Quelles sont les qualités les plus importantes chez un missionnaire?

Sa réponse a donc été une surprise pour moi. Sans sourciller, le missionnaire chevronné Tim Brannagan a déclaré:

Quelles sont les qualités les plus importantes chez un missionnaire? La flexibilité et le sens de l’humour.

L’appel particulier du missionnaire

Si cette réponse vous surprend autant qu’elle m’a surpris, permettez-moi de vous expliquer. Au fil des années, j’ai compris à quel point la réponse de Tim était perspicace. Et pour être claire, il ne suggérait pas que le caractère pieux et la formation théologique sont sans importance. Ces qualités sont requises de tout croyant, et en particulier de tout ouvrier chrétien. Mais la nécessité de ces qualités chez un missionnaire réside dans son appel unique à travailler de manière interculturelle.

Lorsque nous traversons des frontières culturelles et linguistiques pour apporter l’Évangile aux nations, nous devons nous soumettre volontairement aux normes qui régissent notre culture d’accueil. Au cours du processus d’adaptation, nous pouvons nous surprendre à penser ou même à dire à haute voix: « Pourquoi font-ils les choses de cette façon? Si seulement ils faisaient les choses comme chez nous! » Cette posture, cependant, ne fait qu’engendrer le mécontentement et peut facilement conduire à l’orgueil qui, s’il n’est pas contrôlé, deviendra évident pour les autochtones avec lesquels nous interagissons.

Jésus le missionnaire

Au cours de son ministère terrestre, notre Seigneur Jésus lui-même a donné l’exemple de la manière de vivre en tant qu’étranger. Il s’est humilié en quittant le ciel, sa patrie, pour vivre dans un monde déchu. Il s’est soumis aux institutions terrestres, même s’il était souverain sur tout. Et il l’a fait pour une seule raison: pour sauver l’humanité pécheresse.

Paul le missionnaire

L’apôtre Paul, de la même manière, s’est fait tout à tous afin d’en gagner certains (1Co 9.19-23). Aux Juifs, il a prêché Christ comme l’accomplissement des Écritures hébraïques (Ac 13.14-52). Aux païens, il a prêché Christ comme le Créateur et le Maître de la vie (Ac 17.22-34). Ce faisant, il a adapté son approche en fonction de son auditoire, afin que son message soit mieux compris et reçu. Comme c’était le cas pour Jésus, l’objectif de Paul était le salut des perdus.

Pourquoi la flexibilité et le sens de l’humour?

Alors, pourquoi la flexibilité et le sens de l’humour sont-ils essentiels pour ceux qui sont appelés à exercer un ministère interculturel? Parce que les choses ne se dérouleront pas toujours comme prévu. Et lorsque cela se produit, nous devons être capables d’en rire. Sinon, nous risquons d’en vouloir à ceux parmi lesquels nous vivons plutôt que de les aimer.

Mon expérience personnelle

Ayant servi comme missionnaire au cours des 15 dernières années, je parle par expérience. J’ai dû faire face à de nombreux défis, qu’il s’agisse de faire des erreurs dans l’apprentissage du wolof, de devoir faire la cuisine ou de prendre un bain en cas de coupures d’électricité ou d’eau prolongées, ou encore de voir un ami musulman essayer de caser mon mari avec une deuxième femme! Il n’était pas toujours facile de garder une attitude positive, surtout lorsque ce dernier scénario s’est produit!

Au début de notre décennie de service au Sénégal, notre responsable d’équipe Kwashie a partagé l’anecdote suivante avec mon mari Dan et moi:

Chaque fois que je suis en difficulté lorsque les choses ne vont pas dans mon sens, je me rappelle que le gouvernement sénégalais ne m’a pas lancé une invitation spéciale pour que je vienne ici. Au contraire, c’est moi qui ai choisi de m’installer dans ce pays. C’est à moi de m’adapter plutôt que d’attendre que les Sénégalais changent pour moi.

Je me suis répété les mots de Kwashie à de nombreuses reprises au fil des ans, ce qui s’est avéré être un rappel utile pour mon cœur égoïste.

Le rire: Le meilleur remède

Alors, que vous envisagiez de servir à l’étranger ou que vous connaissiez un missionnaire qui aurait besoin d’être encouragé, soyons humbles comme notre Seigneur, renonçons à notre désir de contrôler notre environnement et apprenons à ne pas nous prendre trop au sérieux. Le rire peut s’avérer être le meilleur remède.