Note de l’éditeur: cet article est adapté du livre Christian ethics: An Introduction to biblical moral reasoning (l'éthique chrétienne: introduction au raisonnement moral selon la Bible, chapitre 30) de Wayne Grudem, et fait partie d’une série présentant différents points de vue sur la pratique de la fécondation in vitro (FIV).
La fécondation in vitro est un processus qui consiste à unir un ovule de la femme et le spermatozoïde de son mari en laboratoire, plutôt qu'à l'intérieur du corps de la femme (l'expression latine in vitro signifie "dans le verre" [en français, on parlerait plutôt de tube à essai, ndt]). Lorsque l'ovule est fécondé par le sperme, ils deviennent un embryon vivant qui est ensuite implanté dans l’utérus de la femme où il se développera comme n’importe quel autre bébé.
Les chrétiens évangéliques sont divisés quant à l’aspect morale de cette procédure et son acceptation, et certains auteurs évangéliques considérés soutiennent que la FIV reste moralement inacceptable.
Je soutiens que les Écritures ne posent aucune objection morale à ce qu'un couple marié ait recours à la FIV, tant qu'aucun embryon humain n'est détruit au cours du processus. Cela permet simplement à un couple infertile de surmonter son infertilité et de connaître la bénédiction d'avoir des enfants.
Ici, je ne traiterai pas de la moralité des questions connexes, comme l'adoption, la maternité de substitution, l'adoption d'embryons ou la possibilité du clonage humain, car j’en ai déjà longuement parlé [dans mon livre]1.
L'infertilité a toujours été une source de grande tristesse pour les couples, et surtout pour les femmes, comme on peut le voir dans plusieurs passages anciens de la Bible. Sarah (Saraï) ne pouvait pas avoir d'enfants avec Abraham (Gn 11.30; 16.1) pendant une grande partie de sa vie, jusqu'à ce qu'elle donne miraculeusement naissance à Isaac dans sa vieillesse (voir Gn 21.1-7). Rachel, la femme de Jacob, n'a pas pu avoir d'enfants pendant longtemps après leur mariage (Gn 29.31), tout comme la mère de Samson, l'épouse de Manoah (Jg 13.2). Hannah, la mère de Samuel, a crié sa profonde tristesse au Seigneur à cause de son infertilité (1S 1.2-18). Dans le Nouveau Testament, Zacharie et Élisabeth n'avaient pas d'enfant, car Élisabeth était stérile, et tous deux étaient d'un âge avancé (Lc 1.7). Mais, encore une fois par une intervention miraculeuse de Dieu, Élisabeth finit par donner naissance à Jean-Baptiste (Lc 1.57-66). Ces récits nous montrent que Dieu se plait à voir les couples surmonter l'infertilité, et cela représente souvent une expression particulière de sa bénédiction envers eux.
D'autres passages témoignent de la bénédiction de Dieu lorsqu'il donne une maison à la femme stérile, faisant d'elle une mère joyeuse entourée d'enfants (Ps 113.9; voir aussi Ex 23.26; Dt 7.14; És 54.1; Ga 4.27). Dans sa sagesse, Dieu montre de la compassion pour la profonde tristesse liée à l'absence d'enfants, comme dans les histoires de Rachel (Gn 30.1) et Hannah (1S 1.5-10). Ces passages sont cohérents avec le thème récurrent dans la Bible selon lequel les enfants sont une grande bénédiction de Dieu:
Voici, les enfants sont un héritage du Seigneur, le fruit du ventre est une récompense.
Compte tenu de la force de ces passages bibliques, il est juste de considérer l'infertilité comme quelque chose que nous devrions chercher à surmonter, avec la confiance que Dieu est satisfait de ces efforts. L'infertilité ne devrait pas être perçue comme un fait anodin, comme la couleur de nos cheveux ou de nos yeux, mais plutôt comme une conséquence de la chute, l'une des incapacités et des maladies qui sont entrées dans l'humanité après le péché d'Adam et Ève. L'infertilité ne faisait pas partie de la bonne création de Dieu telle qu'il l'avait initialement conçue ou voulue.
