment le "royaume de Juda", qui demeure loyal à la famille de David.
La situation devient critique quand l’empire d’Assyrie arrive de l’est. Cet ogre conquérant est ivre de pouvoir. Son l’armée engloutit ville après ville impitoyablement. Les rois de Syrie et d’Israël veulent résister aux Assyriens en formant une alliance avec le roi de Juda, Achaz, le descendant de David.
Achaz refuse de s’allier avec eux pour faire face aux Assyriens. Il pense pouvoir négocier avec eux à bon compte. (2R 16.1-4) Pauvre Achaz… Achaz c’est la dinde de Noël qui, le matin du 24 décembre, croit que le fermier vient la chercher pour lui faire un gros câlin.
En réponse à ce refus, les royaumes du nord et d’Aram se mobilisent pour renverser Achaz et installer un autre roi à sa place. Il est pris de panique, et tout Jérusalem avec lui.
C’est dans ce contexte géopolitique explosif, aux environs de 735 av. J.-C., que Dieu s’adresse à Achaz par Ésaïe.
Alors l’Éternel dit à Ésaïe: “Sors donc à la rencontre d’Achaz avec ton fils Shear-Jashub, au bout de l’aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du champ du teinturier. Tu lui diras: "Sois tranquille, n’aie pas peur et que ton cœur ne se trouble pas devant ces deux bouts de bois fumants, devant la colère de Retsin et de la Syrie ainsi que du fils de Remalia! Ne sois pas troublé parce que la Syrie a décidé de te faire du mal, parce qu’Éphraïm et le fils de Remalia disent: Montons contre Juda, semons-y la panique, frayons-nous un passage et proclamons-y roi le fils de Tabeel."”
Voici ce que dit le Seigneur, l’Éternel: “Cela ne se produira pas, cela n’aura pas lieu. Certes, Damas est la capitale de la Syrie et Retsin le souverain de Damas, mais d’ici 65 ans Éphraïm ne sera plus un peuple. Samarie est la capitale d’Éphraïm et le fils de Remalia le souverain de Samarie. Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.” L’Éternel dit encore à Achaz: “Demande pour toi un signe à l’Éternel, ton Dieu! Demande-le, que ce soit dans les plus extrêmes profondeurs ou les lieux les plus élevés.” Achaz répondit: “Je ne demanderai rien, je ne provoquerai pas l’Éternel.”
Ésaïe 7.3-14
Qu’est-ce que Dieu révèle à Achaz?
Dieu n’exige rien en contrepartie de sa fidélité. Il assure juste à Achaz qu’il peut se fier à lui. Pourquoi? Parce que Achaz est au bénéfice de la promesse de Dieu à David. De sa descendance naitrait le Messie, le roi qui règnerait éternellement (2S 7).
La promesse à Achaz est un encouragement pour nous. La fidélité de Dieu envers nous dépend de ses promesses, pas de nous.
Si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même.
2 Timothée 2.13
La Syrie et Israël arrivent dans le pays tels des dragons crachant du feu. Mais Ésaïe parle d’eux avec dédain. Ce ne sont que des bouts de bois arrachés du feu. Ils font beaucoup de fumée, mais rien de plus.
Dieu a déjà fixé leur sort. Il a leur temps de cuisson. Dans 65 ans, c’en est fini pour eux. Achaz ne doit donc pas craindre et ne pas se compromettre par une alliance inique.
Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.
Ésaïe 7.9
Littéralement, Dieu dit: “Si vous ne croyez pas, vous n’existez pas.”
Hudson Taylor, le célèbre missionnaire, affirmait:
Sans un élément de risque dans nos actions pour Dieu, la foi n’est pas nécessaire.
Que doit faire Achaz? Prendre le risque de ne rien faire. Si Achaz veut voir les promesses faites à David se réaliser, il doit s’attendre à Dieu et renoncer aux alliances politiques qui causeront sa perte. Il doit scier la branche sur laquelle il veut s’assoir et se jeter dans les bras de Dieu.
La foi est la réalité centrale du peuple de Dieu.
