Pour une raison que j'ignore, on s’imagine souvent que les pasteurs savent presque tout, sont presque 100% saints, sont quasi toujours sûrs d'eux et forts. D’ailleurs quand on voit des faiblesses ou des failles en eux, on tombe parfois de haut tellement on est surpris.
Mais nous les pasteurs qui croyons et qui prêchons l’Évangile, nous savons que la réalité est tout autre.
Nous savons que nous ne sommes que des hommes sauvés par grâce. Tout ce qu’il y a de bon en nous est le produit de la grâce de Dieu. Et très souvent on désespère de nos erreurs, de nos péchés, de notre manque de dons, de notre manque de sagesse et du bazar (ou de l’inertie) dans notre Église locale. Le découragement peut nous harceler tellement que parfois l’idée d’être licencié ou de démissionner semble une libération.
J’ai donc été très encouragé ce matin par cet extrait du livre Changer vraiment: comment? qui médite sur Hébreux 4.14–5.10 et montre admirablement où se trouve le vrai espoir de chaque pasteur et de chaque disciple de Jésus qui est découragé par son péché et ses faiblesses:
Dieu ne nous incite pas à nous accabler nous-mêmes, mais à être prêts à examiner notre vie à la lumière de notre espérance d’être de nouvelles créatures en Christ. Cet espoir n’est pas seulement basé sur sa promesse de nous pardonner, mais aussi sur celle de nous délivrer et de nous restaurer. La grâce qui m’a pardonné peut maintenant me métamorphoser, et je ne devrais pas être satisfait tant que cette transformation n’est pas complète. À cet égard, un passage de l’épître aux Hébreux est utile:
Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession (de notre foi). Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans (commettre de) péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun.
En effet, tout souverain sacrificateur, pris parmi les hommes, est établi pour les hommes dans (le service) de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés, puisque lui-même est sujet à la faiblesse. Et c’est à cause de cette faiblesse qu’il doit offrir, pour lui-même aussi bien que pour le peuple, (des sacrifices) pour les péchés.
Nul ne s’attribue cet honneur; mais on y est appelé par Dieu, comme le fut Aaron lui-même. De même, ce n’est pas le Christ qui s’est donné lui-même la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais c’est celui qui lui a dit:
« Tu es mon fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. »De même il dit encore ailleurs:
« Tu es sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek. »C’est lui qui, dans les jours de sa chair, offrit à grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort. Ayant été exaucé à cause de sa piété, il a appris, bien qu’il fût le Fils, l’obéissance par ce qu’il a souffert. Après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel, Dieu l’ayant proclamé souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.
– Hé 4.14-5.10
En affrontant des luttes spirituelles dans ma vie et en discernant ce que je dois encore améliorer, quel est mon espoir? L’auteur de l’épître aux Hébreux souligne six points:
Le véritable espoir n’est pas fondé sur mes exploits, ma maturité, ma connaissance théologique ou ma perfection personnelle. Il n’est pas enraciné dans les qualités de ma personnalité, ma réputation ou le succès de mon ministère. Mon espoir, c’est Christ! Il est dans ma vie pour toujours, et il me regarde avec tendresse et compassion. Il va me transformer progressivement jusqu’à ce que son œuvre soit complète.
Extrait de Changer vraiment: comment? de Timothy Lane et Paul David Trip, p 171-172.
Relisez le dernier paragraphe, cher pasteur découragé. Nous sommes constamment tentés de mettre notre confiance dans nos capacités. Mais face aux échecs, aux conflits, aux déceptions, on réalise qu’on est encore moins capables, doués, sages, justes, mûrs qu’on ne le pensait. Notre seul espoir c’est Christ en nous.