« Sa rivale la provoquait pour la pousser à s’irriter de ce que l’Éternel l’avait rendue stérile. » – 1 Samuel 1.6
Les contes de fées ont peut-être bercé votre enfance. Ces longues histoires qui relatent les aventures d’amoureux devant braver de nombreux obstacles pour arriver à vivre paisiblement leur amour. “Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”, demeure la célèbre maxime qui nous fait rêver à un mariage sans difficulté. La réalité est malheureusement très éloignée des légendes imaginaires. Parfois, le désir d’avoir des enfants demeure fatalement inassouvi.
Anne, que l’Éternel avait rendue stérile, avait une rivale, Peninna, qui prenait un malin plaisir à remuer le couteau dans la plaie. Peninna avait plusieurs enfants, tandis qu’Anne n’en avait aucun. Année après année, les moqueries et les provocations de Peninna ont nourri et renforcé un sentiment d’injustice chez Anne, au point que l’amertume s’était emparée d’elle. L’amertume. Ce savant mélange de tristesse et de colère, additionné du sentiment d’humiliation, parfois de jalousie et de déception. L’amertume est semblable à un cocktail d’émotions dont la consommation peut nous rendre addictif.
Si cela fait plusieurs mois ou années que l’envie de fonder un foyer reste insatisfaite, vous comprenez sans doute ce que ressentait Anne. Peut-être que vous avez formulé le même vœu qu’elle, mais que rien n’arrive. Ne vous y trompez pas, ce récit biblique ne nous offre pas une méthode miraculeuse pour obtenir un enfant. Nous avons plutôt un modèle de foi pour affronter l’amertume et en stopper les effets.
Anne a été totalement transparente. Elle s’est approchée de Dieu avec un cœur sincère. Elle a verbalisé ses émotions et sa douleur devant lui. Consciente de son identité d’enfant de Dieu, elle s’est abandonnée avec espérance. Elle a réaffirmé son désir profond de le servir et de l’honorer dans sa vie. Nous lisons dans 1 Samuel 1.1 que “son visage ne fut plus le même”. Pour autant, à ce moment-là, Anne n’est pas enceinte. À première vue, nous pourrions penser que cette démarche est trop simple pour être efficace. Pourquoi le fait de s’épancher devant Dieu produit-il des changements puissants dans notre être intérieur?
La raison est presque aussi simple que la méthode: Dieu nous a créés ainsi. Il aime donner de bonnes choses à ses enfants qui en formulent le besoin (Mt 7.11). L’amour, le pardon, la joie, la paix, tous les fruits de l’Esprit sont les qualités spirituelles que nous devrions rechercher devant sa face. En tant qu’enfants légitimes, nous avons, de surcroît, l’assurance qu’il nous les donnera en abondance.
Quand l’amertume gagne du terrain dans nos pensées, il ne reste plus assez de place pour Dieu. De la même manière qu’Anne a lâché prise, vous pouvez déposer votre frustration dans les mains de votre Seigneur (1P 5.7).
Ne laissez pas l’arbre de l’infertilité cacher la forêt dans laquelle Dieu vous invite à vivre!
C. S. Lewis a dit ceci:
Si je découvre en moi un désir qu’aucune expérience dans ce monde ne peut satisfaire, l’explication la plus probable est que j’ai été fait pour un autre monde1.
L’éternité de délices qui vous attend est sans commune mesure avec les joies expérimentées ici-bas. Bientôt, nous serons rentrés à la maison et toutes choses seront parfaites.
1. C. S. Lewis, A mind awake: an anthology of C. S. Lewis, New York: Éditions Clyde Kilby, 1968, p. 22.
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