La foi, c’est la confiance aux promesses de Dieu au milieu de la crise et de l’incertitude.
Au quotidien, nous sommes censés vivre en faisant l’expérience de la provision et de la fidélité de Dieu. Mais dans les faits, sa fidélité est une réalité souvent abstraite et impersonnelle.
Quand nous sommes confrontés à la crainte, à l’incertitude et au danger, sur quoi comptons-nous pour réduire le risque?
Hélas, bien souvent, Dieu n’est pas notre premier recours, mais notre dernier secours. Or, tout ce en quoi nous mettons notre confiance peut nous être enlevé, sauf Dieu.
La foi chrétienne est une détermination à croire les promesses de Dieu avant toute autre chose. C’est pour cela que la Bible nous met en garde quand nous fondons notre confiance sur nous-mêmes, notre sagesse ou nos ressources (Pr 3.5).
Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.
Ésaïe 7.9
Quand nous ne tenons pas ferme dans notre foi, nous devenons des dindes de Noël.
Dieu offre à ce roi immature de lui demander un signe. Carte blanche.
“Si tu me le demandes, je ferai en sorte que le séjour des morts s’ouvre et engloutisse tes ennemis, je ferai descendre la foudre du ciel sur eux, je les frapperai comme l’Égypte, je les noierai dans la mer.”
Que fait Achaz? Il refuse de demander un miracle! Il sait que si le signe demandé s’accomplit, il sera obligé de laisser à Dieu le contrôle.
Achaz refuse de laisser Dieu régner, mais ne l’assume pas. Alors, il enrobe son refus d’un vernis très (très) spirituel: “Non, non, ne te dérange pas pour nous, Seigneur. Je gère, t’inquiète. Je n’ai pas besoin de ton signe comme Gédéon. Je ne veux pas forcer la main de l’Éternel.”
La blague! Qui le peut?
Dieu offre ce signe à Achaz afin de l’encourager à placer sa foi en lui seul pour son salut. Mais le roi veut faire cavalier seul. Il pense que ses manœuvres politiciennes vont le sauver.
C’est donc le moment pour Ésaïe. Il se détourne de la conversation avec le roi pour interpeler Jérusalem:
Écoutez donc, membres de la dynastie de David! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, pour que vous abusiez encore de la patience de mon Dieu? Voilà pourquoi c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe: la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel.
Ésaïe 7.13-14
Le roi ne veut pas du secours de Dieu. Alors Dieu révèle le signe qu’il a prévu. Malgré la faillite de la lignée davidique, la promesse de l’Éternel s’accomplira par la naissance miraculeuse d’un enfant afin de rendre certaine l’identité et la nature de cet enfant. Elles sont contenues dans son nom: Dieu avec nous.
Ce signe est une réponse à l’incrédulité d’Achaz. Ce signe est en lui-même un jugement sur le roi au cœur endurci.
Si Achaz est trop orgueilleux pour demander d’être sauvé, Dieu est assez humble pour quitter son ciel de gloire pour venir nous sauver.
Désormais, les regards du peuple doivent se tourner vers la venue d’Emmanuel, le seul qui puisse le délivrer. Il doit manifester sa foi par une attente confiante de l’incarnation du Roi serviteur.
Écoutez donc, membres de la dynastie de David!
Ésaïe 7.13
Fêter Noël signifie écouter le rappel de Dieu qu’il est parmi nous, incarné en son Fils et présent par l’Esprit. Ne faisons pas comme Achaz. Ne soyons pas des dindes de Noël qui pensent trouver leur salut en eux et dans le monde. Confions-nous en Emmanuel.
Dans une société sécularisée et consumériste, fêter Noël pour ce qu’il est réellement est un acte de foi et de résistance culturelle.
Nous fêtons Noël pour nous rappeler que, dans un monde en crise, nous n’avons rien à craindre. Dieu est avec nous. Nous fêtons donc Noël pour nous engager à nouveau à ne vivre que par lui et pour lui.
L’Avant est un regard vers les promesses accomplies qui nourrit notre foi aux promesses à venir:
Voici, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus!
Apocalypse 22.20
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