Les 3 ruses du diable pour nous faire chuter

      Doctrine du péchéSatan et les démonsCombat spirituel
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      Dans Genèse 3, le diable s’approche d’Ève et d’Adam, les incitant à désobéir à Dieu et précipitant ainsi toute l’humanité dans la chute. Mais comment a-t-il opéré? Quels mensonges a-t-il utilisés pour séduire nos premiers parents? Comprendre les ruses du diable est essentiel si nous voulons apprendre à lui résister. Découvrons ensemble ses trois ruses favorites.

      Les chapitres 1 et 2 de la Genèse décrivent un monde parfait. Mais soudain, au début du chapitre 3, une créature maléfique apparaît. La Bible la désigne ailleurs comme “le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan” (Ap 12.9). Impossible de ne pas se demander: que fait-il là?

      La Parole de Dieu ne donne pas de réponse simple à l’origine du mal. Elle affirme toutefois deux vérités indiscutables: Dieu est parfaitement bon et totalement souverain. Il n’est jamais responsable du mal, et pourtant, d’une manière que nous ne comprenons pas entièrement, il permet que le mal existe. Et il y a là un mystère qui persiste…

      Mais au fond, l’important n’est pas de savoir d’où vient ce "serpent ancien", mais de reconnaître qu’il est toujours à l’œuvre. Jusqu’à aujourd’hui, il continue de tromper le monde entier par les mêmes stratagèmes qu’il a employés autrefois pour faire chuter Ève et Adam.

      Quelles sont donc ces trois ruses qu’il emploie encore pour nous détourner de Dieu?

      Sérieusement? Tu crois encore à la Bible?

      Le diable commence par remettre en question la parole de Dieu. Il s’approche d’Ève et lui demande en effet: “Dieu a-t-il réellement dit: vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?” Ce que dit Satan est évidemment faux (voir Gn 2.16-17) et Ève le corrige aussitôt. Mais le mal est déjà fait… Par cette simple question, Satan insinue que la Parole de Dieu peut être discutée, évaluée, soumise au jugement humain.

      C’était la première fois qu’Ève entendait quelqu’un douter de Dieu. Elle ne savait même pas que c’était possible. Mais maintenant, elle le sait… et quelque chose a changé dans son cœur. Elle n’écoute plus seulement la Parole de Dieu: elle commence à la juger.

      Le théologien Dietrich Bonhoeffer l’exprimait ainsi:

      Quel est le véritable poison contenu dans cette question? C’est que, par cette question, c’est l’attitude fondamentale de la créature envers le Créateur qui est attaquée. L’être humain est invité à juger la Parole de Dieu au lieu de simplement l’écouter et lui obéir1.

      Depuis ce jour, la stratégie du diable n’a pas changé. Il ne nie pas frontalement l’existence de Dieu – ce serait trop grossier. Au fond, tout être humain sait qu’il y a un Dieu, même s’il tente d’étouffer cette vérité (Rm 1.18-23).

      Alors, plutôt que de nier Dieu, le serpent s’en prend à la fiabilité de sa Parole:

      “Dieu a-t-il réellement dit? Est-on bien sûr de cela? Tu ne vas pas prendre la Bible au sérieux, tout de même! Elle est pleine de contradictions, pleine d’erreurs, et tellement dépassée… Quel Dieu dirait de telles choses? Allez, ne t’inquiète pas de ce qu’elle dit… et fais ta vie!”

      Et beaucoup, encore aujourd’hui, se laissent séduire par ce mensonge.

      Chez les croyants, la ruse est plus subtile. Le diable se fait théologien:

      “Bien sûr que la Bible est la Parole de Dieu. Mais es-tu sûr de bien l’avoir comprise? Rappelle-toi, elle a été écrite il y a très, très longtemps, à une époque bien différente de la nôtre. Et si elle était écrite aujourd’hui, elle dirait sûrement autre chose, non? Ne la prends pas littéralement. Je suis sûr que ce passage-là ne te concerne pas vraiment. Pas dans ta situation.”

      Cette petite voix, tout en douceur, s’insinue parfois dans nos pensées. Elle semble raisonnable, mesurée, moderne. Mais ne vous y trompez pas: cette voix-là ne vient pas de Dieu. C’est la même, depuis le commencement, qui murmure encore: “Dieu a-t-il réellement dit?”

      Détends-toi, ça ne fera de mal à personne!

      Après s’être attaqué à la parole de Dieu, le diable poursuit en remettant en question le jugement de Dieu. Lorsque Ève lui répond que oui, ils peuvent manger de tous les arbres du jardin – sauf de celui dont Dieu a dit: “Vous n’en mangerez pas, sinon vous mourrez” – le serpent rétorque aussitôt: “Vous ne mourrez pas du tout!”

      Le serpent cherche à convaincre Ève que Dieu "exagère", qu’il menace sans jamais punir. Il veut lui faire croire qu’on peut désobéir à Dieu sans conséquence. C’est comme s’il réfléchissait à voix haute: “Suis-je bête?! Mais oui, tu as raison, Dieu a bien dit que vous pouviez manger de tous les arbres du jardin sauf un. Quel Dieu généreux et plein d’amour! Tu ne peux tout de même pas croire qu’un tel Dieu vous chasserait du jardin pour si peu… Non, vraiment, il est trop bon pour juger.”

