“Je doute que je sois réellement chrétien… est-ce que c’est possible d’en être sûr? Comment ça fonctionne? Qu’est-ce que je dois faire?” Voici quelques clés pour faire face à ce genre de discussions avec un frère/une sœur.
Lorsque ce genre de discussion commence, aussitôt, une alerte se déclenche: vite, il faut réconforter la personne par tous les moyens! Après tout, l’assurance d’être sauvé, à notre avis, c’est essentiel! Alors, on s’empresse de réconforter la personne par tous les moyens.
Je ne doute pas que cela parte de très bonnes intentions. Mais, ce que nous oublions, c’est que ce n’est pas à nous de convaincre les autres de l’action de Dieu dans leur vie. Nous outrepassons notre rôle, et contredisons même notre mission d’aimer, parce qu’il nous est impossible de savoir objectivement ce qui se passe quand cette question se pose pour une personne: est-ce un doute malvenu, ou Dieu lui-même qui tente de convaincre?
Donner de fausses illusions pourra certes fonctionner, mais pas à long terme. Autant accompagner plutôt que de risquer de s’opposer à l’Esprit saint parce que c’est avant tout le rôle de Dieu de rassurer notre frère/sœur.
En fait, en général, utilisez la Parole de Dieu. Ça semble tomber sous le sens, mais je préfère le rappeler, on ne sait jamais. L’Esprit parle au travers de la Parole. Sans la Parole, il reste peu d’espoir. Alors, en général, utilisez la Bible.
En plus des psaumes, la première épître de Jean est particulièrement pertinente pour ce genre de situation. Les chrétiens à qui Jean s’adressait étaient surpris de voir sortir de leur propre assemblée des gens qui semblaient renier la foi. Jean est clair: ils n’étaient tout simplement pas chrétiens. Il ajoute à cela les 3 marques des effets de l’Évangile dans la vie d’une personne qui vont vous aider à montrer à quoi ressemble un chrétien. Faites observer ces 3 marques: amour pour les autres chrétiens, foi objective et désir de justice.
Lorsqu’une personne comprend, par le pouvoir de l’Esprit saint, au travers de la Parole de Dieu, que son salut ne dépend pas d’elle-même, mais de sa confiance dans l’œuvre de Jésus-Christ à la croix, peut-il subsister des doutes quant au futur?
J’aime personnellement présenter ces doutes comme une insulte envers le Seigneur. Il existe assez de preuves bibliques pour nous assurer que personne ne peut arracher les brebis de la main du Bon Berger.
Il faut accepter l’évidence qu’une personne qui doute de son Salut et qui désire avoir une certitude est sur une très bonne voie (Jn 6.44) et qu’elle va devoir exprimer ce désir à “celui qui fait grâce à qui il veut” (Rm 9.16,18) par la prière.
Celui/celle qui accompagne un frère/une sœur dans le doute dépendra lui-même grandement de ce conseil.
À ce sujet, Wayne Grudem (Théologie Systématique, chapitre 40) propose une super liste que je reprends partiellement:
Toutes ces questions sont importantes, mais peut-être plus particulièrement une. J’ai remarqué qu’il arrive que ce genre de doutes concernant le Salut soit directement lié à un péché. Comme c’est arrivé pour le célèbre John Bunyan, une personne peut avoir des remords et/ou douter du pardon de Dieu à cause d’un péché passé "trop grave" à ses yeux ou à cause d’un péché récurrent.
Ce serait judicieux d’explorer cette piste en premier. C’est aussi une raison supplémentaire pour laquelle on ne devrait pas prendre le risque de s’opposer à l’Esprit saint, mais le laisser convaincre lui-même.
Il n’y a pas beaucoup de situations plus déstabilisantes que de faire face à quelqu’un qui doute. Dans ce cas, le soutien d’autres chrétiens est toujours bienvenu.