Cet article fait partie d'une série d'études sur le livre de l'Exode. Retrouvez ici l'ensemble de la série, ainsi que les épisodes de notre podcast qui l'accompagnent.
Selon Mary Willson Hannah, Exode 2-4 nous présente l'auteur du Pentateuque en nous offrant son témoignage. Le thème de ces chapitres est l'amour inlassable et constant de Dieu pour son peuple. Ils mettent en évidence quatre façons dont Dieu agit en faveur de Moïse et, par extension, de son peuple.
Le témoignage de Moïse est unique dans ses détails, mais universel dans son essence et ses fondements, car Dieu agit avec nous de la même manière qu'avec Moïse. Il nous sauve, nous appelle, nous envoie et nous fortifie. C'est toute la beauté de la Bible! Elle s'adresse au peuple de Dieu à travers toutes les générations, car bien que son message soit enraciné dans l'histoire, ses leçons sont intemporelles!
Dans les versets charnières entre les chapitres 2 et 3, nous avons accès à une image du ciel, où Dieu entend, se souvient et a compassion de ses enfants. Exode 3.1-6 nous renvoie à Moïse à Madian. Dans ce passage, Dieu révèle deux éléments essentiels de sa personne: son immanence et sa transcendance.
1. L'immanence de Dieu parle de sa proximité. Malgré les errances de Moïse, Dieu le connaît. Il l'appelle par son nom. Le simple fait de parler à Moïse dans des termes qu'il peut comprendre et en se référant à ses ancêtres est destiné à évoquer une familiarité et une attention qui deviendront plus claires au fur et à mesure que le récit se déroule.
Dieu a manifesté son immanence tout au long de l'histoire de la rédemption, dont l'incarnation constitue l'apogée. Emmanuel est venu! Dieu est avec nous! Un libérateur plus grand que Moïse a pris forme humaine pour nous racheter d'un maître d'esclaves bien plus infâme que Pharaon: le péché et Satan. Le Fils de Dieu a souffert, est mort et est ressuscité, vainqueur de la tombe et de notre plus grand adversaire. Il nous invite maintenant à contempler sa gloire, comme Moïse a contemplé celle de Dieu dans le désert. Allons-nous répondre à cette invitation?
2. En même temps, l'autorévélation de Dieu démontre sa transcendance, c'est-à-dire sa sainteté et son altérité. Il n'y a rien de semblable à lui. L'Éternel le montre en disant à Moïse d'enlever ses sandales, parce qu'il se tient sur une terre sainte.
Jésus aussi est transcendant. Parfois, en essayant de souligner sa proximité, nous oublions sa sainteté. Nous l'appelons notre copain (mon pote, mon chummy chum). Oui, nous avons un ami fidèle et tendre en Jésus. Mais le Jésus de l'Apocalypse est glorieux et majestueux, le roi intronisé devant lequel tout genou fléchira. Laissons Exode 3 équilibrer notre compréhension de Dieu de manière à jouir du privilège de sa proximité tout en respectant l'émerveillement de sa sainteté.
Dans les versets qui suivent, Dieu demande à Moïse d'être la réponse à ses prières pour son peuple, mais cette fois-ci selon les termes de Dieu et non les siens. Dieu aurait pu accorder la délivrance d'une autre manière. Mais il aime Moïse malgré ses errances et veut qu'il participe à sa mission. Je trouve cela tellement réconfortant! Car il en va de même pour nous! Peu importe le nombre de fois où nous avons commis des erreurs, Dieu nous invite toujours à entrer en communion et à collaborer avec lui.
Moïse, cependant, n'est pas tout à fait prêt à recevoir l'invitation de Dieu. Son assurance de jeunesse semble s'être évaporée. Le zélé jeune homme qui avait assassiné un Égyptien semble s'être assagi au cours des quarante années passées à s'occuper du troupeau de son beau-père.
