« Jean fut informé de tout cela par ses disciples. Il en appela deux qu’il envoya vers Jésus pour lui dire: “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?” » – Luc 7.18-19
Lisez: Luc 7.18-28
Alors qu’il était assis dans les geôles d’Hérode Antipas, attendant une probable exécution, Jean était tourmenté par le doute concernant Jésus.
— Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? (v. 19)
C’était une question surprenante dans la bouche de Jean-Baptiste.
Nous ne savons pas vraiment quand Jean a réellement pris conscience que Jésus était le Fils de Dieu, celui pour lequel il devait préparer le chemin. L’apôtre Jean le cite, quelque temps après le baptême de Jésus, disant: “Pour ma part, je ne le connaissais pas.” (Jean 1.31).
Cela est assez incroyable puisque la mère de Jean, Élisabeth, le savait déjà. En effet, elle le savait parce que Jean le lui avait annoncé in utero lorsqu’il avait sursauté en entendant la voix de Marie. N’avait-elle pas eu le droit de le dire à Jean? Nous ne le savons pas. Quoi qu’il en soit, Jean avait su, même avant de le savoir.
Ce qui est certain, c’est que lorsque la révélation s’est faite pour Jean, ce fut une expérience bouleversante. Ce jour-là, quand Jésus s’est approché de lui près du Jourdain non loin de Béthanie, Jean n’a pu retenir son cri:
Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde!
Jean 1.29
Rempli de crainte respectueuse, les mains tremblantes, il avait baptisé son Seigneur. Puis, il avait vu l’Esprit descendre et se poser sur lui.
Ce jour-là a aussi marqué le début de la fin de son ministère. Dès lors, il a redirigé vers Jésus, et avec joie, tous les gens qui venaient à lui. Et ils y sont allés.
Il croupissait maintenant dans la prison répugnante d’Antipas. Cela ne le surprenait pas. Les prophètes qui se permettent de mettre à la lumière les péchés de leur roi ne s’en sortent généralement pas très bien. Malheureusement, il ne faisait pas exception. Hérodias voulait sa mort et il n’avait aucune raison de croire que ce souhait ne lui serait pas accordé.
Par contre, il avait été surpris d’être à ce point tourmenté par la peur et par le doute. Depuis l’épisode du Jourdain, Jean n’avait pas douté que Jésus ait été le Christ. Mais isolé dans sa cellule nauséabonde, il était assailli de terribles pensées accusatrices.
Et s’il s’était trompé? Il y avait eu de nombreux faux prophètes en Israël. Qu’est-ce qui le rendait si sûr que Jésus n’était pas lui aussi l’un d’entre eux? Et s’il avait conduit des milliers de personnes dans l’erreur?
Il y avait aussi eu beaucoup de faux messies. Et si Jésus n’en était qu’un de plus? Jusque-là, le ministère de Jésus ne ressemblait pas tellement à ce que Jean avait imaginé pour la venue du Messie. Son emprisonnement pouvait-il être un jugement de Dieu?
Il avait l’impression que Dieu l’avait abandonné, le livrant aux mains du diable lui-même. Il essayait de se rappeler toutes les prophéties et les signes qui lui avaient paru si clairs auparavant. Mais il avait du mal à penser clairement. Le réconfort semblait lui échapper. Les doutes bourdonnaient dans son esprit comme les mouches autour de son visage.
Être exécuté au nom de la justice et du bien, ça, il pouvait le supporter. Mais il lui était insoutenable de penser qu’il avait pu se tromper à propos de Jésus. Sa seule mission avait été de préparer le chemin du Seigneur. S’il s’était trompé là-dessus, son ministère, sa vie tout entière auraient été vains.
Cependant, au cœur de ses doutes, Jean conservait toutefois une confiance inébranlable en Jésus, tout au fond de lui. Jésus allait lui dire la vérité. Il avait juste besoin de l’entendre encore une fois.
Il envoya donc deux de ses plus proches disciples pour demander à Jésus: “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?” (v. 20).
Quand ces hommes ont rapporté la question à Jésus, l’affection qui émanait de lui était palpable. Il aimait Jean. Et Jésus connaissait bien sa tristesse et sa douleur, ainsi que les tempêtes sataniques qui peuvent assaillir les saints lorsqu’ils sont faibles et isolés. Lui aussi en avait déjà subi, et il en subirait d’autres.
Il invita donc les fidèles compagnons de Jean à s’asseoir à ses côtés, tandis qu’il guérissait et délivrait beaucoup d’hommes et de femmes de leurs prisons démoniaques.
Puis, il se tourna vers eux, les yeux remplis de tendresse et leur dit: “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.” (v. 22). Jean reconnaîtrait dans ces mots la prophétie d’Ésaïe. Cette promesse lui procurerait la paix dont il avait besoin pour tenir bon pendant les quelques jours qui lui restaient à vivre.
Par amour pour son ami, Jésus n’avait volontairement pas prononcé la phrase d’Ésaïe qui dit: “et proclamer [...] aux prisonniers la délivrance” (Ésaïe 61.1).
Puis Jésus avait ajouté: “Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!” (v. 23). Fais-moi confiance Jean!
Après avoir renvoyé les disciples de Jean, Jésus a dit quelque chose de stupéfiant à son sujet: aucun homme né d’une femme n’a été plus grand que lui (v. 28). Et en affirmant cela juste après que Jean ait exprimé ses doutes, Jésus démontra plus clairement que jamais la grâce et la patience qu’il manifeste envers ceux qui sont affligés.
De nos jours, même les saints les plus grands et les plus forts connaissent des temps d’obscurité profonde. Aucun de nous n’échappe à la peine ou à l’oppression satanique. La plupart d’entre nous traversons à un moment ou un autre de nos vies des périodes de terribles épreuves. La plupart d’entre nous vivrons des temps où nous aurons le sentiment d’avoir été abandonnés. Peu d’entre nous allons mourir paisiblement pendant notre sommeil.
Notre Sauveur ne brise pas le roseau froissé. Il entend nos appels à l’aide et se montre patient face à nos doutes. Il ne nous condamne pas. Il a payé pour tous les péchés mis en lumière par notre douleur.
Il ne répond pas toujours aussi rapidement qu’on le souhaiterait, et sa réponse n’est pas toujours la délivrance qu’on attend. Mais il nous envoie toujours l’aide dont nous avons besoin. Sa grâce est toujours suffisante pour ceux qui ont placé leur confiance en lui. L’espoir que nous procurent toutes les merveilleuses promesses dans lesquelles nous croyons sera souvent pour nous la plus belle de nos expériences sur cette terre. Et lorsque Dieu honorera ces promesses, ce sera une explosion de gloire sans égale.
Alors que Jean ne voyait que souffrance et ténèbres dans sa vie, Jésus lui envoya une promesse pour soutenir sa foi. Il fera de même pour vous.