« Vas-y et désormais ne pèche plus. » – Jean 8.11
Basé sur Jean 8.2-11.
La femme adultère qui avait reçu le pardon de Jésus dans Jean 8 se met en route pour rentrer chez elle quand elle se rend compte de ce à quoi elle devra faire face: toutes les conséquences de son péché.
— Moi non plus, je ne te condamne pas; vas-y et désormais ne pèche plus (v. 11).
Elle avait presque de la peine à croire ces mots. Il y a moins d’une demi-heure qu’elle avait été traînée hors de la maison de son amant et poussée dans les rues. Il y a à peine quelques minutes, elle se préparait à mourir écrasée sous les pierres du jugement.
À présent, ces pierres étaient sur le sol, la milice d’exécution avait disparu, et le jeune rabbi aux yeux pleins de compassion lui affirmait qu’elle était libre de s’en aller. Libre? Où était donc passée sa culpabilité? C’était difficile à intégrer. Un instant, elle était condamnée par son péché, et l’instant d’après, elle était libre de toute condamnation.
Lorsqu’elle se retourna pour rentrer chez elle, elle eut une sensation étrange. Elle se sentait lavée. Plus pure qu’elle ne l’avait jamais été. Comment était-ce possible? Elle n’avait rien fait pour mériter d’être purifiée. Il n’y avait même pas encore eu de sacrifice rituel ou d’ablution d’eau pour être en règle avec la loi. Ce rabbi avait simplement déclaré qu’elle n’était plus coupable et d’un seul coup, c’était le cas.
Personne n’avait jamais parlé comme cet homme. Lorsqu’il parlait, elle entendait Dieu parler.
Mais après avoir marché quelques minutes, brusquement elle réalise… “Il faut maintenant que je rentre chez moi!” La peur lui tord l’estomac. Elle a envie de s’enfuir. Certes, le rabbi lui avait pardonné. Mais à la maison l’attendait un mari trompé. Et ses enfants. Et ses parents, ses beaux-parents. Et même peut-être ses voisins et la famille de son amant. Elle avait provoqué une telle honte, une douleur inexprimable chez tous ces gens. Sa vie n’était plus qu’un vase brisé, dont les éclats s’étalaient un peu partout sur le sol. Une vie brisée par son péché. Elle regretta presque de ne pas être morte sous les pierres.
Mais elle se sentait tout de même lavée.
Elle ramena son châle sur son visage et fit un détour, empruntant des ruelles dans lesquelles elle ne serait pas reconnue. Elle avait besoin de temps pour réfléchir. Et pour prier.
Encore un sentiment étrange. Elle n’avait pas prié de tout son cœur depuis des années. Depuis longtemps, elle ne voulait plus rien savoir de Dieu. Elle avait gardé une certaine forme de religiosité tout en cherchant secrètement son propre bonheur dans des plaisirs illicites. Elle avait simplement essayé de rester discrète et d’échapper à l’œil du Juge.
Mais aujourd’hui, tout avait changé. En pensant à Dieu elle était à nouveau envahie par ce sentiment de pureté, comme elle l’avait vécu quand le rabbi avait parlé. Elle ressentait l’envie de courir se réfugie en Dieu plutôt que de le fuir. Étonnamment, il était la personne à qui elle avait le plus envie de parler. C’était tellement nouveau. Dieu ne lui apparaissait plus comme le Juge qui la condamnait. Il était devenu un Père qui lui pardonnait.
Elle s’engouffra donc dans une allée déserte pour se repentir de son horrible péché et son égoïsme. Elle demanda l’aide de son Père face à cette situation qui paraissait impossible à résoudre. Alors qu’elle priait, elle entendait les mots du rabbi résonner:
Moi non plus, je ne te condamne pas; vas-y et désormais ne pèche plus.
Puis ses mots suivirent:
Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Matthieu 28.20
Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu.
Marc 10.27
Avec cette nouvelle paix qui surpassait son intelligence, elle respira profondément et se dirigea vers ce qu’il restait de son foyer.
Nous ne savons pas ce qu’il s’est passé pour cette femme après qu’elle ait quitté Jésus. Cela a probablement été très douloureux.
Jésus lui a retiré la culpabilité liée à son péché, la prenant sur lui ainsi que la colère de Dieu. Mais il n’a pas effacé le fait qu’elle avait péché, il n’a pas fait disparaître les souffrances relationnelles qui en découlaient. Peut-être que son mari a, lui aussi, été sauvé, et qu’ils se sont réconciliés. Mais peut-être qu’il a demandé le divorce.
Quoi qu’il se soit produit, elle est restée lavée et pardonnée. Elle était justifiée aux yeux de Dieu. En Jésus, elle est devenue une nouvelle création. Revêtue de la justice de Christ, le Père la voyait comme si elle n’avait jamais péché, comme si elle avait toujours été parfaitement obéissante parce que Jésus s’était fait parfaitement obéissant au Père à sa place. Et même les conséquences de son péché sur cette terre sont devenues pour elle des vecteurs de grâce, car Dieu les a toutes fait concourir à son bien.
C’est l’espoir dont nous avons tous besoin. Nous avons besoin de croire que nous avons été justifiés par le sacrifice expiatoire de Jésus. Nous avons besoin de croire dans la promesse de Romains 8.28 selon laquelle en Dieu toute chose contribue à notre bien, y compris les conséquences de nos péchés passés.
La grâce de Dieu était suffisante pour cette femme, pour couvrir son péché tout comme pour transformer sa vie. De la même manière, sa grâce sera suffisante pour vous.