La médecine moderne (tout comme la médecine de l'Antiquité) permet aujourd'hui de surmonter de nombreuses maladies et incapacités. Nous devrions voir cela comme une bonne chose et comme une raison de remercier Dieu.
Dieu a mis des ressources sur terre pour que nous les découvrions et les développions, y compris les ressources utiles à des fins médicinales, et il nous a donné la sagesse et le désir de le faire. Cela est confirmé par l'ordre de Dieu à Adam et Ève de "dominer" la terre (Gn 1.28), renforcé par le fait que tous les médicaments que nous utilisons aujourd'hui sont faits à partir de ressources trouvées sur terre, et la terre appartient au Seigneur ainsi que tout ce qu’elle contient, le monde et tous ceux qui l’habitent (Ps 24.1).
Jésus n'était pas indifférent aux bénédictions liées à la restauration de la santé. Son ministère de guérison montre que Dieu est heureux lorsque nous essayons d'aider les gens à surmonter les maladies et les incapacités:
Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Il posa les mains sur chacun d'eux et les guérit.
Luc 4.40
C'était une habitude fréquente dans le ministère terrestre de Jésus, et l'expression “tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies” nous permet de supposer que Jésus a également guéri l'infertilité de nombreuses femmes (et hommes) qui ne pouvaient pas concevoir ou avoir d'enfants.
En accord avec l'exemple de Jésus, Jacques encourage les chrétiens à prier pour la guérison (voir Jc 5.14-16). Ce modèle du Nouveau Testament me pousse à penser que nous devrions aussi considérer les progrès de la médecine moderne de manière positive. En général, il est moralement juste de soutenir et d'accueillir les progrès médicaux qui permettent de rétablir la santé chez les personnes atteintes de diverses maladies et incapacités dont l'infertilité.
Plusieurs passages bibliques nous conduisent à considérer l’enfant à naître comme une personne humaine dès le moment de la conception. En réfléchissant à ses origines, David évoque son péché dès sa conception:
Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché.
Psaumes 51.5 (David parle de son propre péché, non de celui de sa mère)
De plus, David dit à Dieu:
C’est toi qui m’as formé dans le ventre de ma mère.
Psaumes 139.13
Dans l’Ancien Testament, si un enfant à naître mourait —même à cause d'une blessure accidentelle— la personne responsable de la mort de l’enfant était passible de la peine de mort (voir Ex 21.22-25: “Tu donneras vie pour vie”). Jacob et Ésaü sont perçus comme deux enfants uniques qui allaient devenir deux nations, déjà en lutte dans le ventre de Rébecca (Gn 25.22-23). Enfin, Élisabeth, au sixième mois de sa grossesse, dit: “Le bébé a tressailli d’allégresse dans mon ventre” — un geste clairement humain (Lc 1.44)3.
Ces passages sont importants pour la question de la FIV, car ils signifient que nous ne devrions approuver aucune procédure médicale qui conduirait inevitablement à la mort d’un enfant à naître, c’est-à-dire d’un embryon conçu lorsque le spermatozoïde de l’homme féconde l’ovule de la femme. Dès que les cellules commencent à se diviser, l’embryon humain commence à grandir pour devenir un bébé.
Je soutiens ce quatrième point, non pas sur la base d'un commandement explicite des Écritures, mais plutôt en m'appuyant sur divers récits bibliques et les implications probables découlant des commandements moraux relatifs à des sujets connexes.
Aujourd’hui, de nombreuses questions éthiques liées aux technologies modernes et à la reproduction concernent la possibilité médicale pour une femme de tomber enceinte et d’avoir un enfant sans que le père biologique de cet enfant ne soit son mari. Mais l’ensemble des récits bibliques et des normes morales considère cette situation comme étant contraire au plan de Dieu pour la naissance d’un enfant.
Au commencement, Dieu a dit à Adam et Ève (qui étaient mari et femme):
Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre.
Genèse 1.28
Ce verset ne stipule pas en soi que tout autre moyen de concevoir des enfants serait forcément désapprouvé par Dieu, mais il établit le modèle fondamental du mariage dans toute la Bible et représente le premier exemple du commandement d’être féconds. (La Bible appelle Adam et Ève "l’homme et sa femme" dans Genèse 2.25 et utilise leur relation comme modèle pour le mariage en général dans le verset 24.)
