Comment préparer un culte de louange? Chantez l'Histoire!

Culte communautaireMusique et louangeÉvangélisation

Je planifie quasiment chaque culte d’adoration de la même manière que je concevrais de partager Christ à un parfait inconnu. Laissez-moi m’expliquer (mais gardez cette affirmation dans un coin de votre tête).

Qu’est-ce que l’adoration?

David Platt a dit: « L’adoration est un rythme de révélation et de réponse. » Je suis totalement d’accord. Nous voyons Dieu et nous répondons. C’est pourquoi l’utilisation de la Parole de Dieu dans la louange n’est pas optionnelle. Vous n’allez (et ne pouvez) pas répondre à quelque chose ou à –quelqu’un– que vous n’avez pas vu. Or, le Dieu trinitaire, vous ne pouvez pas le voir ailleurs que dans sa Parole. La Bible nous révèle qui est Dieu, et les cultes d’adoration doivent être saturés des Écritures, sinon ils n’ont aucune valeur. La Bible nous révèle aussi ce que Dieu a fait. C’est l’histoire de Dieu. C’est l’Évangile.

Quand nous adorons, nous nous rappelons les exploits de Dieu, sa fidélité, et par-dessus tout, sa fidélité en envoyant son Fils mourir pour nous et ressusciter pour nos péchés. Ainsi, quand quelqu’un se lève pour conduire l’Église dans l’adoration, ses deux rôles principaux sont celui d’un enseignant et d’un conteur. En parcourant l’Écriture, celui qui mène la louange enseigne le “qui” et le “quoi” à l’assemblée: qui est Dieu et qu’a-t-il fait (cf. És 6. 1-8 et Col 3.16)?

Comment je prévois les cultes que je conduis

Maintenant… vous avez toujours en tête l’affirmation du début? Bien, parce qu’on y arrive!

Je ne commence jamais un culte ou une soirée avec des chants sur la croix. Pourquoi? Parce que Dieu ne commence pas son histoire là, et ce n’est pas là que je commencerai à partager Christ à un inconnu dans la rue. Imaginez ce scénario plutôt typique: vous croisez dans la rue un mec à qui vous voulez parler de Jésus. Vous ne savez pas vraiment par où commencer alors, vous lâchez un petit: « Euh… salut! Est-ce que tu sais que Jésus t’aime? » Vous souriez et espérez que le Saint-Esprit tombe sur lui. Puisque vous êtes aux États-Unis, on vous lancera un regard un peu gêné et on vous répondra: « Ouais. » Maintenant, vous vous demandez comment continuer. Il sait déjà que Jésus l’aime, c’est donc un chrétien? Alors vous répondez: « Euh, cool mec, hum… et bonne journée! »

Qu’est-ce qui cloche dans ce scénario? Pourquoi est-ce que l’Évangile n’est pas une nouvelle incroyablement bonne (ou incroyablement choquante)? Parce que celui qui raconte l’histoire la commence au milieu. Ce gars ne savait même pas qu’il avait besoin de l’amour de Jésus.

Vous ne pouvez pas saisir tout ce qu’il y a d’incroyable dans la grâce de Dieu tant que vous n’avez pas saisi combien le péché est répugnant et combien Dieu est Saint. Par conséquent, quand je partage l’Évangile à quelqu’un dans la rue, je veux toujours m’assurer que je commence avec Dieu… son caractère, sa nature, son pouvoir, sa sainteté, etc. (en utilisant la Bible). Ensuite, à la lumière de cela, on voit le péché, la dépravation et l’éternelle séparation d’avec Dieu comme une conséquence naturelle pour tous les pécheurs. Maintenant, faites entrer la croixparce que c’est à ce moment-là que cela devient une incroyable bonne nouvelle! Nous pouvons de nouveau être réconciliés avec Dieu!

Vous voyez le mec dans la rue de tout à l’heure, il ne savait pas qu’il avait besoin de la croix. C’est aussi crucial pour nous, conducteurs de louange, de toujours supposer que les gens ne savent pas qu’ils ont besoin de la croix. Voici où je veux en venir: conduire un service d’adoration, c’est partager l’Évangile!

C’est dépeindre toute l’Histoire! Les assemblées sont remplies de personnes qui ont oublié qu’elles ont besoin de la croix. En tant que leaders dans la louange (qui oublions aussi) nous devons donc le leur rappeler (et nous le rappeler à nous-mêmes)! D’un point de vue pratique, voici donc ce que ça donne pour moi (Ésaïe 6 est un excellent modèle):

J’ai l’habitude de commencer chaque temps de louange avec quelques chants d’adoration qui font ressentir que Dieu est juste énorme. Des chants qui nous rappellent qu’il est différent de nous… qu’il est Saint, Saint, Saint.

Puis, j’ajoute parfois un chant de repentance: un chant qui nous émeut face à la miséricorde de Dieu quand on sait qui il est. Ensuite, et à chaque fois, arrivent les chants sur la croix. À ce stade du culte, ils sont très précieux. Ils sont infiniment précieux parce que nous avons mesuré l’infinie distance que Dieu a parcourue pour nous sauver! Après, c’est la résurrection qui est mise en valeur dans les chants. Enfin, parfois, je termine avec quelques chants sur la mission.

L’avantage de cette façon de faire

J’ai l’honneur de conduire environ 6 ou 7 cultes d’adoration par semaine et je peux vraiment dire que comme ça, la monotonie n’est pas un problème. L’Évangile est une bonne nouvelle. Toujours.

Si l’on se concentre principalement sur le tempo (rythme rapide au début, lent à la fin) ou sur la tonalité (choisir des chants dans le même ton ou des tons proches) quand on prépare un culte, cela aboutit, selon moi, à un temps de louange banal et monotone, sans contenu biblique et logique. Nous savons pourtant que ce n’est pas de cela dont nous avons besoin. Nous avons besoin de l’histoire. Nous n’avons pas besoin de juke-boxes d’adoration posés sur l’estrade, pour chanter hors contexte nos extraits préférés de l’histoire. Nous avons besoin d’hommes de prière, remplis de la Parole de Dieu, qui se lèvent avec le poids de gloire sur eux et chantent l’histoire.

J’aimerais beaucoup avoir votre avis. Vous qui conduisez les temps d’adoration: quelle est votre méthode pour planifier un culte? En avez-vous une? J’aimerais apprendre de vous. Dans ce billet, je ne veux pas faire comme si ma façon de mener l’adoration était la seule bonne façon de le faire, bien que je sois assez convaincu de sa justesse. Si vous n’avez pas de méthode, je vous encourage à commencer à y penser à travers le prisme de ce que je viens d’écrire.

Article traduit par Myriam J. et Stéphane Kapitaniuk. Publié ici avec l’autorisation de l’auteur. Titre original: « Sing the Story ».*

Matt Papa

Matt est pasteur et artiste. Il est conducteur de louange à l'Église The Summit Church, à Durham, en Caroline du Nord. Plus d'informations sur mattpapa.com ou en suivant Matt sur Twitter @matt_papa.

Ressources similaires

webinaire

Comment communiquer l’Évangile à nos contemporains?

Découvre le replay de cette série de 3 webinaires de Franck Segonne, enregistrée en mars 2018.

Orateur