      Et depuis, Satan répète ce mensonge et il a beaucoup de succès. Pourtant, la Bible affirme clairement que Dieu jugera un jour le monde. Oui, Dieu est amour; mais c’est précisément parce qu’il est amour qu’il ne peut pas fermer les yeux sur le mal, l’injustice et le péché. Un jour, chacun devra rendre compte de sa vie devant lui. Ce jour-là, il y aura une séparation: certains pour l’éternité loin de Dieu, en enfer, d’autres pour l’éternité dans sa présence, au paradis. C’est ce que la Bible affirme clairement (voir Mt 25.31-46; Ap 20.11-15; 2Co 5.10).

      Mais le diable continue d’affirmer le contraire:

      “Tu ne crois tout de même pas à ces vieilles histoires de paradis et d’enfer? Dieu n’est pas comme ça. Dieu est un Dieu d’amour: il ne se mettra jamais en colère.”

      Et beaucoup, aujourd’hui encore, se laissent convaincre par cette voix.

      Chez les croyants, la tentation prend souvent une autre forme. Si le diable n’arrive pas à nous faire nier le jugement final, il cherche au moins à nous faire oublier les conséquences immédiates du péché.

      “Ce n’est rien, voyons. Juste un petit écart. Ça ne fera de mal à personne…”

      Et nous le croyons – jusqu’à ce que ce "petit péché" laisse en nous un goût amer. Car le mal, si séduisant au départ, finit toujours par détruire.

      Tu veux vraiment gâcher ta vie?

      Enfin, le serpent ne se contente pas de remettre en question la parole de Dieu ou son jugement: il s’attaque aussi à la bonté de Dieu. Dans Genèse 3.5, il suggère à Ève que Dieu ne chercherait qu’à les priver: “Vous ne mourrez pas du tout”, dit-il, “mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal”.

      Derrière ces mots se cache un portrait déformé de Dieu: un Dieu jaloux, répressif, qui garderait pour lui seul ce qui pourrait nous rendre heureux. Le poison que le serpent instille ainsi dans le cœur d’Ève, c’est ce doute: et si Dieu n’était pas vraiment bon? Et si l’obéissance signifiait passer à côté de tout ce qui pourrait rendre la vie belle et pleine? Et ce mensonge continue de faire des dégâts.

      Pensez à cette personne qui commence à venir à l’église et qui entend parler de la bonne nouvelle de Jésus – le pardon offert, et la paix avec Dieu, tout par grâce – et qui pense: “C’est merveilleux! Mais si je donne ma vie à Jésus, cela voudra-t-il dire que… je devrais arrêter de faire ceci, et que je fasse cela?” Or, Satan sait très bien cacher la vérité: que rien n’apporte autant de joie que de marcher avec Jésus. Et il lui souffle ce mensonge:

      “Si tu vis pour Jésus, c’est fini: tu ne seras pas heureux. Si tu deviens chrétien, tu vas gâcher ta vie!”

      Et n’est-ce pas le même mensonge qu’il veut nous faire croire à nous aussi, croyants, quand nous passons par des circonstances douloureuses notamment?

      “Regarde ce que ça t’a apporté de suivre Jésus: que des ennuis! Et tu veux vraiment continuer à vivre pour lui?”

      La voix est convaincante, presque logique. Mais derrière cette apparente raison se cache le même vieux mensonge qu’au commencement: semer le doute sur la bonté de Dieu pour nous détourner de lui.

      Résister au mensonge par la vérité

      Le pasteur anglican Vaughan Roberts raconte qu’au cours de ses études de droit, il a appris une vérité simple: pour qu’une loi fonctionne, elle doit être claire, applicable et juste. Dans le récit de la Genèse, le serpent attaque la loi de Dieu sur ces trois fronts.

      • Il commence par suggérer que la loi de Dieu est imprécise: “Dieu a-t-il réellement dit?”
      • Puis il prétend qu’elle est inapplicable: “Vous ne mourrez pas du tout!”
      • Enfin, il laisse entendre qu’elle est injuste: “Mais Dieu sait…”

      Remarquez bien: l’attaque du diable vise d’abord nos pensées. On pourrait croire que la tentation se joue dans nos passions – notre orgueil, nos désirs, notre avidité. C’est là que nous percevons le combat, n’est-ce pas? Mais le véritable champ de bataille est dans l’esprit. Satan sait qu’une fois ses mensonges enracinés dans nos pensées, il rencontrera peu de résistance lorsqu’il s’attaquera ensuite à nos passions.

      C’est pour cette raison que toutes les "armes de Dieu" décrites dans Éphésiens 6 pour résister contre "les traits enflammés" du diable se concentrent sur la vérité de la Parole et de l’Évangile. Contre les mensonges du diable, nous devons tenir ferme dans la vérité:

      • Dieu est fiable – tout ce qu’il promet, il l’accomplit.
      • Dieu est juste – le péché ne peut rester impuni, et la désobéissance a toujours des conséquences.
      • Et Dieu est bon – tout ce qu’il demande vise notre bien, et la vraie joie passe par la confiance en lui et l’obéissance à sa parole.

      C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne l’Évangile de paix; prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin; prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu.

      Éphésiens 6.10-17

      Joël Favre

      Joël est marié à Anne et partage avec elle le beau défi d’élever trois enfants. Diplômé en théologie du London Seminary et titulaire d’un master de recherche de la Faculté Jean Calvin, il exerce actuellement comme pasteur à l’Église Réformée Baptiste de Grenoble. Il intervient aussi en tant que professeur d’éthique à l’Institut Biblique de Bruxelles.

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