Cet été, mon mari Dan, nos deux filles et moi avons passé neuf semaines à faire du camping à travers l’Amérique du Nord. En tant que missionnaires à temps plein, nous sommes partis de Montréal pour visiter des Églises et des partenaires dans le ministère à travers les États-Unis.
Nous passions généralement la nuit dans notre caravane de 6 mètres de long, garée dans l’allée de nos hôtes. Nous avons également réservé quelques nuits dans des campings ou des parcs pour camping-cars. Nos séjours dans chaque ville duraient entre une et quatre nuits. Au total, nous avons rendu visite à plus de 50 familles et parcouru plus de 12 000 km à travers deux provinces, seize États et trois pays (incluant une visite rapide chez le dentiste à Tijuana, au Mexique). En chemin, le Seigneur nous a permis d’apprendre huit précieuses leçons:
Au début de notre voyage, nous nous sommes arrêtés dans une station-service au milieu du désert texan avec seulement douze kilomètres d’autonomie dans le réservoir. Le Seigneur nous a fait preuve d’une grande miséricorde en nous épargnant la panne sur le bord de l’autoroute. Nous n’avons pas pris cette leçon à la légère: dès lors, nous n’avons plus attendu le voyant du réservoir pour faire le plein.
La vie en déplacement peut compliquer la poursuite d’une routine normale. Habituée à passer beaucoup de temps chaque jour à étudier la Bible et à prier, je trouvais parfois mes dévotions plus courtes moins satisfaisantes. Je rêvais de ces heures d’étude et de réflexion au calme. Mais les chapitres de la Bible que je lisais ici et là nourrissaient néanmoins mon âme et me soutenaient. Je savais que je retrouverais bientôt ma routine. En attendant, j’acceptais mes limites et profitais des moments avec Dieu quand le temps le permettait.
Nous avons vécu tous les quatre ensemble presque chaque instant pendant plus de deux mois. Certains jours, nous passions huit heures ou plus sur la route à traverser de grandes distances.
L’intimité et la solitude étaient des denrées rares. Si Dan et moi avions besoin de discuter d’un sujet sur lequel nous étions en désaccord, nous donnions aux filles du temps d’écran. Vive les écouteurs à réduction de bruit! Parfois, nos différends surgissaient avant que nous puissions prendre de telles mesures. Nos filles ont pu voir comment nous résolvions les conflits en temps réel. Nous espérons que cela leur a appris quoi faire (ou ne pas faire!) lorsqu’elles seront confrontées à leurs propres défis relationnels.
J’ai entendu un jour un ami dire de ses visiteurs qu’ils étaient "légers comme une plume". Je me suis imaginé des invités simples, reconnaissants et serviables. Cette image nous a guidés alors que nous passions d’une maison à l’autre.
Nous avons beaucoup ri en partageant nos mésaventures. Au final, nous avons passé une soirée inoubliable.
Beaucoup de nos supporteurs et proches ont mon âge (j’ai officiellement cinquante ans). Par conséquent, nous avons des similitudes de réalités vécues. La plus importante chez les femmes est la périménopause avec tous ses symptômes indésirables. Partout où je suis allée, j’ai abordé ce sujet, précisément parce qu’il suscite confusion et frustration. Et je crois que cela va bien au-delà d’une question de santé féminine; c’est une question pastorale. Car lorsqu’une partie du corps souffre, nous souffrons tous. Plus nous comprenons et soutenons les femmes pendant cette période de leur vie, plus elles pourront s’épanouir et servir leur famille et le corps de Christ. Et lorsque les femmes fleurissent, l’Église et la société en font de même.
Au cours de ce voyage, nous avons rencontré des familles très diverses. Nous avons découvert différentes pratiques régionales et culturelles, différents styles d’éducation et différentes convictions sur des questions secondaires. Nous avons appris de chacune d’entre elles. La plus grande leçon que nous en avons tirée est qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout ou de faire les choses de la même manière pour apprécier les autres et tirer des leçons de leur sagesse. À mesure que nos filles développent des relations au sein de l’Église et au-delà, j’espère qu’elles continueront à apprécier les points de vue de ceux qui voient le monde différemment.
Lors d’une visite au musée Rock & Soul de Memphis, dans le Tennessee, nous avons découvert les origines de ce genre musical. À une époque où le fossé entre les générations était grand, la musique les divisait, les parents méprisaient les goûts musicaux des jeunes. Soucieux de créer des liens avec nos filles, nous avons écouté pendant des heures leurs chanteurs préférés. Ce faisant, nous avons développé une sincère admiration pour eux.
La vie est difficile, et l’empathie contribue grandement à bâtir des ponts de compréhension. Cette simple vérité m’est souvent venue à l’esprit pendant ce voyage et m’a aidée à faire preuve de bienveillance envers ceux qui m’entourent.