Un exercice pratique pour veiller sur son cœur

Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui jaillissent les sources de la vie.

Proverbes 4.23

Veiller sur son cœur pour qu’il soit entièrement dédié à Dieu est une tâche centrale de notre vie. C’est en lui que réside la sagesse divine. Nous devons donc protéger notre cœur contre toute mauvaise influence, qu’elle provienne du monde, de Satan ou de notre propre péché.

Nous prenons soin de notre cœur comme de notre enfant. Nous ne pouvons pas toujours lui éviter les épreuves. Mais dès qu’une difficulté se présente, nous intervenons rapidement.

Concrètement, comment veiller sur notre cœur?

En exploitant tous les moyens ordinaires de la grâce que Dieu nous offre: méditation de la Parole, prière, vie en communauté, louange, sacrements, communion fraternelle, redevabilité…

J’appelle cette discipline "l’ÉCAR": Évaluation Confession Affirmation Reconnaissance.

L’acronyme ÉCAR facilite sa mémorisation et m’encourage à prendre un temps à l’écart (ho, bien vu!) dans mon quotidien pour veiller sur mon cœur.

J’ai pris l’habitude de le faire le soir, pour m'assurer qu'il n'y ait rien dans mon cœur qui ne soit pas offert à Dieu et purifié par le sang de l’Agneau. C’est une pratique d’hygiène spirituelle.

Vous pouvez placer un post-it sur votre table de nuit ou une alerte sur votre téléphone.

Évaluation

L’objectif est de réfléchir à sa journée, en se plaçant comme observateur sous la bonne garde du Saint-Esprit. Cela consiste à examiner nos pensées, paroles et actions de la journée, en identifiant ce qui doit être confessé et ce qui mérite gratitude.

• Qu’ai-je fait qui honore la sainteté de Dieu?
• Qu’ai-je fait qui l’a déshonoré?

Confession

Ensuite, je me présente devant le trône de la grâce et confesse mes péchés. La confession est cruciale pour notre sanctification. Elle nous apprend à percevoir notre péché comme Dieu le voit et à l’aborder au pied de la croix. Jean nous le rappelle:

Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité.

1 Jean 1.9

Je prends donc le temps de demander pardon à Dieu et de me repentir en lui demandant de transformer mon cœur.

Affirmation

Puis, à l'instar des psalmistes, je parle à mon cœur. Je lui affirme l’Évangile. Cette phase est aussi cruciale que les autres.

Me souvenir de la force libératrice de la grâce, du soutien du Saint-Esprit pour la liberté à laquelle je suis appelé est vital pour la préservation de mon cœur (Ga 5.13).

J’imprègne dans mon cœur les vérités fondamentales que l’Esprit souhaite que je m’approprie: Je ne suis pas condamné, car je suis en Christ (Rm 8.1). Le péché ne régnera pas sur moi (Rm 6.14).

Si je suis guidé par l’Esprit, je n’accomplirai pas les actes de la chair (Ga 5.16). Je ne peux obéir à deux maîtres simultanément (Mt 6.24), aucune tentation n’est trop accablante pour m'échapper (1Co 10.13). L’œuvre que Dieu a entamée en moi, il la parachèvera (Ph 1.6). Etc.

Ce faisant, je fortifie mon cœur en le nourrissant de l’Évangile. Je brise le cycle de ma pensée humaine faite de ruminations défaitistes et mon autoflagellation mentale: “Je suis nul, je ne progresserai jamais, pourquoi lutter…” Ces pensées offrent à Satan ce qu’il sait parfaitement exploiter: la culpabilité et la honte.

Reconnaissance

Je conclus en exprimant ma reconnaissance à Dieu pour son amour, sa grâce et sa patience envers moi.

Je lui exprime aussi ma gratitude pour les choses que j’ai faites qui l’honore. Je le remercie pour la force et la volonté qu’il m’a accordées.

J’exprime ma gratitude pour me rappeler que tout ce que j’ai pu penser, dire ou faire de juste et de bon, n’a été possible que grâce à l’Esprit œuvrant en moi.

Par la foi, je lui exprime aussi ma reconnaissance pour les opportunités futures d’accomplir les bonnes œuvres qu’il a préparées d’avance. Je suis reconnaissant, car je sais qu’il pourvoira à tous mes besoins afin que je vive par amour pour lui et mon prochain.

Préservez votre cœur jour après jour sans vous lasser.

Vous êtes responsables de la surveillance de votre cœur.

Une manifestation de cette obéissance consiste à pratiquer les moyens de grâce et à cultiver toutes les disciplines spirituelles qui vous permettent de vous présenter devant Dieu afin qu’il vous fortifie.

C’est, je pense, le sens de “travaillez à votre salut” (Ph 2.12).

Apprenez donc à préserver ce qui compte le plus pour Dieu: votre cœur.

Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L’esprit est bien disposé, mais la nature humaine est faible.

Matthieu 26.41

Pour aller plus loin:

• Catéchisme du cœur– Sinclair Ferguson
• Toucher le cœur, cible de la prédication – Matthieu Giralt
• Se forger un cœur près de Dieu – Raphaël Charrier

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