Dieu appelle Moïse à son service, mais celui-ci ne se sent absolument pas qualifié pour cette tâche. Si le récit avait été écrit par Disney aujourd'hui, la réponse de Dieu aurait été: “Tu dois juste croire en toi! Tu peux y arriver! Pourquoi es-tu si négatif envers toi-même? Tu dois regarder à l'intérieur de toi-même pour trouver la force nécessaire à cette mission.” La version hollywoodienne de l'Éternel lui aurait peut-être donné un discours d'encouragement sur le fait que son éducation dans les cours de Pharaon avait fait de lui un candidat idéal pour le poste. Il aurait pu ajouter que ces quatre décennies passées à garder les moutons en Madian l'avaient assagi et lui avaient donné le temps de mûrir.
Et tout cela aurait été vrai! Mais ce n'est pas ce que l'Éternel répond, car il ne veut pas que Moïse s'appuie sur ses propres forces. La réponse de l'Éternel n'a rien à voir avec la sagesse ou la compétence de Moïse. Le verset 12 contient la réponse de l'Éternel: “Je serai avec toi.”
La pertinence de cette réalité m'a sauté aux yeux lorsque j'ai étudié ce passage. Dieu nous a donné des expériences, des possibilités de formation, des capacités naturelles et des dons spirituels. Et dans sa souveraineté, il veut que nous nous servions de la sagesse acquise par ces moyens pour réaliser l'appel qu'il a lancé dans nos vies. Mais ces éléments ne doivent pas être la source de notre confiance ou de notre pouvoir. Au contraire, nous devons aller de l'avant avec audace et courage, avec ces mots qui résonnent dans nos cœurs et nos esprits: “Je serai avec toi.” Et l'avantage que nous avons sur Moïse, c'est que nous avons le Fils! Et nous sommes remplis de l'Esprit! Que c'est extraordinaire!
Revenons à Exode 3. Malgré la promesse de Dieu d’être avec lui, Moïse n’est pas satisfait. Il s’oppose cinq fois au choix de Dieu.
Objection 1: “Qui suis-je?”
Moïse doute de son autorité et de sa valeur. En réponse, Dieu le rassure en lui disant que ce qui compte, c’est sa présence et sa promesse de succès, et non les qualifications de Moïse.
Objection 2: “Quel est son nom?”
Moïse craint de ne pas avoir de réponse si on l’interroge sur l’identité de Dieu. En réponse, Dieu révèle son nom d’alliance: “JE SUIS CELUI QUI EST”, soulignant ainsi son caractère éternel, autosuffisant et souverain.
Objection 3: “Ils ne me croiront pas.”
Moïse anticipe le rejet, supposant qu’il ne parviendra pas à persuader les Israélites ou Pharaon. En réponse, Dieu lui donne des signes pour authentifier sa mission: il transforme son bâton en serpent, guérit une main lépreuse et transforme l’eau en sang.
Objection 4: “Je ne suis pas éloquent.”
Moïse insiste sur le fait qu’il est peu à l’aise pour s’exprimer et que cette faiblesse le disqualifie pour la mission. Dieu répond: “Qui a fait la bouche de l’homme?” Il assure ainsi à Moïse qu’il guidera ses paroles et l’équipera pour sa tâche.
Objection 5: “Envoyez quelqu’un d’autre, s’il vous plaît.”
Moïse révèle finalement son refus d’obéir, malgré toutes les assurances de Dieu. Dieu se met en colère, mais demeure miséricordieux et désigne Aaron pour l’assister.
Nous ne sommes pas très différents de Moïse. Moïse était imparfait, faible et tellement humain! Jésus, en revanche, n’a jamais reculé devant l’appel de Dieu sur sa vie. Sa vie, son ministère, sa mort et sa résurrection nous renvoient à un meilleur Moïse: celui qui choisit des disciples qui ne sont pas très différents de Moïse. Dans Matthieu 28.18-20, il leur donne le Grand Mandat. Puis, après la Pentecôte, son Esprit descend sur eux et les transforme en hommes et en femmes qui changent le monde. Et il peut faire la même chose avec nous. Alléluia!
