Jeune femme: et si vous faisiez un an de formation au Québec?

Angie: 

Alors, parle-nous de ton projet de colocation chrétienne intentionnelle. Qu’est-ce que c’est exactement?

Elisabeth:

Nous sommes cinq filles qui habitons au rez-de-chaussée et au sous-sol d’un triplex à Montréal appartenant à un couple chrétien. Nous sommes tous membres de l’Église du Plateau Mont-Royal, qui se situe dans le quartier le plus francophone de Montréal (qui est une ville bilingue). Dans le quartier, environ 30% des habitants sont d’origine française, et seulement environ 0,4% s’identifient comme évangéliques et environ 55% se disent non-religieux. Notre maison n’est pas loin de ce quartier, nous cherchons donc à vivre comme une petite famille intentionnelle en mission.

Nous voulons aussi être plus que des colocataires ordinaires, et profiter des défis et des joies de la vie quotidienne pour progresser en tant que disciples de Jésus, et ce dans le contexte de notre Église locale.

Angie:

De quelles façons vous encouragez-vous à grandir? 

Elisabeth:

Les trois volets de croissance sur lesquels nous nous concentrons sont:

1. l ‘approfondissement de notre relation personnelle avec Dieu
2. l’expérience de l’Évangile entre colocataires
3. le partage de l’Évangile avec les gens autour de nous.

Au début de l’année, nous faisons une retraite ensemble dans un chalet pour bien démarrer l’année et nous fixer des objectifs selon ces trois volets de croissance. Évidemment, nous nous fixons des objectifs spirituels, mais nous considérons également des objectifs au niveau de la santé émotionnelle, de la vie scolaire et des relations, entre autres.

Ensuite, au cours de l’année, nous nous tenons redevables dans notre progression. Au besoin, nous modifions les objectifs à la mi-année. Vers la fin de l’année scolaire, nous faisons une seconde retraite pour évaluer l’année et l’accomplissement de nos objectifs. 

Angie:

Certaines d’entre vous sont étudiantes, d’autres travaillent. Comment trouvez-vous le temps pour vous voir?

Elisabeth:

Effectivement, chacune a ses occupations personnelles, donc le projet est un ajout à nos horaires. Néanmoins, nous trouvons assez de temps pour être ensemble. La majorité de nos activités sont spontanées, comme des soirées jeux de société avec nos propriétaires (la famille chrétienne qui vit au deuxième étage), ou des soirées films. Nous sommes devenues comme des sœurs, et nous aimons passer du temps ensemble!

Nous cherchons aussi à prendre du temps environ une fois par mois pour faire une activité spéciale entre nous, afin de consolider nos liens. Parfois nous faisons une sortie au restaurant, une fois nous sommes allées au Jardin botanique et à quelques reprises nous sommes allées voir un spectacle de l’une de nos colocs.

Nous avons aussi un repas par semaine lors duquel nous prenons de nos nouvelles, évaluons notre progression dans l’atteinte de nos objectifs et prions les unes pour les autres. Environ tous les mois, nous évaluons également les dernières semaines en termes de logistique, de projets missionnaires, d’activités ensemble et d’hospitalité.

La communication, c’est extrêmement important, donc nous nous assurons d’avoir un espace et un temps à part pour être transparentes ensemble, et être là les unes pour les autres.

Angie:

Vous habitez dans une maison, alors vous vous organisez comment pour vous en occuper?

Elisabeth:

Qui dit maison dit tâches ménagères! Tout le monde met la main à la pâte, parce que c’est ça être une famille. Au début de chaque session, nous répartissons les diverses tâches entre nous, telles que le ménage de la cuisine, celui de la salle de bain ou la préparation de collations pour la semaine. Nous avons aussi un calendrier pour déterminer qui fait les courses pour la semaine.

Nous partageons les repas, donc chacune cuisine un soir par semaine et s’assure qu’il y ait des restants pour nos repas du midi du lendemain. Nous trouvons que ce système allège beaucoup la charge de travail de chacune et contribue aussi à l’esprit communautaire. 

Angie:

Wow, vous mangez toutes la même chose! Est-ce que parfois c’est compliqué en cas de restrictions alimentaires ou de goûts personnels?

Elisabeth:

C’est vrai que ce n’est pas toujours simple, car nous n’avons pas toutes été élevées de la même façon. Mais j’ai trouvé que lorsque nous choisissons de sortir de notre zone de confort dans la quête de ressembler plus à Jésus, il nous apprend à être flexibles.

Nous nous adaptons aux restrictions alimentaires de chacune, et même notre régime actuel est principalement végétarien, sans gluten et sans lactose! Toutefois, cet ajustement a été une source d’apprentissage pour plusieurs, et même de découvertes. Parfois, nous préparons des variantes au repas principal pour accommoder les besoins particuliers, sans imposer les restrictions à toutes.

Angie:

Tu as mentionné le volet missionnel de votre maison. À quoi ça ressemble?

Elisabeth:

Nous pratiquons beaucoup l’hospitalité, ayant régulièrement des gens à la maison pour un repas, pour dormir ou pour des activités. Toutefois, la plupart de mes colocs sont des introverties, et donc nous respectons aussi le besoin de chacune de recharger ses batteries en demandant la permission chaque fois que nous voulons inviter quelqu’un. 

Parfois nous organisons des projets saisonniers, comme la distribution de biscuits et de cartes de Noël auprès de nos voisins ou bien l’organisation de notre halte des lumières à Halloween, lors duquel nous servons du chocolat chaud aux visiteurs (y compris les parents!), jouons des jeux avec les enfants et leur offrons des Bibles mangas. Nous voulons que la maison soit un lieu ouvert où tous nos invités sont les bienvenus, peu importe où ils sont dans leur cheminement avec Dieu. 

Angie:

Quel genre de fille cherches-tu pour participer à ce projet?

Elisabeth:

Je dis toujours que j’ai seulement trois critères:

Tout d’abord, je cherche une jeune femme qui est prête à s’engager. Je préfère dire aux gens dès le départ qu’il s’agit d’un projet qui exige un certain niveau de disponibilité pour bien profiter de tous les aspects de la colocation et de la croissance que Dieu veut faire dans nos vies.

Ensuite, je cherche une personne qui est enseignable, humble et prête à travailler sur elle. Même si elle n’est pas parfaite (personne ne l’est!), j’ai énormément d’espoir pour une jeune femme qui veut grandir et chercher de l’aide dans ses défis.

Et enfin, je cherche une femme qui aime Jésus et veut lui obéir. Cela va se démontrer par un attachement à l’Évangile, un amour pour l’Église locale et un fardeau pour les perdus.

Angie:

Si une jeune femme désire poser sa candidature, que doit-elle faire?

Elisabeth:

Si elle est prête à s’engager dans le projet de juillet 2023 jusqu’à juillet 2024, quelle correspond aux critères ci-dessus et qu’elle est prête à s’intégrer à l’Église du Plateau Mont-Royal, je l’inviterais à discuter de ce projet avec son coach, mentor ou pasteur, si possible. Si elle reçoit leur appui, je lui demanderai alors de nous envoyer une lettre de recommandation de leur part par mail en cliquant ici.

Angie:

Je lance donc l’invitation à tous mes lecteurs et lectrices: si tu es (ou si tu connais) une jeune femme qui a envie de vivre l’expérience montréalaise avec des filles comme Elisabeth et ses colocs, engagées dans leur foi, je t’invite à considérer de participer à ce projet!