Les gens me demandent parfois: "Parmi tous les livres que vous avez écrit, lequel est votre préféré?". La première fois, j'ai répondu: "Je ne sais pas, je n'y ai jamais vraiment pensé." Mais par la suite, j'ai bien été obligé d'y réfléchir et ma réponse est maintenant la suivante: "Je ne sais pas quel est mon livre préféré. Par contre, mon titre préféré est: A heart for God" (Un cœur pour Dieu). On me demande rarement "pourquoi?", mais au cas où vous me le demanderiez, c’est parce que ce titre est à l’image de celui que j'aimerais être: un chrétien avec un cœur pour Dieu.
Cela reflète peut-être en partie le fait que nous sommes influencés par les grands hommes du passé. Pensez à Jean Calvin, à son sceau (un cœur brandi au bout d’une main) et à sa devise: « Je t’offre mon cœur, Seigneur, prompt et sincère ». Ou bien, pensez encore au cantique de Charles Wesley:
« Donne-moi un cœur pour louer mon Dieu! Un cœur libéré du péché. »
Certains recueils de cantiques ne contiennent pas l’hymne de Wesley, sans doute parce qu’il est plutôt lu comme étant l’expression de sa doctrine sur l’amour parfait et la sanctification totale (il lui semblait possible de se consacrer à cet idéal sur terre). Mais ce sentiment en lui-même est tout à fait biblique.
Mais bien plus que ces figures de l’histoire de l’Église, nous avons le témoignage de l’Écriture elle-même. Le premier et le plus important des commandements est: « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 5.6). C’est pour cette raison que « l’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur. » (1 S 13.14), pour remplacer le roi Saül, car « l’Éternel regarde au cœur. » (1 S 16.7). Quant à notre manière de répondre à l’Évangile, ce serait une vérité évidente de dire que le cœur du problème est le problème du cœur. Mais évidence ou non, c’est bien la vérité.
« Avoir un cœur pour Dieu », à quoi cela ressemble-t-il? Comment le développer? Qu’est-ce qui le met en danger? Comment cela s’exprime-t-il? Ce sont ces différents points qui seront traités dans le paragraphe qui suit. Mais à ce stade, il serait peut-être plus simple d’établir quelques questions préliminaires sous la forme d’un catéchisme du cœur.
R: Le cœur est le noyau central et le moteur de ma vie, sur le plan intellectuel (cela concerne mon esprit), affectif (il influe sur mon âme) et physique (il fournit l’énergie nécessaire pour vivre).
R: Non. Par nature, mon cœur est malade. Depuis ma naissance, mon cœur est tordu et rebelle à Dieu. Ses intentions et pensées sont mauvaises.
R: Oui, Dieu dans sa grâce peut me donner un cœur nouveau pour l’aimer et pour désirer le servir.
R: Dieu fait cela en moi, grâce à l’œuvre de Jésus-Christ et au ministère du Saint-Esprit. Il illumine mon esprit par la vérité de l’Évangile, il libère ma volonté captive des chaînes du péché, il purifie les affections de ma chair par sa grâce. Il me motive de l’intérieur à vivre pour lui, en gravant sa loi dans mon cœur, afin que je me mette à aimer ce qu’il aime. La Bible appelle ça: « naître d’en haut. »
R: Non, je continuerai à lutter contre le péché jusqu’à ce que je sois auprès de Dieu, dans un corps glorifié dépourvu de péché. Dieu m’a donné un cœur nouveau, mais il veut que je continue à vivre dans un monde déchu. Je dois donc chaque jour affronter les tentations auxquelles le monde, ma chair, et le diable m’exposent. Mais la Parole de Dieu me promet que contre ces ennemis je peux être « plus que vainqueur grâce à celui qui nous a aimés » (Ro 8.37).
R: Premièrement, je dois garder mon cœur comme si ma vie en dépendait. Cela veut dire que je dois le garder tel un sanctuaire pour le Seigneur, et veiller à ce que rien ni personne d’autre n’y pénètre.
Deuxièmement, je dois garder mon cœur en bonne santé avec une nourriture saine. C’est-à-dire, en me nourrissant régulièrement de la Parole de Dieu, en la lisant pour moi-même, en méditant sa vérité, mais aussi en écoutant des prédications de la Parole. D’autre part, je ne dois pas oublier que mon cœur peut aussi « voir et entendre ». L’Esprit me montre le baptême comme étant un signe que je porte le nom du Dieu trinitaire, tandis que la Cène stimule mon cœur à aimer le Seigneur Jésus.
Troisièmement, je dois pratiquer un exercice spirituel régulier, car mon cœur se fortifie grâce à l’adoration; lorsque mon être tout entier se donne à Dieu, et que je lui exprime mon amour et ma confiance.
Quatrièmement, je dois me consacrer à la prière dans laquelle mon cœur tient aux promesses de Dieu, repose dans sa volonté, et demande le soutien de sa grâce. Ne le faites pas uniquement tout seul de votre côté, mais aussi avec d’autres, afin de vous encourager mutuellement à avoir un cœur pour Dieu.
Tout cela -et bien d’autres choses encore- nécessite d’être développé de manière plus approfondie, mais peut aussi se résumer en une seule phrase, qui est l’appel de votre Père: « Mon fils, donne-moi ton cœur. »
Merci à Christine Davée pour la traduction de cet article.
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R. Charrier