Dieu fait tout pour sa gloire, les Écritures ne laissent planer aucun doute sur le sujet (Es 48.9–11, Ez 36.22–23, Rm 11.36, Col 1.16, etc.).
Récemment, lors d’un entretien, un membre de mon Église me demandait: « Si Dieu fait tout pour sa gloire, est-il juste de dire qu’il est donc égocentrique? Ou orgueilleux? »
Pourquoi nous posons-nous tous ce genre de question un jour ou l’autre? Parce que si nous entendons qui que ce soit dire la même chose, nous savons que nous avons à faire à un vaniteux. Si nous remplaçons « Dieu » par qui que se soit d’autre, cette déclaration est abjecte.
Pourquoi est-ce différent dans le cas de Dieu? Je voudrais tenter de répondre brièvement à cette question.
Si Dieu ne fait pas tout pour sa propre gloire, alors il le fait pour la gloire de quelqu’un qu’il considère comme plus méritant que lui. Il existerait donc quelqu’un de plus important que Dieu, ce qui ferait de Dieu une idole.
Par voie de conséquence, Dieu ne serait pas l’Être qui a le plus de valeur, il ne serait donc pas Dieu.
Quand on considère qui est Dieu quand il se révèle, il ne peut en être autrement: Seul Dieu est Dieu, il est unique et merveilleux. Il est immuable, tout puissant et omniscient; il est saint et ses attributs parfaits nous révèlent sa puissance et sa gloire. Dès que Dieu se révèle, par les Écritures ou la création, il dévoile de sa gloire. Il ne peut en être autrement.
Allons plus loin: Jésus nous révèle pleinement le Père. Le Fils de Dieu est devenu également le Fils de l’Homme. Il a vécu au milieu de nous dans la plus grande des simplicités. Il a connu la plus grande humiliation concevable. Était-il orgueilleux quand il mangeait avec les pauvres et les pécheurs? Était-il égocentrique quand il mourrait pour ceux qui le rejetaient et criait: « Père pardonne-leur car il ne savent pas ce qu’ils font? » Au contraire, cela a manifesté son humilité, et ainsi la plus grande manifestation de la gloire de Dieu (Jn 17.24).
Rien que dans les Psaumes, combien de fois Dieu nous appelle-t-il à le louer? Pourtant de toute éternité le Dieu trinitaire est parfaitement glorifié en lui-même et par lui-même. Sa gloire n’a pas besoin d’être complétée, notre plaisir si. Lorsque nous l’adorons, nous devons bien saisir ceci: Il n’a pas besoin de notre adoration et de nos louanges et il ne nous a pas créé pour remplir ce qui lui manquerait.
Et pourtant, dans son infinie bonté il a voulu créer des êtres à son image et les racheter pour les rendre capables de plonger leurs regards en lui pour le contempler et l’adorer.
À C. S. Lewis de conclure en établissant merveilleusement bien le lien entre notre plaisir, et le désir qu’a Dieu de tout faire pour sa gloire:
Dieu… réclame la louange, en tant qu’Objet suprêmement beau et entièrement satisfaisant… C’est dans le processus même de l’adoration que les hommes rendent à Dieu qu’il leur communique sa présence […] Le monde résonne de louanges: des amants louent leur maîtresse, des lecteurs leur poète favori, des marcheurs font l’éloge de la campagne et des joueurs celle de leur jeu favori; on loue le temps, les vins, les plats, les acteurs, les moteurs…
Nous prenons plaisir à faire l’éloge de ce que nous aimons, car la louange ne fait pas qu’exprimer notre plaisir: elle le complète; elle en est l’accomplissement parfait. Ce n’est pas pour se faire des compliments que les amoureux ne cessent de vanter, à tout moment, la beauté de l’autre, mais parce que leur plaisir serait incomplet s’il n’était exprimé. […]
Trouver une joie parfaite, c’est glorifier. En nous commandant de lui rendre gloire, Dieu nous invite en même temps à trouver notre plaisir en lui.
C.S. Lewis, Réflexions sur les Psaumes, p.133
webinaire
Comment organiser des cultes pour chrétiens et non chrétiens?
Découvre le replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk et Franck Godin, enregistré le 3 juillet 2018.
Orateurs
F. Godin et S. Kapitaniuk