Si Francis Schaeffer avait fait du rap, je suis sur qu’il aurait sorti un paquet de punchlines. L’an dernier, j’ai lu son livre, La marque du chrétien. Voici une compilation d’extraits qui m’ont marqués.
Il faut admettre que les chrétiens ont laissé une image si négative de renseignement de leur maître, que les gens refusent de plus en plus la vie nouvelle en Jésus au profit d’un matérialisme peu satisfaisant et d’un vide idéologique. (p 5)
Chaque homme est notre prochain, il faut que nous l’aimions comme nous-mêmes. Nous devons l’aimer parce qu’il a été créé, même s’il n’est pas racheté; car tout homme a de la valeur, ayant été créé à l’image de Dieu. Par conséquent, il faut que nous l’aimions même si cela nous en coûte. (p 8)
Par la création, tous les hommes portent en eux l’image de Dieu. Dans ce sens, tous les hommes sont une seule chair, un seul sang. Par conséquent la division de l’humanité en deux catégories doit s’appuyer sur l’unité de tous les hommes. Et les chrétiens ne doivent pas aimer leurs frères en Christ, et refuser leur amour à tous ceux qui ne croient pas. Cela serait déplorable. Il nous faut garder constamment à l’esprit l’exemple du bon Samaritain. (p 11)
Le mot ‘chrétien’ en tant que symbole a été réduit à signifier si peu de chose qu’il a fini par signifier tout et rien à la fois. (p 12)
L’église doit se distinguer par son amour au sein d’une culture qui se meurt. (p 14)
Quand on y pense, c’est effrayant. Jésus se tourne vers le monde et dit: ‘J’ai quelque chose à vous dire. En vertu de mon autorité, je vous donne le droit de juger si oui ou non une personne est chrétienne en considérant si elle aime ou non tous les chrétiens.’ En d’autres termes, si des gens nous jettent à la figure que nous ne sommes pas chrétiens parce que nous ne manifestons pas d’amour envers nos frères, nous devrons comprendre qu’ils ne font rien d’autre que d’exercer une prérogative que Jésus leur a donnée. Et il ne faut pas que nous nous mettions en colère si des gens nous disent: ‘Vous n’aimez pas les autres chrétiens’. Il ne nous reste qu’à rentrer chez nous, nous mettre à genoux et demander à Dieu si ce qu’ils disent est vrai ou non. Et si c’est vrai, ils ont pleinement raison d’avoir dit ce qu’ils ont dit. (p 15)
Ce que Jésus veut dire en fait, c’est que, si je n’éprouve pas l’amour que je devrais éprouver pour tous les autres chrétiens, le monde a le droit de porter sur moi le jugement que je ne suis pas chrétien. (p 16)
Dans Jean 13, Jésus expliquait que si un chrétien ne montre pas d’amour envers les autres véritables chrétiens, le monde a le droit de juger qu’il n’est pas chrétien. Ici il affirme une chose qui est encore plus incisive et beaucoup plus profonde; il ne faut pas s’attendre à ce que le monde croie que le Père a envoyé le Fils et que les affirmations de Jésus et la foi chrétienne soient vraies, à moins qu’il ne voie quelque réalité de l’unité des vrais chrétien » (p 18)
Et si nous sommes dans un monde qui ne croit plus au concept de vérité, nous ne pouvons certainement pas demander à ce monde de s’intéresser à l’exactitude de la doctrine de tel ou tel homme. (p 19)
Si, en tant que véritables chrétiens, au moment où nous sentons que nous ne pouvons pas être d’accord, nous nous efforcions de tenir notre langue en bride et de parler avec amour, dans cinq ou dix ans toute amertume pourrait disparaître. Au lieu de cela, nous laissons des cicatrices qui sont une malédiction pour des générations entières. Pas seulement une malédiction dans l’Eglise, mais une malédiction dans le monde. (p 29)
Le Notre Père ne permet pas de supposer que c’est quand l’autre regrette son acte que nous devons démontrer notre unité chrétienne en lui pardonnant. Il nous incite plutôt à avoir cet esprit de pardon avant que l’autre ait fait le premier pas. (p 31)
Notre amour ne sera jamais parfait mais il faut qu’il soit suffisamment substantiel pour que le monde puisse être convaincu de sa réalité, sinon il ne correspond pas à la structure des versets de Jean 13 et 17. Et si le monde ne l’observe pas parmi les vrais chrétiens, il a de bonnes raisons pour prononcer les deux horribles jugements auxquels ces versets font allusion; nous ne sommes pas chrétiens et Christ n’est pas venu du Père. (p 32)
La sainteté de Dieu doit être manifestée en même temps que son amour. Veillons donc à ne pas dire que ce qui est mal est bien, que ce soit dans le domaine doctrinal ou celui de la vie chrétienne. Ce qui est mal est mal partout, et nous avons la responsabilité de l’affirmer si tel est le cas. Mais il faut que l’amour soit visible à tout prix. (p 36)
— Francis Schaeffer, La marque du chrétien, Éditions Télos, 1973
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