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La "petite" reine Esther (Esther 2)

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Publié le

17 sept. 2022

Découvre cette prédication basée sur Esther 2.1-23. Elle est la deuxième d’une série de 9 prédications sur le livre d’Esther. Clique ici pour accéder directement au sommaire de cette série.

La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre nouveau podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Notes écrites de la prédication:

Esther, gagnante de la Reine Academy

C’est souvent une belle histoire que l’on raconte à l’école du dimanche. Esther est la belle reine qui séduit un roi puissant et qui sauve par son influence le peuple élu… Xerxès est un roi qui domine de l’Inde à la Grèce. Il est puissant, arrogant, capricieux, sensuel… Il a viré sa reine qui refusait de paraître devant ses gouverneurs et militaires. Xerxès était ivre mort, et Vashti semble avoir été convoquée vêtue de sa seule couronne. On comprend qu’elle ait refusé!

Voilà que Xerxès (le nom grec d’Assuérus, son nom perse) se retrouve tout seul. Il organise un gigantesque concours, la Reine Acadamy, pour s’offrir la plus belle et la plus sensuelle des femmes. Je dois vous mettre en garde. Ce qui est narré dans ce chapitre n’est pas très joli. Aucun des personnages de ce livre ne s’en sort avec une médaille. Mauvais choix, erreurs de jugement, moralité douteuse…

Mais voilà, Dieu utilise même les gens qui se réclament de lui pour accomplir son dessein, et les personnages, médiocres au départ, deviennent participants au plan de Dieu. Cela doit être un immense encouragement pour tous ceux dont les choix passés les plombent. Personne ne doit se laisser enfermer par ses péchés, ses erreurs, ses circonstances. L’œuvre de Dieu n’est pas terminée en nous.

Lisons ce chapitre comme une succession de 5 tableaux…

La Reine Ac’ est lancée (Est 2.1-4)

1 Après ces événements, la fureur du roi Assuérus s’apaisa. Il se souvint de Vasthi, de ce qu’elle avait fait et de la décision qui avait été prise à son sujet. 2 Les jeunes gens qui servaient le roi dirent: « Qu’on recherche pour le roi de jeunes vierges d’une grande beauté. 3 Que le roi donne à des chargés de mission dans toutes les provinces de son royaume la charge de rassembler tout ce qu’il y a comme jeunes et belles vierges dans le harem de Suse, la capitale, aux soins de Hégué, eunuque du roi et gardien des femmes, et qu’on leur donne des cosmétiques. 4 La jeune fille qui plaira au roi régnera à la place de Vasthi. Cette proposition plut au roi, et ainsi fut fait.

Esther 2.1-4

« Après ces événements », c’est environ 3 ans après les événements du chapitre 1.

Vous vous souvenez? Six mois de fête, probablement pour solidifier son pouvoir politique auprès des militaires. Il avait l’ambition de se venger de la défaite de son père contre les Grecs à Marathon. Il lance une campagne militaire, avec ses « immortels » (ainsi nommés parce que chaque mort de son armée de 10 000 soldats était immédiatement remplacé).

Selon Hérodote, il engage 1200 navires (les historiens penchent plutôt pour 600) le 29 septembre 480 av. J.-C. On rapporte qu’il fit installer son trône sur les pentes du mont Aegalée qui domine le détroit. Cette bataille de Salamine sera un désastre naval. Ses navires, pourtant supérieurs en nombre, s’enlisent et sont incapables de manœuvrer. Les Grecs couleront l’essentiel de la flotte perse.

Xerxès laisse l’armée de terre entre les mains de son beau-frère et passe ensuite son temps dans l’un de ses trois palais. Il rentre, et se sent bien seul. Bien sûr qu’il a une cour pleine de gens intéressés. Il a un harem à sa disposition. Mais ce n’est pas de l’amour, de l’intimité…

Il se souvint de Vasthi, de ce qu’elle avait fait et de la décision qui avait été prise à son sujet.

