Ce plan de l'épître de Jacques sera utile non seulement aux exégètes, mais encore aux prédicateurs et à tous les lecteurs de la Bible. Si, si!
Qui a dit que les plans de livres bibliques étaient des outils purement techniques rédigés par des spécialistes et destinés à l’usage exclusif de leurs semblables?
Cela dit, c’est la première fois que je tombe sur le plan d’un livre de la Bible qui m’encourage autant (oui, je parle du plan)! C’est Douglas Moo qui a réussi l’exploit, dans son commentaire sur l’épître de Jacques (le deuxième qu’il a rédigé sur cette lettre) [1].
Il n’est pas simple de dégager la structure de cette épître. Luther a même accusé l’auteur de « jeter [sur le papier] une chose après l’autre de manière [désordonnée] ». Pourtant, une certaine logique apparaît au fil des développements, bien que quelques thèmes s’entremêlent constamment (l’épreuve et la souffrance, le bon usage de la langue, la pauvreté et la richesse, les désirs égoïstes, et ainsi de suite).
Selon Moo, un thème unificateur émerge, celui de la consécration totale au Seigneur (spiritual wholeness). Cette observation se reflète dans son plan.
Voici ma traduction du plan de Moo, accompagnée de quelques notes entre crochets (le moins possible):
[« Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, salue les douze tribus dispersées du peuple de Dieu. »]
a. Le fait de supporter les épreuves produit la maturité spirituelle (Jc 1.2-4)
b. La consécration totale exige la sagesse, que Dieu donne à tous ceux qui la demandent avec foi (Jc 1.5-8)
c. Les chrétiens pauvres et les chrétiens riches doivent se voir comme Dieu les voit (Jc 1.9-11)
d. Dieu récompense la personne qui supporte les épreuves (Jc 1.12)
e. Bien que Dieu mette son peuple à l’épreuve, il ne le tente jamais en l’incitant à pécher (Jc 1.13-18)
a. Les paroles prononcées dans la précipitation, ainsi que la colère, ne plaisent pas à Dieu (Jc 1.19-20)
b. L’obéissance à la Parole est la marque du christianisme authentique (Jc 1.21-27)
c. La discrimination à l’encontre des pauvres enfreint la loi du Royaume (Jc 2.1-13)
d. La foi qui sauve se manifeste par les œuvres (Jc 2.14-26)
a. La maîtrise de la langue manifeste la transformation du cœur (Jc 3.1-12)
b. La vraie sagesse apporte la paix (Jc 3.13-4.3)
[Il nous faut choisir entre aimer Dieu et aimer le monde.]
a. La critique accusatrice est une violation présomptueuse de la Loi (Jc 4.11-12)
a. Les projets arrogants reflètent l’ignorance de la providence de Dieu (Jc 4.13-17)
b. Le mauvais usage de l’argent et de la puissance (sur le plan social) entraîne le jugement de Dieu (Jc 5.1-6)
c. Le fait de supporter patiemment les épreuves suscite une récompense divine (Jc 5.7-11)
a. Éviter les serments (Jc 5.12)
b. La prière et la guérison (Jc 5.13-18)
[La prière « a une grande efficacité ».]
c. Appel final à passer à l’action (Jc 5.19-20)
[En ramenant les personnes qui se sont égarées loin de la vérité.]
En classe à la Faculté de Théologie Évangélique (Université Acadia, Montréal), j’ai proposé une « méditation communautaire » de ce plan exégétique: je l’ai lu lentement, souhaitant le laisser produire son effet sur les auditeurs. Un tel plan nous permet de bien « sentir le mouvement » de la lettre.
Ensuite, bien entendu, c’est à la méditation de l’épître elle-même qu’il s’agit de procéder! Un plan ne sera jamais qu’une aide à la lecture.
[1] Douglas J. Moo, The Letter of James, Grand Rapids/Leicester, Eerdmans/Apollos (Pillar), 2000, p. vi-vii.
J’avais publié ce billet le 9 janvier 2018. Je l’ai republié le 1er septembre 2020.
webinaire
La Bible est-elle sans erreur?
Ce replay du webinaire de Florent Varak a été enregistré le 11 juin 2019.
Orateurs
F. Varak