Les commandements répétés de Dieu contre l'adultère (Ex 20.14; Lv 20.10; Dt 5.18; Pr 6.32; Mt 15.19; Rm 13.9; Jc. 2.11; 2P 2.14) soutiennent également cette idée. L'une des raisons pour lesquelles les relations sexuelles doivent avoir lieu uniquement dans le cadre du mariage est qu'elles garantissent que les enfants naîtront d'un homme et d'une femme mariés l'un à l'autre.
Une autre preuve qui appuie cette conclusion se trouve dans les lois détaillées de l'Exode:
Si un homme séduit une jeune fille vierge non fiancée et couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme.
Exode 22.16 (la rare exception est mentionnée au verset 17, mais le principe général est que le mariage devrait avoir lieu. Voir aussi Dt 22.28-29)
Ici encore, la loi assure que lorsqu’un homme et une femme ont des rapports sexuels, ils doivent se marier, garantissant ainsi que l'enfant naît dans le cadre du mariage.
De plus, les interdictions contre "l'immoralité sexuelle" (ou "fornication" dans les anciennes traductions, d'après le grec porneia) visent également à faire en sorte que les relations sexuelles se déroulent exclusivement dans le cadre du mariage, assurant ainsi que les enfants soient conçus dans ce même contexte (voir 1Co 6.18; 2Co 12.21; Ga 5.19; Ép 5.3; Col 3.5; 1Th 4.3). Enfin, les Écritures ne montrent aucune indication que Dieu aurait jamais considéré comme moralement acceptable qu’un enfant soit conçu par un homme et une femme qui ne sont pas mariés l’un à l’autre.
Ce vaste ensemble d'enseignements scripturaires me conduit donc à conclure qu'un enfant ne devrait être conçu et naître uniquement d'un homme et d'une femme mariés l'un à l'autre, et dans aucune autre situation ou relation4.
Les quatre points précédents me conduisent à conclure que si la FIV est utilisée par un couple marié, et si des précautions sont prises pour éviter la destruction intentionnelle d'embryons, alors c'est une action moralement bonne qui plaît à Dieu. Elle ne viole aucune directive scripturaire, permet de surmonter l'infertilité (ce qui est un bien moral), et apporte la bénédiction d'avoir des enfants à une autre famille.
Il donne une maison à la femme stérile, et fait d'elle une mère heureuse au milieu de ses enfants. Louez l'Éternel!
Psaumes 113.9
Cependant, cela ne signifie pas que les couples ont l'obligation d'essayer la FIV, mais simplement qu’il s’agit d’une option moralement acceptable.
Beaucoup de couples estiment que le processus est trop coûteux. En moyenne, le coût d’un cycle de base de FIV5 aux États-Unis varie entre 12 000 et 15 000 dollars. Une autre procédure moins complexe, appelée "Mini-FIV", coûte environ 5 000 à 7 000 dollars. D’autres couples pourraient considérer que les chances de succès sont si faibles qu'ils préfèrent ne pas prendre le risque de s’engager dans un tel processus. Certains jugeront également que la grossesse comporte trop de risques pour la santé de la mère et choisiront de ne pas essayer la FIV.
Dans ces cas, bien que la possibilité médicale et l'acceptabilité morale d'essayer la FIV soient reconnues, ils ne sont pas dans l’obligation d'utiliser cette procédure s'ils ne le souhaitent pas.
Plusieurs objections peuvent être soulevées contre cette conclusion, mais je ne les trouve pas convaincantes. Voici quelques-unes des plus courantes.
Certains pourraient objecter que ce n’est pas le processus "naturel" de conception par rapports sexuels que Dieu a voulu. Mais pour soutenir cet argument, il faudrait adopter une définition du terme "naturel" qui exclut de manière arbitraire les technologies médicales modernes de ce que nous considérons comme faisant partie de la nature. Les équipements de laboratoire utilisés pour la FIV ne sont-ils pas également fabriqués à partir des ressources que Dieu a placées sur la terre? Les chercheurs et techniciens médicaux, avec toute leur sagesse et leurs compétences, ne font-ils pas aussi partie de la création de Dieu?