Vous ressentez le poids de son regret? Il a signé de sa main, dans un moment de colère, un acte de divorce éternel, selon un protocole que même les rois ne peuvent modifier.

Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui se domine (vaut mieux) que celui qui prend une ville.

Pr 16.32

Une ville forcée et sans murailles, Tel est l’homme qui n’est point maître de lui-même.

Pr 25.28

Il y a quelque chose de pire que d’être un tyran absolu. C’est d’avoir des jeunes gens comme conseillers. Rien de personnel là-dedans!

Roboam a écouté de jeunes conseillers plutôt que ceux de son père Salomon, et le royaume s’est brisé. Les jeunes, et particulièrement les jeunes hommes qui sont à la cour des rois, reçoivent leur cerveau plus tard!

Alors pour rompre l’ambiance triste de la défaite contre les Grecs, et de la solitude du roi qu’il n’a plus de reine, ils lancent… la Reine Academy. L’idée est simple. Trouver les plus belles vierges du royaume (au sein d’un empire qui va de l’Inde à la Grèce!). Et laisser le roi choisir la plus belle…

Rien de nouveau sous le soleil: un concours de beauté, un concours de capacité. Un reality show à la Perse!

Ici bien sûr, c’est beaucoup plus immoral. Rien n’indique que la participation de ces femmes ait été volontaire, mais comme la Bible tend à dépeindre la réalité, je pense que si ça avait été le cas, ce serait dit… Mais Dieu conduit, même sur ce trafic infâme, malgré la grande méchanceté de ceux qui l’organisent, indépendamment de toute morale, de toute justesse… Dieu conduit deux personnes de son peuple, alors qu’ils ne sont pas particulièrement éveillés à la cause de Dieu.

La Reine Ac’ accueille Esther (Est 2.5-11)

5 Il y avait à Suse, la capitale, un Juif du nom de Mardochée, fils de Yaïr, fils de Chimeï, fils de Qich, Benjaminite. 6 Il avait été déporté de Jérusalem avec ceux des déportés qui avaient été emmenés avec Yekonia, roi de Juda, par Neboukadnetsar, roi de Babylone. 7 Or, il était le tuteur de Hadassa – c’est-à-dire Esther – fille de son oncle. Elle n’avait plus, en effet, ni père ni mère, et cette jeune fille était d’une très grande beauté. À la mort de son père et de sa mère, Mardochée l’avait adoptée. 8 Lorsqu’on eut publié l’ordre et l’édit du roi, de nombreuses jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, aux soins de Hégaï. On emmena ainsi Esther dans le palais royal, aux soins de Hégaï, gardien des femmes.9 La jeune fille lui plut et gagna sa bienveillance. Il lui donna avec empressement les cosmétiques et les rations qui lui revenaient ainsi que les sept jeunes servantes de la maison royale qu’on avait prévu de lui donner, et il la fit passer avec ses jeunes servantes à la meilleure (place) du harem. 10 Esther ne fit connaître ni son peuple ni son origine, car Mardochée lui avait défendu de les faire connaître. 11 Chaque jour Mardochée arpentait les abords du harem pour savoir comment se portait Esther et comment on la traitait.

Esther 2.5-11

Mardochée n’apparaît que dans ce livre (il a un homonyme en Esd 2.2 et Né 7.7). C’est la forme hébraïsée du dieu babylonien Marduk. La plupart des exilés avaient deux noms. Un nom juif, et un nom de leur pays d’origine.

Certains pensent qu’il était lui-même eunuque, puisqu’aucune famille n’est mentionnée, et qu’il avait accès à la cour des femmes. Son ancêtre Qich avait été déporté par les Babyloniens. Vous vous souvenez que le Seigneur d’Israël avait prophétisé un jugement par une captivité de 70 ans dans les mains des Babyloniens. Les premières batailles ont commencé en 605 avec la déportation des chefs de la nation, et la déportation du peuple en 586.

