Accompagner une amie qui a perdu son enfant en couches peut nous donner l’impression de traverser un champ de mines. Nous avons conscience que même un petit faux pas peut causer une grande douleur. Ainsi, la crainte et le doute pourraient nous pousser à l’inaction.
Mais nous ne sommes pas aussi impuissants que nous le pensons.
Si la Parole de Dieu ne s’exprime pas explicitement sur la manière d’aider les personnes ayant subi une fausse couche, ses vérités peuvent et doivent nous exhorter à réagir avec sagesse et compassion en pareil cas.
Dans une culture qui nie le droit à la vie de l’enfant avant sa naissance, l’Église a une occasion unique de combattre la honte que ressentent de nombreuses femmes qui font le deuil d’une fausse couche. La Parole de Dieu reconnaît la valeur de la vie dans l’utérus et proclame que le Seigneur a pour dessein d’être intimement impliqué dans la création de chaque vie (Ps 139.13-16).
La Parole de Dieu contient également de nombreux exemples de gens qui pleurent (Ps 6.6). Cela nous permet d’aider les gens dans leur chagrin sans le minimiser, ni en désirer une issue rapide pour notre confort personnel (ou par souci de leur propre bien-être). En nous inspirant des lamentations et des prières de détresse des Écritures, nous sommes outillés et prêts à dire: « C’est une terrible épreuve. Et je suis vraiment en peine avec toi. »
Nous pleurons avec ceux qui pleurent (Ro 12.15). C’est en reconnaissant la souffrance des autres et en y prenant part que nous pouvons partager avec eux la profonde consolation que nous avons reçue de Dieu à travers notre propre souffrance (2 Co 1.3-5).
Dans le Nouveau Testament, les épîtres nous instruisent sur la façon dont nous devons traiter nos frères et sœurs. En particulier, dans celle aux Galates, il nous est demandé de nous entraider et de porter les fardeaux les uns des autres (Ga 5.13, 6.2).
Même si nous ne savons pas vraiment quoi dire à des amies endeuillées, nous pouvons les aider, ne serait-ce que par l’écoute. Nous pouvons apporter des repas ou des croissants pour le petit-déjeuner. Nous pouvons leur proposer de nous occuper de leurs enfants si elles ont des rendez-vous médicaux. Nous pouvons proposer de plier le linge, de faire la vaisselle ou de nettoyer la salle de bain quand nos sœurs sont épuisées et qu’elles ont du mal à reprendre des forces.
Pensez à leurs besoins, réfléchissez à vos dons et offrez une aide précise et adaptée.
L’apôtre Paul suggère à l’Eglise de Corinthe d’aider les autres frères et sœurs en priant de manière concrète (2 Co 1.11). Vous pouvez faire de même.
Priez pour que votre sœur retrouve la santé et se remette d’aplomb (3 Jn 1.2). Priez pour qu’elle soit consolée dans son chagrin (Ps 71.21). Priez pour sa vie spirituelle, car elle expérimente, d’une manière ô combien personnelle, les conséquences de la chute: la mort dans son propre corps (Ep 3.16).
Priez pour le soutien de son mariage, car un mari et une femme traversent et affrontent ce genre épreuve différemment. Puis dites-lui que vous priez pour eux et partagez le sujet de votre prière à leur égard.
Le monde peut offrir l’encouragement vide de sens d’un autre enfant à venir, ou fabuler sur le besoin fallacieux de Dieu d’avoir un autre ange. Mais une théologie biblique de la souffrance nous permet d’offrir bien plus que des déclarations condescendantes ou des explications superficielles.
Pour nous, croyants, toutes nos interrogations trouvent leurs réponses auprès de Jésus-Christ, notre merveilleux interlocuteur (Jb 42.5). Tout mystère nous pousse à nous accrocher à ce qui est certain, comme l’exprime le Psaume 23: « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. » (Ps 23.4)
Dans la douleur, les croyants peuvent se dire la vérité les uns aux autres – non pas sous forme de platitudes banales, mais sous forme de certitudes pleines d’espoir. Nous pouvons proclamer la présence (Es 43.1-7), les desseins (Ro 8.28-31) et la puissance salvatrice de Dieu (Jd 1.24) en disant simplement: « Je ne sais pas pourquoi cela est arrivé, et je le déplore profondément, mais je sais que Dieu est avec toi, qu’il est pour toi et qu’il est à l’œuvre ».
Face aux déceptions et à la mort sur terre, nous pouvons rappeler l’espérance céleste, où Dieu essuiera toute larme et où aucun bébé ne mourra (Ap 21.4, Es 65.17-25). Nous pouvons combattre les sentiments de culpabilité en les clouant à la croix, là où Christ a pleinement absorbé la colère de Dieu en leur nom (de peur qu’elle ne pense que ce soit une punition); à la croix, elle a été libérée de la honte et reçoit un pardon total (de peur qu’elle ne pense être celle à blâmer).
Vous savez à présent ce qu’il faut faire en cas de fausse couche. Si une de vos amies en fait une, la Parole de Dieu vous a équipé pour la soutenir et l’aider. Avancez dans la foi en réconfortant, en pleurant à ses côtés, en servant et en aidant, en priant avec et pour elle, en disant la vérité à votre amie qui souffre.
Il n’existe pas de meilleur remède.
Merci à Christine Davée pour la traduction de cet article.
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Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon