« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. [...] Mon Seigneur et mon Dieu! » – Jean 20.25-28
Lisez: 20.24-29
Il est souvent difficile de croire à ce que nous ne voyons pas. Nous sommes tous plus ou moins des sceptiques, certains plus que d’autres. Mais souvent, il y a bien plus dans le cœur d’un sceptique que ce qu’il vous laisse voir à l’extérieur. L’expérience de Thomas nous permet de réaliser à quel point Jésus sait comment s’y prendre pour atteindre leur cœur1.
La mort de Jésus avait été difficile à accepter pour tout le monde. Elle était source de beaucoup de confusion dans les esprits. Après avoir été accueilli dans Jérusalem comme un roi, il avait été exécuté avant même la fin de la semaine. Et quand le berger avait été frappé, les brebis s’étaient dispersées (Marc 14.27). Toutefois, les disciples s’étaient à nouveau réunis à Jérusalem dans un lieu tenu secret.
Le dimanche, les choses ont pris un tour étrange. Tout a commencé avec Marie-Madeleine qui affirmait avoir vu Jésus vivant le matin même. Il est vrai que la disparition du corps de Jésus était plutôt bizarre. Mais tout le monde savait bien que Jésus était effectivement mort. Personne ne pouvait croire les allégations de Marie, si ce n’est peut-être Jean.
Un peu plus tard, ce même jour, Pierre annonça qu’il avait lui aussi vu Jésus vivant. Cela a perturbé Thomas. Mais il pouvait se montrer indulgent envers Pierre. Après avoir renié publiquement Jésus, qui pouvait lui en vouloir d’espérer à tout prix que cette histoire soit vraie ? Il fallait juste lui laisser un peu de temps.
Mais dimanche soir, ce fut le tour de Cléopas qui était entré en trombe dans la pièce en annonçant qu’il venait de passer l’après-midi à marcher – marcher ! – avec Jésus jusqu’à Emmaüs. Ce que Thomas avait tout particulièrement du mal à croire, c’était que Cléopas et son ami n’avaient pas reconnu Jésus pendant tout ce temps jusqu’au moment du repas et là… pouf ! Jésus avait brusquement disparu.
Tout le monde semblait enthousiaste en entendant ces différents récits, mais pas Thomas. Il était plutôt troublé. Jésus lui manquait, à lui aussi – terriblement. Mais il n’allait pas laisser le chagrin l’amener à croire des choses bizarres. Jésus était mort.
En même temps, il n’avait pas envie de refroidir les espoirs irréalistes de tous ses amis en leur jetant à la figure la dure réalité. Ils n’étaient de toute manière pas prêts à l’entendre. Thomas se dit qu’il avait besoin de se rafraîchir un peu les idées en allant marcher. Seul.
Alors, après avoir murmuré une petite explication à l’oreille de Nathanaël, il réussit à se glisser discrètement dehors. Pour s’assurer de ne pas trahir la position de leur cachette, il se couvrit la tête, puis descendit la rue déserte.
Le calme lui faisait du bien. Mais l’air frais n’était pas aussi efficace qu’il l’aurait espéré. Ces apparitions de Jésus le perturbaient, d’autant plus que les témoins étaient tous des gens crédibles. Il les connaissait.
Ce n’étaient pas des menteurs. Ni des personnes faibles mentalement. Aucune d’entre elles n’était sujette au délire. Pierre, en particulier. Il était l’incarnation même de la raison.
Un flot de souvenirs envahit soudain la mémoire de Thomas. Il repensait à ces trois dernières années. Il avait vu tellement de choses qu’il n’aurait jamais pu croire s’il ne les avait pas vues de ses propres yeux. Il pensait tout particulièrement à la résurrection de Lazare.
Et Jésus qui affirmait savoir qu’il allait mourir à Jérusalem. Il avait raconté toutes sortes de choses étranges sur la mort et la résurrection.
Tout à coup, Thomas se rendit compte qu’il était en train de discutailler avec lui-même. Son tumulte intérieur ne concernait pas vraiment la difficulté de ses amis à faire face à la réalité. D’ailleurs, la réalité était plutôt troublante. Il était mal à l’aise car, en fait, une partie de lui croyait que Jésus était bel et bien revenu à la vie. C’est bien de cela que Jésus avait parlé, non ? Mais cela horripilait le sceptique en lui qui se vantait d’être un homme de bon sens. Une résurrection, c’était tout simplement trop incroyable pour être vrai.
Plus il y pensait et moins il était sûr de lui. Personne ne savait où se trouvait le corps de Jésus. Ceux qui affirmaient l’avoir vu étaient des gens en qui il avait confiance. Et cela donnait du sens à certaines prophéties. Était-ce possible ?
Montrez-moi le corps ! criait son côté sceptique. Au moins, Lazare avait pu être vu et touché par tous ceux qui doutaient à Béthanie. Alors si Jésus était vraiment en vie, pourquoi jouait-il à "cache-cache" avec nous ? Pourquoi ne pas se montrer à tous ses disciples ?
Il croirait que Jésus était vivant seulement quand il le verrait de ses propres yeux.
Quand Thomas rentra à la maison, quatre de ses amis lui sautèrent dessus :
— Thomas, nous avons vu le Seigneur (v. 25) ! C’est bien vrai, il était là avec nous. Où étais-tu passé ?
Thomas sentit en lui une vague d’incrédulité qui le bouleversa. Puis il regretta d’être sorti. Il se sentait complètement isolé. Il était maintenant le seul à ne pas avoir vu Jésus.
Dans sa colère, mêlée de pitié de soi, il laissa échapper sa pensée :
— Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas (v. 25).
La plupart de ses amis étaient consternés. Mais Pierre le regardait, un léger sourire aux lèvres.
Les huit jours qui suivirent furent longs et solitaires pour Thomas. Ses amis firent preuve de beaucoup de grâce à son égard. Personne ne chercha à discuter avec lui. C’était justement leur confiance tranquille dans la réalité de la résurrection de Jésus qui rendait Thomas de plus en plus convaincu qu’il s’était trompé. Il essayait de maintenir une façade de scepticisme intellectuel résolu, mais à l’intérieur, il luttait et s’écroulait. Il voulait, plus que tout, voir lui aussi Jésus à son tour.
Puis, c’est arrivé.
Thomas fixait le sol, sombrant à nouveau dans ses craintes d’avoir été rejeté par Jésus à cause de son incrédulité persistante. Si c’était le cas, il savait qu’il le méritait. Puis quelqu’un poussa un cri de surprise. Il leva les yeux et son cœur commença à battre la chamade ! Jésus se tenait là, de l’autre côté de la pièce, le regard fixé sur lui :
— Que la paix soit avec vous ! (v. 26).
Thomas pouvait à peine respirer. Jésus l’interpella :
— Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! (v. 27).
Toutes les objections et toute la résistance de Thomas avaient disparu. Les yeux remplis de larmes de repentance, de soulagement et d’adoration, Thomas tomba à genoux devant Jésus et s’exclama :
— Mon Seigneur et mon Dieu ! (v. 28).
Soyez patients et pleins de grâce à l’égard des sceptiques qui vous entourent. Ne pensez pas que leur assurance extérieure soit le reflet fidèle de ce qu’ils vivent à l’intérieur. Continuez à prier pour eux. Continuez à leur partager, au moment opportun, ce qui pourrait les aider. Continuez à suivre Jésus humblement et avec assurance. Et faites confiance à son calendrier. Il sait mieux que personne quand et comment se révéler aux gens.
webinaire
Peut-on savoir si Jésus est ressuscité?
La résurrection de Jésus est-elle un simple mythe ou un événement historique avéré? C’est à cette grande question que répond Guillaume Bignon, théologien et apologète, lors de ce webinaire exclusif.

Orateurs
G. Bignon