Mardochée est donc un exilé de 4e génération. Il est intégré et immergé dans la culture du pays d’exil au point que personne ne sait qu’il est Juif. C’est important, ça dit quelque chose à son sujet: il est Juif, mais il n’a pas fait son coming out. Il reste très discret sur ses origines. Mais c’est un homme au grand cœur. Il a élevé Hadassa, qui veut dire myrte en hébreu (une plante méditerranéenne), ou Esther, son nom local, à rapprocher de la déesse babylonienne Isthar, déesse de l’amour sexuel et de la guerre.

Esther était orpheline, Mardochée l’avait élevée. Elle était « d’une très grande beauté ». Littéralement: elle était belle de forme et belle de visage. Les deux ne vont pas toujours ensemble, mais elle, elle avait les deux côtés de son côté!

Un anneau d’or au groin d’un pourceau, C’est une femme belle et privée de bon sens.

Pr 11.22

L’historien Flavius Joseph rapporte que 400 jeunes filles furent collectées pour le roi. C’est écœurant cet avilissement des femmes, réduites à l’usage sexuel du roi Xerxès. Notez toutefois que dans notre royaume français, de tels ébats ont lieu, simplement différemment.

Qu’auriez-vous fait, si votre belle fille de 15 à 20 ans, était sélectionnée pour la Reine Ac’?

Vous êtes juif, vous savez que l’Ancien Testament interdit le mariage avec les païens à cause de l’influence spirituelle contre le Dieu d’Israël, ce qui mettrait en péril, à terme, la naissance du messie… Et votre belle fille est choisie pour coucher avec un païen… dans l’espoir qu’elle devienne sa femme, la reine…

Vous êtes juif, et vous savez que la morale conjugale c’est un homme et une femme qui s’engagent avant de coucher ensemble. Sur toutes ces perspectives, Mardochée et Esther ont tout faux…

Quels calculs feriez-vous? D’un côté la célébrité, la gloire, l’argent. D’un autre, une entorse à la morale biblique. Quel choix? Que feriez-vous?

Esther entre au palais, et c’est sûr, c’est la grande vie. Cosmétiques, massages, repas (non kasher, à l’inverse de Daniel chez Neboukadnetsar), mais alimentation équilibrée… Tout est fait pour que ces jeunes femmes aient un look d’enfer…

Ce qui me trouble profondément, c’est Mardochée qui joue les grands princes. Nous verrons bientôt qu’il refuse de saluer un dignitaire de la cour, mais il laisse son adolescente de fille adoptive participer à la Reine Ac’! S’il faut prendre une position morale, c’est là! Pas sur le fait de saluer ou non un dignitaire perse!!

Regardez de nouveau le verset 10-11:

10 Esther ne fit connaître ni son peuple ni son origine, car Mardochée lui avait défendu de les faire connaître. 11 Chaque jour Mardochée arpentait les abords du harem pour savoir comment se portait Esther et comment on la traitait.

Esther 2.10-11

Si ma fille était prise par une cour comme celle-ci, la première chose que je ferai, c’est d’apprendre le Krav Maga (méthode d’autodéfense). La deuxième chose que je ferai, c’est de m’entraîner aux maniements des armes. La troisième (et dernière) chose que je ferai, c’est de frapper à la porte du roi.

C’est bien sûr facile de le dire ainsi et ici. Mais je trouve le comportement de Mardochée léger. Il s’inquiète seulement de savoir comment allait Hadassa, qui porte le nom de Ishtar, déesse de l’amour et de la guerre…

La Reine Ac’ est décrite (Est 2.12-14)

12 Le tour de chacune des jeunes filles d’aller chez le roi Assuérus arrivait au bout de douze mois qui lui étaient assignés suivant le protocole des femmes, car la période de leurs apprêts était ainsi remplie: six mois avec de l’huile de myrrhe et six mois avec des aromates et des cosmétiques de femmes. 13 Lorsque la jeune fille allait chez le roi, tout ce qu’elle demandait lui était donné pour qu’elle l’emporte avec elle du harem au palais royal. 14 Le soir elle y allait, le matin elle rentrait dans un second harem aux soins de Chachgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle ne revenait plus chez le roi, à moins que le roi n’ait envie d’elle et ne l’appelle par (son) nom.