Moïse décide finalement qu’il ne sert à rien de discuter avec Dieu. Il informe son beau-père de tout ce qui s’est passé dans le désert et lui demande la permission de partir. Dieu annonce ensuite à Moïse que ceux qui cherchaient à le tuer sont morts, mais il ajoute que Pharaon n’abandonnera pas sans combattre. L’Éternel préfigure la dernière plaie de l’Exode en avertissant Pharaon que s’il ne libère pas Israël, son premier-né, alors l’Éternel frappera le fils premier-né de Pharaon (Ex 4.22-23).
Dieu appelle Israël son premier-né, celui qui recevra une double portion de l’héritage du père. Quel terme d’intimité, d’amour et d’engagement! Avant même de délivrer les Hébreux d’Égypte, Dieu affirme qu’ils sont déjà ses précieux premiers-nés sur lesquels il porte son affection.
De plus, Dieu envoie à Pharaon un message de miséricorde avant de déchaîner la moindre plaie sur sa nation. Lorsque le dernier fléau frappe enfin, Pharaon ne peut pas être surpris! Dieu lui a dit bien à l’avance exactement ce qu'il allait faire!
Cependant, Pharaon endurcit son cœur. Dans les chapitres à venir, nous verrons comment trois formulations différentes décrivent cet endurcissement:
a. Pharaon a endurci son cœur. b. Le cœur de Pharaon s’est endurci. c. L’Éternel a endurci le cœur de Pharaon.
Alors que notre section touche à sa fin, nous lisons dans Exode 4.24-26 l’un des récits les plus étranges du livre de l’Exode: la circoncision du fils de Moïse par Séphora. Une grande partie de ce passage reste énigmatique. Voici ce que nous savons: Moïse n’a pas obéi à l’ordre de l’Éternel donné à ses ancêtres de circoncire son fils. Cela entraîne le jugement de Dieu. Séphora intervient alors et accomplit la cérémonie de l’alliance que Moïse aurait dû réaliser, et la colère de Dieu s’apaise.
La leçon de Dieu pour Moïse est la suivante: on ne peut pas accomplir l’œuvre de Dieu en ignorant sa Parole. La même vérité s’applique à nous aujourd’hui! Il convient également de noter que, dans ce court récit, Dieu délivre à nouveau son peuple par l’intermédiaire d’une femme. Nous l’avons vu dans Exode 1 avec les sages-femmes hébraïques et dans Exode 2 avec Miriam, Jochebed et la fille de Pharaon.
Dans les derniers versets d’Exode 4, comme promis, l’Éternel fournit un compagnon à Moïse en la personne de son frère. Tous deux réunissent les anciens du peuple d’Israël pour leur annoncer la bonne nouvelle. Le dernier verset sert, une fois de plus, de transition entre cette section et la suivante:
Et le peuple crut. Ils apprirent que l’Éternel avait visité les enfants d’Israël, qu’il avait vu leur souffrance; et ils s’inclinèrent et se prosternèrent.
Exode 4.31
Le retour de Moïse en Égypte se termine donc par le rassemblement, la foi et l’adoration du peuple de Dieu. La même scène se déroulera à une échelle encore plus grande à la fin du livre de l’Exode, lorsque tout le peuple se rassemblera aux pieds du mont Sinaï pour adorer son grand libérateur.
Ce récit du salut est marqué par le fait que le peuple de Dieu lui rend gloire du début à la fin.
Il en va de même pour nous: depuis le moment où nous avons fléchi le genou au pied de la croix jusqu’au jour où nous nous prosternerons devant le trône de la gloire, tel est aussi notre objectif. Obéir à notre Sauveur, témoigner de son œuvre dans nos vies à un monde perdu et mourant, et l’adorer à chaque étape de notre pèlerinage. Qu’il nous donne la force, par son Esprit qui demeure en nous, de mener à bien la mission qu’il nous a confiée jusqu’au retour de Christ.
webinaire
Comment prêcher Christ à partir de l’Ancien Testament?
Ce replay du webinaire Dominique Angers a été enregistré le 20 novembre 2019.
Orateurs
D. Angers