Comme nous l’avons vu précédemment, selon Jean Calvin, le chrétien doit opter pour une approche vocationnelle de la vie à la gloire de Dieu. Cela implique que notre rapport aux biens de la vie présente doit être gouverné par notre compréhension de notre vocation et réglé par notre piété.
Calvin voit deux dangers à notre relation aux biens: l’austérité (ou l’ascétisme) et le laxisme (ou le matérialisme).
Pour éviter ces écueils, il propose le principe suivant: « Sachons que l’usage des dons de Dieu n’est pas déréglé s’il est limité à celui pour lequel Dieu les a créés et prévus, puisque ces dons ont été créés pour notre bien et non pour l’inverse1. »
Si nous n’avons pas de principes pour gouverner nos rapports aux biens que Dieu nous donne, nous risquons d’être esclaves à nos désirs. Nous tombons ainsi à la merci de nos passions et perdons de vue nos priorités, notre vocation.
Inversement, par peur de succomber à la mondanité, nous pouvons sombrer dans un ascétisme mortifère qui ne ferait que flatter notre orgueil.
Ces deux comportements ne sont pas à la gloire de Dieu, mais gouvernés par la chair.
Calvin dégage 4 principes qui nous aident dans la gestion de notre temps, de notre énergie, de nos ressources financières et de tout ce qui nous demande de la sagesse.
En effet, « les biens dont nous jouissons ont été créés afin que nous reconnaissions leur Auteur et que nous bénissions sa bonté par des actions de grâces2. » Si les biens de ce monde usurpent dans notre cœur la place de leur Donateur, alors nous sombrons dans l’idolâtrie.
Comme nous l’avons vu, vivre dans la perspective du Ciel est une preuve de notre maturité.
Pour Calvin, méditer sur la vie éternelle permet de relativiser son rapport aux biens terrestres. En creux, c’est également un appel à ne pas laisser nos possessions nous détourner de notre soif de voir enfin le Seigneur face à face.
« Ceux qui observent la modération ont beaucoup appris à l’école du Seigneur3. » Sur ce point, Calvin met en lumière l’attitude de l’apôtre Paul « qui savait être modéré dans l’abondance et d’une grande patience dans la pauvreté4. »
Car, « Dieu n’approuve aucune gestion de biens sauf celle qui est soumise à l’amour. Il a déjà condamné les plaisirs de l’homme qui le détournent de la maîtrise de soi et de la pureté et qui lui font perdre la tête5. »
Calvin pointe le danger de se laisser détourner de son appel à servir Dieu selon la vocation qu’il adresse à chacun.
Selon le Réformateur, si nous savons que posséder une chose (qui en elle-même n’est pas mauvaise) peut nous écarter de notre vocation, alors nous devrions nous en priver. Nos décisions devraient être assujetties à notre vocation: « Dans tous les actes de notre vie, nous avons à nous souvenir de notre vocation. »
1 J. Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, p. 653.
2 J. Calvin, op cit., p. 654.
3 J. Calvin, op cit., p. 655.
4 J. Calvin, op cit., p. 656.
5 J. Calvin, op cit., p. 656.
webinaire
Comment organiser des cultes pour chrétiens et non chrétiens?
Découvre le replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk et Franck Godin, enregistré le 3 juillet 2018.
Orateurs
F. Godin et S. Kapitaniuk