Esther 2.12-14

Nous avons donc 400 jeunes femmes en compétition. Toutes les chaînes de télé se sont battues pour transmettre une partie du concours. 12 mois où les femmes sont apprêtées, maquillées, parfumées, enseignées… [Flavius Joseph parle de seulement 6 mois] Chacune demande un cadeau, et passe une nuit avec le roi. C’est un système d’escorte de luxe. Ni plus ni moins, sanctionné par l’État Perse.

Ensuite, elles ne voient jamais plus cet homme, et probablement, plus aucun autre homme. Elles seront entretenues dans un palais fermé. Elles vivront dans une sorte de veuvage. Entretenues par des eunuques, des hommes émasculés n’ayant plus la capacité à avoir des relations sexuelles. Coucher avec l’une des concubines du roi, c’était prétendre à son trône. Quiconque s’approchait de ces femmes encourrait donc la peine de mort.

Une femme par jour, 400 femmes, ça fait 1 an et 3 mois. Ça devait être nauséabond comme ambiance. Je ne peux même pas imaginer les commentaires, les comparaisons, les intrigues, la compétition pour devenir reine.

La Reine Ac’ couronne Esther (Est 2.15-18)

15 Quand son tour d’aller chez le roi fut arrivé, Esther, fille d’Abichaïl, oncle de Mardochée, qui l’avait adoptée, ne réclama rien de plus que ce qui lui était proposé par Hégaï, eunuque du roi et gardien des femmes. Esther était considérée avec faveur par tout le monde. 16 On vint prendre Esther pour l’emmener chez le roi Assuérus au palais royal, le dixième mois, qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. 17 Le roi aima Esther plus que toutes les (autres) femmes, et elle gagna sa faveur et sa bienveillance plus que toutes les (autres) vierges. Alors, il mit sur sa tête la couronne royale et la fit régner à la place de Vasthi. 18 Le roi donna un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther. Il ordonna une trêve dans les provinces et fit des largesses avec une libéralité royale.

Esther 2.15-18

C’est le tour d’Esther. On ne sait pas quel son ordre de passage… N° 22? 168? 241? 315? C’est terrible! Une chose est chouette, c’est le tempérament d’Esther. Elle ne profite pas à l’excès de son passage dans le lit royal, et c’est une femme qui est hautement considérée par l’ensemble de ceux qui la connaissent.

Le verset 17 nous dit que Xerxès aimait Esther plus que tout (il faut quand même rester prudent sur la définition de « aimer », puisque l’histoire séculière semble indiquer qu’Esther disparaît rapidement de la circulation…). Cette histoire est foireuse, et ça m’embête beaucoup quand on présente l’histoire d’Esther comme une merveilleuse et belle histoire d’un complot déjoué grâce à la gentille et pieuse reine Esther… Ça c’est une hagiographie! Une embellie de l’histoire. On est très loin du film de Tommy Tenney (« Une nuit avec le roi »).

J’ai consulté une encyclopédie biblique de 1955, et je trouve encore cette note:

L’histoire biblique nous présente une femme au jugement sûr, d’un sublime contrôle d’elle-même, et capable du plus noble sacrifice de soi.

The International Standard Bible Encyclopedia, II:1006

Et vous savez pourquoi on interprète parfois cette histoire ainsi? Parce qu’on veut défendre les personnages bibliques. Mais c’est une impasse. Il n’y a qu’un seul héros sans péché dans la Bible: Jésus. Il est Dieu fait homme pour défendre les hommes auprès de Dieu et pour révéler Dieu auprès des hommes. C’est lui le seul héros, le super-héros.

