Dans l’article précédent, nous avons assisté à la plus grande naissance de l’ancienne alliance, celle de la nation d’Israël dans l’Exode. Dans la deuxième moitié du livre, nous voyons comment le temps et le mouvement s'arrêtent aux pieds du Mont Sinaï alors que Dieu donne à son peuple sa sainte Loi.
Il est important de comprendre, dès le début, que la Loi n’est pas une simple liste de règles, même si elle en contient pas mal. Car une longue liste de choses à faire et à ne pas faire n’apporte pas la joie, n’est-ce pas? L’Éternel avait un objectif bien plus grand pour sa Loi. Dieu l’a conçue pour montrer à son peuple la juste façon de vivre et de le servir afin de jouir de la communion avec lui.
N’est-ce pas pareil pour nous? Dieu ne nous a pas donné les Écritures comme un fardeau pénible à porter. Sa Parole est plutôt un don de notre Père céleste qui manifeste son amour en se révélant à nous, tout en nous montrant comment vivre d’une manière qui le glorifie.
Pensons aux lois sanitaires: avant la pandémie, elles nous semblaient peut-être dures et archaïques. Mais maintenant que nous voyons à quel point il est facile pour les maladies de se propager, nous comprenons la sagesse de Dieu lorsqu’il ordonne la quarantaine des malades, et la purification des maisons et des ustensiles infectés.
Dans le chapitre 19 de l’Exode, nous voyons que Dieu scelle l’adoption des enfants d’Israël par une alliance au Sinaï. Le reste du livre a lieu là, aux pieds de la montagne sainte. Et voici ce qui est extraordinaire, ce qui retient notre souffle: Dieu délivre son peuple de l’esclavage, Dieu adopte son peuple, Dieu fait alliance avec son peuple avant de leur donner la Loi! Son salut est inconditionnel et par son initiative! La seule chose qu’il ait exigée d’eux, c’est le sang de l’agneau. C’est seulement après cet accord en Exode 19 que Dieu donne sa Loi au chapitre 20.
Qu’est-ce que cela implique pour nous? Dieu ne nous a-t-il pas également sauvés de sa propre initiative et de façon inconditionnelle? Ce n’est qu’après notre conversion qu’il nous a appelés à la sainteté, car il nous était impossible de vivre des vies assez saintes pour plaire à Dieu par nos propres efforts. Il nous a fallu un substitut, l’Agneau de Dieu, pour prendre le jugement de Dieu à notre place. Ce n’est qu’après avoir fait de nous ses enfants qu’il nous a donné sa Loi et nous a appelé à une nouvelle vie d’obéissance.
Dans le chapitre 20, Dieu donne à son peuple les 10 commandements. En hébreux, ils sont appelés "les 10 paroles". Pour se comprendre, on utilise la parole. La fonction première des 10 commandements est de faire connaître au peuple qui est ce Dieu qui les a sauvés. C’est pourquoi Exode 20.1 est introduit ainsi: “Dieu prononça toutes ces paroles.” Cela ne dit pas: “Dieu prononça toutes ces lois/ces commandements.” Son but était qu’Israël connaisse son Libérateur.
De plus, la Loi ne parle pas de nous: elle commence par Dieu. Elle est surtout la révélation de qui il est. C’est le moyen de le connaître, lui, et de comprendre comment la vie du peuple reflète la nature, le caractère, et les valeurs de Dieu.1
Le but suprême du livre d’Exode, du Pentateuque, et de toute l’Écriture est donc de faire connaître Dieu. Une fois que les "dix paroles" sont données, Dieu élargit ensuite leur signification en entrant dans les détails de manière pratique.
Dans les chapitres 21-24, nous trouvons une variété de lois morales, relatives à la vie dans la communauté de foi. Par exemple, le traitement adéquat des esclaves, des étrangers, et même des criminels. Si certaines de ces lois peuvent sembler mystérieuses pour un lecteur moderne, elles ont été conçues pour protéger les plus vulnérables à une époque dangereuse, durant laquelle chaque homme établissait sa propre loi. Ainsi, le principe "œil pour œil" était conçu comme une miséricorde, pour empêcher un usage excessif de la force à l’égard du coupable. L’Éternel introduisit une législation sociale qui lui est propre et qu’il développera dans le reste du Pentateuque.
Dans les chapitres 25-31, Dieu donne des instructions pour la construction du tabernacle, ainsi que des détails minutieux sur les vêtements qu’Aaron, le grand prêtre, et ses fils devaient porter. Comment pouvons-nous comprendre cela à la lumière de la nouvelle alliance?
Pensons aux vêtements sacerdotaux d’Aaron en Exode 28: le pectoral, l’éphod, la robe, la tunique brodée, la tiare, et la ceinture. En Hébreux 2.17 et 4.14, Jésus est appelé notre Grand Prêtre. Dans ces passages, Jésus est comparé à Aaron et à ses descendants. L’argument de ces passages, et de tout le livre des Hébreux, est que Jésus est de loin supérieur à tous ceux qui l’ont précédé!
Nous pouvons également penser au pectoral du jugement, avec ses douze pierres qui représentent les douze tribus d’Israël. Lorsque le grand prêtre le portait près de son cœur, cela symbolisait son intercession pour les douze tribus auprès de l’Éternel. Hébreux 7.25 déclare, en ce qui concerne le rôle de Jésus comme grand prêtre, qu’il vit toujours pour intercéder en notre faveur. Jésus nous garde aussi près de son cœur!
Enfin, lorsque l’on cherche Christ avant tout, nous pouvons alors nous identifier dans ce passage. En Exode 19.6, l’Éternel appelle toute la nation à être "un sacerdoce royal", et pas seulement les fils d’Aaron. Cela signifie qu’Israël devait représenter l’Éternel auprès des nations et tenter de les amener à lui. 1 Pierre 2.9 reprend ces mots de l’Exode pour décrire l’Église.
Alors, comment se les appliquer aujourd’hui? En reconnaissant que nous, l’Église, dans la puissance de l’Esprit, devons être aussi une lumière pour les nations. Nous devons intercéder pour eux comme Christ intercède pour nous.
Article publié pour la première fois le 18 février 2021. Je l’ai remis en avant le 12 septembre 2024 à l’occasion du lancement de la nouvelle série de notre podcast Chrétienne.
webinaire
1h pour comprendre Exode
Orateurs
J. Spencer