(Top-) modèle féminin dans un monde féministe. Le titre du livre de Carolyn Mahaney me laissait songeuse… jusqu’à ce que je cherche la définition d’un top-modèle: personne qui s’expose pour faire la promotion des produits de l’industrie de la mode. J’avais bien des noms de mannequins en tête, et puis top-modèle, ça rime avec fille pas trop mal faite, mais difficile de trouver les mots d’une définition objective. En théorie donc, le top-modèle met en valeur ce qu’il porte, pas lui-même.
Finalement, c’est vrai, c’est bien de ça dont il est question avec les sept vertus du modèle féminin biblique de Tite 2 qu’examine Mahaney:
Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni adonnées au vin; qu’elles doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. (Tt 2. 3-5)
Quantité de livres sur la nature féminine selon Dieu sont publiés. A mon sens, il y a deux domaines principaux pour lesquels celui de Mahaney se détache du lot. D’abord, parce que l’auteur rappelle vivement le but ultime des applications de Tite 2: « Refléter la gloire de Dieu en tant que femme » (p.13). Ensuite, parce qu’elle n’emmielle rien: « Aux nombreuses joies du mariage et de la maternité s’ajoute une myriade de tentations d’être méchantes. » (p. 126)
Mahaney échappe aux dangers que courent les auteurs de ce genre de livre, c’est-à-dire compiler un tas de valeurs traditionnelles censées nous faire retrouver le cadre des familles heureuses de jadis; ou encore, se perdre dans des considérations psychologiques de l’ordre du développement personnel. Bien évidemment que le Seigneur ne veut pas l’échec de nos projets avec ses enseignements, mais Il vise bien plus que cela! Mahaney démontre que notre mariage comme nos maternités sont dans le dessein du Créateur des occasions de croître en sainteté et dans l’imitation de Jésus.
L’absence de légalisme mérite également d’être mentionnée (la façon dont est traité « l’honneur de travailler à la maison », chapitre 6, le reflète bien). Au cœur du mentorat de l’auteur se trouve l’appel à exposer la beauté de l’Évangile avec nos vies. D’ailleurs, comment ne pas citer l’épître aux Galates, « vous avez revêtu Christ » (Ga 3.27), quand on parle de top-modèle!
Je ne raconte pas souvent d’histoires, mais pour une fois je vais le faire… Lycéenne je m’occupais régulièrement d’enfants, et dans l’ensemble j’aimais beaucoup être avec eux. Mais, parce qu’il y a un mais, je me souviens très bien de ce qui me passait par la tête dans les moments pénibles: « Ça ne sera pas comme ça avec les miens… bien sûr que non, ça se passera différemment… ils ne feront jamais ça… ils seront bien élevés les miens ou alors je ne suis pas faite pour ça! ». Bref, quelques expériences ont été nécessaires pour que je perde ma naïveté et j’apprécie ce que Mahaney souligne: notre vocation « peut être à la fois exaltante et exaspérante » (p.52). Plus d’une fois notre égoïste soif d’épanouissement ne sera pas satisfaite. La vraie joie est fille du renoncement.
Enfin, à ces deux aspects généraux, j’aimerais ajouter deux passages éclairants pour celles dont les oreilles sont familières de ces mots: « Tu es encore jeune et tu as tant de capacités. Tu ne devrais pas gâcher ton talent en restant à la maison. Il faut que tu sortes et que tu fasses quelque chose de ta vie. » (p. 106)
Le chapitre 8 sur la soumission est génial, il faut le lire et je n’en dirai justement pas plus!
Cependant, sur les mères au foyer, Mahaney écrit que c’est « investir sérieusement dans la nouvelle génération » avec « l’espoir qu’ils puissent influencer positivement notre société » (p. 108) J’aime cet extrait car on entend encore trop souvent que c’est bête d’avoir des diplômes et de rester à la maison. Faire des études m’a plutôt fait prendre conscience de l’utilité de s’impliquer à plein temps dans l’éducation des enfants. C’est une sorte de transmission, on veut prendre ce temps pour qu’eux aussi puissent penser, comprendre…
Enfin, sur Genèse 2.20: « L’homme a besoin d’une compagne pour mener à bien le travail auquel Dieu l’a appelé » (p. 117) Mahaney décrit la présence auprès de leur mari de Katie Luther ou de Sarah Edwards, afin que ceux-ci puissent remplir au mieux les tâches confiées par Dieu. Leur modèle n’est pas dépassé. J’avais été sensible aux dernières lignes d’un ouvrage contemporain et dont la sortie a été très remarquée:
Ma femme Kathy n’est jamais citée en référence, pourtant elle est à l’origine de ma foi et de ma pensée. Elle m’a fait connaître Lewis, Edwards et la théologie réformée, et elle m’a aidé à découvrir l’importance de la prière, de la justice sociale et de la citoyenneté. Quand vous jouez un rôle aussi fondamental dans la façon dont une personne voit le monde et la vie, votre nom est mentionné dans les remerciements, pas dans les notes de bas de page. La raison principale pour laquelle je publie ce livre, c’est qu’il lui plaît. « La louange de celui qui est digne de louange vaut plus que toutes les récompenses. »
– Timothy Keller, La raison est pour Dieu, p. 258
L’ouvrage se clôt par un guide pour animer l’étude en groupe ou, à défaut, aller plus loin seule. Je n’ai pas trouvé de commentaire sur les sites de vente en ligne (pour l’édition française).
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Le féminisme: Liberté, égalité, sororité?
Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 10 novembre 2022, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.
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L. Sagesse et Mojito