La véritable histoire d’Esther, c’est celle d’une femme qui couche avec un roi, contre toutes les lois morales de la Bible, contre toutes les lois de son éducation juive, et qui devient reine, car douée dans l’art d’aimer, et par la personnalité enjouée qu’elle a dû montrer. La voilà élevée à la royauté.

18 Le roi donna un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther. Il ordonna une trêve dans les provinces et fit des largesses avec une libéralité royale.

Esther 2.18

Partout c’est la fête! Amnistie des amendes, cadeaux de partout, congés payés… Vous trouvez ça exagéré? 750 millions d’individus ont vu le mariage de Lady Di et Charles à la télévision! Rien de nouveau sous le soleil!

Et Dieu prépare son sauvetage… (Est 2.19-23)

19 Quand on assembla les vierges pour la seconde fois, Mardochée avait une place à la conciergerie royale. 20 Esther ne faisait toujours pas connaître son origine, ni son peuple, comme le lui avait ordonné Mardochée. Esther exécutait les ordres de Mardochée, comme lorsqu’elle était sous sa tutelle. 21 A cette époque, alors que Mardochée était en place à la conciergerie royale, deux eunuques du roi, de la garde du seuil, Bigtân et Térech, dans un accès de rage, entreprirent de porter la main sur le roi Assuérus. 22 La chose vint à la connaissance de Mardochée qui la fit connaître à la reine Esther. Esther le dit au roi, au nom de Mardochée. 23 On entreprit une enquête qui aboutit: on pendit les deux (eunuques) à une potence. Ceci fut enregistré dans les Chroniques en présence du roi.

Esther 2.19-23

Dernier tableau avant la conclusion.

Esther obéit à Mardochée, ce qui n’est pas une bonne idée dans un couple! La Bible dit:

L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair.

Gn 2.24

Quand un membre du couple obéit à son parent plus qu’à son conjoint c’est une recette de malheur pour un mariage de malheur! Vous qui n’êtes pas marié, si vous voulez toute votre vie obéir à papa-maman, il ne faut pas se marier!

On découvre ici que Mardochée était devenu un fonctionnaire dans le gouvernement perse ou dans le palais de Suse. Il apprend qu’un complot a lieu. C’était quoi? Peut-être était-ce en lien avec la sélection d’Esther, suscitant une sorte de second rassemblement des vierges?

Peut-être ne sont-ils pas contents d’être eunuques et veulent-ils se venger?! Ce n’est pas difficile d’imaginer que ça peut susciter des mouvements de colère! Bref. Mardochée entend parler du complot de deux eunuques qui veulent tuer Xerxès. Les cours de l’époque étaient rythmés par les complots, et d’ailleurs, Xerxès mourra du complot de son ministre Artaban… Mardochée les dénonce à Esther, qui avertit son mari, qui fait pendre (ou empaler ou crucifier) les coupables, et surtout (et gardez ceci en tête pour la suite) il fait écrire l’histoire dans ses archives historiques… Fin de l’épisode.

Ce que personne ne voit encore, c’est comment Dieu dirige en sous-main. Il a détourné l’ivrognerie de Xerxès, même s’il est contre l’ivrognerie. Il a orchestré le divorce de Vasthi, même s’il est contre le divorce. Il a orchestré la défaite de Xerxès. Il a orchestré la sélection d’Esther, même s’il est contre la polygamie, l’immoralité, et le mariage en dehors de la foi. Il a orchestré la présence de Mardochée pour découvrir le complot. Il a aussi orchestré la préservation de l’information sur un registre. Tout ceci sera d’une importance vitale pour la suite de l’histoire.

Conclusion

Il n’y a pas grand-chose de plaisant à lire en Église jusqu’ici. Mais Dieu est à la manœuvre. Il a un plan. Dieu accomplit son sauvetage, malgré des gens bien méchants, par des croyants pas terribles.

Les petites leçons de cette histoire

Il y a des remarques amusantes à formuler de cette histoire:

Que chaque homme prenne soin d’offrir à sa femme un séjour dans un hammam J! C’est bon pour le moral, c’est bon pour la sensualité, c’est bon pour le couple: hygiène de vie conjugale!

