La fête des mères peut être un jour douloureux pour de nombreuses femmes, et ce pour une multitude de raisons: elles sont célibataires et leur désir de maternité reste inassouvi, sont mariées, mais luttent contre l’infertilité, ont fait l’expérience d’une fausse couche, de la perte d’un nourrisson ou de la mort d’un enfant plus tard dans la vie, sont séparées de leurs enfants ou ceux-ci ne marchent pas avec le Seigneur, vivent avec les séquelles des abus, de la négligence, de l’abandon ou du deuil de leur mère…
Le fait que la fête tombe un dimanche fait que de nombreuses Églises en font un point central du culte, ce qui peut accentuer la blessure. Certaines sœurs préfèrent rester à la maison ce dimanche-là plutôt que de subir le rappel de leur perte.
Ainsi, récemment, je méditais sur un verset de Romains 16 qui selon moi pourrait offrir de l’espoir à toutes celles qui doivent affronter une autre fête des mères déchirante. C’est un verset que la plupart d’entre nous ont probablement lu plusieurs fois, mais auquel peu d’entre nous ont prêté attention. Après tout, il se trouve dans la dernière section des salutations qui, à première vue, semblent sans importance – un catalogue de noms à peine plus intéressant qu’une généalogie pour quiconque n’est pas un geek de la Bible!
Saluez Rufus, l’élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. – Rm 16.13
Qui était Rufus et comment sa mère est-elle devenue la mère adoptive de Paul? Marc 15.21 nous apprend que Rufus et Alexandre étaient les fils de Simon de Cyrène, qui a aidé Jésus à porter sa croix à Golgotha. Dans son livre Jesus and the Eyewitnesses, Richard Bauckham explique que lorsque le NT mentionne quelqu’un par son nom, c’est pour l’identifier comme un témoin oculaire fiable, connu des destinataires. Simon s’est-il converti le jour même où il a vu mourir le Sauveur? Mme Simon et leurs garçons étaient-ils également présents, ayant eux aussi fait le pèlerinage de la Pâque à Jérusalem? Le texte ne nous le dit pas. Mais la mention de Rufus et d’Alexandre dans le récit de Marc sur la passion de notre Seigneur a conduit les spécialistes à conclure que Simon, sa femme et ses fils sont devenus des disciples de Jésus.
Pour que Paul mentionne Rufus et sa mère, ils devaient être actifs dans le ministère et bien connus des saints de Rome. En faisant preuve d’un peu d’imagination sanctifiée, nous pouvons visualiser la communion autour de la table que Paul partage avec eux, au cours de laquelle cette mère spirituelle offre des paroles de sagesse à Paul dans ses moments de découragement. Et nous pouvons ensuite imaginer cette douce femme préparant la chambre à coucher de l’apôtre épuisé après un long voyage parsemé d’épreuves physiques, émotionnelles et spirituelles.
Paul avait-il perdu sa propre mère le jour où sa vie a pris un virage à 180 degrés et où il est passé du statut de pharisien respecté et de persécuteur des chrétiens à celui d’ennemi n°1 des élites religieuses? La réponse nous est inconnue. Mais ce que nous savons, c’est que dans le corps de Christ, l’apôtre a trouvé le tendre amour et l’attention d’une femme qu’il a fini par appeler « mère ».
L’expérience de Paul était-elle unique en tant qu’apôtre? Je dirais qu’au contraire, il s’attendait à ce que ce type d’affection familiale imprègne la vie des croyants. Considérez ses instructions à son protégé:
Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père; exhorte les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des sœurs, en toute pureté. – 1Tm 5.1-2
Ce n’était pas seulement l’attente de Paul, c’était aussi celle de notre Seigneur Jésus:
Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, [ou sa femme,] ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. – Mt 19.29
La merveille et la beauté de l’union avec Christ est que nous avons été adoptés dans une famille, dans laquelle chaque membre est un frère, une sœur, une mère, un père, un fils ou une fille pour nous. Pas de petits cousins. Pas de méchantes belles-mères. Nous partageons des liens familiaux des plus étroits. Comment nous investissons-nous dans cette famille spirituelle? Alors que nous nous préparons à la fête des mères cette année, rappelons-nous l’exemple de Paul et de sa mère spirituelle. Que le Seigneur nous donne des yeux pour voir les fils et les filles qui aspirent à l’étreinte d’une mère ou d’un père spirituel; les bras tendus des mères et des pères spirituels désireux d’accueillir leurs fils et leurs filles; et les mains ouvertes des frères et des sœurs qui s’engagent à marcher ensemble sur le chemin vers la cité céleste.
webinaire
Le féminisme: Liberté, égalité, sororité?
Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 10 novembre 2022, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.
Orateurs
L. Sagesse et Mojito