Pour illustrer cela autrement, considérons l'exemple d'une femme qui utilise un thermomètre moderne pour prendre sa température corporelle chaque jour afin de déterminer le meilleur moment pour avoir des rapports sexuels et concevoir. Ce processus est-il "contre-nature" simplement parce qu'elle utilise un thermomètre médical moderne pour connaître sa période d'ovulation? Bien sûr que non. Le thermomètre est fabriqué à partir de matériaux issus du monde naturel que Dieu a créé. De la même manière, considérons un homme qui utilise du Viagra ou un médicament similaire pour traiter une dysfonction érectile, afin de pouvoir concevoir avec sa femme. Ce processus doit-il être rejeté simplement parce qu'il implique des médicaments modernes pour résoudre un problème médical? Certainement pas. Le Viagra est composé de matériaux que Dieu a placés dans la nature, et il fait donc également partie de la nature dans un sens large.
Prenons également en compte le processus médical connu sous le nom d’Insémination Artificielle avec sperm du Conjoint" (ou IAC). Ce processus utilise également certains développements médicaux modernes, mais ne viole aucun des principes bibliques mentionnés précédemment. Il permet simplement à une femme de tomber enceinte avec le sperme de son mari lorsqu’il est physiquement peu probable ou impossible que cela se produise par des rapports sexuels ordinaires. Le sperme du mari est d'abord collecté, puis injecté dans le col de l’utérus ou dans l’utérus de la femme à l’aide d'une seringue sans aiguille ou d'un autre dispositif médical. L'enfant est conçu par un homme et une femme mariés l’un à l’autre. Aucun embryon humain (ou fœtus) n’est détruit au cours du processus. Et le merveilleux résultat, dans de nombreux cas, est que ce couple surmonte l’infertilité.
Par conséquent, il ne semble y avoir aucune raison valable de rejeter la FIV au motif qu’elle ne fait pas partie du processus naturel que Dieu a établi pour la conception des enfants. Les considérations essentielles à cette question sont toutes satisfaites:
Certaines opposants affirment également que Dieu a conçu la procréation pour être liée aux rapports sexuels entre un mari et sa femme, mais que la FIV sépare le sexe de la conception.
Ma réponse est que la FIV n’a pas séparé le sexe de la conception parce que, pour ce couple, il n’y avait aucune connexion entre le sexe et la conception puisqu’ils étaient incapables de concevoir. C’est l’infertilité qui a séparé le sexe de la conception, et la FIV permet de surmonter cette infertilité. Pour de nombreux couples infertiles, ils ont une vie sexuelle parfaitement normale et épanouie, mais pour une raison médicale, ils ne peuvent pas avoir d’enfants. Il n'existe aucun commandement biblique stipulant que la conception doit exclusivement résulter de rapports sexuels. En revanche, une abondance de témoignages bibliques enseignent clairement que les enfants sont une bénédiction. Être en mesure de surmonter l’infertilité et utiliser la sagesse et les ressources que Dieu nous a données pour développer des solutions médicales aux maladies et aux handicaps est également une bénédiction.
Oui, quelqu’un pourrait s’opposer à la FIV en disant que cela ne se faisait pas ainsi dans la Bible. Mais en l’absence d’enseignements moraux clairs sur le sujet, il est risqué de rejeter les inventions modernes simplement parce qu'elles n’existaient pas à l’époque biblique – sinon, nous ne devrions pas utiliser de voitures, de téléphones portables, ni même de lunettes ou d’imprimantes.
Pour augmenter les chances de grossesse, la FIV est souvent réalisée de manière à ce que de nombreux (ou au moins plusieurs) ovules de la femme soient fécondés et de nombreux embryons soient créés, mais que seuls ceux qui paraissent les plus "sains" soient conservés et implantés dans l’utérus de la femme. Les autres seront, soit congelés, soit éliminés6.
Je dois être clair: lorsque la FIV mène à la destruction d’embryons humains, elle est moralement inacceptable car elle conduite à la destruction injuste de vies humaines.
