Combien d'heures un pasteur devrait-il travailler?

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Hier, on était le 1 mai. Le 1 mai c’est la fête du travail… un jour pendant lequel on ne travaille pas. Que l’on soit pasteur ou non, une question revient souvent: « Combien de temps un pasteur devrait travailler? »

J’ai souvent entendu cet avis: Les pasteurs devraient travailler autant d’heures que la personne moyenne de leur assemblée, plus le temps de trajet, plus le nombre d’heures où ils servent ou sont à l’Église. Ça fait à peu près 40-50 heures pour une semaine normale, plus 5-10 heures pour les trajets, plus encore 5 heures de temps passé à l’église pour le service, pour un total de 50-65 heures par semaine. En conséquent, un pasteur devrait travailler au moins 50-65 heures par semaine.

Je n’y crois pas.

Voilà ce qui est vrai dans cet avis: Les pasteurs devraient travailler dur. Le pastorat n’est pas un endroit où les paresseux peuvent se cacher. J’ai rencontré quelques pasteurs paresseux, et ils ont besoin d’un coup de pied au derrière. Et oui, nous ne devrions pas attendre plus des autres que ce que nous sommes prêts à donner. Et certains seront capables de travailler 50-65 heures et toujours vivre sainement. Pourtant, imposer cet avis dans tous les domaines est loin d’aider.

Voilà le vrai problème. Notre défi dans le ministère est de ne pas de rentrer dans un train de vie dirigé par l’occupation et le manque de rythme sain. Par exemple, ce n’est pas parce que personne dans l’Église n’observe un jour de sabbat par semaine, que le pasteur ne devrait pas l’observer. Au contraire, le pasteur devrait être un modèle pour ce qui est de faire une pause, se reposer et se ressourcer un jour par semaine. Si les hommes d’une communauté ne rentrent jamais à l’heure pour le diner en famille, le pasteur ne devrait pas obligatoirement suivre cet exemple et travailler jusqu’au diner. Plutôt, le pasteur devrait lutter pour être présent le plus souvent possible à la maison pour la famille, même que le travail l’appelle.

Je parle alors que j’ai lutté avec ça pendant des années, en échouant souvent. Je me rappelle les années où je n’étais pas là pour ma famille. Je sais que je n’ai pas servi ma famille pendant ces années-là. Je ne pense pas avoir bien servi mon Église non plus.

Est-ce que c’est dur de s’en rendre compte? Absolument! Mais ce que nous devons – non seulement les pasteurs, mais nous tous – c’est découvrir combien le travail est dur, mais aussi combien nous aimons nos familles, demeurer en Christ, et vivre en mission au quotidien. Céder à un rythme de travail malsain et insoutenable n’est pas la solution. Discerner ce que ça veut dire de vivre fidèlement en tant que disciple de Christ est une tâche beaucoup plus difficile et beaucoup plus dure.

Je veux travailler dur. Mais je veux aussi être suffisamment présent pour aimer ma famille et construire des relations avec les voisins, de vivre la mission, de prendre le temps de m’arrêter, de me reposer et de prier. Je veux la même chose pour tout le monde dans l’Église.

Il n’y a pas de place pour la paresse dans le pastorat, mais il n’y a pas de place non plus pour céder à un rythme culturel de travail malsain. Pasteurs, guidez d’une manière à apprendre ce que ça veut dire de vivre, comme ils disent, de manière intentionnel selon l’évangile, pour chaque jour de notre vie.

Cet article à été traduit de l’anglais.

Pour aller plus loin:

Darryl Dash

Darryl Dash est diplômé de l'Université de Waterloo, du Heritage Theological Seminary et du Gordon-Conwell Theological Seminary. Il est marié à Charlene, et ils ont deux enfants. Darryl a implanté une Église dans le centre-ville de Toronto; au Canada. Il a auparavant été pasteur de l'Église baptiste de Richview et de l'Église baptiste de Park Lawn, toutes deux également situées dans l'ouest de Toronto.

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