Messieurs, protégez vos jeunes filles! Honorez-les, parlez-leur décemment, discutez de garçons qu’elles vont rencontrer et qui ne voudront qu’une chose: passer une nuit avec elle. Parlez de l’amour du respect, de l’amour, de l’amitié, le respect à observer dans une relation… dont l’engagement est sérieux et à long terme.

Attention aux décisions de colère. Xerxès renvoie sa femme alors qu’il est ivre mort. On a l’impression qu’il est pris au propre piège de sa décision. Cette femme qu’il a larguée, il aimerait bien la retrouver. Mais des mots ont été dits, des décisions prises, qui engagent loin.

Les grandes leçons de cette histoire

Vous vous souvenez du thème général d’Esther? « Dieu accomplit son sauvetage malgré des gens bien méchants par des croyants bien imparfaits »

Esther n’est pas une femme de Dieu. Elle prend des décisions immorales. Je ne suis pas sûr qu’elle soit convertie, au sens de l’Ancien Testament. Les prophètes invitent à la circoncision du cœur, au dévouement intérieur au Dieu d’Israël. Esther n’en est pas là. Mais je pense qu’avec la pression énorme qu’elle va bientôt vivre, elle se tournera vers le Seigneur. Elle va demander à jeûner pour elle, elle prend conscience qu’elle dépend de Dieu, qu’elle doit s’appuyer sur lui.

La foi, la confiance. C’est l’essentiel de la conversion: « Seigneur, je crois que je ne peux vivre que par toi! »

Donc… voilà une femme, pas croyante, qui fait des mauvais choix, et que Dieu va utiliser. N’est-ce pas la situation que nous connaissons tous plus ou moins? Nous faisons face à trois obstacles permanents:

  • Nos péchés
  • Nos erreurs
  • Les circonstances défavorables.

Et vous savez quoi? Dieu reste à la manœuvre. Non pas qu’il accepte le péché, il le dénoncera toujours, et il nous faut choisir notre camp. Dieu est à la manœuvre même dans nos erreurs.

Si vous avez un doute sur cela, lisez Ge 37 à 45 (8 chapitres). Joseph est vendu en esclave par ses frères, ramassé par des nomades, vendu en Égypte, faussement accusé, emprisonné… Mais le Seigneur avait un plan. Il sera l’instrument du sauvetage de sa famille, lui permettant de survivre à la famine qui s’abat sur la région.

David couche avec une femme, tue un homme, et se repent. Il vivra bien des jugements tout au long de sa vie, en commençant par la mort d’un enfant, puis la rébellion de ses enfants.

Paul et Barnabas se sont frittés au point de se séparer. Les dissensions étaient aigres. Mais grâce à ce conflit, Jean-Marc a pu rédiger l’Évangile selon Marc sous la dictée de Pierre.

J’espère que cela vous donne un peu de perspective. La vie est dure. Le monde est pécheur. L’Église est imparfaite. La famille est un défi. Le boulot encore plus. Mais Dieu est à la manœuvre.

Peut-être avez-vous pris des décisions immorales, dont les conséquences vous suivent. Mais Dieu est à la manœuvre. Peut-être faut-il d’abord se repentir. Peut-être faut-il d’abord se mettre à genoux, reconnaître ses fautes. Mais il n’est jamais trop tard pour repartir, pour recommencer. Ces situations ne sont pas dénuées de sens.

Vous vous souvenez de mes 3 clés d’interprétation d’Esther?

  1. Dieu conduit les événements même quand il semble absent.
  2. Il conduit l’histoire humaine en vue de la rédemption des êtres humains.
  3. Dieu est le seul véritable héros de toute la Bible.

C’est ainsi que la phrase thème de ce livre serait celle-ci:

Dieu accomplit son sauvetage, malgré des gens bien méchants, par des croyants pas terribles.


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