Cependant, cette objection ne rejette pas toutes les procédures de FIV, car la fécondation de plusieurs ovules n’est pas nécessaire. Le développement technologique de la FIV a atteint un stade qui permet désormais au couple de féconder uniquement un ou deux ovules, puis de les implanter dans l’utérus de la mère. En fait, une étude britannique de 2012 a révélé que les femmes ne devraient jamais se faire implanter plus de deux ovules.
Debbie Lawlor, chercheuse principale à l’Université de Bristol a déclaré:
Les recherches antérieures (avant les techniques modernes de FIV) montraient encore que le transfert de trois [embryons] augmentait la probabilité de naissances vivantes réussies, par rapport au transfert de deux ou un seul. Nos études montrent que ce n’est plus le cas7.
Dans de tels cas, où aucun embryon n’est détruit, je pense que la FIV est moralement acceptable.
En fait, une étude suédoise a révélé8 qu'une femme à qui l’on a implanté un seul embryon avait presque autant de chances de tomber enceinte qu'une femme qui en avait reçu deux ou plus. Le transfert d'un seul embryon réduit également les risques de naissance de jumeaux avec un faible poids et les complications qui en découlent.
John Feinberg et Paul Feinberg ne sont pas d'accord avec ma position et soutiennent que la FIV est moralement inacceptable, même lorsqu'un seul ovule est fécondé, parce que le taux de réussite est si faible dans de tels cas. Ils écrivent:
Nous croyons que l'embryon est un être humain et une personne dès la conception. [...] Nos vues sur le statut de l'embryon sont à l'origine de notre plus grande objection morale à la FIV, à savoir le gaspillage et la perte de vie embryonnaire. [...] Si le taux de réussite de la FIV avait atteint 95 %, ou même 80 à 85 %, nous serions plus sympathiques à cette idée, mais [...] la technologie de la FIV est actuellement loin d'atteindre de tels taux de succès. Nous considérons la perte de tant de vies humaines comme moralement inacceptable. [...] Les taux de réussite [sont] au mieux d'environ 17 % lorsqu'un seul embryon est utilisé. [...] Trop de vies humaines sont perdues pour que cela soit moralement acceptable9.
J'ai beaucoup de respect pour le livre des Feinberg, que j'ai utilisé comme manuel principal pour enseigner l'éthique chrétienne pendant de nombreuses années. Je suis bien plus souvent d'accord avec leurs conclusions que je ne suis en désaccord. Je considère que leur objection à ce stade est importante et je la prends au sérieux, mais elle ne me convainc pas.
Je réponds à cela que le fait de féconder un ou deux ovules et de les implanter dans l’espoir qu’ils survivent est très différent de la pratique courante de la FIV, où plusieurs ovules sont fécondés et la plupart sont ensuite détruits. Dans ce dernier cas, il y a une destruction volontaire et intentionnelle de vies humaines.
Mais lorsqu’un ou deux ovules à la fois sont fécondés, c’est dans l’intention du médecin et du couple marié qu’ils survivent et aboutissent à une naissance normale. Par conséquent, je pense toujours que la FIV sans destruction d'embryons reste moralement acceptable.
De plus, le taux de réussite de la FIV continue de s'améliorer. Selon la Society of Assisted Reproductive Technologies (SART, "société des technologies de reproduction assistée)10 en 2014, le taux de naissances vivantes par cycle de FIV avec leurs propres ovules est de 54,4 % chez les femmes de moins de 35 ans; de 42 % pour celles âgées de 35 à 37 ans; et de 26,6 % pour celles de 38 à 40 ans. Le taux de réussite descend à 13,3 % pour les femmes de plus de 40 ans, et la réussite chez les femmes de plus de 44 ans est rare: environ 3,9 %.
Ma conclusion est la suivante: pour les couples mariés confrontés à l'infertilité, la FIV peut être considérée comme un choix moralement bon, un choix qui apporte la bénédiction que sont les enfants pour leur famille.
Voici, les enfants sont un héritage de l’Éternel, le fruit du sein est une récompense.
Psaumes 127.3
webinaire
Le féminisme: Liberté, égalité, sororité?
Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 10 novembre 2022, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.
Orateurs
L. Sagesse et Mojito