Dans mon article précédent, nous avons vu comment Jésus rejoint les deux disciples désorientés sur le chemin d’Emmaüs (Lc 24.13-32). Il les écoute, les enseigne, sans se révéler tout de suite. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette patience ? Lisez le premier article pour le découvrir.
Dans cet article, nous allons découvrir que Jésus ne veut pas simplement que nous croyions en lui, mais que nous brûlions pour lui. Ce qu’il fait avec ces deux disciples révèle en grande partie son plan pour notre croissance spirituelle.
Après cette longue marche et cette étude des Écritures, Jésus semble vouloir poursuivre sa route. Mais les disciples le pressent de rester. Ils insistent. Il accepte. Ce personnage qu’ils ne reconnaissent toujours pas est déjà en train de les bouleverser.
Le repas commence, et là encore, Jésus surprend. Il n’est que l’invité, mais il prend la place de l’hôte. Il agit comme le père de famille : il prend le pain, le bénit, le rompt et le donne.
Ce geste n’est pas anodin. Les mêmes mots apparaissent lors de la multiplication des pains (Lc 9) et surtout, lors de l’institution de la cène (Lc 22).
La Pâque juive rappelait la délivrance d’Israël hors d’Égypte : un agneau était sacrifié pour un repas partagé en famille en mémoire de l’Exode. Lors de son dernier repas de Pâque, Jésus, l’Agneau de Dieu, met à jour ce rite en instituant la sainte cène, un repas symbolique racontant son propre sacrifice. Son corps qui serait brisé comme du pain et son sang qui coulerait comme du vin pour sceller la nouvelle alliance.
Les deux disciples voient (très probablement) les mains percées tenir le pain rompu, et c’est à cet instant précis que leurs yeux s’ouvrent.
Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux. Ils se dirent l’un à l’autre : “Notre cœur ne brûlait-il pas en nous lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ?”
Luc 24.31-32
Ce pain que rompt Jésus avec ses disciples n’est pas magique. C’est un signe symbolique chargé de sens. Il reconnecte les disciples à tout ce qu’ils connaissent de Jésus : ses paroles, ses promesses, sa mort… et désormais, sa vie ressuscitée.
Ils réalisent ce qu’ils viennent de vivre : “Notre cœur ne brûlait-il pas en nous lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ?”
Le feu dans leur cœur venait de la Parole, et la reconnaissance finale vient du pain rompu.
Le changement est radical : ils passent du froid du doute au feu bouillant de la foi. Non par des miracles spectaculaires, mais par l’Écriture expliquée et la communion partagée autour du symbole de leur salut.
Jésus les a délivrés de leur aveuglement. Ils le reconnaissent désormais. Il est vivant. Il a accompli tout ce qu’il avait annoncé. Ils savent que Jésus est présent au milieu d’eux, où qu’ils soient, même s’ils ne le voient pas. Aussitôt, ils repartent vers Jérusalem. Douze kilomètres de nuit, sans attendre. Ils ne fuient plus la communauté, ils veulent la retrouver et témoigner à tous que Jésus est bien ressuscité.
Jésus aurait pu se révéler immédiatement. Avant d’ouvrir leurs yeux physiques, Jésus a voulu ouvrir les yeux de leur cœur. Mais il a préféré une pédagogie patiente : ouvrir leur intelligence aux Écritures et leurs yeux par la fraction du pain.
Jésus n’est plus visible à nos yeux. Mais il continue de révéler sa présence à son peuple par des moyens simples mais puissants :
Par le baptême, nous proclamons notre union à Christ dans sa mort et sa résurrection (Rm 6.3-6). Par la cène, nous rappelons que notre vie dépend de son sacrifice, et que nous attendons son retour. Ce sont des symboles donnés pour :
Sur vos expériences ? Vos impressions ? Vos émotions fluctuantes ? Ou sur la Parole de Dieu, solide, vivante, inébranlable ?
Jésus ne veut pas simplement que vous croyiez vaguement en lui. Il veut que vos cœurs brûlent pour lui.
Et même si aujourd’hui vous êtes comme ces disciples sur la route d’Emmaüs — loin, déçus, pleins de doutes — cela ne l’arrête pas. Il ne se lasse pas de vous. Jésus aime rejoindre ceux qui s’éloignent, là où ils sont, pour rallumer la flamme de leur foi. Vous savez quelle pédagogie il va utiliser pour faire brûler vos cœurs à nouveau :
Vous trouverez peut-être ça basique.
Mais c’est ce que nous recommande Jésus. C’est accessible à chacun de nous. C’est par ces moyens simples et puissants que le Christ ressuscité se révèle encore aujourd’hui à son peuple.
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