J’ai un emploi du temps de fou. Je suis trop occupé. En encore, je suis célibataire, sans enfants! Je n’ose pas imaginer ce que ce sera dans quelques années… En attendant, j’avais bien besoin de lire ce petit livre (120 pages) pour savoir comment Kevin DeYoung (pasteur, blogueur, marié, 5 enfants) fait. Voilà ce que j’ai pensé du livre Crazy Busy (Vie de fou).
Tout le monde est occupé, surchargé. Les journées vont toujours 24h, mais on semble avoir de moins en moins de temps. C’est un problème pour beaucoup, de plus en plus jeunes. Tout le monde est, de près ou de loin, concerné par ce problème. On reçoit tous trop d’emails, on est trop sollicités, on a trop d’informations à traiter, d’attentes à satisfaire. Ce livre est donc le bienvenu. De Young dit:
On se lève le matin, non pas en essayant de servir, mais en essayant de survivre. (p.21)
Plus loin, il dit:
Parce que nous pouvons faire autant, nous faisons autant. Nos vies n’ont pas de limites. (p.24)
En fait, nous sommes busy parce que le monde est busy.
Kevin DeYoung ne s’y trompe pas: notre premier problème n’est pas un problème d’agenda ou d’organisation. Notre problème le plus profond, c’est le péché. Et, dans la plupart des cas, notre plus gros problème est en lien avec le péché d’orgueil.
DeYoung liste 11 manifestations de l’orgueil, qui peuvent nous conduire à se charger plus que de raison: plaire aux gens, patte dans le dos, performance, possessions, preuve de soi, pitié, planning pourri, pouvoir, perfectionnisme, prestige et posting. Toutes ces manifestations de l’orgueil, DeYoung les appellent les « P » tueurs. Souvent, la meilleure question à se poser pour sondes ses motivations, c’est:
Est-ce que je fais ça pour faire le bien ou pour paraitre bien?
DeYoung pose un deuxième diagnostique: Peut-être faisons-nous plus qu’il n’en faut, c'est-à-dire plus que Dieu ne nous le demande? Peut-être, nous chargeons-nous d’un fardeau que nous fabriquons nous-mêmes? Ici DeYoung développe quelques idées intéressantes concernant l’implication sociale, la prière ou encore nos différents appels.
Aussi, DeYoung souligne la première des vérités quand on parle de gestion du temps et de productivité: Mettre les choses prioritaires en premier. Facile à dire, difficile à tenir. Il faut savoir distinguer l’urgent de l’important et ne pas sacrifier l’important sur l’autel de l’urgent.
Jésus connaissait la différence entre urgent et important. Il avait compris que tout ce qu’il pouvait faire n’était pas nécessairement tout ce qu’il devait faire. (p.55 à partir de Marc 1.35-39)
L’auteur souligne 3 vérités:
L’auteur survole ensuite, dans les chapitres suivants, la tyrannie des enfants (ch.6), notre rapport à la technologie (ch.7), notre besoin de se reposer pour reconnaitre notre finitude et notre dépendance à Dieu (ch.8) et le fait que nous avons été faits pour être busy. Il dit:
Si vous aimez Dieu et servez les autres, vous allez être busy. (p.107)
Le livre s’achève avec le conseil de l’auteur sur la seule chose que nous devons faire. Cette chose, c’est se rapprocher de Jésus. Il part de l’histoire de Marthe et Marie en Luc 10 (vous pouvez écouter une bonne prédication de Dominique Angers sur ce texte). Alors que nous sommes tous affairés comme Marthe, une chose est bonne: faire comme Marie. S’asseoir aux pieds de Jésus pour l’écouter.
Aucune autre chose n’apporte plus de paix et de discipline dans la vie que s’asseoir aux pieds de Jésus. (p.113)
Le livre s’achève sur cette vérité:
Nous ne dirons jamais non à plus de folies tant que nous n’aurons pas dit oui plus à Jésus. (p.118)
J’avoue qu’au début, je trouvais que le livre ne cassait pas trois briques à un canard. Même si tout ce que DeYoung disait était juste, j’avais l’impression de ne pas apprendre grand-chose. Mais, au fur et à mesure, j’ai aimé la simplicité avec laquelle il amène des réflexions profondes et pratiques. Le livre est plein de sagesse pratique, reflet du ministère pastoral de Kevin DeYoung.
J’ai aimé aussi le côté christocentrique du livre. Ce n’est pas un manuel de productivité, mais une approche chrétienne d’un problème qui relève souvent de notre péché. Le livre commence avec la Bible et finit avec la Bible. Elle n’est jamais un prétexte, toujours la référence.
Ceux qui n’ont pas le temps de le lire! Si tu n’as pas le temps, tu devrais le lire. Ce sera l’occasion de te poser les bonnes questions et de trouver les bonnes réponses. À la fin, j’espère que Crazy Busy aura la même effet qu’il a eu sur moi: J’ai envie de me rapprocher plus de Jésus.
Et toi, tu l’as lu? T’en as pensé quoi?
NB: Oui, ce livre est en anglais. Oui, je sais que certains ne pourront pas le lire. Mais je sais aussi que certains le pourront et c’est pour ça que j’ai écrit cette recension. Je t’encourage aussi à essayer de lire en anglais, il y a tellement de ressources disponibles! Dans tous les cas, j’espère que cet article pourra donner quelques pistes de réflexions, même à ceux qui ne lisent pas en anglais.
MAJ: Le livre est maintenant disponible en Kindle (9,99€) et sur le BLF Store (16,50€) ou à la Maison de la Bible (18,90€).